François Duprat

La lune sanglante écrase tes pas

Sur les sentiers de la haine

Jusqu'où ton amour se détruira ?

Ton sourire grisâtre souligne ta peine



Tu as perdu le soleil de ta vie

Le bonheur s'est arrêté sur tes envies

Le vide s'empare de tes joies

Les ruines se multiplient autour de toi



Les aiguilles du temps t'emportent sur des horizons

Où les coeurs s'acharnent sans raison

Ta haine ressemble aux laves ardentes de tes yeux

Tes cris s'engouffrent dans un chemin noir et visqueux



L'alcool n'a plus aucun effet

Pour te souvenir de tes nuits d'été

Les rapaces t'accompagnent et te guident sur la voie

"Je suis tout ce que tu hais et je me noie"



Répète cette voix implacable avec prétention

Qui ne cesse de résonner

Ce que ne t'apportera jamais tes passions

Et qui s'estompe dans ce mausolé



Parmi les ruines, gisent les flacons

Tu crois savoir où se trouve le plus puissant des poisons

Celui qui te donnera la force de souffrir

La douce saveur qui te fera périr



Prends-le, bois-le à grand gorgée

Les préjugés ne pourront t'arrêter

Il saura te faire jouir

Comme personne n'a jamais pu te saisir



Cependant, les cloches sonneront l'heure

Minuit, maintenant meurt !



(Création originale librement inspirée de l'oeuvre de ce poète maudit mais génial)

Il est des titres qu'on est persuadé avoir lu alors que ce n'était pas le cas. Voici une lacune réparée à l'occasion de la réédition de l'oeuvre de 2001 le 7 mai 2014. En effet, peu de titres abordent le sujet de la mort à destination des enfants. C'est un sujet qui demeure un peu tabou. A cela on va rajouter le chagrin d'un père qui a perdu son fils ou encore la guerre d'Algérie qui a laissé des traces. On est dans un milieu campagnard où les dialogues sonnent juste.



Le problème de cette bd est qu'elle ne parait pas destinée aux enfants sur le fond alors que la forme l'y invite clairement. Cette ambiguïté ne joue pas en faveur de l'oeuvre. Par contre, même 15 ans plus tard, l'album ne semble pas avoir pris une ride. C'est moderne dans le propos. Subtilité et douceur caractérisent cette oeuvre avec pour décors principal un cimetière.

Franchement excellent ! Au début, j'avoue que le titre ne m'a pas vraiment attiré, je m'attendais à quelque chose d'un peu déprimant peut être... mais on me l'a conseillé, et il est époustouflant ! Une grande dose d'humour avec des dessins génialissismes !

L'année du dragon est une bande dessinée très aboutie qui traite de manière personnelle d'un mal-être d'adolescent, de jeune adulte. Le dragon comme la métaphore d'un démon intérieur qui le ronge, qui le pousse à être brutal parfois, maladroit souvent. Mais qui l'accompagne et l'épaule dans ses difficultés, ses moments de solitude, de rêves et d'incompréhension du monde extérieur.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..

Le scandale du Médiator, un scandale de plus dans le domaine de la santé qui aurait pu être éviter si les autorités françaises avaient pris au sérieux les nombreuses alertes émises depuis plus de 30 ans...

A qui profite le crime, comme souvent aux grandes entreprises et leurs patrons au détriment de la santé des patients.

Il est ici question de retracer l'histoire de ce scandale dénoncé par la lanceuse d'alerte Irène Frachon.

Cette BD est accessible à tous car les explications médicales sont données à travers le personnage d'Hippocrate de manière très simple.



A lire tout simplement

J'avais du mal avec la "lanceuse d'alerte" Frachon.

Je savais que le médiator était problématique depuis 2003 et ceux de mes collègues (pharmacien, médecin) à qui j'en avait parlé le savaient.

Pourquoi un tel battage médiatique pour un médicament officiellement qualifié d'amphétamine par l'OMS depuis 1990. Les effets indésirables étaient donc convenus.

Le fait est que même romancée la réalité, très crédible, à laquelle a été confronté le De Frachon donne à réfléchir sur les lanceurs d'alertes. Le pouvoir de l'argent en santé est prégnant. Je ne pensais pas que ça prenait de si nombreuses formes.

La persévérance de cette femme est exemplaire.

Mediator, scandale connu et reconnu qui a touché de nombreux personnes.

Cette bande dessinée est magnifique.

Le coup de crayons, les couleurs, la mise en page, tout est comme il faut.

On y découvre à travers le dessin la fameuse histoire du Mediator

On découvre les détails, les procédures, les victimes, la difficulté du procès, la difficulté de se battre face à un géant de l’industrie pharmaceutique.

Une bd très bien illustrée, documentée sur un sujet d’actualité.

Médiator, un crime chimiquement pur est une BD qui retrace la lutte d'Irène Frachon, pneumologue, qui a été la première à avoir alerté sur les dangers du Médiator.



Nous voyons comment elle a fait le lien avec Isoméride, puis sa démarche pour lancer l'alerte. Son investigation nous plonge dans une lutte contre un colosse pharmaceutique qui a le bras long. C'est une enquête journalistique est ponctuée de récits de victimes. Ce sont des éclairages qui rappellent les conséquences concrètes de ces médicaments.



Le tout présenté de manière synthétique.



Le personnage d'Hippocrate vient faire des contributions dans le récit pour donner aux lecteurs des clefs de compréhension.



Médiator, un crime chimiquement pur, est une BD d'enquête-journalistique pour éveiller les consciences sur la médecine qui blesse. Je découvre ce scandale à travers cette lecture. J'étais trop jeune au moment des faits.



Je reste incrédule du pouvoir de cette entreprise et de l'ampleur de son réseau d'influence. Elle a pu commercialiser, je pense qu'on peut le dire, un poison. Une dissimulation qui aura duré 40 ans.



L'histoire des scandales pharmaceutiques semble se répéter et les condamnations sont jugées dérisoires par les victimes. Je parle de ce sujet pour rappeler que les médicaments ne sont pas neutres et je vous invite à vous plonger dans cette affaire retranscrite aux éditions Delcourt.
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À travers la bande dessinée, elle voulait toucher le grand public, faire comprendre aux citoyens un dossier complexe en s’appuyant sur des techniques narratives différentes. Avec son livre sur le Mediator, les 2 400 pages du premier procès et mes enquêtes sur l’Isoméride, nous avions toutes les pièces du puzzle, restait à les assembler.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..

Qu'il s'agisse de l'histoire ou des dessins, je suis un peu restée sur ma faim avec ce one-shot. A mes yeux, l'intrigue met trop de temps à se mettre en place, on ne voit pas où l'auteure veut en venir, quelle trame elle souhaite développer. En comparaison, la fin m'a semblé précipitée. Les thèmes de la famille et surtout de l'immigration, sont trop vite survolés. Pour ce qui est des dessins, j'ai apprécié leur colorisation habile à construire des ambiances. En revanche, j'ai trouvé le trait est peu plat, manquant de relief. Les visages des personnages sont notamment décevants.

Jean-Paul-François Martin a fait de longues études, prouvé sa valeur, gagné du galon, mais pour quel résultat : classer de la paperasse par ordre croissant. Le monde du travail ne l'épanouit pas. Il végète. Il s'oublie. Il lâche prise. Quand les migraines le guettent, telle une sonnette d'alarme. Au point de réveiller en lui son côté rebelle. Son terrorisme de bureau le sauvera-t-il ? D'autant que la belle Martine débarque dans les parages, non sans soucis personnels.



Très intéressante BD, fine, créative, autour de sujets de société. Psychologie et fond social sont le ciment d'un scénario vivace et joliment traité. Tout est toujours léger. Même la mort n'est pas pesante ici. François Duprat fait montre d'une belle maîtrise et d'une maturité certaine pour traiter autant du monde de l'entreprise que de la solitude, les jeux de pouvoir, l'espoir et l'amour. Rien que ça !



Ça fait 80 pages, ça se lit vitesse grand V, pas bébête pour deux sous, inventif et positif, une belle découverte !

C'est une tranche de vie de Franck, amoureux de Kim. Il traîne sa peau entre le salon de son frère (squatté depuis 6 mois) et son nouveau job, animateur de centre aéré. Une lecture qui ne fait pas de mal...

J'ai découvert L'année de la chèvre : Bernadette et ses dessinateurs/scénaristes un peu par hasard, puisqu'il nous a été conseillé par une lectrice Babelio lors que la foire du livre de Brive.

Personnellement je ne suis pas très BD, mais je me suis laissée tenté par ce volume au titre intriguant. L'année de la chèvre reprend en fait un personnage (Bernadette) de L'année du dragon, 15 ans plus tard, mais il peut se lire indépendamment sans problème, comme cela a été le cas pour moi.

Cette lecture a été une jolie découverte, mais je ressors un peu déçue de mon voyage car j'en voulais plus ! Les dessins sont magnifiques, l'aspect de la BD un peu particulier car les planches sont d'une seule couleur (ou quelques unes de plus), qui est alternée d'une page à l'autre. Nous suivons une mère de deux enfants dans son quotidien, ses problèmes conjugaux, de famille, ses rêves abandonnés... le livre est composé de plusieurs tranches de vie, en interaction avec des personnages récurrents (prof de sport, parents, soeur et bien sûr mari et enfants). On se retrouve forcément (à un certain degré) dans les états d'âme de cette femme et j'ai été frustrée que les auteurs n'aillent pas plus loin dans sa relation avec ses enfants notamment.

L'histoire de Bernadette est entrecoupée de petites scènes oniriques, en liaison avec l'histoire du soir qu'elle raconte à son fils (la chèvre de monsieur Seguin), desquelles, je l'avoue, je suis un peu passée à côté.

Si prochaine année il y a, elle sera probablement centrée sur un autre personnage, et même si j'aurais souhaité plus de Bernadette, je me pencherai probablement sur l'exploration de ce nouveau personnage.

Superbe BD pour adulte qui fait rêver. C'est peut-être une histoire d'amour, mais ce n'est pas une BD de filles. Le dessin est séduisant (bien français si j'ose le dire), et il y a beaucoup d'humour.



J'ai pris énormément de plaisir à la lire, et je vais m'empresser de voir les autres BD de François Duprat!

Il s'agit d'un livre d'ambiance, d'atmosphère (petit village pendant la guerre d'Algérie). Le livre laisse la place au doute : le papa est-il amoureux de la jeune bergère ? la fille parle-t-elle réellement aux morts?... Les personnages ne sont pas manichéens.



J'aime bien aussi le thème: "jusqu'où peut-on être méchant pour plaire aux autres, pour s'intégrer."



Beaucoup de points positifs mais... une intrigue générale pas suffisamment forte et originale à mon goût.

Héloïse est une jeune adolescente qui part en vacances au camping avec son oncle, sa tante et son petit-cousin. Cependant, la jeune fille semble un peu morose, entre les moments de pluie et les éclaircies, les journées se passent tranquillement à la plage, à nager dans la mer et à jouer avec son cousin. Héloïse va aussi faire la rencontre d'un jeune voisin du camping qui va la défier d'aller visiter une maison hantée peuplée de fantômes...



L'histoire explore plusieurs thèmes, notamment ceux de la famille, du changement de cadre de vie, des premiers émois amoureux, de l'amitié, de l'immigration et de la solidarité.



C’est un album jeunesse tout à fait charmant qui respire le temps des vacances, avec de jolies illustrations, une intrigue avec du mystère et une conclusion enrichissante. Suivre l'aventure d'Héloïse dans sa vie de jeune adolescente plaira aux jeunes lecteurs, à partir de 10 ans.


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En 2007, au CHU de Brest, de nombreux cas d'atteintes cardiaques inexpliquées attirent l'attention de la pneumologue Irène Frachon. Ses recherches mettent en cause le Mediator, coupe-faim des laboratoires Servier, dont le principe actif avait conduit au retrait de l'Isoméride en 1997. Celui du Mediator sera effectif en 2009. Depuis, elle poursuit son combat pour l'indemnisation des milliers de victimes. Prêté par B de P 007. Bien sûr on a mille fois entendu parler de ce scandale sanitaire mais le lire en BD, tout ramassé, classé, ordonné, sourcé concç écrit à 4 mais par LA lanceuse d'alerte (quelle femme extraordinaire) et LE journaliste pionnier de l'enquête, ça vaut vraiment le coup en tout cas pour moi qui ne suis l'actu chaude que de loin. Je regrette le choix de l'illustrateur, limite kitsch, brut de décoffrage, dont tous les persos (surtout féminins) se ressemblent... Mais pardonné par tout ce que j'ai appris et compris.

Je délaisse les polars, les thrillers, les policiers jeunesse et autres livres jeunesse pour vous présenter une bande-dessinée aussi troublante que poignante. Même sans avoir lu ce livre, on en connaît le sujet. Peut-être pas complètement mais on en connaît au moins les conséquences ! Dramatiques ! Tant de vies gâchées pour des errances de tous bords. Irène Frachon, pneumologue, avec l’aide d’Eric Giacometti, nous relate son (trop) long combat contre le laboratoire ayant distribué la pilule supposée miracle qui sera à l’origine d’un nouveau scandale sanitaire. Qu’on soit touché ou non personnellement ou par un proche par cette tragédie, on ne peut rester insensible à la souffrance de doutes les personnes citées en fin d’ouvrage. Une double page qui donne des frissons, qui peine et qui interroge sur le temps perdu dans cette affaire. Des vies auraient sans doute pu être sauvées sans un certain aveuglement. En ouvrant ce livre on espère trouver des éclaircissements, nous les avons, des informations, elles sont là aussi, des sanctions à la hauteur de la faute, malheureusement on reste pantois devant la conclusion d’une telle affaire, qui n’est pas encore terminée. La colère laisse place à la tristesse de constater que nous n’apprenons pas de nos erreurs. Un livre pour apprendre, comprendre, se rappeler et s’émouvoir de la fragilité d’une vie qu’il vaut mieux protéger. Venez découvrir les faits, sous un trait sans pathos, présentant la dure réalité de la vie des victimes, de leur souffrance et de l’inaction des autres. Vous serez aidé en cela par un hypocrate pédagogue et deux scénaristes, un illustrateur et un coloriste investis. Merci pour cette lecture forte et émouvante. Un livre à lire pour ne pas oublier la trop longue liste de prénoms lue en fin d’ouvrage. Que de vies brisées.
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L'oeuvre que j'ai le moins aimé de Vanyda. Ceci à cause d'une course à "l'amour" qui est saccadée par un autre personnage pourtant peu développé et peu intéressant dans l'histoire (celui de Kim).

J'avais feuilleté cette BD il y a de cela un an et cette fois sur un salon je me suis dit c'est le moment. J'ai eu raison d'attendre. Je la voulais vraiment cette histoire. Elle est touchante, prenante, tranchante. Cette BD est simple comme un conte d'il n'y a pas si longtemps que cela (la guerre d'Algérie), qui semble désormais appartenir au temps de jadis. Et à la fois elle a la profondeur d'un mythe (contemporain) où tous les thèmes fondamentaux (la violence, la cruauté, l'alcoolisme, les préjugés, le racisme, la force du groupe...) se retrouvent sans jamais se bousculer. Et pourtant cette histoire est très vivante, drôle, enlevée. Une belle leçon de vie qui n'en donne aucune à part celle de vivre à fond chaque instant car le suivant sera tout autre. Bravo l'artiste.