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Critiques de François Walthéry (148)
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Le p'tit bout d'chique, tome 1 : Le p'tit b..

Cet album est le tout premier d’une série de six. Il date de 1989 mais je pensais, par rapport à sa couverture, qu’il était plus vieux. Ce petit garçon naïf découvre la vie : la vie à la ville lorsqu’il rend visite à sa marraine, les premiers émois, la cruauté de certains envers les animaux… J’ai bien aimé la candeur de ce gamin et le côté légèrement désuet des dessins.



Vous connaissez certainement François Walthéry si vous êtes amateurs de BD et du journal de Spirou. Il s’agit du père de l’hôtesse de l’air la plus connue : Natacha.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Johanna, Tome 4 : La dame des sables

Et avec un peu de chance pas l’ombre d’une ménopause avant huit à dix siècles.

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Ce tome est le dernier à ce jour (2023) consacré au personnage d’Antoine Aubert / Johanna. Sa première édition date de 2005. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l’aide de Bruno di Sano, et un scénario de Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte). Il compte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série se compose de quatre albums : Une femme dans la peau (2000) par Walthéry, Georges van Linthout et Fritax, Dans la peau d’une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005), ces trois derniers ayant été réalisés par Walthéry, di Sano et Mythic. Ces quatre albums ont fait l’objet d’une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).



Quelque part dans le désert égyptien, les heures ont passé. Johanna chevauche toujours à dos de dromadaire derrière son mystérieux bienfaiteur voilé, le colonel Max, qui l’a sauvé des griffes de Gert et Gurd dans le souk cairote. Elle commence à éprouver le mal de mer, et son guide lui indique qu’ils arriveront à leur destination à la tombée du jour, que leur lieu de repos sera plutôt spartiate et qu’il faudra attendre demain pour pouvoir bénéficier d’un bain parfumé aux herbes et d’un bon massage aux huiles essentielles. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, au bord du Potomac dans une salle de surveillance, monsieur Grant et sa secrétaire Maud observent un écran de surveillance, avec des civils au pupitre, et des militaires gradés sur la coursive. Ils veulent savoir où en est Target One. Réponse d’un opérateur : elle approche du contrefort rocheux, pour l’instant tout se passe comme prévu. Grant espère que cela va durer car les membres de la commission gouvernementale ont investi des fonds considérables. Un homme en civil le sourire aux lèvres intervient pour lui conseiller de penser plutôt à ce que l’entreprise risque de leur rapporter. Il possède déjà une liste de gens intéressés longue comme le bras. Il leur suffit juste de court-circuiter intelligemment le projet.



Johanna et son guide sont arrivés à une base dans le désert, avec des tentes militaires et un hélicoptère en attente. Il lui indique qu’elle a de la chance d’avoir une tente individuelle. Il ajoute : départ à l’aube, et il lui sera servi un thé à la menthe accompagné de dattes fraîches, une fois qu’elle aura pris place à bord de l’hélicoptère. Une fois le colonel Max sorti de la tente, elle mange le repas préparé sur une table basse. Elle remarque qu’elle est épiée par un voyeur, et elle décide de lui en donner pour son argent, en se déshabillant lentement. Puis elle va prendre un bain dans le petit bassin derrière sa tente. Le colonel Max n’a pas perdu une miette du spectacle. Il s’éloigne, mais il est pris de vertige, trébuche et tombe à genou, face contre terre. La crise passe et il se redresse. À la nuit tombée, alors que tout le monde dort, un petit groupe d’individus masqués attaquent. Ils neutralisent les sentinelles, une à une. L’un d’eux s’introduit dans la tente de Johanna et tente de la neutraliser. Elle se défend, mais est assommée par derrière, par un second attaquant.



C’est reparti pour une nouvelle aventure d’Antoine Aubert, enfin Johanna, enfin Isabelle, enfin c’est compliqué (non en réalité, c’est très simple). À la fin du tome précédent, elle fuyait à dos de dromadaire, sauvée par le colonel Max, dont ni elle ni le lecteur ne savent quoi que ce soit. Cette fois-ci, le scénariste Mythic opte pour une aventure dans le désert, avec une oasis, une cité troglodyte, et une reine à la tête d’un peuple de femmes utilisant les hommes comme esclaves, sans oublier les services secrets américains, et bien sûr le mystère sur l’identité du colonel Max. Il pioche dans quelques classiques de la littérature d’aventure de la fin du dix-neuvième et du début du vingtième siècle qu’il cite explicitement : She (1887, Ayesha Celle-qui-doit-être-obéit) de Henry Rider Haggard (1856-1925), et L’Atlantide (1919) de Pierre Benoit (1886-1962). Il mentionne également Jules Verne (1828-1905), Edgar P. Jacobs (1904-1987) qui se sont également inspiré du mythe de l’Atlantide. Il met à profit ces inspirations affichées pour une intrigue entre série Z et série B, qui s’apprécie mieux si elle n'est pas prise au sérieux, ce que semble d’ailleurs faire l’héroïne. Pour autant, l’histoire présente une logique interne solide avec des moments d’action bien conçus, et une dose de merveilleux qui fonctionne, à commencer par cette quasi-immortalité de la reine Salyma, les galeries de mine (ce ne sont pas celles du roi Salomon), et même une inondation. L’intrigue est menée tambour battant, avec une densité étonnante.



Ces aventures sont relevées par une touche de nudité, comme dans les tomes précédents, essentiellement féminine (les fesses et les seins), dans sept pages sur quarante-six. Ces séquences correspondent soit à un déshabillage, soit à un bain, soit à une relation sexuelle, à chaque fois avec un cadrage un peu éloigné, et une forme de naturel qui fait qu’elles ne dégagent pas de sensation érotique. En outre, la représentation des êtres humains relève d’une bande dessinée tout public, ce qui atténue encore toute forme d’érotisme. D’une certaine manière, le lecteur peut interpréter ces quelques cases de nudité comme l’absence d’hypocrisie de la part des artistes : au lieu de dessiner Natacha (hôtesse de l’air) ou Rubine (policière de Chicago) de manière aguichante mais sans rien montrer, ils représentent Johanna déshabillée, avec le même sourire craquant, et la même bonne humeur devant les imprévus de la vie. Le colonel Max parvient à masquer son visage en conservant un chèche devant le visage en toutes circonstance, ainsi que d’épaisses lunettes de soudeur, dispositif peu réaliste. Les expressions de visage sont souvent légèrement exagérées induisant un effet comique. La mise en scène ou une remarque en passant induisent également un ton humoristique : le mal de mer de Johanna parce que le vaisseau du désert (le dromadaire) tangue trop, le réflexe de Johanna de faire un striptease pour un voyeur anonyme, Max qui se retrouve dans une position avec la bouche pleine de poils de chameau, Johanna disant tout haut qu’elle éprouve la sensation de se retrouver plongée dans un décor dément pour une superproduction de Cécil B. de Mille, la reine Salyma qui vante la cuisine de sa tribu (manger sainement, n’utilisant que de l’engrais naturel pour leurs cultures, les poissons pêchés dans une onde pure et les poulets élevés au grain en totale liberté), le chien empaillé dans la galerie des ex de la reine (elle explique que c’est juste pour rendre hommage à un admirable compagnon de chasse), etc.



Dans le même temps, le scénariste et les artistes racontent ces péripéties au premier degré, sans se moquer de leurs personnages ou de leurs aventures. Comme dans les tomes précédents, le lecteur apprécie la qualité de la narration visuelle et ses forces. Les dessinateurs portent une réelle attention aux détails et à la cohérence des environnements : le désert et un scorpion qui passe au premier plan, la salle de surveillance et ses pupitres (même s’ils font un peu daté), les tentes avec leurs piquets et leurs mâts, leurs tapis, les meubles adaptés, le palais et sa salle du trône, la table de la reine et sa vaisselle (réalisée par des artisans locaux), les champs récoltés par les esclaves, les tenues diverses et variées des sujets de Salyma, l’ameublement et la décoration de la chambre de Johanna, les uniformes des soldates allemandes, la salle de la cérémonie, etc. Tout comme le scénariste, les artistes prennent leur métier au sérieux, et ne sacrifient pas la qualité de leur travail, sous prétexte qu’il s’agit d’une série de genre. Tout du long de ces pages, le lecteur peut se projeter dans chaque lieu, avoir l’impression de pouvoir jeter un coup d’œil alentour, observer des êtres humains avec des gestes et des postures adultes.



Si la nudité chronique ne destine pas pour autant cet album à des adultes, ceux-ci pourront trouver leur content dans les références à H. Rider Haggard et Pierre Benoit, ainsi qu’à la version très personnelle et légère du mythe de l’Atlantide, et à des thématiques sous-jacentes. La récupération de projets gouvernementaux par des entreprises capitalistes pour des profits économiques ouvre le bal. La surveillance des citoyens par des services secrets peu soucieux des libertés individuelles. Le fantasme de la vie éternelle. La perspective d’une société matriarcale cachée, et aussi oppressive que celle des hommes, avec ses esclaves. Les passe-droits de l’armée. L’ambition qui peut se manifester soit sous une forme de flatteries éhontées, soit sous forme de machinations mettant en œuvre la force et le crime. Le choix d’une vie de liberté et de plaisir, plutôt que d’endosser des responsabilités. En trame de fond, le lecteur retrouve toute l’ambiguïté sexuelle de Johanna, un homme dans un corps de femme. De la manière la plus naturelle du monde, celui-ci continue de trouver très agréable d’habiter un corps de femme, ayant opté pour des relations saphiques. Le lecteur finit par s’inquiéter pour lui/elle alors qu’il doit s’avancer dans la colonne de feu dont la flamme fait renaître la femme et brûle l’homme. Sans oublier que d’une manière générale, l’histoire présente les relations sexuelles comme étant normale et allant de soi, une partie de plaisir consentie, débarrassée de tout jugement moral, ou de valeur morale.



Un quatrième tome des aventures d’Antoine Aubin dans le corps d’une jeune femme accorte et peu farouche, pour des scènes gentiment coquines, et des péripéties rocambolesques. Une bande dessinée réalisée par de solides artisans, avec un goût pour la série B consistante, tant sur le plan de l’intrigue, que sur celui de la narration visuelle, pour un divertissement agréable, amusant, sans prétention, discrètement provocateur.
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Johanna, tome 3 : Au malheur des dames

On a beau avoir un corps de vingt ans, si le cerveau ne suit pas…

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Ce tome est le troisième d’une série de quatre albums, indépendante de toute autre. Il fait suite à Johanna, tome 2 : Dans la peau d'une femme (2001) qu’il faut avoir lu avant. Sa première édition date de 2002. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l’aide de Bruno di Sano, et un scénario de Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte). Il compte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série se compose de quatre albums : Une femme dans la peau (2000) par Walthéry, Georges van Linthout et Fritax, Dans la peau d’une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005), ces trois derniers ayant été réalisés par Walthéry, di Sano et Mythic. Ces quatre albums ont fait l’objet d’une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).



De nuit, Johanna conduit sa BMW décapotable à vive allure dans la campagne française et arrive au village de Curon. Elle sonne à la porte de la clinique vétérinaire, et elle parvient à réveiller le propriétaire. Celui-ci ouvre le volet de sa chambre en faisant remarquer que ça se voit que c’est fermé. Johanna insiste et montre Satan et ses blessures. Le vétérinaire s’offusque : il s’agit de blessures par balle, il faut prévenir la police. Johanna le convainc que la police a d’autres affaires pus importantes comme priorité. Le vétérinaire soigne Satan et elle lui demande de le garder, tout en précisant qu’elle ne dispose pas d’argent, ouvrant son corsage pour montrer qu’elle ne cache rien. Sous le charme, le vétérinaire accepte de garder le chien en l’échange d’une rétribution en nature quand elle viendra le rechercher. Dans la grande demeure des Goldstein, Rebecca en nuisette fait sa toilette, mais elle éprouve soudain la sensation d’être transportée sur le front russe en hiver pendant la seconde guerre mondiale, ce qui la laisse grelottante de froid sur le carrelage. Son fiancé appelle depuis la chambre : elle prend sur elle et le rejoint dans le lit où il l’attend impatient de débuter leurs ébats.



Résignée, Rebecca s’apprête à faire son devoir conjugal, mais le téléphone sonne et c’est pour elle. Ingrid, l’assistante du professeur Brandt, la met au courant des derniers événements : le sort de la famille de Blaigny, la fuite d’Isabelle de Blaigny. Rebecca la remercie, puis elle appelle Martine pour qu’elle se serve de ses connexions afin que la police se mette à la recherche de de la fuyarde qu’elles font accuser du meurtre de la famille. Johanna s’est présentée à un palace et a demandé une chambre, acceptée sans question car elle possède une belle voiture et une tenue présentable. Le matin, Nancy, une femme de chambre, lui apporte son petit déjeuner, et Johanna en profite pour l’attirer dans son lit. Après le départ de Nancy, Johanna se douche et s’habille puis descend à la réception où elle jette un coup d’œil aux gros titres et découvre qu’elle est recherchée. Elle constate la présence de la police dans le hall, et elle parvient à se cacher et à leur échapper, avec l’aide de Nancy qui lui propose de se mettre à l’abri dans son appartement. À la fin de sa journée de travail, Nancy rentre chez elle, retrouve Johanna et elles font l’amour. Puis Antoine Aubert raconte toute son histoire à son hôte. De leur côté, Gurd et Gert interrogent d’autres femmes de ménage de l’hôtel : ils comprennent que Johanna doit se trouver avec Nancy. Dans une somptueuse demeure au Havre, un docteur rend visite à monsieur Giraud : ce dernier trouve que sa fille se comporte de bien étrange manière, parlant en allemand, une langue qu’elle n’a jamais apprise.



À l’identique du tome deux, ce tome trois commence par résoudre le suspense du tome précédent : Johanna, enfin Antoine Aubert, ou plutôt Isabelle de Blaigny (enfin, c’est compliqué), vient d’échapper aux deux tueurs Gurd & Gert, et s’enfuit dans une voiture. En deux pages, la situation est résolue. Suivent trois pages consacrées au général, enfin à Rebecca Goldstein (bon, c’est compliqué), avec un résumé de la situation du tome précédent en trois cases. L’intrigue conserve ce rythme rapide tout du long du tome, avec une bonne quantité de péripéties : une première course-poursuite entre Johanna et la police, une évolution inattendue dans la situation des cerveaux nazis transplantés, une enquête de journaliste, une enquête menée par deux tueurs à gages, un complot pour déstabiliser le gouvernement, des expériences sur des êtres humains (non consentants), une agression canine, un changement de tenue dans les toilettes d’un aéroport, une opération commando dans un vieux château, et un spectacle de danse érotique, etc. À sa grande surprise, le lecteur assiste à la résolution d’une intrigue majeure de la série. Le tome se termine avec la promesse d’une nouvelle aventure pour Johanna (enfin bon, l’héroïne, ou plutôt non le héros…), mais pas sur une scène qui donne la sensation d’un chapitre incomplet comme pour les tomes précédents.



Mythic confirme son investissement dans la série, et sa volonté de raconter une vraie histoire conséquente, plutôt que d’aligner des séquences amenant au dénuement du personnage principal. Son récit s’inscrit toujours dans le registre de la série B, ou peut-être Z par moments du fait de la présence de nazis sur le retour et d’un savant fou effectuant des transplantations de conscience d’un corps à un autre. Mais non, finalement plutôt série B parce que ces tenants d’un ordre fasciste finissent par être rattrapés par une facette de leur condition qui n’est pas forcément celle que le lecteur avait anticipé. En quarante-six pages, le scénariste a à cœur tout du long de divertir le lecteur, que ce soit avec les nombreuses péripéties, avec l’absence de temps mort, et même avec une évolution du personnage principal, en cohérence avec la genèse particulière de sa situation et avec son comportement plutôt libéré des deux tomes précédents. Antoine Aubert n’avait pas réagi à son nouveau corps comme le lecteur aurait pu le présupposer : il se montre une femme peu farouche et prenant plaisir aux ébats sexuels, sans pour autant que cela ne remette en cause sa personnalité. Il s’est habitué à son corps d’un sexe différent sans effort, une adaptation à un genre différent, comme si ça allait de soi. Le lecteur se retrouve tout aussi surpris par le comportement de la plupart des autres transplantés, soit comme si le corps n’est finalement qu’un instrument comme un autre, soit comme si la chimie de leurs hormones leur rendait évidente leur nouvelle sexualité, un parti pris provocateur ou un modèle de tolérance ?



Les caractéristiques de la narration graphique restent à l’identique, à commencer par la représentation des femmes : des poupées à la forte poitrine, aux fesses rebondies et à la taille mince. Treize pages comportent une forme de nudité féminine, soit la poitrine, soit les fesses, ou les deux, mais jamais le sexe. De même, le sexe des hommes n’est pas représenté de manière frontale ou même en ombre. Le ton de la narration se positionne dans un registre amusé, semblant indiquer qu’il convient ne pas prendre ces aventures au sérieux. En planche deux, Johanna découvre un de ses seins au profit du vétérinaire, pour l’aguicher, et elle lui promet une récompense charnelle pour plus tard, les auteurs ne laissant planer aucun doute sur le fait qu’elle ne reviendra jamais. S’ensuivent une scène saphique et une scène de douche finalement bien chaste pour un rapport entièrement consenti où le plaisir guide les deux femmes. À nouveau, il ne s’agit pas d’une scène à caractère pornographique, plutôt d’un érotisme très gentil, le registre graphique faisant penser à une bande dessinée tout public, indépendamment de ce qui est représenté. En outre, le récit comporte quatre rapports sexuels : le premier en quatre cases sur une page qui en compte dix, le deuxième en deux cases sur une page qui en compte également dix, le troisième en deux sur une page de neuf, et le dernier se déroule entre deux pages. La nudité relève de la titillation, tout en mettant en scène des femmes libre de leur sexualité, éventuellement se jouant des hommes.



Comme dans les tomes précédents, les artistes réalisent des planches soignées, regorgeant de détails, avec un soin impressionnant apportés aux décors, aux tenues vestimentaires, et aux prises de vue. À nouveau, le lecteur constate que l’ambition des auteurs dépassent largement les apparitions de jeunes femmes dévêtues intercalées entre des scènes prétextes et bâclées. Dès la première case, de la largeur de la page, le lecteur voit la BMW avancer sur une route de campagne, avec le faisceau des phares, les arbres au bord de la route, les petits murets de part et d’autre de la route, les réverbères éclairant la rue à partir de l’entrée du village, un groupe de maisons, le clocher de l’église qui dépasse, et la silhouette de Johanna en train de conduire la décapotable, tout ça dans une seule case. L’attention du lecteur se reporte sur des éléments divers, des scènes étonnantes et sur des détails copieux : la concupiscence du vétérinaire totalement sous le charme, les soldats avançant dans la neige, une cabine téléphonique, un vase avec une délicate décoration, des colombes en train de de roucouler, les fourneaux d’un cuisinier, une luxueuse demeure avec ses deux tourelles, des affaires entassées au sommet d’une armoire, des fleurs dans un pot en étain, des plantes vertes de part et d’autre d’un canapé, une troupe de scouts marchant en groupe pour pénétrer dans l’aéroport, une vue en élévation d’un quartier du Caire, les tenues de scène des danseuses, la lampe d’Aladin (une contrefaçon pour touriste), etc. L’ensemble de ces accessoires très divers produit un effet d’accumulation d’une grande richesse, une narration visuelle généreuse qui ne se prend pas au sérieux.



Cette série avait débuté sous des auspices de prétexte avec un scénario peu consistant, une forme de divertissement amusant permettant à l’artiste de dénuder son héroïne (enfin héros, enfin pas exactement). Le scénariste Mythic avait apporté une intrigue plus fournie, tout autant dépourvue de prétention. Ce troisième tome poursuit dans cette veine : une honnête série B, avec une solide narration visuelle enjouée, et quelques passages dénudés. En filigrane, les auteurs s’amusent avec cet homme dans un corps de femme, sans être graveleux, mais plutôt insidieusement provocateur. Amusant.
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Johanna, tome 2 : Dans la peau d'une femme

Voici la preuve vivante que la femme est bien l’avenir de l’homme.

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Ce tome est le deuxième d’une série de quatre albums, indépendante de toute autre. Il fait suite à Johanna, tome 1 : Une femme dans la peau (2000) qu’il faut avoir lu avant. Sa première édition date de 2001. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l’aide de Bruno di Sano, et un scénario de Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte). Il compte quarante-six pages de bande dessinée. Cette série se compose de quatre albums : Une femme dans la peau (2000) par Walthéry, Georges van Linthout et Fritax, Dans la peau d’une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005), ces trois derniers ayant été réalisés par Walthéry, di Sano et Mythic. Ces quatre albums ont fait l’objet d’une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).



Un mois a passé depuis que Antoine Aubert s’est retrouvé dans le corps d’Isabelle de Blaigny et qu’il se fait appeler Johanna. Il ou elle se prélasse dans un transat au bord d’une piscine d’une grande demeure. Il enlève son chapeau de paille et va piquer une tête dans l’eau accueillante. De l’autre côté de la haie de séparation, le voisin est justement en train de la tailler avec un sécateur et une belle vue sur son affriolante voisine peu vêtue. Sa femme lui fait remarquer que cela fait trois fois qu’il taille cette haie depuis lundi alors que le jardinier s’en était chargé la semaine dernière. Le voisin de l’autre côté monte sur une courte échelle pour s’occuper de son arbre et bénéficier d’une vue imprenable sur la piscine. Son épouse lui fait remarquer que le fait de grimper toutes les cinq minutes dans cet arbre n’accélèrera en rien le mûrissement des prunes. Elle lui enjoint de laisser la nature suivre son cours. Johanna s’est rafraîchie et elle regagne le salon en se séchant, tout en pensant qu’il ne doit pas lui rester loin de trois mille euros de ses quatre premières séances photos : de quoi profiter encore de ce petit coin de paradis. Elle consulte le calendrier : mercredi 15, c’est le jour où sort le numéro de Top Nude Magazine dont elle doit faire la couverture.



Johanna s’habille, monte dans son coupé sport et file au village. Elle se rend chez le marchand de journaux et achète le dernier numéro de Top Nude Magazine : elle n’y figure pas, ni en couverture, ni à l’intérieur. Elle rentre dans la villa et téléphone au rédacteur-en-chef : deux mecs pas très rigolos lui ont racheté les photographies de Johanna. Elle appelle les trois autres éditeurs, tout en se déshabillant, toujours épiée par les deux voisins, les deux premiers lui racontent la même histoire, le troisième ne répond pas, et pour cause ses locaux sont en train de brûler dans un incendie criminel. Johanna reprend sa séance de bronzage sur son transat. Deux hommes, Curd et Gert l’attaquent par derrière, la neutralisent, l’emmaillotent dans sa serviette de bain et la mettent dans le coffre de leur voiture. Ils partent sur les chapeaux de roue, et traversent le village. Une passante entend des bruits d’appel à l’aide dans le coffre et interpelle le conducteur. Celui-ci descend, ouvre le coffre, prononce quelques paroles et le referme. Il provoque l’appel à l’aide suivant qui se termine par S’il vous plaît. La passante est satisfaite par cette preuve de politesse. Ils repartent.



Le premier tome se terminait abruptement après une séance photo qui permettait à Johanna de se faire des centaines d’euros en liquide, et par la mention : Pour Antoine Aubert, une nouvelle vie commençait ; avec elle, de nouveaux horizons, de nouvelles sensations. Le lecteur avait pu en sortir avec un goût de trop peu : une histoire rondement menée aboutissant à un homme, Antoine Aubert, dans le corps d’une jeune femme magnifique, Isabelle de Blaigny, et voilà. Sans oublier un savant fou pour faire bonne mesure. Il entame le deuxième tome et constate qu’il s’agit de la suite directe du premier, un véritable chapitre deux, qui s’arrête lui aussi abruptement en plein milieu de l’action, pour se poursuivre sans nul doute le tome suivant. En revanche, côté densité de l’intrigue, le nouveau scénariste Mythic, qui succède à Fritax, réalise quelque chose de beaucoup plus consistant. Il résume le premier tome en quatre planches, quatorze à dix-sept, en y intégrant autant d’informations supplémentaires. Du premier tome, il reprend la petite phrase sur l’origine du professeur Markus : Pendant la guerre, il aurait bien connu le docteur Mengele. Isabelle / Antoine croise donc le chemin de vieux nazis sur le retour, très vieux même car la seconde guerre mondiale s’est achevée plus de cinquante-cinq ans auparavant à la date de parution de cette BD. Ces vieillards ont financé les recherches du professeur Markus avec l’espoir de la découverte pour allonger leur espérance de vie, pourquoi pas en changeant de corps, fusse-t-il celui d’une jeune femme.



Ce deuxième tome reprend également la recette du premier en termes de nudité, car il serait impropre d’utiliser le terme d’érotisme. Walthéry & Di Sano représentent des femmes nues : Isabelle se baignant dans la piscine avec un monokini très réduit, se déshabillant dans son salon, la soubrette Laurette nue dans le bain, une douzaine de jeunes femmes se baignant nues dans une rivière, puis se réveillant en culotte après avoir été opérées, ou encore dormant nues. De cette nudité, les artistes représentent la poitrine et les fesses, jamais le pubis, encore moins le vagin. Des relations sexuelles sont représentées à deux reprises : Isabelle se faisant caresser ou frotter au bain dans la même baignoire le temps de deux cases, une jeune femme à quatre pattes sur le lit se faisant déchirer sa robe par son mari qui admire son postérieur, les deux occurrences dans des plans éloignés d’un mètre et demi. La narration visuelle reste dans un registre de titillation assez gentil pour des relations consenties, sans représenter la nudité masculine. Il en découle une sensation de femmes à l’aise avec leur corps, tous parfaits soit dit en passant avec d’amples poitrines, des fesses rebondies et une taille assez mince, insensibles à l’incapacité des hommes à contenir leur concupiscence, encore moins à la maîtriser.



Toujours aussi surpris, le lecteur constate à nouveau l’implication épatante des dessinateurs pour représenter avec minutie les décors. Le rendu apparaît tout public, faussement simple, alors que le niveau de détails épate. Tout commence avec cette vue en plongée oblique sur la villa : la grille d’entrée, la voiture garée devant le bâtiment, la haie, les bosquets, la pelouse bien tondue, le patio, la piscine, les deux cheminées, les fenêtres, la baie vitrée, toutes les tuiles du toit, les vasistas, la gouttière, l’antenne satellite. En faisant le tour de cette case de la largeur de la page, le lecteur se rend compte qu’il voit aussi le jardin du voisin de droite avec sa table de jardin, sa propre piscine, monté sur une échelle pour s’occuper de son arbre fruitier. Dans la partie inférieure de la case, se trouve le voisin de gauche occupé à tailler sa haie, et le lecteur constate qu’il y a sa tondeuse à gazon un peu plus loin sur la pelouse. Tout cela dans une seule case ! Dans les différents lieux, l’attention au détail impressionne : les présentoirs permettant aux livres d’être à la verticale dans la vitrine du libraire, le sous-main sur le bureau de Marie-Ange, le triangle de signalisation accroché à l’intérieur du couvercle du coffre de la voiture de Curt & Gerd, le portail en fer forgé de la demeure des De Blaigny, les cadres sur les murs à l’intérieur de ladite demeure, le vase avec les fleurs sur la table de jardin, les coussins dans les fauteuils, les différents modèles de lampe de chevet en fonction de la décoration de la chambre concernée, les perles du lustre en cristal, la soixantaine d’invités à une réception dans une seule case tous différents, tous avec une tenue différente, etc.



Dans les différentes séquences, le lecteur retrouve tout ce qui fait le charme de séries comme Natacha ou Rubina. Les seconds rôles apparaissent à la fois familiers, diversifiés et sympathiques, même s’ils ne sont présents que le temps d’une case comme ces joueurs de cartes à la terrasse d’un café, le temps d’une page comme les propriétaires de l’appartement que louait Antoine ou les mères de Stumpf & Trap, ou apparaissant régulièrement comme Curd & Gert qui semblent être jumeaux. Les séquences de dialogue bénéficient d’un véritable plan de prise de vues qui montre les gestes et les actions des interlocuteurs, ainsi que le lieu dans lequel ils se trouvent ou ils évoluent. Les scènes d’action sont narrées de manière rapides et efficaces avec un bon degré de plausibilité : l’enlèvement d’Isabelle de Blaigny qui se retrouve dans le coffre d’une voiture, le gazage du groupe d’une douzaine de jeunes femmes, l’autocar qui traverse le parapet d’un pont et le déploiement des services de secours, ou encore la fuite en voiture d’Antoine Aubert. Cela génère une lecture agréable, roborative et divertissante, dont les atours fleurent bon la nostalgie de l’enfance.



L’intrigue emmène le lecteur dans un film de série Z avec vieux nazis à la limite de l’impotence et le secret de l’immortalité à leur portée. À l’instar d’Antoine Aubert dans le tome un, ces hommes âgés ne se révèlent pas être de vieux impuissants libidineux car ils ne montrent aucun signe de vouloir explorer leur corps de femme, ni la sexualité qui va avec. Dans le même temps, cette transposition d’hommes en femmes s’avère par moment transgressive, et les auteurs savent relever cette saveur avec une pointe d’humour bien dosé. Impossible de ne pas sourire en voyant Isabelle de Blaigny reluquer le haut des cuisses de sa sœur qui porte une jupe très courte, même si c’est Antoine qui les regarde. Le lecteur mâle compatira bien volontiers avec le professeur Brandt qui a accepté que ses assistants déshabillent Isabelle inconsciente à l’issue de la fin de l’expérience, pour leur octroyer une petite récréation visuelle, même si c’est abus de faiblesse inadmissible dans la vraie vie. Le sourire gagne en vigueur en voyant ces vieux nazis dans des corps de belles jeunes femmes accomplir leur devoir conjugal avec entrain pour les besoins de la cause : y prendraient-ils plaisir ? Ou se soumettraient-ils au schéma social qu’ils ont connu devenant une épouse soumise à son mari ? Quoi qu’il en soit, la situation est cocasse.



Deuxième tome de la série, l’équivalent d’un deuxième chapitre dans une histoire qui en compte plus, mais aussi un tome plus copieux en termes d’intrigue. Une série Z divertissante qui ne se prend pas au sérieux, une narration visuelle enjouée et gentiment coquine, tout en étant très détaillée grâce à l’investissement impressionnant des artistes. Une lecture très sympathique et très agréable.
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Natacha, tome 3 : La mémoire de métal

Le scénario de cette bande dessinée ressemble à beaucoup de films modernes dont raffolent les jeunes adultes : une très jolie vedette, peu d'histoire mais beaucoup d'action. Il faut attendre La dernière page pour apprendre pourquoi tous ces gangsters couraient ainsi désespérément après la belle Natacha.



De plus, comme dans ces films modernes, l'héroïne se retrouve soit dans de nombreuses bagarres, soit qu'elle se fait tirer dessus et elle en ressort sans une seule égratignure. Mieux encore, parfaitement coiffée. Un vrai film d'Arnold Schwarzenegger.



Cependant, j'ai pris plus de plaisir à lire cette bande dessinée qu'à regarder un de ces films sans histoire mais avec beaucoup d'action.
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Johanna, tome 1 : Une femme dans la peau

En réalité, Antoine Aubert n’avait qu’un seul problème, mais il était de taille… Les femmes !

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Ce tome est le premier d’une série de quatre albums, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2000. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l’aide de Georges van Linthout, sur un scénario de Fritax (Jean-Claude De la Royère). Il compte quarante-quatre pages de bande dessinée. Les albums suivants ont été réalisés par Walthéry avec le concours de Bruno Di Sano et du scénariste Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte) : Dans la peau d’une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005). Ces quatre albums ont fait l’objet d’une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).



Ce jour-là ne devait pas être un jour très différent des autres pour Antoine Aubert, modeste employé de la COFRAS, la compagnie française d’assurance. Classer les dossiers, tenir à jour les échéanciers, répondre au courrier. Son travail, c’était la routine, mais il s’en accommodait très bien. En réalité, Antoine Aubert n’avait qu’un seul problème, mais il était de taille… Les femmes ! Les femmes, ce n’était pas ce qui manquait à la COFRAS. Il n’y avait même pratiquement que ça. Antoine passait le plus clair de son temps à les observer, comparant mentalement les avantages des unes et des autres. Son regard s’attardait sur les seins qu’il aimait haut perchés, sur les fesses qu’il aimait bien fermes, et sur les jambes qu’il aimait interminables. Bref, à la COFRAS, Antoine était sans doute l’employé qui avait l’emploi du temps le plus chargé. Après avoir passé sa journée de travail à reluquer les unes et les autres, au point de ne pas comprendre les instructions de son patron au téléphone, Antoine Aubert entend la pendule sonner dix-sept heures : il se dirige vers l’ascenseur. Il laisse sa place à un collègue âgé dans la première cabine qui se présente. Il grille la politesse d’une collègue âgée dans la seconde qui s’avère remplie de jeunes secrétaires.



Sorti du bâtiment, Antoine Aubert gagne le quai du métro. Il s’assoit dans une rame et en profite pour mater les jambes de toutes les jeunes femmes debout devant lui. Puis une belle brune s’assoit en face de lui : vêtue de cuissardes de cuir à talon aiguille, de bas résille, d’un blouson manche courte en cuir, et petit haut blanc avec un décolleté laissant voir la naissance de sa poitrine. Elle se lève et descend, il décide de la suivre estimant que cette fille se donne vraiment du mal pour être sexy. Elle traverse la rue, il lui emboîte le pas sans se rendre compte qu’un autobus arrive à vive allure. L’accident survient. Le chauffeur descend pour aller voir Antoine, les badauds s’attroupent, la jeune femme revient sur ses pas et s’approche. Avant de rendre son dernier soupir, il dispose d’une belle vue en contreplongée sur sa culotte. La police intervient pour établir un périmètre de sécurité, les ambulanciers déboulent et emportent le corps à la morgue de l’hôpital universitaire où il est confié aux bons soins du professeur Markus, le plus vieux chercheur de l’établissement.



François Walthéry a débuté sa carrière comme assistant au studio Peyo et il commence par travailler sur les décors de la série Les Schtroumfs de Pierre Culliford (1928-1992, dit Peyo). En 1970, il crée le personnage Natacha avec Gos (Roland Goossens), série comptant vingt-trois albums à ce jour. Il est également le créateur et le dessinateur des séries Le Vieux Bleu (1975-1979) deux albums avec Raoul Cauvin (1938-2021), Le P'tit Bout d'chique (1975-1998, 2 albums réalisés par Walthéry), Rubine (1993-2021, 14 albums) avec Mythic et Bruno Di Sano, puis Dragan de Lazare, Bojan Kovačević. Natacha, une hôtesse de l’air, et Rubine, policière de Chicago, sont deux jeunes femmes indépendantes à la silhouette très sexy, sans jamais apparaître dénudées dans les albums officiels de leur série respective. La présente histoire commence par montrer un jeune homme, peut-être la trentaine, obsédé par le physique des jeunes femmes qui l’entourent dans son environnement professionnel, tout en donnant l’impression d’être sexuellement abstinent et frustré. Cela se confirme plus tard dans l’album quand il rentre dans son appartement, dans lequel de nombreux posters de femmes nues sont affichés. Le lecteur peut y voir une variation sur un autre obsédé sexuel non pratiquant, Athanagor Wulitzer, personnage créé par Maëster (Jean-Marie Ballester, 1959-), également créateur de sœur Marie-Thérèse des Batignolles. L’obsession d’Antoine le conduit à suivre une jeune femme particulièrement sexy, sans pour autant avoir un comportement aguicheur, ce qui cause son décès. Comme le titre le laisse supposer, le personnage principal va se réveiller dans la peau d’une femme, jeune et belle cela va de soi.



En découvrant cet album, le lecteur présuppose qu’il va pouvoir bénéficier des dessins et de la narration visuelle du célèbre bédéiste, assisté ici par Georges Van Linthout également bédéiste ayant illustré des séries comme Lou Smog, Les enquêtes Scapola, avec une touche plus érotique que Natacha ou Rubine, en particulier un peu de nudité. Cet horizon d’attente reste en suspens jusqu’au milieu du récit. Certes le regard du personnage principal se focalise sur les belles jeunes femmes passant devant lui, Walthéry commençant avec une belle blonde à la poitrine haute passant devant le bureau d’Antoine, puis se penchant en avant et mettant ainsi inconsciemment en valeur son postérieur pour le bénéfice du jeune homme. Une deuxième femme en jupette se penche à côté d’elle et Antoine sent des bouffées de chaleur lui monter à la tête. Dans les deux pages suivantes, le dessinateur ne fait pas de gros plans sur des fesses ou des poitrines, et c’est le flux de pensées du personnage principal qui atteste de son regard lubrique. Dans le métro, les jambes des femmes sont représentées de manière tout public, à nouveau érotisées par les expressions de visage d’Antoine. La belle brune est habillée de manière sexy, dans des dessins également tout public, qui en font un personnage de papier, plus qu’un fantasme réaliste ou un objet du désir prenant des poses érotisées, ou effectuant des gestes sensuels.



Ce qui frappe dès la première planche réside dans l’attention portée aux décors et aux tenues vestimentaires. À l’opposée d’une bande dessinée de nature érotique ou pornographique dans laquelle l’artiste ne se concentre que sur les corps en ébat, les postures lascives ou suggestives, Walthéry et Van Linthout se mettent en quatre pour montrer chaque endroit avec une grande richesse de détails. Tout commence avec le plateau paysager où les bureaux ne sont séparés que par de minces cloisons pour former des cubicules ouverts. Le lecteur prend son temps et dénombre une douzaine d’espaces qu’il peut voir entièrement ou en partie, avec les différents éléments accrochés aux cloisons, les bureaux, les meubles de rangement, la photocopieuse, les vestiaires, sans oublier la vue à travers la grande fenêtre, avec un bout de la tour Eiffel qui dépasse. Les deux pages suivantes donnent à voir d’autres parties du plateau, avec les ordinateurs, les étagères pour les documents, les fauteuils à roulette, les poubelles de bureau, la pendule, sans oublier les employées avec chacune une tenue vestimentaire différente. Par la suite, le lecteur identifie le panneau art nouveau d’une station de métro, le carrelage mural si particulier de certaines stations, les escalators, les façades parisiennes avec magasin en rez-de-chaussée, les tiroirs de la morgue, l’équipement du laboratoire du professeur Markus entre modernité et bocaux digne de celui de Victor von Frankenstein, une vue en élévation d’une densité extraordinaire sur un quartier de Paris, l’aménagement de l’appartement de célibataire d’Antoine, le bureau d’un éditeur de revue de charme à l’aménagement bien différent de celui du plateau ouvert, les équipements dans la pièce où œuvre le photographe.



De même, les auteurs composent des plans de prise de vue adaptés à chaque scène pour raconter au mieux ce qui se passe. Les deux pages au cours desquelles assis sur fauteuil de bureau Antoine se penche tant et plus pour ne pas perdre une miette des celles qui passent dans les parages. La filature malhabile dans les couloirs du métro où il est totalement sous le charme de la belle brune qu’il essaye de ne pas perdre de vue. L’ambulance filant dans les rues de Paris jusqu’à arriver à l’université hôpital. Les quatre pages au cours desquelles Antoine reprend ses esprits et comprend très progressivement qu’il se trouve dans le corps d’une femme. Les trois pages de course éperdue pour rentrer à son appartement sans se faire remarquer. La découverte de son corps devant le miroir. Les artistes réalisent sept pages muettes, dépourvues de tout texte, les dessins portent à eux seuls la narration. De temps à autre, le lecteur sourit à la fibre naïve d’une image : le professeur Markus œuvrant seul dans son laboratoire comme Victor von Frankenstein, la foudre qui s’abat fort à propos sur ledit laboratoire, Antoine n’éprouvant aucune pudeur à exposer son corps féminin à un regard masculin car il n'est finalement pas le sien de corps. Les choix graphiques viennent obérer d’autant la dimension érotique : que ce soient les yeux un peu trop grands, le visage de poupée de Johanna, ses seins trop rebondis, le gag visuel avec le regard de l’ours blanc dont la dépouille fait office de tapis, les expressions de visage exagérées pour bien marquer les émotions, etc.



Cette approche paradoxale bon enfant se retrouve également dans les facilités de scénario : le transfert de cerveau à la Frankenstein roman du XIXe siècle (la science a progressé depuis), le fait que Johanna puisse retrouver l’appartement d’Antoine alors que le propriétaire sait qu’il est décédé, l’absence de curiosité physiologique d’Antoine pour son nouveau corps, et même le fait de ne pas savoir mettre un porte-jarretelles. Ces caractéristiques rendraient presque le récit tout public, la nudité mise à part. Pour autant, le lecteur adulte peut déceler en arrière-plan le thème de la frustration sexuelle, la tentation des expériences scientifiques sans éthique, la conscience de l’effet que le corps féminin produit sur les hommes, et le choix d’en tirer profit pour certaines femmes, leur corps leur choix.



Le lecteur amateur de Natacha sait que François Walthéry a déjà réalisé des dessins d’elle dénudée, et il n’est pas surpris de le voir réaliser une bande dessinée gentiment coquine avec une héroïne déshabillée au cours de trois séquences. Pour autant, il retrouve la narration tout public de ce créateur, son attention pour les détails donnant une grande consistance aux lieux et aux personnages, et il note l’absence de toute relation sexuelle dans ce tome.
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Marc Jaguar, tome 2 : Les camions du Diable

Il est une bonne chose,pour les fans de Maurice Tillieux, que ces Camions du Diable ne soit pas resté une pièce inachevée.

Voici donc Marc et son complice Peter, embarqués malgré eux dans une sordide affaire aux relents internationaux.

Le début du récit reprend fidèlement les premières planches réalisées pour l'hebdomadaire Risque-tout, dans les quelles Marc jaguar et Peter partent en vacances en roulant carrosse d'occase!.. en l' occurrence, une fringante Frégate qui essuiera quelques mitraillages. Cela ne rappelle-t-il pas (nostalgie) l'autre Frégate utilisée par Gil Jourdan et Libellule dans Popaïne et vieux tableaux?

Balles et mandales pleuvent donc dans cette histoire finalement menée à bon port, remplie de cette ambiance des années cinquante... avec une dose suffisante d'humour et de cynisme que n'aurait pas renié Maurice Tillieux.

Le graphisme, pas tout-à-fait à la hauteur de maître Tillieux, coûte à ce récit sa cinquième étoile. Peut-être viendra-t-elle avec une troisième aventure de Marc Jaguar?

En tout cas, l'album reste plaisant à lire, après le lac de l'homme mort pour ceux qui ne l'ont ou ne l'ont pas déjà lu.
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Natacha, tome 1 : Hôtesse de l'air

ne vous fiez pas aux apparences Natacha a tout de la mignonne jeune fille

bien élevée,mais c'est surtout une héroïne moderne. a la fois élégante

et courageuse. ses aventures incroyables, elle ne les vit pas seule. Natacha est accompagné de son ami Walter. le loyal

et distrait steward. ensemble ils surmontent

tout les défis. il faut dire que Natacha n'a peur de rien, mais quelle est attentive aux problèmes de chacun. chaque fois qu'un conflit se trame, Natacha veille à ce que tout se termine bien. dans la joie et la bonne humeur.
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Natacha, tome 1 : Hôtesse de l'air

Aujourd’hui on ne pourrait sans doute plus faire une BD ayant pour héroïne une hôtesse de l’air blonde et pulpeuse nommée Natacha, mais ce serait bien dommage de se priver de cette série.

Heureusement dans les années 70, le contexte était différent et il faut plutôt retenir que Natacha, en plus d’être mignonne, est intelligente, débrouillarde, combative, empathique, et que c’est plutôt Walter, le steward, qui lui sert de faire-valoir ! Elle est aussi l’une des premières femmes à être le personnage principal d’une BD et à l’époque petite fille, j’étais bien contente de lire ses aventures.

Aujourd’hui je les relis avec plaisir et notamment ce premier tome où Natacha est confrontée à des voleurs de lingots et à des indiens réducteurs de têtes, rien que ça !
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Natacha, tome 2 : Natacha et le maharadjah

Dans ce deuxième tome, Natacha démontre une nouvelle fois l’étendue de ses qualités : elle passe son brevet de pilote, puis sauve un parachutiste et ensuite un bébé, et enfin renverse une dictature.

Cet album nous fait voyager dans un pays imaginaire, le kajastan (tellement imaginaire que plusieurs orthographes cohabitent dans l’album), qui est un mélange de Pakistan et d’Afghanistan.

Cela donne lieu à des scènes spectaculaires avec des éléphants, dans un souk et dans une forteresse dans la montagne, Natacha se tirant toujours des pires situations grâce à sa débrouillardise et à sa combativité.
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P'tits héros

Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas ici d'un livre mais d'une BD. Si le ton est différent, l'art n'en reste pas moins majeur pour autant.

En effet, je ne peux résister à l'envie de laisser une trace de mon bonheur d'avoir lu, relu, parcouru dans tous les sens, cette intégrale (4 albums complets et 224 pages couleurs) des héros qui, en marge du personnage de Natacha, s'inscrivent dans la démonstration de l'excellente maîtrise du trait de F. Walthéry.



On retrouve Tchantchès, gamin des rues, Les Ceux de chez nous (1 et 2) et Pipo, un petit personnage attachant que François a dessiné sur des scénarii de Mittéi, autre grand nom de la BD belge, voisin de village de notre F. Walthéry.



Cette édition limitée, due à Noir Dessin Production, est une source de souvenirs, d'anecdotes, de précisions et d'éléments d'histoires qui ont fait notre vie, nourrit nos racines  et permis à cet excellent coup de crayon de libérer son humour, sa tendresse et sa capacité de lire la vie avec le décalage nécessaire pour la comprendre et la vivre!



Cette intégrale, envoyée sur les rotatives de Noir Dessin a été concoctée avec F. Walthéry, bien sûr, mais aussi avec des intervenants, bien connus dans la Maison, tels que Michel Dusart, Michel Elsdorf et autres Mittéi, Marcel Remy, Didier Casten ou JF de Marchin.



Une superbe production qui offre des pépites et fleure bon le terroir de chez nous! A lire, sans modération mais toujours avec bonheur!



Ce cadeau, reçu pour Noël 2017, s'est révélé durable, bon pour le moral. I a été sur mon bureau. Ouvert, fermé et ouvert à nouveau tant de fois! Pour une histoire, une planche, un dessin parfois. Il a été déplacé du bureau à la table de nuit, a accompagné des heures d'insomnies et à donner, alors, un sens à ces nuits qui permettaient, même dans l'inconfort, de sourire en compagnie des P'tits Héros de F. Walthéry!  Un excellent cadeau!
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Rubine, tome 3 : Le second témoin

rubine a de beaux yeux qui ne servent pas qu'à séduire.

car si rubine est très femme,elle est aussi très flic.

et si elle garde toujours un

oeil sur la balance de sa

salle de bain.l,autre est fixé sur celle de la justice.
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Natacha, tome 1 : Hôtesse de l'air

Il a fallu 5 ans à Walthéry pour dessiner cet album en compagnie de Gus, à la plume. Natacha, hôtesse de l’air a fait rêver plus d’un homme quelque soit son âge lorsque la série était publiée. Mais c’est aussi, une des premières bandes dessinées où l’héroïne est une femme, belle, intelligente, maligne, qui sait se défendre et qui ne se laisse plus marcher sur les pieds. Elle ne sert plus uniquement de faire valoir à un homme qui lui est trop fort et sait tout faire. C’est Natacha qui est au cœur de l’action. Sa fine taille, sa blondeur, sa forte poitrine, sa chemise blanche et ces talons hauts ne vont l’empêcher en rien de faire régner l’ordre et la justice.



Cela tombe bien puisque dans ce premier tome, elle va avoir affaire à des hommes qui n’ont absolument pas la main sur le cœur. Une bande d’affreux jojos vont se faire passer pour une équipe de foot qui doit prendre un charter pour se rendre chez eux. C’est tout détendu qu’ils vont prendre l’avion avec sur eux des armes à feu. Bref, tout le nécessaire pour détourner le vol et s’approprier l’or de la Banque de France qui y était caché. Tout aurait pu bien se passer si le personnel navigant n’avait pas été aussi malin.



Il faut dire que Natacha a plus d’une ressource. Alors les indiens réducteurs de tête, cela ne l’effraie même pas. Elle va trouver un moyen de se faire aider d’eux pour retrouver ces fieffés brigands et sauver ces amis. Et c’est en talon et sans une goutte de transpiration qu’elle va traverser la jungle. Prendre un couteau pour affronter le chef d’un village, tenir une arme à feu, mettre des doigts dans des yeux, taper dans des tibias, il faut faire ce qu’il faut pour rester en vie. N’écoutant que son courage, elle affronte tout pour sauver ces collègues masculins. Il n’y a pas à dire, elle en a dans la culotte.



J’avais lu cette bande dessinée quand j’étais encore jeune et j’étais fascinée par ce personnage. C’était les toutes premières femmes de courage dans la bd avec Yoko Tsuno et cela changeait des Lucky Luke, Astérix, Perceval, Thorgal, Les maîtres de l’orge. Et je n’ai pas du tout été déçue de replonger dans cet univers qui me replonge dans le classicisme de la bande dessinée. Natacha est toujours aussi attachante avec une énergie incroyable. On devrait toute avoir de la Natacha en nous même si nous ne sommes pas forcément aussi sexy qu’elle. Quand l’agresse, elle respecte les règles de self défense en mettant les doigts dans les yeux, en tapant là où ça fait mal. J’aurais aimé un bon coup de talon dans les bonbons des messieurs ou un bon écrasement de pieds mais cela sera peut-être pour les prochaines aventures.



Même si le découpage est classique tout comme la mise en couleur, ce qui normal pour l’époque (1970), j’aime l’univers luxuriant de la forêt, la vilaine tête des méchants, les rituels des indiens, l’impact des drogues sur les humains… Bref, tout est bien mené du début jusqu’à la fin. Une série qui n’a pas trop vieilli et que je vais prendre plaisir à lire dans son intégralité. Pour le prochain voyage, Natacha va rencontrer le maharadjah.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Natacha, tome 3 : La mémoire de métal

J' ai suivi cet épisode de Natacha dans l' hebdomadaire Spirou vers 1974.

La jolie hôtesse de l'air y affrontait deux tueurs, dont l'un nommé Maurice (en pull blanc) n'est autre que la caricature de Maurice Tillieux!

Son peignoir de tissus-éponge, a tendance à dévoiler les jolies jambes et à souligner les formes suggestives de la belle héroïne (surtout pendant les bagarres!)

L' album, je le relis de temps en temps avec plaisir.

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Midway

Dès son retour de vacances, Rubine part à la recherche avec sa collègue préférée de John Westwood tout juste sorti de prison après de longues années derrière les barreaux qui semble s'être évaporé dans la nature. Elle va croiser Natacha l'hôtesse de l'air, un clin d'œil du dessinateur des deux BD mais aussi un jeune transformiste et des individus pas toujours recommandables. Un très bon opus édité par une maison d'éditions que je ne connaissais pas mais que j'ai découvert par hasard en trainant dans les librairies et que je recommande aux fans de la série!
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Natacha, tome 1 : Hôtesse de l'air

Premier tome des aventures de Natacha hôtesse de l'air. Ne nous y trompons pas, pour l'époque créer une BD avec une héroïne et non un héros est une révolution. Je trouve que cet album était très réussi. Le graphisme même s'il est marqué par une ou deux maladresses où notre hôtesse louche carrément, me semble déjà pas mal abouti. Le personnage de Walter évoluera un peu par la suite. Le scénario est bien construit et nous permet déjà de voyager avec ce peuple de coupeurs de têtes.

Une bonne aventure pleine de rebondissements.
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Natacha, tome 14 : Cauchemirage

De tous les albums de la série Natacha, ce n'est pas le meilleur. Le scénario ressemble beaucoup trop à celui de l'album précédent. Le lecteur a forcément l'impression de lire une sorte de remake. Par ailleurs, le dessin m'a paru parfois surchargé avec de cases écrasées et un manque d'attention pour certains détails, notamment pour les visages.

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Natacha, tome 1 : Hôtesse de l'air

1971, et voilà que débarque Natacha, l'hôtesse de l'air à l'uniforme qui n'est pas sans rappeler celui de la SABENA, compagnie aérienne belge, un an pile-poil avant Yoko Tsuno, autre héroïne emblématique. François Walthéry n'est pas le plus prolifique des auteurs. Je me souviens qu'abonné au journal de Spirou, je voyais la publication des aventures de Natacha à raison d'une planche par semaine. Cette productivité faisait l'objet de gags récurrents dans l'hebdomadaire.



Pour avoir rencontré Walthéry lors de séances de dédicaces, cela ne le tracassait pas beaucoup. D'ailleurs, une longue file de fans se groupait devant lui et devant Dany. Les uns pour un dessin de Natacha nue, les autres pour Colombe Tiredaile dans le même appareil... cette dernière étant apparue un an avant Natacha.



Le temps était donc aux héroïnes, des femmes intelligentes, débrouillardes, fortes et se prenant en main. Laureline apparaît en avril 1970, par exemple.



L'avion de Natacha est supposé ramener une équipe de football en Amérique du Sud, mais ce sont des malfrats qui ont pris la place des sportifs. L'avion est posé dans la jungle et Walter et Natacha s'évadent pour finir dans une tribu de réducteurs de têtes qui parlent... la wallon de Liège (Walthéry vivant non loin). C'est savoureux mais assez incompréhensible pour les gens (assez nombreux, je pense) ne parlant pas le wallon. Comme souvent dans ce genre de BD, le principal n'est pas de savoir si les héros s'en tireront, mais de voir comment ils vont y arriver...



L'essentiel lorsque l'on crée une série, ce n'est pas d'être parfait (comme beaucoup le croient aujourd'hui). C'est de dégager l'étincelle, le petit je-ne-sais-quoi qui accroche le lecteur. Et Walthéry va trouver cette étincelle, chose assez improbable si on analyse objectivement ce premier tome des aventures de Natacha (et Walter, le steward).



On a un scénario linéaire, mais qui flotte souvent, présentant des baisse de régime. Des personnages assez mal définis dans leur psychologie. Des dessins qui fluctuent, surtout au niveau des visages. Des décors très peu fouillés. Assez peu d'humour. Des détails qui clochent (par exemple le chemisier de Natacha n'a pas de boutons, etc.). C'est (àmha, et cela n'engage que moi) une conséquence de la lenteur de la production. Difficile de rester concentrer et cohérent à ce rythme-là.



On a plutôt un récit d'aventure. Walthéry et Gos n'ont pas encore trouvé la formule complète, finale. le produit est cependant plaisant, et on a beau secouer le livre en tous sens, voire le retourner... la jupe de Natacha ne dévoile jamais rien...
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Rubine, tome 1 : Les mémoires troubles

fini les durs à cuire.le polar

se met au féminin.enquêtes menée

tambour battant par le

beau sexé.qui n a plus rien

de faible.quand rubine,s en mêle

un yeux 👀 sur sa balance ♎ l autre sur son revolver

flics et voyous se tiennent

a carreau ♦









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Natacha, tome 15 : La ceinture de Cherchemidi

C'est plutôt un bon album dans la série de Natacha. Cette fois, l'histoire a peu à voir avec l'univers de l'aviation puisque dans cet opus, Natacha et Walter partent en vacances en Provence et rencontrent un inventeur un peu loufoque.

Il leur faudra encore une fois être au coeur de l'action pour protéger cette ceinture du professeur Cherchemidi. A noter pour les nostalgiques l'intervention de l'inspecteur Colombo...

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" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

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