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Citations de Fiston Mwanza Mujila (58)


Comme l'homme blanc arrivait par la mer, le fleuve ou l'océan, des rumeurs circulaient selon lesquelles c'était un animal marin qui après des années de solitude et de putréfaction corporelle s'était décidé à sortir des eaux à la recherche d'une vie meilleure sur terre. On assimilait l'homme blanc à un revenant ou même à un ancêtre - succombé par noyade ou de mort naturelle --, qui à l'issue d'un séjour aquatique prolongé avait perdu la couleur de sa peau et à force de solitude, de tristesse et de noyade intempestive et continuelle revenait ainsi à la vie. (p.71)
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Elle continua à me harceler, à déployer des raisons débiles pour un retour au bercail. Elle évoquait (avec beaucoup de subtilité) la reprise des études, le petit-déjeuner, le repas du matin et du soir, la bibliothèque familiale, les vêtements propres, le lit mousseux, un voyage à Kinshasa, l'argent de poche, la télévision, les soins de santé... Je me mis à rire lorsqu'elle énuméra ces salades. Rien ne peut compenser la liberté. Ni la mangeaille, ni l'argent de poche, ni la télévision... Dehors, j'étais mon propre père, ma propre mère, mon propre dieu, mon propre ancêtre, mon propre président du Zaïre. Le monde était grand, plus vaste et juteux qu'une triste vie à grimper dans le lit à 20 heures, sarcler le jardin, s'user à des devoirs scolaires. Et puis, des gars comme Le Blanc, Ngungi, il fallait être quelqu'un du dehors pour les avoir dans son sérail. Ma mère prétendit que j'étais un enfant.
- Tu ne sais m^me pas repasser une chemise ! (p.40)
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Les hommes et les vents ont ceci de commun : ils n'ont pas les pieds sur terre. Nomades, ils viennent et ils partent comme les chagrins d'amour, les crispations, les indépendances, les guerres de libération, l'urgence de déféquer dans les escaliers d'un immeuble entre deux délestages. (p.41)
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La Ville-Pays appartient aux territoires ayant déjà franchi le cap des souffrances intérieures. On partage le même destin, la même histoire, la même galère, les mêmes trains, la même pourriture, la même bière du Tram, les mêmes brochettes à base de chien, la même intrigue dès qu'on arrive au monde. Tu débutes caneton ou biscotte ou enfant-soldat. Tu passes étudiant en grève sans bout du tunnel ou tête brûlée... Si tu as de la famille dans les trains, tu travailles ans les trains ou sinon, tel un navire, tu échoues au bord de l'espérance, suicidaire, coupeur de route, creuseur aux dents sales, mécanicien, dormeur public, commissionnaire, garçon de courses des touristes à but lucratif, vendeur à la criée de cercueils de seconde main... Le destin vous est déjà scellé, le parcours tracé d'avance... Destin scellé comme celui des locomotives transportant des moribonds et des marchandises avariées. (p.56)
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– Tu es comme le soleil, tu es l’homme de ma vie…
– Je n’espérais pas une aussi belle rencontre…
– Je suis la reine de la nuit. Sans moi, le Tram est une succursale des rêves broyés.
– Ton nom?
– Christelle, Chris pour les intimes…
Ils arrivèrent en un quart d’heure à destination.
La maison de Malingeau, un palais royal.
Elle déposa ses petites lèvres sur celles de Malingeau. Avec ses doigts, elle s’activa à déboutonner sa chemise.
– Dans la chambre, nous serons plus à l’aise. Viens…
– Fais-moi l’amour, ici. La chambre est trop officielle à mon goût.
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C'est vous les intellectuels qui avez flingué ce pays.
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Je n’ai pas la syphilis, c’est la seule bonne nouvelle.
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Ici, on vit, on baise, on est heureux … Il faut que ça baise aussi dans la littérature africaine !
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Les hommes et les vents ont ceci de commun : ils n’ont pas les pieds sur terre.
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Dans ce territoire d’Afrique équatoriale, la jeunesse est un gaspillage.
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L’innocence est une lâcheté.
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Les chacals ne mangent pas les chacals.
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- Ces messieurs désirent une compagnie ?
À peine seize ans, ficelées dans deux petits bouts de corsets, deux gamines les accueillirent avec un sourire inextricable. Requiem s’arrêta sur celle aux cheveux savane boisée.
– Tes seins étanchent ma soif…
– Monsieur…
– Une séance de massage revient à combien ?
La fille énonça un chiffre.
– Tu sais que la bourse de Tokyo est en chute libre ?
Elle le tint par les poignets…
– Bénéfice égale prix de vente plus prix d’achat moins l’emballage…
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Le Tram incarnait la cohésion et l’unité nationale malgré les subdivisions […].
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– Nous avions un idéal, l’innocence…

- L’innocence, reprit Requiem, éclatant de rire. Tu veux bien dire l’innocence ? L’innocence est une lâcheté. Il faut vivre avec son époque, mon frère.
- Tu n’as pas changé d’un seul cheveu.
- Ici, on ne vieillit pas, on existe tout simplement.
- Requiem…
- Ici, le Nouveau-Mexique, chacun pour soi, la merde pour tous.
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Nous aurions tous voulu l’avoir comme épouse, mère, grand-mère, belle-sœur, aïeule, ancêtre, fondatrice du clan, matriarche, j’en passe et des meilleures
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Elle n’avait pas la silhouette des cantatrices, la splendeur des miss, ni l’allure impériale des duchesses, mais nous subjuguait et nous hypnotisait dès qu’on croisait ses yeux
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une centaine de phrases, réécrites, raturées, amochées, rafistolées, éventrées…
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chaque phrase lui coûtait trente heure de concentration
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Ce qui est rocambolesque avec le monde, c’est que dans la même heure, minute, seconde, plus de 500 milliards de gestes sont posés en même temps : les gens s’envoient en l’air, coupent des bières, allument la radio, fomentent des coups d’Etat, lisent Bofane, Mabanckou ou Musil, regardent un film, fument leur colle, s’invectivent, dansent la polka-mazurka, grimpent dans les trains, se noient, trépassent, terminent en prison…
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