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Citations de Francis Dupuis-Déri (136)


Les femmes sont en général moins libres que les hommes. Elles se font imposer des décisions politiques, économiques et culturelles prises par les hommes. Elles ont moins accès qu'eux à des tribunes pour s'exprimer publiquement.
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Les femmes sont non seulement minoritaires au Parlement, mais elles y prennent la parole en général moins souvent et moins longtemps que leurs collègues masculins et elles ne sont pas à l'abri des violences sexuelles, y comprit de la part de députés de leur propre parti.
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Dans leur critique du féminisme, ces conservateurs de gauche font preuve d’une piètre connaissance de l’histoire du patriarcat et du féminisme, même s’ils insistent régulièrement sur l’importance de la tradition et de la connaissance historique. Ils semblent ignorer que tout au long du 19e et du 20e siècles, les mouvements ouvriers révolutionnaires ou nationalistes républicains ont dû composer avec des féministes qui revendiquaient pour les femmes à la fois le droit de voter et d’être élues, de porter les armes, d’avoir accès à tous les niveaux d’éducation, à tous les emplois, de contrôler leur corps, leur sexualité et leur maternité et d’être protégées de la violence masculine. Elles se mobilisaient aussi contre les prisons, la guerre, le capitalisme et la marchandisation de la sexualité. Enfin, elles voulaient avoir le droit et la possibilité de participer d’égale à égal aux diverses organisations politiques du mouvement progressiste, soit les maisons du peuple, les syndicats, les partis, etc. Or, ce sont les hommes qui les excluaient, distinguant dans le corps social et le monde commun deux identités naturelles distinctes en fonction du sexe, auxquelles étaient réservées deux sphères séparées
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Exemple de tactiques masculines de résistance et de sabotage domestique : la résistance passive consiste à promettre d'effectuer une tâche mais d'attendre si longtemps que l'autre finit par la faire, ce qui permet ensuite de lui dire « ah ! Mais tu n'aurais pas dû, j'avais dit que je le ferai ». La tactique de la mauvaise humeur consiste à effectuer une tâche en râlant de manière exagérée, ce qui rend l'ambiance lourde et pénible. L'incompétence stratégique consiste à effectuer les tâches à moitié et à les bâcler, en laissant croire qu'on ne peut pas faire mieux. Enfin, la tactique de l'absence d'autonomie consiste à mobiliser l'autre continuellement pour vérifier et valider, voir nous aider à la tâche.
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Il (le sociologue Stuart Hall) a montré comment celle-ci (l'élite) fabrique des paniques morales consciemment et volontairement, à la fois pour renforcer et justifier des dispositifs de contrôle social et détourner l'attention ou faire oublier certains enjeux ou problèmes importants.
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Déjà à Rome en 195 av. J.-C., Caton l'Ancien réagissait à la mobilisation de Romaines contre une loi leur interdisant de conduire des chars et de porter des vêtements colorés. Il affirmait que "Les femmes sont devenues si puissantes que notre indépendance est compromise à l'intérieur même de nos foyers, qu'elle est ridiculisée et foulée aux pieds en public".
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Purement interprétative et spéculative, la notion de la "crise de la masculinité" peut donc être invoquée à chaque fois que l'on cherche à expliquer et justifier l'inaction ou l'action de tous les hommes d'une même nation, tout le temps et partout, sans nécessiter la moindre réflexion sur les processus de prise de décision : qui décide concrètement de lancer une guerre et qui a la capacité de forcer des millions d'hommes à tuer et à mourir en uniforme ?
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Quant au capitalisme mondialisé, il s'insinue partout et ne se limite plus à l'exploitation du salariat, à la production de faux besoins et à l'intoxication de la vie intime. Il menace la vie sur terre, avec la complicité de gouvernements qui feignent de s'en émouvoir. Devant pareille catastrophe, l'espérance n'est plus de mise, mais la désespérance n'est pas synonyme d'apathie. (145).
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Les clowns rebelles adoptent une position en rupture avec cette attitude jugée inutilement sérieuse, voire puriste : "Nous sommes des clowns, car que peut-on être dans un tel monde stupide. Parce qu'à l'intérieur de toute personne se trouve un clown sans loi qui essaie de s'évader. Parce que rien ne mine l'autorité comme de révéler son ridicule." S'exprime donc ici la conscience politique que la légitimité de l'autorité tient en partie d'un certain protocole et d'un sérieux certain. Une autorité ridiculisée par les subalternes sur qui elle prétend s'exercer perd de son panache et de sa contenance, ce qui mine d'autant sa légitimité. Les clowns ajoutent : "Nous sommes une armée parce que nous vivons sur une planète en guerre permanente - une guerre de l'argent contre la vie, du profit contre la dignité, du progrès contre le futur. [...] Parce que seule une armée peut déclarer une guerre absurde contre une guerre absurde. Parce que le combat nécessite de la solidarité, de la discipline et de l'engagement." (p91)
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Le demos, ou peuple délibérant, se confond alors avec la plèbe, ou peuple insurgé, ce qui vient d'ailleurs confirmer dans leur préjugé celles et ceux qu'affecte l'agoraphobie politique, soit la peur du peuple (demos) assemblé à l'agora pour délibérer. (p76)
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Je ne tolérerai jamais que ma défense soit prise par les enfants de choeur du fascisme rouge qui sévit en Russie.
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L'homme est en crise, dit-on, quoi que fasse ou non les femmes. L'homme est en crise si elles exigent respect, sécurité, égalité et liberté. L'homme est en crise si elles touchent un salaire. L'homme est en crise si elles sont mères et s'occupent seules des enfants. L'homme est en crise si elles ne lui sont pas disponibles, sexuellement.
[p312]
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Comme le rappelait la féministe Marilyn French, aux États-Unis:
[l]e maître mot quand il est question des femmes est "trop". Les femmes ont une voix trop forte ou trop douce, elles sont trop agressives ou trop passives, trop négligées ou trop pomponnées, trop vieilles ou trop jeunes. [...] Les femmes qui ont des enfants et qui ont recours à l'aide sociale pour les nourrir sont jugées coupables, ainsi que les femmes qui divorcent, qui sont battues et ne ripostent pas, ou qui sont battues et qui ripostent. On reproche aux femmes d'être trop libres ou trop "coincées" au niveau sexuel; on leur reproche d'être violées. [...] La société blâme les femmes de montrer de l'ambition, ou d'en manquer; d'être riches ou pauvres, grosses ou maigres, d'avoir un métier ou de rester chez elles.
[p311-312]
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la violence conjugale sert souvent à restreindre l'autonomie et la capacité d'affirmation des femmes dans le but d'assurer aux hommes le contrôle de leur conjointe et de leurs enfants.
[p281]
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La psychologisation de la violence des hommes contre les femmes permet de la présenter comme une perte de contrôle de ces hommes en crise, alors qu'il s'agit en réalité d'une prise de contrôle et d'une (ré)affirmation de la domination masculine.
[p278]
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En conclusion, la proposition des masculinistes de valoriser la masculinité conventionnelle peut nuire aux garçons, plutôt que les aider. Comme le souligne une experte, "[m]oins les modèles de genre sont contrastés dans le milieu familial, plus les jeunes s'affranchissent du carcan des stéréotypes de genre, mieux ils réussissent à l'école et dans leurs études (en général, on trouve une moindre différenciation des rôles de sexe dans les milieux favorisés)". Il faut aussi s'inquiéter de cette insistance à valoriser les garçons dans leurs comportements agressifs et violents. La violence ne semble pas être un atout pédagogique et les garçons brutalisés par leurs camarades et blessés physiquement et psychologiquement seront possiblement moins motivés pour l'école, voire auront peur de l'école.
[p238]
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[...] la structure générale du discours de la crise de la masculinité [...] fonctionne selon une mécanique régressive qui a pour objectif final de justifier la suprématie mâle: (1) on prétend d’abord que les hommes ont cédé aux femmes et leur obéissent en tout, ce qui fait qu'ils sont efféminés, c'est à dire doux et passifs (crise de la masculinité); (2) on déclare ensuite que celles qui croient en l'égalité des sexes ont tort, comme le démontreraient les saintes Écritures, la philosophie antique, la nature ou l'histoire (antiféminisme); (3) car non seulement les sexes ne doivent pas être égaux, mais les femmes devraient se soumettre aux hommes, leur plaire, les servir, les honorer (suprématie mâle); (4) ce qui relève d'ailleurs de la nature même des femmes, qui sont passives, faibles, douces, à l'écoute (et qui ne luttent ni ne font la guerre). Par prudence, cela dit, il convient de leur enlever les armes, poignards ou pistolets, car il ne faudrait surtout pas qu'elles puissent se défendre face aux hommes "actifs et forts".
[p62]
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Le discours de la crise de la masculinité est à ce point répandu qu’il s’agit aujourd’hui d’un « cliché » ou d’une « sorte de lieu commun », comme le soulignent des spécialistes de la condition masculine en Australie, au Canada, aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et ailleurs
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Le discours de la crise de la masculinité est donc fondamentalement misogyne, puisque ce qui est féminin est présenté comme un problème, une menace, un élément toxique qui plonge le masculin en crise, qui le détruit, qui le mue en son contraire le féminin
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« Lorsque nous condamnons la violence, il serait irresponsable de ne pas condamner aussi fermement les conditions sociales qui provoquent chez les gens une si forte colère qu’il n’ont d’autres choix que l’émeute. Nous devons prendre conscience que l’émeute est le langage des sans-voix. »
Martin Luther King
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