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Citations de Flore Vesco (275)


Selon notre bon roi, la faim est un délit. L'article 269 punit de trois à six mois de prison les gueux qui ne gagnent pas leur vie. C'est juste : quelle idée d'être un meurt-de-faim?
À moins d'être canonisé, cela s'entend. On adore saint François d'Assise et sainte Claire. Ils se privent béatement, pour se rapprocher de Dieu. Voilà qui est beau. Les parents qui se sacrifient pour leur progéniture, eux, sont pendables. (p.27)
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J'ai été très occupée répondit Serine. J'ai un roi à protéger, une reine à dompter, et un secrétaire à faire enrager.
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Les femmes montreront ce dont elles sont capables. Elles ne se laisseront plus punir par les hommes.
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La magie, c’est une musique intérieur.
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Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser.
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-Et le petit pois ?
-Le petit pois, voyons ! Vous pensez bien qu’il n’y en avait pas plus que de citrouilles et de haricots magiques. Ou de bébés qui germent dans les roses et les choux. Cette manie de masquer la réalité derrière des légumes ! Ma douce, le conte du petit pois sous le matelas, c’est une soupe qu’on fait avaler aux fillettes innocentes.
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Il faut faire attention à ce que l'on souhaite. On désire parfois sans penser aux conséquences. Et quand l'objet qu'on appelle de ses voeux surgit brusquement, nous voilà pris au dépourvu.
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Je pense qu'il est beaucoup plus petit qu'une bactérie, expliqua-t-il. Je l'ai appelé "virus". Mais ce n'est pas parce qu'on ne le voit pas qu'on ne peut pas le combattre et le vaincre.
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Un malheureux qu'on enferme n'a rien à envier à une jeune femme qu'on marie contre son gré.
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Il arriva en fin de matinée à l'entrée de la plus grande bourgade du comté. Hélas, les portes des courtines étaient fermées. Bert s'approcha. Deux gardes abaissèrent aussitôt leurs hallebardes :
- Personne ne passe ! s'écrièrent-ils.
- Mais pourquoi donc ? demanda le vieil homme.
- Parce que c'est la guerre, répondit l'un des gardes.
- La guerre ? s'étonna Bert. Quelle guerre ?
- La guerre entre ceux qui aiment les raisins dans le taboulé et ceux qui les détestent.

Parenthèse instructive :
Le saviez-vous ? La guerre du taboulé avec ou sans raisins fut un des conflits les plus meurtriers de notre histoire. Cette lutte fut encore plus sanglante que celle qui opposa ceux qui disent "pain au chocolat" à ceux qui parlent de "chocolatine". Parmi les autres grands conflits mondiaux, il faut encore mentionner la guerre entre les mangeurs de croûte de pizza et ceux qui la laissent, la guerre entre les lecteurs qui cornent la page des livres et les utilisateurs de marque-page et, bien sûr, la grande bataille sur l'orientation du rouleau de papier toilette.
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« Au Moyen Âge, on craignait les teinturiers, qui osaient colorer le monde en une carnation différente de celle que Dieu avait imposée, et maniaient pour ce faire des drogues, filtres et poisons. L’acte de teindre s’appelait alors l' »infectur », car on infectait le tissu avec des pigments. «
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Avec la vivacité d'une étoile de mer, la princesse de Rousserolle se mit à réfléchir. C'était un exercice nouveau pour elle.
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Louis Pasteur se mit à faire du thé. Pour Constance, ce fut une surprise tellement agréable qu'elle oublia de se formaliser quand il infusa l'eau chaude dans une éprouvette, et servit le breuvage dans des fioles graduées.
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Les courtisans étaient de délicates créatures qui frissonnaient au moindre coup de vent. L'odeur d'un bouquet de fleurs un peu capiteuses les faisait souffrir d'une mortelle migraine. Nul doute qu'ils devaient frôler l'attaque cardiaque devant le bourreau.
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D'abord, pour le hors-d'œuvre, une cassoulaitue
Et, en guise d'entrée, une bonne escargaufre.

Nous dégustons après une haricotelette
Suivie de l'entremets: de la confiturbot.

Enfin, pour le dessert, croquons des jambonbons
Ou, si vous préférez, des camemberlingots !

Ces mets seraient parfaits pour nos bouches jumelles. Ils sonnent délicieusement. Allons ! Jouer avec la faim nous a fait du bien. Tous ces mots ont roulé sur nos langues, nous ont occupé la bouche. Pour un temps, du moins. (p.33)
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Lorsqu'elle sentit la main du secrétaire qui s'aventurait autour de sa taille, elle bondit comme un félin à qui on a marché sur la queue.
- Bas les pattes, ou je mords !
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Rien rien rien dit le serin-ne m’atteint-tout va très bien.
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– J’ai une idée, chuchota Adrian. Ferme les yeux. Et à chaque expiration, débarrasse-toi d’un organe, jusqu’à être vide.
– Vide ?
– La peur se loge dans les entrailles. Elle coule dans les méandres des méninges et de l’intestin. Une solution, c’est de faire le ménage. Ôte la ventraille, les tripes, les tissus mous gorgés d’anxiété. Un pancréas, je te le demande, à quoi donc est-ce que ça te sert dans l’immédiat ? Vire-moi donc le foie, la moelle épinière, le diaphragme, les reins, l’estomac, la vésicule biliaire, la glande typhoïde, le pharynx, l’œsophage, le thymus, le côlon, la rate. Ça fait de la place, sans ça, hein ?
À chaque organe qu’il nommait, Sadima se sentait de plus en plus légère, délestée de ces tripes lourdes et encombrantes. Elle n’était plus qu’une oreille, portée par la voix calme et chaude d’Adrian.
– On garde la peau, qui réagit aux sensations, et les muscles, qui se contractent plaisamment sous l’épiderme, continua Adrian.
L’oreille de Sadima était reliée à une enveloppe sensible, vacante et libre. En effet, maintenant qu’elle était quitte de ses viscères, elle voyait toute la place dégagée, prête à être remplie autrement. Par du plaisir. Ou, pourquoi pas, un amoureux.
Adrian passa la main sur ses hanches pour faire remonter sa chemise. Elle releva les bras. Il lui ôta le vêtement et posa une paume sur sa peau. Elle s’aperçut que cette main tremblait légèrement. Elle rouvrit les yeux.
– Je n’ai pas un morceau manquant à chercher, moi… dit-il d’un ton hésitant. Alors, euh… en l’absence de direction, est-ce qu’il y a un ordre à suivre ? Je veux dire… un programme que tu préfères ? Enfin, sinon, j’improvise, je suppose.
Sadima lui sourit. Elle s’aperçut qu’ils n’étaient plus que deux dans la pièce. La peur avait définitivement décampé. Elle venait de trouvait le courage de se montrer vulnérable. Il lui plaisait infiniment d’être nue et de se laisser aller. Elle posa la tête sur l’oreiller et ferma les yeux.

[L'École des loisirs, 2021, p. 179-180]
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Avec 80 000 livres de rente, lord Handerson pouvait se permettre d'être bossu, velu, couvert de boutons, de sentir mauvais ou d'aimer torturer les chatons : toutes les demoiselles de Greenhead se presseraient pour l'épouser.
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Serrée contre lui, Sadima lui conte les hauts et bas de sa journée. Ils discutent longuement, bouche contre bouche. Elle trouve plus facile de se confier quand le souffle des mots n'a aucun chemin à faire, et se dépose directement entre les lèvres de son confident.
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