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Citations de Fiston Mwanza Mujila (58)


Un homme amoureux peut être chiant, encombrant, vraiment casse-pieds comme un sac-poubelle qu'on n'a pas vidé depuis un mois.
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19. Religion de la pierre: on ne connaît pas la météo. On est la météo, pour ne pas te dire qu'on invente notre propre système solaire. Le soleil se lève à la gare du Nord et se couche au Tram entre deux seins-pamplemousses. Nous sommes les princes des nuées de la débrouille, les fils de la terre et du chemin de fer. Ici, le Nouveau Monde. Tu ne couches pas, on te couche. Tu ne manges pas, on te mange. Tu ne bousilles pas, on te bousille. Ici, le Nouveau Monde. Ici, chacun pour soi, la merde pour tous. Ici, la jungle.
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La poésie est ce lieu où se coagulent la fiction et la mémoire, deux faces d’une même réalité : le désespoir.
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Vendre l’avenir de tout un peuple
pour une bagnole et des beignets
il n’y aura point de salut
pour les traîtres à la République
nous les poursuivrons
jusque dans leur salle de bain
nous donnerons à dévorer leurs testicules
aux cannibales et aux charognards
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J'ai bu ton corps jusqu'à l'usure de ma soif.
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Tout poète colporte sa propre interprétation de la poésie. En cette matière aucun chemin ne mène à Rome.
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J’avais l’habitude d’ouvrir ses notes de cours à toutes les géographies […]. Le cahier devenait un panorama des solitudes. Une panoplie des rêves. Un parchemin. Une région pluvieuse. Un pays à l’envers ou un continent doté de ses montagnes, ses fleuves, ses villes éplorées, vénales, privées de mazout ou exposées à la lumière du monde …[…]. À chaque fois que je parcours un cahier épuisé, il me semble pénétrer dans un musée personnel. […] Rien n’est plus salvateur que de remplir notre cahier des réverbères qui servent à une orientation personnelle.
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Chez Tshiamuena, les sentiments étaient tellement mélangés qu'on peinait à déceler ses états d'âme; même quand elle était heureuse, elle grognait, boudait la salutation et sermonnait à tout va les Zaïrois ( de sexe masculin et de sexe féminin) et les Angolais.
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Les préliminaires, c'est comme la démocratie.
Si tu ne me caresses pas, j'appelle les États Unis.
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Requiem radotait que tout être humain possède deux câbles dans la tête: un bleu et un jaune. Lorsque le câble bleu se coupe, l'homme devient fou. Et le Négus continuait sa philosophie: les trois quarts de l'humanité ont déjà perdu le câble bleu .
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On ne savait rien foutre d'autre que descendre sous terre, taupes que nous fûmes, que nous sommes, que nous resterons. On ne trafique pas avec son destin, radotait le Négus. Il est écrit, enfanté dans les mines et les trains, vous grouillerez tout le long de votre existence dans les carrières jusqu'à ce que s'accomplissent les prophéties. La pauvreté est héréditaire comme le pouvoir, la bêtise ou les hémorroïdes. C'est même contagieux une vie de locomotive. (p.229)
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Requiem était le contraire de Lucien qui énervait tout le Tram par sa langue de bois, hypocrite à griffonner sur des bouts de papier au lieu de nous dire la vérité en face et paresseux à l’égard des filles. Il nous fatiguait, Lucien. Il exagérait ! A quoi bon faire son intellectuel partout s’il l’équation doit rester la même. Les routes qui mènent vers la vérité et l’honnêteté sont coupées par des inondations, crasses, croûtes de chiens, mensonges, délestages, mais pourquoi s’entêtait-il à croire en un monde possible ? Pourquoi s’efforçait-il de réduire l’humanité aux rêves et citations qu’il glanait sur ses paperasses ? Ça s’appelle lâcheté, peut-être même amnésie ou même le mélange des deux. Le monde est irrécupérable, dixit Requiem … Supposons … Mettons au tiroir nos sentiments personnels, peut-être qu’il a raison Lucien … Réfléchissons … Que ferions-nous à la place de ce poète maudit ? Réponse de Requiem : la tragédie est déjà écrite, on préface. Alors, préfaçons …
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Il est des villes qui n’ont pas besoin de littérature : elles sont littérature. Elles défilent poitrine bombée, la tête sur les épaules. Elles sont fières et s’assument en dépit des sacs-poubelles qu’elles promènent. La Ville-Pays, un exemple parmi tant d’autres … Elle vibrait de littérature.
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Fiston Mwanza Mujila
j’écris comme un compositeur, j’essaie de créer une nouvelle langue, une langue qui, comme le fleuve, charrie les influences, charrie le peuple, les imaginaires …
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Il hoquetait et poursuivait, "J'écris donc je jouis ... Mais hélas, mes orgies ne sont jamais éternelles! Je suis appelé, toujours, par la conscience, elle me dérange, elle me dit retourne sur ton texte. C'est, je crois, l'étape la plus difficile dans la chronologie d'un texte que d'y retourner et cette fois-ci, non pas avec l'ivresse d'une bière à base de maïs ou même les attitudes propres à une nuit de transgression, mais avec l’honnêteté et la probité d'un honnête père de famille ... [...] ''
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C'est grâce à moi qu'il peut ouvrir sa bouche, c'était un mort vivant quand il est arrivé au Tram, un revenant, un zombie mais ingrat comme il est, il me paie en monnaie de singe. Si j'escroque ce type, c'est parce que les minerais nous appartiennent, ce sont nos minerais.
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La chance est un petit animal moche, intraitable et rusé. Dès qu’elle se présente devant toi, ne la laisse pas filer. Arme-toi de tout ce qui te tombe sous la main et démerde-toi comme tu peux pour la retenir. Tout homme normal, disait Tshiamuena, possède trois chances majeures dans sa vie. Mais hélas, poursuivait la Madone, la chance ne sonne pas le tocsin pour s’annoncer. Certaines personnes sont tellement distraites qu’elles ne remarquent pas quand la chance leur sourit, ou du moins elles ne savent pas en profiter. Des années plus tard, elles n’auront que leurs gros yeux pour pleurer ; à ressasser des jours et des nuits le nombre de fois où elles ont attrapé la chance et où elles n’ont pas su réellement en tire profit ou qu’elles ont été trop dociles avec elle. Or avec la chance point de pitié.
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C’était une gigantesque tâche que d’identifier toutes les femmes qui pénétraient dans le Tram 83. Elles luttaient avec acharnement contre la vieillesse. Difficile de hasarder une distinction entre les filles de moins de seize ans, appelées canetons, les filles-mères ou celles qui ont entre vingt et quarante ans, désignées filles-mères même lorsqu’elles n’ont pas d’enfant, et les femmes-sans-âge dont l’âge fixe débute à partir de quarante et un ans. Aucune ne voulait prendre une ride. Elles se maquillaient du matin au soir, portaient de faux seins, utilisaient les manières fortes d’aguicher les clients et portaient des noms à consonance étrangère, Marilyn Monroe ou Sylvie Vartan ou Romy Schneider ou Bessie Smith ou Marlene Dietrich ou Simone de Beauvoir, question de marquer leur présence au monde.
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Les choses les moins importantes en apparence sont celles qui cachent le plus de trésors...
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- Il te faut quitter ta zone de confort, mon gamin. Voyager par exemple. Voyager permet à l'homme de se mesurer et de se confronter à ses semblables, à leurs us et coutumes, pensées, cultures, manières d'être, de vivre, de boire, de manger et de jouir. mon tout premier passeport, c'était la littérature. Mon père était un simple valet de chambre et j'en suis fier. Toute sa vie durant, il avait bossé chez des Portugais, des Belges, des Français... Il rentrait presque toujours avec des livres. Et moi, comme un con, je lisais et je lisais. Je lisais pour me défenestrer de la misère dans laquelle la famille était engoncée. chaque texte se révélait à mes yeux comme une invitation à l'exil, à l'exotisme et au voyage. je décortiquais un écrivain argentin, je me retrouvais en Argentine - et sans visa ! -; un grec, j'atterrissais à Athènes; un écrivain roumain, à Bucarest... Au fil de ces fréquentations, il se créa en moi un désir - ardent et incontrôlable - pour les littératures d'Europe centrale et celles de l'Est : Rilke, Kafka, ingeborg Bachmann, Paul Celan, Josip Murn, Canetti, Wofgang Borchert, Dragotin Kette, Kosovel, ah ! Kosovel, Kosovel, du sublime à l'état pur. Tout chez lui est une architecture du regret. La littérature, savourée à mon corps défendant, m'autorisa des exils - parfois inutiles -, des voyages clandestins, vagabondages surannés, des allers sans retour à l'intérieur de terres inconnues, des transhumances déambulatoires... (p.192)
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