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Citations de François Dosse (40)


Le structuralisme pour triompher devait, comme dans toute tragédie, tuer. Or, la figure tutélaire des intellectuels d’après-guerre était Jean-Paul Sartre. Il avait eu, dès la Libération, un retentissement particulier en faisant descendre la philosophie dans la rue. Mais celle-ci va peu à peu lui renvoyer la rumeur persistante de thèmes nouveaux portés par une génération montante, qui va progressivement le renvoyer sur le bas-côté de la route.
Dans ces années cinquante, décisives dans ce que l’on appellera plus tard le phénomène structuraliste, Sartre connaît une série de ruptures aussi douloureuses que dramatiques qui vont au fil des années l’isoler, malgré son succès public qui ne se dément pas. Une des raisons de ces déchirements vient en fait de la volonté chez Sartre d’effacer ses années d’apolitisme, de cécité dans lesquelles il s’était, selon la bonne tradition khâgneuse, enfermé et qui l’ont rendu sourd et muet devant la montée de l’horreur nazie, inattentif et indifférent aux luttes sociales des années trente. Mordu à la nuque par sa propre histoire, Sartre essaye de surmonter ces lacunes passées en se liant de près au PCF en 1952, au cœur de la guerre froide, au moment même où toute une génération d’intellectuels commence à s’en distancier chaque jour davantage devant les révélations successives sur ce qui se passe en Union soviétique.
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Tout pouvoir révèle sa véritable nature, avec ses forces et ses faiblesses, dans l'épreuve.
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La biographie peut être une entrée privilégiée dans la restitution d'une époque avec ses rêves et ses angoisses. (p. 7)
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Corti tire de ses origines corses l'emblème de sa maison d'édition, une rose des vents, qui vient de l'étendard de ses ancêtres marins et signifie la détermination de maintenir le cap, celui de la littérature explorant les mystères de la vie, témoignant d'une autre perception que celle de l'opinion, d'une réalité à la fois immanente et invisible, toujours surprenante, inouïe. (p.57)
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Une éthique nouvelle est née, celle de l'humanitaire qui transcende les clivages idéologiques et politiques au nom de l'urgence, d'un assentiment autour d'une ambulance, d'une compassion qui pousse à l'action. Incontestablement, au sortir de ces années 1970, une ère nouvelle se profile à l'horizon qui ne prétend plus au prophétisme et à la construction du monde de demain, mais qui entend panser les plaies de l'aujourd'hui avant de les penser. La figure de la victime s'en trouve transformée. Elle n'est plus le prolétaire rivé à son outil de travail ni le damné de la terre, mais le prisonnier, le torturé, l'exilé, le banni
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La pandémie a joué le rôle de réactif, rendant visible le caractère prédateur de la logique de notre système néo-libéral.
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« Tout au contraire, ce « en même temps » renvoie aux exigences d’une pensée tensive qui privilégie le « et », comme le fait Ricoeur, en cherchant des médiations pour penser ensemble et articuler des situations de double contrainte, des pôles irréductibles, incommensurables l’un l’autre. »
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Mauriac écrit le lendemain, fasciné : «  Cet homme, je suis si occupé à le regarder qu’il m’est d’abord impossible d’attacher ma pensée aux paroles qu’il prononce. Ce qu’il est déborde ce qu’il dit. »
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À la Libération, alors même qu’il n’avait guère évoqué le général de Gaulle dans ses écrits jusqu’alors, il est immédiatement appelé par ce dernier pour se tenir à ses côtés. Le 30 août 1944, jour de fuite des occupants allemands de Vémars, le havre du Val-d’Oise où Mauriac a passé les années de guerre, une voiture de la présidence vient l’y chercher pour le conduire à Paris avec ses deux fils. Le lendemain, 1er septembre, le nouveau chef du gouvernement l’invite à déjeuner pour un tête-à-tête au terme duquel se noue une relation d’une rare puissance. L’aide de camp du général, Claude Guy, décrira ainsi l’écrivain devant le Général : « Il avait l’air de quelqu’un qui tombe sur le Bon Dieu en chair et en os. »
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"La haute technicité, explique Lefebvre, pénètre dans le quotidien sous la forme du gadget. " Le monde est mis en spectacle pour alimenter une consommation de plus en plus dévorante qui soustrait le consommateur à une participation sociale active.
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C'est de toute l'idéologie néolibérale qu'il faut se défaire, tant elle fait la preuve de son inefficacité face aux défis vitaux que l'on traverse et qui requièrent d'en revenir à l’État providence.
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Socrate souligne un certain nombre d’apories de l’amitié qui en limitent sérieusement la réalité et l’extension. Il affirme la nécessité d’incarner quelques qualités conçues comme condition de possibilité de l’amitié : « Si donc tu deviens savant, tous les hommes seront pour toi des amis et des parents : car tu deviendras utile et bon. Sinon personne n’aura d’amitié pour toi, ni ton père, ni ta mère. »
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La tension grandissante conduit à une rupture devenue inévitable, et Mauriac quitta la revue en novembre 1954 pour transporter son "Bloc-notes" à L'Express. Il déclarera plus tard : " Jamais poule n'avait couvé tant de canards d'extrême droite mais pas conformistes. Pour tout dire, Thierry Maulnier était à la Table ronde, après moi, ce qu'il y avait de plus à gauche."
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En février 2003, Ricœur est célébré à Paris dans plusieurs cercles d’amis pour ses 90 ans. Il déploie encore, en ce début d’année, une activité intellectuelle soutenue. J’ai eu la chance d’être à ses côtés et aux côtés d’Emmanuel et de Brigitte Macron à l’occasion de la petite fête organisée en son honneur chez Jean-Pierre et Catherine Goldenstein le samedi 1er mars 2003. Au milieu du petit cercle de proches qui se regroupe autour de lui, après avoir découvert ses cadeaux, Ricœur sort de sa poche un petit papier et fait aux présents ce petit discours : « Quand je pensais à l’avance à cet anniversaire, je passais par deux sentiments contraires : la dénégation ironique, l’emphase présomptueuse. La dénégation : cette date du calendrier ne marque qu’une banale transition qui ne me fait qu’un jour plus vieux qu’hier, oublions les décennies. Emphase : c’est un jour inaugural : le premier de la suite de ma vie : oublier la fin. Je cherche à garder quelque chose du banal et de l’inaugural : d’un côté il y a le rapport à la mortalité, plutôt le rappel à la mortalité qui reste toujours à apprendre. Montaigne évoquant l’ennemi qui ne se peut éviter écrivait : “Ôtons-lui l’étrangeté, pratiquons-le, accoutumons-le.”
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"J'ai été content de voir, ces temps-ci, que le Beau Ténébreux intéressait les jeunes. J'ai reçu à ce sujet de curieuses lettres. Ces jeunes gens avec l'impétuosité de leur âge, m'introduise dans leur vie intérieure et me posent d'embarrassantes questions. Cela me confirme un peu ce que j'avais déjà lu quelque part, que la jeune génération ne cherche plus dans la littérature une distraction, mais plutôt une solution aux problèmes qu'elle se pose. C'est assez intimidant." - José Corti
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La plupart des éditoriaux sont écrits par Camus, qui s’extasie sur le soulèvement du peuple de Paris : « Qu’est-ce qu’une insurrection ? C’est le peuple en armes. Qu’est-ce que le peuple? C’est ce qui dans une nation ne veut jamais s’agenouiller »
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p159 citant Merleau Ponty : Les révolutions sont vraies comme mouvements, et fausses comme régimes.
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Les peuples comme les individus ont besoin de rêver ; ils ont besoin d'utopie.
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Dans son cours sur Foucault, Deleuze reviendra en janvier 1986 sur la conception foucaldienne du désir/plaisir, présentant son refus de la notion de désir et son attachement à l’idée du corps et de ses plaisirs comme l’expression d’une sexualité sans sexe sur laquelle il achève son ouvrage La Volonté de savoir. Cette volonté de substituer à une conception homogène et réductrice centrée sur le sexe, une approche moléculaire de plaisirs multiformes trouve selon Deleuze sa source d’inspiration chez Proust lorsqu’il définit trois niveaux dans Sodome et Gomorrhe : celui des grands ensembles des amours hétérosexuelles ; un deuxième dans lequel le même est renvoyé au même, l’homme à l’homme, la femme à la femme.
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Selon Deleuze comme selon Foucault, Freud et Lacan auraient échoué à penser le désir en le rabattant sur le manque et l’interdit : « Mais si les deux philosophes se rencontrent, plus que jamais, sur une cause commune, ils n’en sont pas moins irréductiblement distants. »
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