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Johanna tome 1 sur 4
EAN : 9782872650293
p et t (30/11/-1)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Imaginez-vous que vous vous réveillez.
Vous sortez d'un long sommeil et vous vous sentez bizarre.
Vous constatez que vos cheveux sont longs et soyeux; vous regardez vos mains et elles sont fines, vos ongles sont longs et manucurés.
Aux premiers mots que vous prononcez, votre voix sonne bizarement à vos oreilles, elle est plus aigüe. Vous vous levez lentement, la tête vous tourne, et lorsque vous vous baissez pour enfiler vos pantoufle, un doub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En réalité, Antoine Aubert n'avait qu'un seul problème, mais il était de taille… Les femmes !
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Ce tome est le premier d'une série de quatre albums, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2000. Il a été réalisé par François Walthéry, avec l'aide de Georges van Linthout, sur un scénario de Fritax (Jean-Claude de la Royère). Il compte quarante-quatre pages de bande dessinée. Les albums suivants ont été réalisés par Walthéry avec le concours de Bruno di Sano et du scénariste Mythic (Jean-Claude Smit-le-Bénédicte) : Dans la peau d'une femme (2001), Au malheur des dames (2002), Johanna la dame des sables (2005). Ces quatre albums ont fait l'objet d'une intégrale intitulée Au bonheur des dames (2023).

Ce jour-là ne devait pas être un jour très différent des autres pour Antoine Aubert, modeste employé de la COFRAS, la compagnie française d'assurance. Classer les dossiers, tenir à jour les échéanciers, répondre au courrier. Son travail, c'était la routine, mais il s'en accommodait très bien. En réalité, Antoine Aubert n'avait qu'un seul problème, mais il était de taille… Les femmes ! Les femmes, ce n'était pas ce qui manquait à la COFRAS. Il n'y avait même pratiquement que ça. Antoine passait le plus clair de son temps à les observer, comparant mentalement les avantages des unes et des autres. Son regard s'attardait sur les seins qu'il aimait haut perchés, sur les fesses qu'il aimait bien fermes, et sur les jambes qu'il aimait interminables. Bref, à la COFRAS, Antoine était sans doute l'employé qui avait l'emploi du temps le plus chargé. Après avoir passé sa journée de travail à reluquer les unes et les autres, au point de ne pas comprendre les instructions de son patron au téléphone, Antoine Aubert entend la pendule sonner dix-sept heures : il se dirige vers l'ascenseur. Il laisse sa place à un collègue âgé dans la première cabine qui se présente. Il grille la politesse d'une collègue âgée dans la seconde qui s'avère remplie de jeunes secrétaires.

Sorti du bâtiment, Antoine Aubert gagne le quai du métro. Il s'assoit dans une rame et en profite pour mater les jambes de toutes les jeunes femmes debout devant lui. Puis une belle brune s'assoit en face de lui : vêtue de cuissardes de cuir à talon aiguille, de bas résille, d'un blouson manche courte en cuir, et petit haut blanc avec un décolleté laissant voir la naissance de sa poitrine. Elle se lève et descend, il décide de la suivre estimant que cette fille se donne vraiment du mal pour être sexy. Elle traverse la rue, il lui emboîte le pas sans se rendre compte qu'un autobus arrive à vive allure. L'accident survient. le chauffeur descend pour aller voir Antoine, les badauds s'attroupent, la jeune femme revient sur ses pas et s'approche. Avant de rendre son dernier soupir, il dispose d'une belle vue en contreplongée sur sa culotte. La police intervient pour établir un périmètre de sécurité, les ambulanciers déboulent et emportent le corps à la morgue de l'hôpital universitaire où il est confié aux bons soins du professeur Markus, le plus vieux chercheur de l'établissement.

François Walthéry a débuté sa carrière comme assistant au studio Peyo et il commence par travailler sur les décors de la série Les Schtroumfs de Pierre Culliford (1928-1992, dit Peyo). En 1970, il crée le personnage Natacha avec Gos (Roland Goossens), série comptant vingt-trois albums à ce jour. Il est également le créateur et le dessinateur des séries le Vieux Bleu (1975-1979) deux albums avec Raoul Cauvin (1938-2021), le P'tit Bout d'chique (1975-1998, 2 albums réalisés par Walthéry), Rubine (1993-2021, 14 albums) avec Mythic et Bruno di Sano, puis Dragan de Lazare, Bojan Kovačević. Natacha, une hôtesse de l'air, et Rubine, policière de Chicago, sont deux jeunes femmes indépendantes à la silhouette très sexy, sans jamais apparaître dénudées dans les albums officiels de leur série respective. La présente histoire commence par montrer un jeune homme, peut-être la trentaine, obsédé par le physique des jeunes femmes qui l'entourent dans son environnement professionnel, tout en donnant l'impression d'être sexuellement abstinent et frustré. Cela se confirme plus tard dans l'album quand il rentre dans son appartement, dans lequel de nombreux posters de femmes nues sont affichés. le lecteur peut y voir une variation sur un autre obsédé sexuel non pratiquant, Athanagor Wulitzer, personnage créé par Maëster (Jean-Marie Ballester, 1959-), également créateur de soeur Marie-Thérèse des Batignolles. L'obsession d'Antoine le conduit à suivre une jeune femme particulièrement sexy, sans pour autant avoir un comportement aguicheur, ce qui cause son décès. Comme le titre le laisse supposer, le personnage principal va se réveiller dans la peau d'une femme, jeune et belle cela va de soi.

En découvrant cet album, le lecteur présuppose qu'il va pouvoir bénéficier des dessins et de la narration visuelle du célèbre bédéiste, assisté ici par Georges van Linthout également bédéiste ayant illustré des séries comme Lou Smog, Les enquêtes Scapola, avec une touche plus érotique que Natacha ou Rubine, en particulier un peu de nudité. Cet horizon d'attente reste en suspens jusqu'au milieu du récit. Certes le regard du personnage principal se focalise sur les belles jeunes femmes passant devant lui, Walthéry commençant avec une belle blonde à la poitrine haute passant devant le bureau d'Antoine, puis se penchant en avant et mettant ainsi inconsciemment en valeur son postérieur pour le bénéfice du jeune homme. Une deuxième femme en jupette se penche à côté d'elle et Antoine sent des bouffées de chaleur lui monter à la tête. Dans les deux pages suivantes, le dessinateur ne fait pas de gros plans sur des fesses ou des poitrines, et c'est le flux de pensées du personnage principal qui atteste de son regard lubrique. Dans le métro, les jambes des femmes sont représentées de manière tout public, à nouveau érotisées par les expressions de visage d'Antoine. La belle brune est habillée de manière sexy, dans des dessins également tout public, qui en font un personnage de papier, plus qu'un fantasme réaliste ou un objet du désir prenant des poses érotisées, ou effectuant des gestes sensuels.

Ce qui frappe dès la première planche réside dans l'attention portée aux décors et aux tenues vestimentaires. À l'opposée d'une bande dessinée de nature érotique ou pornographique dans laquelle l'artiste ne se concentre que sur les corps en ébat, les postures lascives ou suggestives, Walthéry et Van Linthout se mettent en quatre pour montrer chaque endroit avec une grande richesse de détails. Tout commence avec le plateau paysager où les bureaux ne sont séparés que par de minces cloisons pour former des cubicules ouverts. le lecteur prend son temps et dénombre une douzaine d'espaces qu'il peut voir entièrement ou en partie, avec les différents éléments accrochés aux cloisons, les bureaux, les meubles de rangement, la photocopieuse, les vestiaires, sans oublier la vue à travers la grande fenêtre, avec un bout de la tour Eiffel qui dépasse. Les deux pages suivantes donnent à voir d'autres parties du plateau, avec les ordinateurs, les étagères pour les documents, les fauteuils à roulette, les poubelles de bureau, la pendule, sans oublier les employées avec chacune une tenue vestimentaire différente. Par la suite, le lecteur identifie le panneau art nouveau d'une station de métro, le carrelage mural si particulier de certaines stations, les escalators, les façades parisiennes avec magasin en rez-de-chaussée, les tiroirs de la morgue, l'équipement du laboratoire du professeur Markus entre modernité et bocaux digne de celui de Victor von Frankenstein, une vue en élévation d'une densité extraordinaire sur un quartier de Paris, l'aménagement de l'appartement de célibataire d'Antoine, le bureau d'un éditeur de revue de charme à l'aménagement bien différent de celui du plateau ouvert, les équipements dans la pièce où oeuvre le photographe.

De même, les auteurs composent des plans de prise de vue adaptés à chaque scène pour raconter au mieux ce qui se passe. Les deux pages au cours desquelles assis sur fauteuil de bureau Antoine se penche tant et plus pour ne pas perdre une miette des celles qui passent dans les parages. La filature malhabile dans les couloirs du métro où il est totalement sous le charme de la belle brune qu'il essaye de ne pas perdre de vue. L'ambulance filant dans les rues de Paris jusqu'à arriver à l'université hôpital. Les quatre pages au cours desquelles Antoine reprend ses esprits et comprend très progressivement qu'il se trouve dans le corps d'une femme. Les trois pages de course éperdue pour rentrer à son appartement sans se faire remarquer. La découverte de son corps devant le miroir. Les artistes réalisent sept pages muettes, dépourvues de tout texte, les dessins portent à eux seuls la narration. de temps à autre, le lecteur sourit à la fibre naïve d'une image : le professeur Markus oeuvrant seul dans son laboratoire comme Victor von Frankenstein, la foudre qui s'abat fort à propos sur ledit laboratoire, Antoine n'éprouvant aucune pudeur à exposer son corps féminin à un regard masculin car il n'est finalement pas le sien de corps. Les choix graphiques viennent obérer d'autant la dimension érotique : que ce soient les yeux un peu trop grands, le visage de poupée de Johanna, ses seins trop rebondis, le gag visuel avec le regard de l'ours blanc dont la dépouille fait office de tapis, les expressions de visage exagérées pour bien marquer les émotions, etc.

Cette approche paradoxale bon enfant se retrouve également dans les facilités de scénario : le transfert de cerveau à la Frankenstein roman du XIXe siècle (la science a progressé depuis), le fait que Johanna puisse retrouver l'appartement d'Antoine alors que le propriétaire sait qu'il est décédé, l'absence de curiosité physiologique d'Antoine pour son nouveau corps, et même le fait de ne pas savoir mettre un porte-jarretelles. Ces caractéristiques rendraient presque le récit tout public, la nudité mise à part. Pour autant, le lecteur adulte peut déceler en arrière-plan le thème de la frustration sexuelle, la tentation des expériences scientifiques sans éthique, la conscience de l'effet que le corps féminin produit sur les hommes, et le choix d'en tirer profit pour certaines femmes, leur corps leur choix.

Le lecteur amateur de Natacha sait que François Walthéry a déjà réalisé des dessins d'elle dénudée, et il n'est pas surpris de le voir réaliser une bande dessinée gentiment coquine avec une héroïne déshabillée au cours de trois séquences. Pour autant, il retrouve la narration tout public de ce créateur, son attention pour les détails donnant une grande consistance aux lieux et aux personnages, et il note l'absence de toute relation sexuelle dans ce tome.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi le titre Au bonheur des dames, pour cette intégrale ? Au départ, il s’agissait d’un premier album titré Une femme dans la peau, avec comme dessinateur François Walthéry avec l’aide de Georges Van Linthout sur un scénario de Fritax. Cette BD, parue en l’an 2000, ayant eu un certain succès, un deuxième opus parut quelques temps plus tard en 2001, sous le titre Dans la peau d’une femme, avec toujours François Walthéry aux commandes et cette fois-ci avec le concours de Bruno Di Sano et du scénariste Mythic. Fort du succès de ce second tome, la même équipe se remit au travail, pour vous présenter, en 2002, le troisième album dénommé Au malheur des dames. Et pour clôturer (pour l’instant), cette saga, un quatrième chapitre vit le jour en 2005 avec Johanna la dame des sables. Difficile dès lors de pouvoir classifier ces quatre albums et de pouvoir les réunir sous n’importe quelle nomenclature, dictionnaire ou argus. Un seul point commun à ces quatre histoires, outre la qualité des dessins et des scénarios, les héros de ces histoires sont des héroïnes et, de plus, pour garder une certaine unité dans les titres ; quoi de plus normal d’emprunter un titre célèbre dans la littérature française, qui sera également le titre-hommage de cette intégrale, Au bonheur de dames.
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Ce jour-là ne devait pas être un jour très différent des autres pour Antoine Aubert, modeste employé de la COFRAS, la compagnie française d’assurance. Classer les dossiers, tenir à jour les échéanciers, répondre au courrier. Son travail, c’était la routine, mais il s’en accommodait très bien. En réalité, Antoine Aubert n’avait qu’un seul problème, mais il était de taille… Les femmes ! Les femmes, ce n’était pas ce qui manquait à la COFRAS. Il n’y avait même pratiquement que ça. Antoine passait le plus clair de son temps à les observer, comparant mentalement les avantages des unes et des autres. Son regard s’attardait sur les seins qu’il aimait haut perchés, sur les fesses qu’il aimait bien fermes, et sur les jambes qu’il aimait interminables. Bref, à la COFRAS, Antoine était sans doute l’employé qui avait l’emploi du temps le plus chargé.
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Le professeur Markus travailla toute la nuit, s’affairant sur les deux corps qu’il avait placés côte à côte dans sa cellule d’opération. On l’a vu ouvrir les deux boîtes crâniennes, retirer le cerveau mort de la jeune fille pour le remplacer par le cerveau intact de l’homme. Refermer soigneusement la tête de la morte, la recoudre, appliquer des onguents sur ses cicatrices, lui brancher des appareils compliqués sur la tête, autour du cœur.
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Le professeur Markus était le plus vieux chercheur de cet hôpital universitaire. Depuis le temps qu’il était là, plus personne ne savait en quoi consistaient ses recherches. Depuis le temps, certains bruits avaient couru… Pendant la guerre, il aurait bien connu le docteur Mengele. Tout cela était si vieux… Ne sachant trop qu’en faire, on avait fini par installer son laboratoire dans un des coins les plus reculés de l’hôpital, à côté de la morgue.
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Pour Antoine Aubert, une nouvelle vie commençait… Avec elle, de nouveaux horizons, de nouvelles sensations.
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