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Critiques de François Broche (19)
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La cavale des collabos

Plus de 460 pages pour commenter la fuite plus ou moins organisée des collaborateurs pour tenter d'échapper à la répression au moment de la Libération de la France.

Parmi eux, les ultra, les inconditionnels de la collaboration, choix résultant d'une conviction politique, idéologique, les crapules, gangsters, attirés par l'appât du gain, les chefs d'entreprise, les banquiers portés par l'intérêt de leur patrimoine…

Chacun choisira ou subira sa cavale plus ou moins chaotique : exil en France, vers l'Allemagne , en allant combattre avec l'armée allemande pour tenter d'inverser la situation, en Suisse, en Italie, en Espagne, en Argentine..., souvent avec la complicité d'amis, du clergé.

Certains furent arrêtés, jugés condamnés, les premiers d'entre eux, plus sévèrement, les peines furent moins lourdes au fil du temps.

François Roche nous livre une longue galerie de portraits et ce livre a l'avantage d'apporter plus de précisions sur les filières d'évasion, le devenir des principaux collabos , connus et moins connus, les chapitres tels qu'ordonnés participent à l'intérêt de cette lecture.
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Le dernier jour du général de Gaulle

"Pour lui, la mort a toujours fait partie de la vie, il ne sert à rien de ruser avec cette évidence."

Au soir de ma vie, je fais maintenant partie de ces anciens qui l'ont connu en qualité de premier Président de la Vème République, qui ont connu à la fois l'engouement des uns et le rejet qu'il suscitait pour d'autres..l'adoration presque religieuse de certains et la haine farouche d'autres. Il ne laissait personne indifférent. Aussi, c'est avec grand plaisir que j'ai reçu de Babelio ce titre à la suite de l'opération Masse critique non fiction.

Un grand merci à toute cette équipe qui vit et agit pour promouvoir la lecture, les nouveautés et permettre un échange entre lecteurs. Un autre grand merci à François Broche et aux Éditions Archipoche pour m'avoir transmis ce texte riche en découvertes et en informations.

Prendre le dernier jour du Général de Gaulle comme angle de présentation de cet homme, de son action, de ses échecs est original et ambitieux...Le pari est réussi, depuis le petit déjeuner jusqu'à la réussite quotidienne en soirée, réussite avant le coucher...réussite interrompue ce 9 novembre à 19h25  par un malaise fatal.

Il avait encore tant de projets qu'il craignait de ne pouvoir mener à terme. Il  devait encore écrire 3 tomes pour achever ses mémoires, trois tomes pour partager encore et toujours ses choix, sa vision de la France, L Histoire dont il avait été acteur, la Grande Histoire. Il avait encore besoin de transmettre, de partager ses rencontres, ses choix, ses décisions...Il n'avait pas tout dit, il avait encore besoin de travailler ! Il avait horreur de l'inaction.

Alors, tous les jours, y compris ce 9 novembre 1970, il s'astreint à travailler, à écrire après sa promenade quotidienne, depuis son bureau où personne ne vient le déranger.  le travail est essentiel,  certes pour cette transmission, mais aussi et surtout pour faire reculer cette déchéance intellectuelle qu'il appréhende. Il avait dit en parlant de Pétain " La vieillesse est un naufrage". Il a presque atteint l'âge qu'avait Pétain. Lui qui a besoin de penser, de réfléchir, et qui s'y astreint chaque jour, a peur de ce naufrage, de cette perte de la mémoire. Alors il se bat, exerce cette mémoire, la fait travailler, la couche sur la papier.  

Il veut d'une part transmettre cette mémoire, et d'autre part, il ne voudrait "pas vivre trop vieux afin d'échapper au désastre physique de l'âge", et lui, l'homme actif commence à s'ennuyer.

François Broche devient, en 9 chapitres,  -9 approches complémentaires - sa mémoire, nous rappelle ces rencontres qui firent L Histoire, ces entretiens avec ces dirigeants, avec ces militaires, avec ces hommes d'État et dirigeants qu'il rencontra dans le cadre de ses fonctions, dirigeants étrangers et  hommes politiques français, qui l'accompagnèrent ou le trahirent, avec ces Compagnons de la Libération...il y en eut tant et tant  !

Il a toujours aimé la France et les français.  Il n'a pas par contre, bien vécu les échecs, Dakar,  Mai 68, le "Non" au référendum.....ni non plus, sa captivité pendant la première Guerre mondiale. Il n'a pas été toujours apprécié en retour, y compris par certains qui le trahirent, au point d'être parfois tenté, semble-t-il, par le suicide, mais sa foi lui l'interdisait.

La somme de travail effectué par l'auteur est impressionnante..Je me suis amusé, au vu du nombre de personnages cités, de les compter dans l'index...François Broche fait référence à plus de 400 noms ! Certains cités une fois d'autres bien plus. L'exercice mérité d'être noté...  

Les lecteurs qui n'ont pas connu De Gaulle et qui ne se passionnent pas pour l'Histoire de notre pays ne tenteront peut-être pas cette lecture.

Ils noteront toutefois, que cet homme politique influence encore notre démocratie et notre vie 50 ans après sa mort !

En tout cas, ceux qui s'intéressent à L Histoire sans pour autant avoir le courage ou le temps de lire les mémoires de Charles de Gaulle trouveront avec ce titre un point de vue écrit sous un angle original permettant de connaître l'action de De Gaulle, sa personnalité, sa foi, ses engagements et hantises, sa vie...en quelques heures de lecture

...et cette mort, cette compagne de tous les instants dans sa vie de croyant...une compagne qu'il ne craignait pas.
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Histoire de la collaboration : 1940-1945

Voici un ouvrage qui permet à toutes et tous d'border ce que fut la Collaboration. Le livre est construit sur la chronologie ce qui le rend fluide et permet de bien se repérer dans le temps, l'évolution du contexte et la vie des principaux protagonistes. Le livre creuse particulièrement l'aspect politique : les pleins pouvoirs, l'armistice, la mise en place de la politique de la Collaboration, l'invasion de la zone libre, l'Etat milicien, le collaborationnisme etc...De même, il propose toute la galerie des politiques, intellectuels, militaires etc...ayant mis les doigts voire plonger totalement dans la collaboration. Il y a aussi ce couple infernal Pétain-Laval. Il y aussi cette Allemagne nazie qui a réservé un sort peu enviable à la France et l'occupe d'une façon toute autre que les autres pays. La France est le seul pays occupé qui connaît les 3 types d'occupation mis en oeuvre par les Nazis : l'administration directe (zone occupée), l'administration indirecte (zone "libre" jusqu'en 1942) et l'annexion (Alsace-Moselle). Ce qui fait de la Collaboration instaurée en France, un fait politique, économique et historique assez singulier au sein de l'histoire européenne et de l'épisode traumatique de la Seconde guerre mondiale.



Les auteurs abordent aussi d'autres aspects de la Collaboration : la collaboration économique a droit à un chapitre très réflexif, la collaboration grise (intellectuels, journalistes, chefs de partis...), la collaboration rose (les vedettes de l'époque, la collaboration horizontale...), comment se place la Révolution nationale dans ce contexte, comment on bascule de la Collaboration au collaborationnisme etc....



Enfin, les auteurs donnent des clés de réflexions sur l'après-régime, dès les années 50-60 et son arrivée jusqu'à notre époque. Comment digérer cette période grave pour l'histoire de France ? Comment la bataille idéologique entre les vaincus et les vainqueurs se fait ? etc...



Les auteurs font référence à plusieurs historiens, de tous bords : R.Aron, Amouroux, Dreyfuss,Saint-Paulien, R. Paxton, F.Virgili, H.Rousso, O.Wieviorka, R.Frank, JP Azéma, P.Ory, B. Vergez-Chaignon etc...Jusqu'à Hérodote (non pas pour Vichy mais pour la technique historique). De même, une certaine place est faite au Chagrin et la pitié de M. Ophüls.



F. Broche et JFMuracciole essaient de mettre toutes les cartes sur la table tout en questionnant, bousculant, réfutant, confortant ces cartes. Ainsi, un sort définitif est fait aux thèses du double jeu et de l'épée et du bouclier.



Je regrette juste 3 points :

- la collaboration grise et rose sont un peu expédiées et semblent un peu plaquées au propos. Ces 2 chapitres font plus catalogue que réflexion;

- par moments, j'ai eu l'impression de me perdre dans certains détails des manigances politiques alors que d'autres points du livres auraient pu être un peu plus détaillés (par ex. la trace et l'histoire);

- un petit manque de réflexions et analyses sociales et sociologiques, les Français.es pris.es dans ce tourbillon qui n'ont pas forcément résisté mais ont tout fait pour éviter trop de compromissions, qui ont pu se compromettre (ex. la question de la délation), qui ont été attentistes, qui ont résisté à leur petite échelle par de petits faits....



Mais au final c'est un livre qui donne plus que des bases sur cette période. Une vraie leçon d'histoire sous forme d'une chronique politique qui est prenante intellectuellement.
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Bir Hakeim

Bir Hakeim pour ceux qui ne connaissent pas est un coin paumé de désert, mais c’est aussi et au même titre que le serment de Koufra une partie de l’épopée de la France libre et de la geste gaullienne. Après la défaite de 1940, Bir Hakeim est la première victoire française en bataille rangée. Une victoire défensive certes mais contre un des monstres de la guerre éclaire : Erwin Rommel. Une victoire célébrée par les journaux du monde entier. C’est un petit livre sans prétention narrant de façon émouvante les combats et les sacrifices de ces hommes pas forcément soldat de métier, soldats perdus pour la France de Vichy, qui permirent au français d’enfin relevé la tête.
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Le dernier jour du général de Gaulle

Un grand merci à Babelio et à Archipoche pour leur envoi du livre « le dernier jour du Général de Gaulle » dans le cadre de la masse critique non-fiction de février 2021 : penser demain.



Cet ouvrage de 2010 de François Broche, réédité en 2020, dans la collection Archidoc, s'intègre parfaitement à cette thématique « penser demain » car comment peut-on réfléchir sur l'avenir sans bilan du passé et sans en tirer des enseignements ?



François Broche aborde les actions/réactions du Général de Gaulle (né le 22 novembre 1890 et mort le 9 novembre 1970) en les replaçant dans leur contexte et en se référant à de multiples écrits du monde politique de l'époque. Il ne structure pas son ouvrage de manière chronologique mais selon neuf thèmes sur lesquels tout un chacun pourrait s'interroger à l'approche de la mort, mais dont les réponses ont d'autant plus d'intérêt qu'elles sont relatives à un homme qui a marqué L Histoire.



Pour le Général de Gaulle, le calme des derniers moments à Colombey-les-Deux-Eglises, après une vie consacrée à l'action, s'est illustré dans la rédaction des « Mémoires d'espoir », pour assurer la survie de son oeuvre politique, avec une peur non pas de la mort mais du naufrage de la vieillesse et notamment en souvenir de la fin du Maréchal Pétain. Les épisodes antérieurs, de fuite pour un renouveau, sont également commentés : l'appel du 18 juin 1940, les difficultés de la « France libre », le départ du gouvernement provisoire du 20 janvier 1946, le retour du 1er juin 1958 suite à l'effondrement de la IVe République, impuissante à résoudre la crise algérienne, le référendum du 28 octobre 1962, après plusieurs attentats de l'OAS, afin d'asseoir la place du président dans la Ve République, avec son élection au suffrage universel direct, la gestion des événements de mai 68, avant le grand départ du 28 avril 1969, suite au vote négatif au référendum sur la régionalisation et sur la réforme du Sénat. Cet essai parle aussi de la dualité entre l'homme et le personnage historique concernant le sens de la vie, les maux du quotidien, les blessures physiques ou psychologiques, dans son rapport à sa mort et à celle des autres, sur sa vision de la religion, croyant en Dieu et en l'amour de sa patrie, mais représentant un Etat laïque quand il intervient pour la France. Il est aussi question de ses voyages après avoir quitté le pouvoir, en Irlande et dans l'Espagne de Franco, et de sa volonté de découvrir la Chine de Mao, ce qu'il n'aura pas le temps de faire. Comme lui avait dit Staline en 1944 : « Après tout, il n'y a que la mort qui gagne », ce qui arrivera finalement pour le Général de Gaulle le soir du 9 novembre 1970, avec cette formule du Président Georges Pompidou : « le Général de Gaulle est mort, la France est veuve ».



Cette présentation de François Broche, différente d'une biographie classique, donne une approche plus dynamique, tout en permettant d'avoir une vision assez complète, et très documentée, dans un essai assez court (220 pages). « le dernier jour du Général de Gaulle » est donc une belle découverte que je conseille.



« le dernier jour du Général de Gaulle » était mon premier essai « Archidoc », collection de poche du groupe l'Archipel, créée en 2019, mais d'autres livres du catalogue me tentent, notamment les analyses de grands discours, et plus particulièrement « Ces discours qui ont marqués la Ve République » de Jean-Louis Debré ou encore « Les grands discours des présidents des Etats Unis » d'Alain Frerejean.

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Bir Hakeim

Ce livre nous raconte les combats de Bir Hakeim qui se sont déroulés en juin 1942. le style est simple et clair ce qui donne au récit énormément de rythme. On a parfois l'impression d'être au coeur des combats. Cet épisode a permis aux forces françaises libres de gagner en crédibilité et de forcer le respect autant de ses alliés que de ses adversaires. Rommel pensait éradiquer ce point d'appuient un quart d'heure avec deux divisions italiennes. Il fera payer au prix fort à ses troupes son arrogance.

L'intérêt du livre réside aussi en grande partie sur ses annexes. Au delà de la saga patriotique, on découvre aussi une part un peu sombre de cette histoire avec entre autre la mise en cause du commandement du général Koenig.

Un reproche néanmoins, une carte aurait été la bienvenue.
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Ils détestaient de Gaulle

Malraux avait dit que tout le monde avait été, était, ou serait gaulliste. Et en effet aujourd'hui tout le monde ou presque l'est, au point que s'il revenait, le Général pourrait être élu au premier tour de l'élection présidentielle...

Et pourtant de son vivant, de l'appel du dix huit juin à son retrait en 1969, il a été en permanence attaqué, insulté, vilipendé, trahi, condamné à mort par Vichy. Pourtant il n'a jamais dévié, jamais reculé, jamais transigé. Détesté des "élites", qu'il avait un moment écarté du pouvoir, il avait le soutien du peuple français. Et pourtant, celui-là aussi il le perdit à la fin.

Telle est la thèse solidement argumentée, et qui a sans doute une large part de vérité, de François Broche, historien de la seconde guerre mondiale et de la Résistance, dont il faut noter qu'il parle clairement depuis le camp gaulliste.

L'auteur retrace d'une manière claire, synthétique une bonne partie des quatre vingt dernières années de notre histoire. Le lecteur, même correctement informé, y fait nombre de découvertes.
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Anna de Noailles : Un mystère en pleine lumière

Etrange personnage qu'Anna de Noailles. Inspirée et imbue, aimante et distante, aristocratique et démocratique, émancipée et adulée, européenne et patriote.

Ce livre très bien documenté nous fait vivre l'histoire de cette femme de lettres géniale et insupportable à la fois qui a marqué son époque et fréquenté tous ceux qui ont compté dans le Paris artistique du début du XXème siècle.

Ses poèmes ont pris place dans nos cahiers de récitation et dans nos mémoires, il y a longtemps déjà!

Le matin

Ô lumineux matin, jeunesse des journées,

Matin d’or, bourdonnant et vif comme un frelon,

Qui pique chaudement la nature, étonnée

De te revoir après un temps de nuit si long.

l'automne

Voici venu le froid radieux de septembre :

Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;

Mais la maison a l’air sévère, ce matin,

Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.
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Heydrich. Prague, le 27 mai 1942

Heydrich, chef de l'Office central de Sécurité du Reich, véritable maître de la Gestapo, surnommé "L'archange du mal", il était considéré, avec Hitler et Himmler comme le plus féroce des nazis.



C'est ainsi que la résistance tchèque extérieure (basée à Londres) décida de l'éliminer en lui tendant un guet-apens dans un faubourg de Prague.



Fin décembre 1941, deux résistants tchèques, entraînés en Angleterre, Jan Kubis et Josef Gabcik, seront parachutés non loin de Pilsen, en République Tchèque actuelle.



Ce livre retrace donc leur mission périlleuse. Tout le livre retrace leur modus operandi pour enfin se débarrasser de cet homme, ils durent prendre leurs repères, gagner la confiance de la résistance tchèque intérieure, et surtout parvenir à atteindre celui qui était tout de même le nazi n°1 en Tchécoslovaquie (protecteur de Bohême-Moravie) et pressenti selon certains comme le successeur de Hitler.



Après la réussite de l'"Opération Anthropoïde" (touché le 27 mai par le jet d'une grenade, Heydrich décède à l'hôpital le 4 juin 1942), les nazis lancèrent une vaste opération de représailles.



Le 10 juin 1942, le village de Lidice fut effacé de la carte et ses habitants massacrés. Quant aux membres du commando, ils furent encerclés par la Gestapo le 18 juin (suite à une trahison) et se réfugièrent dans la cathédrale Cyrille-et-Méthode. La bataille mena à la mort de certains et au suicide des autres. Les 7 héros périrent.



Le livre retrace très efficacement cet acte de bravoure, suivi comme souvent de représailles de masse.



Prenant, émouvant, il m'a fait vibrer et serrer les mâchoires.
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La IIIe République - 1870-1895 : De Thiers à Ca..

Je poursuis ma lecture dans le désordre des tomes de cette collection et ne m’en lasse pas : à nouveau, le propos est accessible pour des amateurs d’histoire et sans parti pris visible. En face des premiers présidents de la République et des prétendants au trône, qu’ils soient légitimistes, orléanistes ou bonapartistes, l’auteur met en avant des figures importantes comme Gambetta, Ferry et Boulanger. Le autres figures politiques sont de grands « replatrés » opportunistes.
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La cavale des collabos

Première fois que je rédige une chronique en cours de lecture....

Pour cause de "deadline babelio" 😉, me voilà contrainte de vous donner mon avis dès à présent, alors que je n'ai pas fini ma lecture... Mais pourquoi ne pas attendre tout de même de l'avoir finie, quitte à être en retard ?

Car je risque de mettre plusieurs semaines à le finir !!

.

En effet, ce texte est assez exigeant, non pas en termes de qualité littéraire (le style est tout à fait appréciable et facile à lire), mais bien à cause de la somme importante d'informations à retenir ! Un mois ne m'aura pas suffit pour en venir à bout, car si l'on veut le savourer (c'est mon humble avis) il ne faut pas l'avaler d'une traite, au risque de ne rien retenir....

Je préfère donc le picorer, quitte à mettre plus de temps...

.

Mais venons-en au propos en lui-même : François Broche propose ici de passer en revue un certain nombre de collaborateurs français de l'Allemagne nazie, et de présenter leurs parcours à partir de la fin de la guerre et sur les années/décennies suivantes.

J'avoue que je m'attendais à un texte qui explicite, plutôt que de "simplement" présenter des parcours individuels (si nombreux qu'on les oubliera aussitôt lus), des filières, des organisations, des systèmes de fuites, de cavales, (à ce sujet, lire ou écouter l'excellent La filière, de Philippe Sands).

J'aurais peut-être aimé découvrir aussi plus de détails sur les pays d'accueils, connaître leurs politiques, comprendre comment les collabos ont pu se fondre dans le décor, soit en maintenant leurs positions, soit en refaisant leurs vies dans des domaines très différents...

.

Je viendrais faire un update de cette chronique à la fin de ma lecture ( il me reste encore 140 pages).
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Bir Hakeim

Au rang des épisodes méconnus de la seconde guerre mondiale, la bataille de Bir-Hakeim figure dans les tout premiers. Je n'ai pour ainsi dire aucun souvenir d'en avoir entendu parler durant mon cursus scolaire, ou alors juste une référence à peine plus exhaustive qu'une note de bas de page. C'est là qu'internet révèle ses bienfaits, puisqu'une fois le terrain élagué de ses innombrables exégètes malhabiles s'ouvre une voie fertiles en experts/passionnés désireux d'éclairer la lanterne de profanes tels que moi. C'est donc au détour de charmantes vidéos concoctées par l'Odieux Connard et Nota Bene que j'appris l'existence d'un des plus beaux faits d'armes des Forces Françaises Libres. Deux semaines de siège dans un coin paumé du désert Lybien durant lesquelles les bataillons tricolores et la Royal Air Force anglaise vont tenir en respect les forces de l'axe...à 1 contre 10. La curiosité se transformant en vif intérêt, je me procurai l'un des ouvrages de référence sur le sujet, écrit par François Broche, fils de l'officier Félix Broche mort durant l'affrontement.

Un mot pour résumer les 200 pages, factuel. Avec pédagogie, Broche énumère le contexte, les forces en présence, les enjeux, les étapes du conflit jusqu'à son conclusion, et même un petit complément sur quelques points de débats. À l'issue de cette découverte littéraire, on mesure avec plus d'acuité l'impact de ce duel et le tournant qu'il a permis sur la campagne d'Afrique et bien sûr dans la résistance française. Beaucoup de citations, notes et références permettent d'établir les faits dans leur complexité ; on ne tombe jamais dans un lyrisme déplacé ou la glorification boursouflée. Effet pervers : on laisse peu de place aux récits ou pensées des soldats en première ligne. Broche polarise essentiellement son ouvrage sur les commandants tels Kœning, Messmer, Amilakvari et leur homologue allemand Erwin Rommel. Symboliquement et comme l'indique son auteur, les Forces Françaises Libres étaient "une étonnante synthèse de la France". En d'autres termes, la résistance tirait sa force d'un assemblage cosmopolite, réparti en une multiplicité d'ethnies : français, belges, allemands, espagnols, indochinois, libanais, égyptiens, tahitiens, malgaches, congolais, algériens, syriens, tunisiens,...Avec un tel panel, il eut été intéressant d'entendre les voix de ceux ayant rendu possible cette victoire stratégique. Autre point noir : l'absence de carte. Ce qui peut poser problème surtout dans la phase contextuelle, puisqu'il est préférable d'avoir la géographie de ce théâtre d'opérations en tête pour en saisir les tenants/aboutissants. L'auteur corrigera ce défaut dans son livre définitif La Cathédrale des sables.

Pour ceux qui souhaitent découvrir l'évènement avec une myriade d'informations utiles, Bir Hakeim est la porte d'entrée idéale. Le point de vue est global, ce qui offre une certaines lisibilité sur les différentes phases du siège. Et de rappeler que, contrairement à une idée reçue (et fausse), la France a démontré son courage et son acharnement face à l'oppresseur au même titre que ses alliés.
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Le dernier jour du général de Gaulle

« le dernier jour de Charles de Gaulle » est apprenant. Colombey plus qu'une ville devient le microcosme de ce grand homme dont l'aura encore aujourd'hui, berce nos consciences. Notre contemporanéité est honorée. On se prend à aimer cet homme côté jardin. Dans ce repli du temps, la vieillesse est un habitacle. Il faut dire que la mort lui aura envoyée des signaux constants. Il a échappé de justesse à cette emprise fatale. En 1916 suite à une atteinte de paludisme, à un attentat, une fusillade à Notre-Dame en 1944. Que dire de ceux de O.A.S. Ce livre est lumineux. Empreint de douceur. « Ici tout est calme. Je mets à profit cette tranquillité systématique pour travailler à mon grand ouvrage. » Il tourne le dos au peuple, vaincu et trahi et sans doute bouleversé. « Eux : Ils ne méritent même plus la vieille apostrophe de « Veaux », rude certes, mais plus goguenarde qu'insultante. » Néanmoins ce terme sera de la boue collée sous ses chaussures. « La traversée du désert » décrit un Charles de Gaulles indifférent aux intempéries comme à la fatigue. » La trame est amie, solide et implacable dans la justesse de l'évènementiel. Pas de jugements, pas de politique politicienne, juste les faits. « Sans doute un homme meurt-il lorsqu'il est prêt à mourir, et il est prêt lorsqu'il est trop malheureux. » écrit Romain Gary. Et maintenant je suis mort. Les Français ont bien tué « le Père » en avril 1969. » Charles de Gaulle pénètre le labyrinthe de l'essentialisme. Il écrit ses mémoires dans cette contrée inclusive de l'urgence du dire. Raconter les profondeurs intrinsèques qui se lovent en lui. Lianes tortueuses, exutoire et abandon. « le courage est la résistance à la peur : la maîtresse et non l'absence de peur. (Mark Twain). » « Une balle peut tout changer. » Plus on avance dans la lecture de cet essai fabuleux et olympien, mémoriel et pragmatique, on est en sidération face à l'altérité présidentielle coûte que coûte. Cet emblème qui ne lâche pas un seul instant Charles de Gaulle. « Andromaque dit à Cassandre : « Je ne sais pas ce qu'est le destin. Et Cassandre lui répond : C'est simplement la forme accélérée du temps. » « Dans la guerre de Troie n'aura pas lieu. » On pleure à la page 207, par l'invincible de la délivrance de Charles de Gaulle : « Quand je devrai mourir, j'aimerais que ce soit /Sur un champ de bataille/ J'aimerais que ce soit le soir. le jour mourant/Donne à celui qui part un regret moins pesant. » « Ses mémoires de guerre » sont l'ultime sursaut, ce qui résistera toujours aux autodafés symboliques. Ce livre des mémoires est le cercle défini d'un homme fragilisé mais qui a tant fait pour l'humanité, vaillant résistant, homme abattant les arbres vils à coup de hache. Sans craindre un seul instant pour sa propre vie. « le dernier jour de Charles de Gaulle » est éclairant. Il offre la dernière page écrite par ce grand homme. Plus que cela, il est une conférence à ciel ouvert. Une invitation que nous octroie, l'écriture douée de François Broche : pénétrer subrepticement dans un respect absolu la bibliothèque langagière et temporelle d'un Charles de Gaulle digne et réaliste. Nécessaire. Publié par les Éditions Archipoche.

Merci Babelio et les Éditions Archipoche (Archidoc) pour l'envoi de cet écrin et votre confiance en ma lecture.
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Bir Hakeim. La France renaissante

J’avais raté, à sa publication en 2002, ce magnifique ouvrage consacré à la bataille de Bir Hakeim. Quand on utilise un pseudo comme « Bir Hacheim », c’est une véritable honte !



D’autant plus que cet ouvrage mérite l’attention du public à plus d’un égard:



* il a été écrit par François Broche, spécialiste de la France Libre mais aussi fils du lieutenant-colonel Félix Broche qui était chef du bataillon du Pacifique et qui fut tué à Bir Hakeim le 9 juin 1942

* il a deux parrains de marque en les personnes de Pierre Messmer et de Jean Simon tous deux anciens de Bir Hakeim

* il rassemble plus de 500 photographies dont un grand nombre inédites associées à des portraits de personnages de la bataille

* enfin la mise en page moderne et de qualité fait de cet ouvrage une pièce indispensable dans toute bibliothèque consacrée à la France Libre et à Bir Hakeim !



Une superbe réalisation des Éditions Italiques.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/b..
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La cavale des collabos

Livre obtenu avec une Masse Critique.

Livre assez dense de 450 pages il retrace le parcours d'énormément de collaborateurs de la 2eme guerre mondiale peut être un trop à mon goût. Ont découvre les différents pays de fuite, comment les fuites ont eu lieu ou encore le retour parfois de collaborateurs en France et proche du pouvoir. Un livre à mes yeux qui donne trop d'information dispersé et qui allonge la lecture...Dommage
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Histoire de la collaboration : 1940-1945

François Broche et Jean-François Muracciole dressent un tableau exhaustif des différentes formes de compromission avec l'Allemagne nazie. Magistral.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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La cavale des collabos

J'ai lu ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio. Je tiens à remercier les Éditions du Nouveau Monde pour l'envoi de ce livre et pour leur confiance ! 





INSTRUCTIF





En août 1944, Paris est libéré et le régime de Vichy s'effondre. 



Les partisans du Reich en France, la plupart "des collabos" essaient par tous les moyens de fuir pour certains, de se faire tout petit pour les autres.  



Certains arrivent à rejoindre la Suisse, l'Argentine, l'Espagne.. D'autres sont arrêtés avant d'atteindre leur but. 



La plupart d'entre eux avoueront leur engagement dans la collaboration. Certains laissant des noms extrêmement durs à porter pour leurs enfants. 





Mon avis



J'ai trouvé ce livre vraiment très intéressant. 



J'y ai appris beaucoup de choses sur la collaboration pendant la guerre comme les pays qui ont accueilli les collabos.. 



J'ai été surprise de voir certains noms extrêmement connus d'artistes, d'écrivains qui ont participé à la collaboration avec l'Allemagne. 



Ce livre est très instructif mais j'ai été dépassée de nombreuses fois par les détails comme les noms, les dates.. J'ai fini par m'y perdre malheureusement. 



Mais, je vous conseille tout de même ce livre si vous souhaitez en savoir plus sur la collaboration pendant la Seconde Guerre Mondiale. 



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Histoire de la collaboration : 1940-1945

La Collaboration avec l'Occupant pendant les années noires 1940-44 est un sujet difficile, complexe et touffus, encore polémique, qui recouvre des réalités extrêmement différentes. Entre l'opportuniste sans scrupule, le naïf plutôt de bonne foi, le fieffé salaud, le combinard illuminé ... etc (compléter la liste) les prises de position, les actions, les destins sont différents et parfois contradictoires, même s'ils nous semblent tous condamnables et parfois ahurissants d'aveuglement et/ou de turpitudes.



C'est que nous connaissons la fin de film. Mais certains y ont cru ! Le traumatisme de la défaite de 40 et l'installation de Pétain à Vichy ont suscité un spectre indéfini d'aspirations (de "retour à l'ordre" et aux valeurs traditionnelles), de règlement de comptes (avec la III ème République)... Ont été libérées les haines plus basses et les ambitions les plus extravagantes, projetés sur la scène des aventuriers prêts à tout en particulier retourner leur veste quand cela devenait trop chaud pour eux.



L'ouvrage est très balancé, évite les jugements à l'emporte pièce, tout en prenant clairement position sur des points importants. Il offre un bon compromis entre analyse fouillée et synthèse et se se réfère aux autres ouvrages parus sur le sujet.

Cela me semble donc une bonne introduction pour essayer de comprendre. On peut regretter parfois certaines redites.
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Histoire de la collaboration : 1940-1945

Un essai formidable faisant la synthèse sur les teavz DE ces dernières années
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