AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de François d` Epenoux (1018)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


13 à table ! 2018



"L'amitié demande beaucoup d'efforts, elle exige surtout de savoir offrir ce qu'on a de plus cher : du temps !"

Catherine Deneuve. 



L'amitié est le thème qui a été choisi pour ce nouveau millésime 2018 du recueil 13 à table ! dans lequel on retrouve tant les auteurs fidèles à chacune ou presque des éditions ( Maxime Chattam, Françoise Bourdin, Karine Giébel, Romain Puértolas ... ) que de nouveaux visages venus se joindre à ce beau projet caritatif ( Leïla Slimani, Marcus Malte ou encore Christian Jacq ... ). 

L'amitié, chacun en a sa définition. Pour certains, le mot n'a pas d'autre signification que connaissance ( pourquoi appeler "amis" les deux cents liens ou plus que nous avons sur facebook ? ), mais les amis réels se comptent le plus souvent sur les doigts d'une main. 

Ce sont ceux avec qui on partage réciproquement nos bonheurs et davantage encore nos soucis, ceux qui restent présents même en cas de coup dur. 

Ceux avec qui on a créé un lien parfois plus inaltérable que l'amour.

En tout cas c'est à ce genre d'amitié que se sont intéressés les auteurs, rivalisant d'ingéniosité et d'imagination pour nous offrir des nouvelles uniques en leur genre. 



A part peut-être Romain Puértolas, qui ne fait jamais rien comme tout le monde. 

"Oui, le stylo était le meilleur ami de l'écrivain."

Dans "L'incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom", le personnage principal est un romancier à succès qui refusera de participer à la séance de dédicaces à laquelle il était convié à Berlin parce qu'il a perdu son crayon fétiche. Parallèlement, le lecteur pourra suivre le parcours original de ce fameux Bic quatre couleurs d'un caniveau allemand jusqu'à la Maison Blanche. Totalement barré comme à son habitude, l'auteur de Tout un été sans facebook nous offre donc les pérégrinations d'un stylo à bille. Mais au travers de son humour, un message est délivré et relate les préoccupations de chacun au vu de la puissance de certains dirigeants mondiaux actuels potentiellement dangereux. 



Original, Marcus Malte l'est également. Dans un court poème de deux pages, "Bande décimée", le narrateur se souvient de tous ses amis désormais décédés et semble désormais attendre son tour. 



Dans "L'escalier", c'est d'amitié intergénérationnelle dont va nous parler Karine Giébel dans un texte très fort et très touchant, comme à son habitude. En effet, elle nous parle d'un jeune garçon de huit ans, Mahdi, d'origine franco-malienne, qui tous les soirs se retrouve dans l'escalier de son immeuble à faire ses devoirs dans la pénombre en attendant le retour de ses parents. Sa mère fait de longues journées de ménage tandis que son père prétend chercher un emploi. Jusqu'au jour où Madeleine Thibault, une vieille voisine de quatre-vingt-cinq ans, lui ouvrira sa porte. 

S'en suivra une intense complicité entre deux personnes que tout semblait opposer, unis également par les tragédies respectives de leur vie. 

Une nouvelle réellement émouvante, profonde, durant laquelle on espère que cette fois, Karine Giébel résistera à son habitude de rédiger une conclusion noire tant les deux personnages ont déjà été abîmés par la vie et tant ils ont à s'apporter mutuellement. 



Fidèle aux Egyptiens, Christan Jacq va quant à lui rédiger plusieurs petits textes historiques dans "Amitiés égyptiennes", dans lesquels il mentionnera les plus belles ou les plus marquantes amitiés antiques, comme celle entre le pharaon Djéser et son maître d'oeuvre Imhotep ou entre Hatchepsout et son administrateur et précepteur Senenmout. Mais mis à part démontrer que la notion d'amitié existait bien des siècles avant Jésus Christ, j'ai trouvé ces anecdotes complexes de par un vocabulaire et des coutumes avec lesquels je n'étais pas assez familier.



Eric Giacometti et Jacques Ravenne semblent quant à eux évoquer leur propre amitié dans "Best-seller". En effet, les célèbres auteurs de la série mettant en scène le commissaire de police et franc-maçon Antoine Marcas ont imaginé une intrigue dans laquelle deux coauteurs, Adrien Rosquen ( qui s'occupe de la ligne narrative historique ) et Pierre Giletti ( qui rédige quant à lui la partie contemporaine ) seraient peut-être impliqués dans le meurtre de leur éditrice. Morte par strangulation, le noeud coulant qui a été utilisé date de deux siècles et sa fabrication est justement mentionné dans leur dernier livre commun. 

J'ai trouvé très originale cette idée de se projeter ainsi en incarnant ces deux personnages amis, tels qu'ils doivent l'être dans la réalité, comme un clin d'oeil à leur propre complicité. 

A noter aussi qu'ils évoquent beaucoup le monde éditorial ( et l'égratignent quelque peu au passage ), rappelant notamment que ce sont les gros auteurs qui permettent à de plus modestes d'être publiés à leur tour.



L'amitié à distance est celle qui est évoquée par Michel Bussi dans sa nouvelle "Je suis Li Wei". A Fécamps, Abby - quatorze ans - reçoit un courriel énigmatique fait d'idéogrammes mandarins qu'elle va se décider à traduire. Une étrange correspondance va alors voir le jour entre Abby et Li Wei, une jeune chinoise habitant Suzhou, dans le sud de la Chine. 

Abby est surprise par son interlocutrice qui évoque une guerre avec des millions de morts, ou sa vie dans une cave en compagnie d'autres femmes, les hommes étant partis combattre.

Si un tel carnage avait lieu à l'autre bout du monde, n'en n'aurait-elle pas entendu parler ? 

Et pourtant tout sonne tellement vrai dans les messages qu'elle reçoit. 

"Pas la peine de vous mettre en danger pour une petite chinoise qui va bientôt mourir."

Avec Michel Bussi, c'est souvent difficile de voir venir les twists dont il a le secret. 



L'ami est le dernier espoir de l'excellente nouvelle de Maxime Chattam, "L'anomalie". le narrateur, Olivier Trefoe, évolue dans un monde futuriste où les machines semblent au commande. A l'ère du tout numérique, il se demande même si les livres "papier" ne vont pas bientôt être interdits. Et son cauchemar peut alors commencer. 

Après sa journée de travail, il s'apprête à rentrer chez lui à Blairville par le train, mais cette ville est inconnue. Il appelle alors sa femme pour lui expliquer la situation : le numéro n'est pas attribué. 

"On lui volait son existence."

Petite incursion de Chattam dans la science-fiction ? Pure paranoïa ? Machination ? 

C'est Thomas, le vieil ami d'Olivier, qui détient la clef de l'énigme. 



Vous souvenez-vous de l'histoire qu'Agnès Martin-Lugand avait rédigé dans le précédent volume ? Dans "Merci la maîtresse", elle avait évoqué deux parents d'élève amenés à collaborer pour faire le goûter d'anniversaire de leur enfant lors du dernier jour d'école. Après des débuts houleux, une tendresse respective avait lié Eric et Sophia, qui en étaient restés là de par leur situation maritale. Eh bien dans "Le monde est petit", l'auteure rédige la suite de ce premier récit, qui va se dérouler quelques années plus tard. On retrouve Sophia, divorcée, ses amis lui ayant tourné le dos à l'exception d'un couple .... qui fera son maximum pour jouer les entremetteurs entre Eric et elle. 



Et que penser de l'ami(e) qui se rapproche un peu trop du conjoint ? 

C'est ce que va explorer Françoise Bourdin dans "Tant d'amitié" qui évoque un couple de restaurateurs à Cabourg : Max et Céline. 

Max commence à avoir des doutes sur les liens que son épouse entretient avec son meilleur ami Adrien. Pourquoi a-t-elle si souvent le sourire aux lèvres ? Où s'en va-t-elle quand elle s'absente si régulièrement ? de qui sont tous ces sms qu'elle reçoit ? 

"Cinq ans de mariage et vingt-cinq ans d'amitié balayés par un adultère à la sauvette. Quelle pitié !"

Mais Max a-t-il réellement bien interprété les signes ? 

Quant à Adélaïde de Clermont-Tonnerre, elle prend ce sujet à contrepied en se demandant si on peut rester amie avec la femme qui a épousé son ex-mari. 

Dans son texte intitulé "Mon cher cauchemar" a d'abord lieu l'enterrement de Jean-Marc d'Apremont, évènement auquel assistent son épouse Catherine et leurs deux enfants, ainsi que sa première femme Irina Volkanski, célèbre actrice. Les funérailles sont encore plus émouvantes lorsque les deux femmes se rapprochent lors de la mise en terre de l'homme qu'elles auront toutes deux aimé, elles qui avaient autrefois été amies. 

Elles se reverront pour évoquer le passé et leurs rancoeurs respectives. 

"Ton fantôme a plané vingt ans sur nous."

Le pardon est-il encore possible ? 



Et puis parfois, l'amitié a une fin. Elle n'est pas toujours éternelle mais c'est comme une rupture et la fin peut être douloureuse. 

J'ai beaucoup aimé l'introduction du texte d'Alexandra Lapierre, "Pyrolise", qui est un beau clin d'oeil au recueil :

"En ce soir de novembre 2017, nous nous retrouvions à treize filles autour de la table."

La quatorzième, Sophie, était la meilleure amie de Claudine. Et elle ne donne plus signe de vie. 

C'est Claudine qui va raconter comment est né leur rapprochement, alors que tout les opposait. En effet, Sophie était belle, riche, intelligente : Tout l'inverse de Claudine issue d'un milieu plus modeste. Et pourtant, Sophie va être irresponsable à plus d'un titre et c'est son amie qui va lui venir en aide jusqu'au jour où un incident viendra définitivement briser un lien déjà devenu fragile. 

Leïla Slimani a quant à elle rédigé "Zina", une histoire très triste d'amitié brisée. Lorsqu'elles avaient quinze ans, la narratrice et Zina étaient très proches. Elles vivaient à Casablanca au Maroc et étaient d'inséparables amies. 

Mais le temps et la distance sont venus s'en mêler. 

Aujourd'hui, à Paris, il n'y a plus vraiment de place pour Zina qui est venue rendre une visite surprise à son amie, devenue étudiante. 

"Et j'étais furieuse contre elle car elle éveillait en moi des sentiments laids et mesquins. J'avais honte de ma propre honte."

"Ce qui, chez elle, me fascinait quand nous avions quinze ans me paraissait désormais triste et inconsistant."

C'est ce texte fort de la récente lauréate du Goncourt qui conclue le recueil. 

Enfin, il me reste à évoquer la nouvelle de François d'Epenoux intitulée "Oeil pour oeil" où l'amitié a littéralement laissé place à la haine. Paul a la vue complétement déformée depuis que son ami de CM2 Frédéric l'a opéré au laser de sa myopie.

"C'est une bouillie de lumières, de flashs, de halos."

Mais à chacune des consultations, l'ophtalmologue Frédéric prétend que tout est normal et n'accorde pas plus de temps à son camarade qu'à un patient lambda. 

Mais depuis, la vie de Paul va de désastre en désastre ( "Je suis devenu irascible, irritable, odieux. Triste." ) et il semble déterminé à se venger pour tout le mal qu'il a subi. 

Jusqu'où ira-t-il ? 



A nouveau, je ne peux conclure qu'en faisant l'apologie de cette anthologie 2018 de 13 à table ! Pour l'initiative qui a encore de beaux jours devant elle je pense, pour tous les auteurs de renommée qui n'hésitent pas à s'investir pour écrire des nouvelles de qualité ( et c'est d'ailleurs ainsi que j'en ai découverts quelques uns par le passé ) et pour m'avoir redonné ne serait-ce que provisoirement le goût de lire : les treize nouvelles se dévorent véritablement. 



Bien sûr quelques histoires ne me laisseront pas de souvenir impérissable, mais il n'y en n'a pas de réellement mauvaise et au contraire, une majorité laissera son empreinte de par sa chute, la justesse de son analyse ou ses réflexions. Comme chaque année le thème est respecté mais avec des teintes très différentes à chaque fois, et des genres très divers ( c'est souvent l'occasion d'ailleurs pour les écrivains de sortir de leur terrain de prédilection ) passant de la littérature dite générale au thriller, à l'histoire,à l'humour ou à la poésie. 

Bonne lecture à tous !



Commenter  J’apprécie          3612
13 à table ! 2017

• 1985 : Coluche crée les Restos du coeur - 60 000 paniers repas distribués ce premier hiver.

• 1989 : première Tournée des Enfoirés. Certaines mauvaises langues disent de ceux qui y participent : « Tu files un vrai rencard à ceux qui, comme toi, ne sont plus rien / Sans actualité, sans médias, sans public, sans rien / T'espères au moins qu'on te voit bien / T'espères au moins qu'on te paye bien / T'espères au moins que sur le refrain / C'est toi qui tiens Coluche par la main. » *

C'est pas gentil mais c'est pas faux...

Cette saison-là : 26 millions de repas.

• 2014 : édition de 'Treize à table', recueil de nouvelles rédigées par autant d'auteurs différents. L'opération est un succès, elle sera renouvelée les années suivantes.

Plus de 128 millions de repas distribués cette année-là.

• novembre 2016 : un 3e opus sur ce même principe, rassemblant des textes de dix à cinquante pages d'auteurs 'en vue'.

Je ne m'y serais pas plus arrêtée que les années passées, sans cette jolie couverture signée Castelbajac, qui m'évoque des dessins de Picasso, Matisse, Cocteau, et la marinière de JP Gaultier...

Pour continuer dans les chiffres : sur ces 13 auteurs, je n'en avais lu que 8, j'en ai donc découvert 5.



* * * * * * * * * * * * * * * * *



Ces histoires ont pour thème l'anniversaire.

Ces anniversaires sont vampiresques, zombiesques, familiaux, monoparentaux, centenaires... le ton est varié, le plaisir aussi.

J'ai trouvé les textes de Bourdin, Lapierre, Levy, Queffélec sans intérêt.

Minier et Chattam m'ont ennuyée avec des intrigues fantastiques.

Puertolas m'a semblé avoir bâclé quelques pages autour de son célèbre fakir (Gildas, je comprends enfin ton billet plus cinglant que d'habitude **).

Giébel prouve qu'elle a du mal à sortir de son registre vengeance-séquestration.

Je n'ai pas aimé le ton du récit de Martin-Lugand.

Plus violent et sordide que Férey, j'ai rarement vu.

Les cruautés familiales d'Epenoux me font toujours horreur.



Les deux nouvelles que je retiendrai : les dix ans de Pierre-Antoine avec son Papa (Agnès Ledig) qui m'a émue, et l'anémie de Catherine (Franck Thilliez), un mini-thriller habile, pervers, écoeurant, surprenant...



* Les Fatals Picards, 'C'est l'histoire d'une meuf', 2009

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=HRPgpoeSdgA

** http://www.babelio.com/livres/Puertolas-Lextraordinaire-voyage-du-fakir-qui-etait-reste-c/507764/critiques/779088
Commenter  J’apprécie          360
13 à table ! 2021

Depuis sept ans, rendez-vous est pris pour 13 à table! chaque automne. Un livre acheté, c'est quatre repas offerts aux Restaus du Cœur. Une belle initiative qu'on aimerait pourtant tellement voir disparaître pour cause d'inutilité. Hélas, avec la pandémie de Covid 19 et la crise économique en découlant, cette nouvelle campagne marque au contraire une recrudescence des personnes ayant besoin de l'association créée par Coluche.



Comme chaque année, des auteurs prêtent leur plume pour la bonne cause. Parmi eux, on retrouve les habitués comme Maxime Chattam, Françoise Bourdin ou le duo Ravenne-Giacometti. Et il y a les "petits nouveaux" comme Olivia Ruiz. Et ceux qui n'y sont pas cette année telle Karine Giébel.



Comme chaque année également, les histoires sont construites autour d'un thème. C'est le premier amour pour la cuvée 2021. Qu'ils l'abordent de manière nostalgique, loufoque, originale ou amère, les écrivains tissent des récits où l'émotion a la belle part, amour oblige.



Contrairement à d'autres années, je n'ai pas eu cette fois-ci de véritable coup de cœur de lecture. Aucune ne m'a certes ennuyée mais aucune ne m'a non plus complètement emballée. J'ai trouvé l'ensemble assez inégal, parfois convenu, voire plat pour certaines.

Je retiens néanmoins "Heureux au jeu..." de Leïla Slimani et la chute orchestrée avec maestria par messieurs Ravenne et Giacometti dans "Le premier sera le dernier".



Un dernier mot pour admirer la belle couverture signée Riad Sattouf qui a elle seule permet une bienvenue bouffée d'oxygène et de rêverie doucement colorée dans la morose grisaille actuelle. Merci beaucoup Monsieur Sattouf pour cette échappée.



Merci et bravo à tous les écrivains et à ceux qui participent à la parution de ce recueil.



Merci et bravo à tous les bénévoles des Restaus du Cœur qui mettent tant d'ardeur et de bienveillance dans leur rôle.



De beaux gestes qu'on peut tous, lecteurs compulsifs ou occasionnels, perpétuer en achetant cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          350
13 à table ! 2019

Toujours cette belle initiative, et des auteurs contemporains de talent!



Autour du thème de la fête, chacun brode son histoire, et cela donne des textes évidemment fort variés...



Je ne ferai pas un inventaire, ce serait lassant et peu intéressant. Plutôt un ressenti à vif, et une sélection, très subjective bien sûr.



Alors sur le podium, j'ai choisi de hisser trois auteurs:



Philippe Jaeneda, pour le plaisir que j'ai eu à lire " Une vie, des fêtes ", fausse biographie inventive, totalement débridée et pleine d'humour!



Karine Giebel, dans un registre émouvant et désespéré, présentant un sans domicile fixe un 24 décembre,si seul affectivement,brisé par un drame de son passé ,bien loin des fêtes de fin d'année et du luxe...



Eric Giacometti et Jacques Ravenne, qui créent une atmosphère diabolique, onirique, tout en épinglant la société contemporaine des businessmen . Réjouissant!



On retrouve avec Véronique Ovaldé son style singulier et son originalité, Leïla Slimani traite comme elle sait si bien le faire, de la violence ordinaire. Romain Puertolas est malicieux et loufoque! Les autres textes m'ont moins plu.



Mais peu importe, l'essentiel, c'est d'être solidaire: achetons ce livre! Aidons les restos du coeur!





Commenter  J’apprécie          350
13 à table ! 2021

L'édition 2021 du recueil de nouvelles au bénéfice des Restaurants du Cœur. Pour 5€, l'acheteur finance 4 repas ; il n'y a donc pas à hésiter !

Le résultat est inégal, et parfois un peu décevant, mais cette 7ème édition recèle quelques pépites qui à elles seules justifient le prix.



- J'ai beaucoup aimé : Le premier sera le dernier, de Eric Giacometti et Jacques Ravenne ; Une si jolie nuit, de Olivia Ruiz ; Heureux au jeu, de Leïla Slimani ;

- J'ai bien aimé : Hier à la même heure, de Tonino Benacquista ; N'a qu'un oeil, de Françoise Bourdin ; 1973, 7è B, de François d'Epenoux ; Le correspondant autrichien, de Alexandra Lapierre ; Des lettres oubliées de Agnès Martin-Lugand ;

- J'ai moins aimé : Un film de Douglas Sirk, de Philippe Besson ; Un train d'avance, de Franck Thilliez ;

- Je n'ai pas aimé : Big crush ou le sens de la vie, de Maxime Chattam ; Une belle vie avec Charlie, de Jean-Paul Dubois ; Mon premier amour, de Véronique Ovaldé ; L'Amour volé, de Romain Puertolas.



Bonne lecture à tous.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
Commenter  J’apprécie          342
13 à table ! 2017

Naturellement, comme il s'agit là d'une anthologie consacrée au thème de l'anniversaire, le lecteur a des préférences parmi les 13 textes sélectionnés et leurs auteurs. Cette lecture m'aura permis de découvrir pas mal de plumes, et je sais que je vais être tentée de poursuivre mon voyage de lectrice avec certains écrivains, et pas du tout avec d'autres, car ils ne répondent pas à ma sensibilité.

Cette démarche caritative, venant en aide au Restaurants du Coeur, n'en reste pas moins une bonne action et une excellente initiative. A lire, ne serait-ce que pour accomplir une B. A.
Commenter  J’apprécie          343
13 à table ! 2020

Cette fois-ci, le thème choisi pour les nouvelles de 13 écrivains en soutien aux Restos du cœur est le voyage.

Tel est mon ressenti sur chacune :

- Philippe Besson : La fin de l'été : enfin une conclusion moins attendue que celle de sa nouvelle de 2019 !

- Françoise Bourdin : La croisière ne s'amuse pas : là aussi, une nouvelle contraire à celle de l'an dernier ;

- Michel Bussi : Dorothée : polar de gare bien ficelé mais relativement facile à dévoiler ;

- Adeline Dieudonné : thriller glaçant sur une femme d'aujourd'hui dynamique ;

- François D'Epenoux : Voyage en novlangue : porte bien son titre. L'auteur décortique la société actuelle, comme il l'avait fait l'an dernier. J'ai apprécié la deuxième partie ;

- Eric Giacomettti et Jacques Ravenne : Le regard de Méduse : où comment guérir une adolescente moderne de son addiction ;

- Karine Giebel : Les hommes du soir : Nouvelle poignante qui contient toute la misère de l'Afrique ;

- Philippe Jaenada : Un Bribri à 300km/h : L'exploit d'un écrivain face à une équipe de rugby : que d'humour !

- Yasmina Khadra : Le beignet : autobiographie de sa vie à la caserne, jeunesse d'un écrivain à l'imagination féconde ;

- Alexandra Lapierre : Le voyage d'une vie : m'a laissé un goût amer. Comme quoi l'enfance marque pour le meilleur et pour le pire ;

- Agnès Martin-Lugand : Un voyage dans le temps : une mise au point nécessaire entre deux ex ;

- Nicolas Mathieu : Une parfaite soirée : j'ai moyennement aimé, histoire d'une déception ;

- Véronique Ovaldé : N'en déplaise aux modernes : c'est une histoire de femmes comme d'habitude chez cette autrice. Il s'agit d'une agréable nouvelle à la belle conclusion ;

- Camille Pascal : Le dernier voyage de l'impératrice : nouvelle historique bien documentée sur sainte (?) Hélène ;

- Romain Puèrtolas : Qui veut la vie de Romain Puèrtolas ? : l'auteur nous raconte une anecdote lui étant arrivée avec beaucoup d'humour ;

- Leïla Slimani : Je t'emmène : une fille conduit sa mère dans une maison de retraite. Elle fait le parallèle avec son enfance lorsque sa maman s'occupait d'elle. Sensible et émouvant.



J'ai hâte de savoir ce que ces écrivains ont concocté en cette année si particulière pour l'édition prochaine, même si les nouvelles s'avèrent toujours inégales.

Mais l'idéal serait que l'existence des Restos du cœur ne soit plus nécessaire, tout le monde mangeant à sa faim !



Commenter  J’apprécie          330
13 à table ! 2020

Pour la sixième année consécutive, je me suis offert à sa sortie 13 à table, recueil de nouvelles dont les bénéfices vont aux Restos du Cœur et permettent la distribution de 4 repas.

Cette année, la couverture est dans les tons bleus et l'illustrateur en est Riad Sattouf. Je la trouve réussie, elle attire l’œil.

17 auteurs et autrices se sont réunis pour écrire en tout 16 nouvelles (Éric Giacometti et Jacques Ravenne ayant écrit conjointement).

A ma grande surprise, j'ai aimé toutes les nouvelles, trouvant que cette année elles sont au même niveau. Je n'en n'ai détesté aucune, et le thème du voyage est très bien trouvé. Cela donne des écrits passionnants, c'est court mais rythmé et il y a beaucoup d'idées.

J'ai apprécié de retrouver comme chaque année Françoise Bourdin, fidèle au poste :) Mais aussi Karine Giebel, Agnès Martin-Lugand, Alexandra Lapierre ou encore Michel Bussi. Sans oublier des petits nouveaux tels que Adeline Dieudonné ou Nicolas Mathieu.

Je ne vais pas vous présenter chaque nouvelle mais parmi mes préférées il y a La croisière ne s'amuse pas de Françoise Bourdin. Un couple qui s'entend moins va faire une croisière, pour se rabibocher.. ou pas. J'ai aimé l'histoire certes simple mais bien trouvée. Le personnage de Juliette m'a beaucoup touché et une fois encore en peu de pages l'autrice a fait mouche.

Dorothée de Michel Bussi est une nouvelle géniale, dont la chute m'a fait beaucoup rire :) Celle là, je ne l'avait pas vu venir ! Cet auteur excelle autant dans l'écriture des romans que des nouvelles, je suis fan :)

Autre nouvelle que je n'oublierais pas de sitôt : Les hommes du soir de Karine Giebel. Ce voyage malheureusement tristement d'actualité donne une nouvelle percutante, qui fait froid dans le dos comme elle sait si bien nous en écrire.

Adeline Dieudonné, découverte lors de la rentrée littéraire de 2018 avec son premier roman La vraie vie m'a ravie avec sa nouvelle Chelly. Là aussi, je ne m'y attendait pas du tout, elle a su me surprendre de la première à la dernière page.

Je connais mal Éric Giacometti et Jacques Ravenne dont la nouvelle Le regard de la Méduse m'a captivée de la première à la dernière page. Que d'idées dans si peu de pages ! Fallait y penser :) Là encore, je suis conquise et du coup, je pense lire un de leur roman, j'ai apprécié leur style.

Ayant vraiment adoré ce recueil, c'est avec un immense plaisir que je mets cinq étoiles et je vous invite à l'acheter vous aussi.

C'est une bonne idée de cadeau pour Noël, pour le prix on fait une bonne action et on passe un bon moment de lecture, que demander de plus ;)
Commenter  J’apprécie          322
13 à table ! 2019

Un livre acheté = 5.00€ = quatre repas fournis par les Restos du coeur. Petit prix pour un peu de solidarité. Une belle initiative qui fête sa cinquième année d'existence. Pour ce millésime 2019, c'est Plantu qui a dessiné la couverture avec un Coluche facétieux au milieu de notes et cotillons, chef d'orchestre d'un jazz-band de souris. Le thème décrété pour 2019 est la fête, et ça se sent d'emblée.



Quinze auteurs ont également joué le jeu de la solidarité, rédigeant une nouvelle inédite pour le recueil. Parmi eux, on retrouve des habitués de 13 à table!, comme Françoise Bourdin, Karine Giébel ou Agnès Martin-Lugand. Et d'autres que je ne crois pas avoir vu dans les précédents volumes (mais je peux me tromper...), tels Véronique Ovaldé ou Alice Zeniter.





Un crû intéressant et diversifié cette année encore. Comme souvent dans un recueil de nouvelles, qui plus est collectif, il en est qu'on préfère à d'autres. Chacun des auteurs apporte son éclairage au sens de la fête (c'est le cas de le dire). Romantique ou grinçante, pathétique ou bouleversante, il y en a pour tous les goûts.



J'ai beaucoup aimé "Dans les bras des étoiles" de Karine Giébel. Son récit est très différent de ce qu'elle nous concocte dans ses romans. Pour reprendre un des titres de Jean d'Ormesson, elle nous présente une fête en larmes des plus poignantes.



Bouleversante et douloureuse aussi "La Fête des voisins'' de Leïla Slimani. Récit court mais criant de vérité.



Autre fête, autres moeurs avec "Trouble-fête" de Tatiana de Rosnay. J'ai adoré le portait quelle fait de sa narratrice, femme parfaite chez qui tout est sous contrôle. Mais quelle chute! Chapeau! Cette narratrice n'est pas sans rappelé la personnalité de Louise Cooper, l'héroïne de "L'Apparition" de Philippe Besson, avant son emménagement à La Nouvelle-Orléans.



La lecture des autres nouvelles fut généralement bien agréable et parfois surprenante. Mais ces trois-là sont mes préférées. En toute subjectivité bien sûr.
Commenter  J’apprécie          320
13 à table ! 2021

C'est la première fois que je lis une édition de "13 à table" et j'ai vraiment bien aimé.



Le thème du premier amour choisi pour l'ensemble des nouvelles n'y est peu-être pas étranger.



J'ai confirmé mon attachement pour certains auteurs (Agnès Martin-Lugand, Philippe Besson), ma lassitude face à d'autres (Jean-Paul Dubois) et fait de belles découvertes, même si certains textes semblent ne pas avoir été expurgés de leurs fautes d'orthographe.



J'irai volontiers vers la prochaine édition de ce recueil de nouvelles.
Commenter  J’apprécie          300
13 à table ! 2018

Comme toujours lorsqu'il s'agit d'un recueil de nouvelles, le plaisir est inégal. Mon coup de coeur va pour Karine Giebel qui m'a surprise par son histoire mais ne m'a absolument pas déçue, elle ne fait que confirmer son immense talent, je n'ai pu retenir mes larmes en lisant son histoire d'amitié entre Mahdi et Madeleine .

J'ai eu également plaisir à lire "oeil pour oeil" de François d'Epenoux, histoire qui a bien fonctionné sur moi.

Je suis plus mitigée avec les autres nouvelles mais bien qu'inégal, ce petit recueil , de part sa diversité, devrait satisfaire un grand nombre, alors si ce n'est encore fait , n'hésitez pas à l'acheter, ce sera toujours une petite contribution et une marque de votre amitié pour les restaus du coeur.
Commenter  J’apprécie          300
Les papas du dimanche

C'est l'histoire d'un papa du dimanche, on ne connait pas son prénom, juste son statut finalement. Un papa, séparée de sa femme, qui n'a ses trois loupiots qu'un dimanche sur deux. Eux, ce sont Alice, Vincent et Lise. Trois adorables bambins qui naviguent entre la maison de papa et celle de maman et de son nouveau compagnon. Alors, le temps d'une journée d'hiver, on suit avec lui le quotidien d'un papa tellement heureux de retrouver ses amours, juste le temps de savourer chaque instant, faire en sorte que chaque moment vécu soit le plus amusant ou le plus émouvant, juste inoubliable. Parce que le papa du dimanche se dit qu'il n'a pas droit à l'erreur. Ne pas faire en sorte qu'une broutille devienne une catastrophe, que des larmes coulent inutilement, qu'une dispute vienne gâcher cette grande journée. Du matin au soir, ce papa du dimanche savoure chaque instant passé avec eux... jusqu'à la douloureuse étape de la valise qu'il faut refermer, de la séparation et des derniers bisous échangés. Et se retrouver seul pendant plusieurs jours en se demandant à chaque moment à quoi pensent, rêvent ou ce que font ses trois marmailles sans lui.



Heure après heure, on suit cette journée dominicale avec ce papa et ses trois enfants. Juste le temps d'une journée, on comprend la peine, le désarroi, la situation tragique dans laquelle ce papa se trouve mais aussi les petits bonheurs de rien du tout qui savent rendre le sourire. Tout a l'air plus difficile pour ce papa qui essaie de rattraper le temps perdu de la séparation, il voudrait bien essayer de comprendre tout ce qui entoure ses enfants mais inévitablement, beaucoup de choses lui échappent. A la fois triste, mélancolique, joyeux, avec un brin d'humour et beaucoup de tendresse, ce récit d'une écriture et d'un format atypiques est une très belle découverte et pourra peut-être aider certains papas qui se reconnaitront dans ce portrait. On pénètre les sensations et les émotions d'un homme extrêmement touchant.



Les papas du dimanche... les mamans à la petite semaine...
Commenter  J’apprécie          300
Les jours areuh

Le jour du choix, lors du dernier masse critique, je n'ai pu me connecter assez tôt... et ce livre n'est pas celui que je souhaitais. Mais finalement, le hasard fait bien les choses... je l'ai beaucoup aimé ce petit bouquin.

Il ne faut pas se fier à son titre et à sa couverture "cucul la praline" qui laissent imaginer les péripéties d'un papa qui ne saurait par quel bout prendre son bébé. Non, ce n'est pas de l'humour... ce livre c'est de la tendresse.



La tendresse d'un papa plus si jeune qui se lève au milieu de la nuit pour donner le biberon. Ce n'est pourtant pas très facile de rester éveillé, alors papa rêvasse en s'adressant à Oscar. Il lui parle de voitures, de voyages ; il revient sur sa naissance qui n'a pas été simple ; il lui dit ce qui est important dans la vie pour ne pas avoir de regrets.

Le lait descend doucement dans le biberon, pourtant nous voilà déjà à la fin... avec un épilogue surprenant.



Cette fin, je la ressens comme un appendice superflu, mais maintenant c'est comme ça... il faut des titres stupides et des fins étonnantes aux livres pour qu'ils se vendent et soient appréciés. Pourtant, entre ces deux artifices, on savoure ces jolis mots, ces phrases émouvantes, cette vision d'un moment de vie qui doit se déguster... simplement.



Merci aux organisateurs de l'opération Masse Critique et aux éditions "Anne Carrière" pour cet envoi fort apprécié.
Commenter  J’apprécie          292
13 à table ! 2022

15 histoires sur le thème des vacances.

15 auteurs que j'apprécie.

15 petits moments de plaisir.

Pas un texte ne m'a déplu.

J'en ai bien sûr préféré certains, mais le choix des auteurs était à la base un gage de qualité.

Je vois que c'est la 8ème édition de 13 à table, dommage que je n'aie pas percuté pour les précédentes.

Parce qu'en plus, l'initiative est super.

Un grand bravo et un grand merci aux restos du cœur.

Et à Coluche bien sûr.

A l'année prochaine sans aucun doute.
Commenter  J’apprécie          280
13 à table ! 2019

Je suis enfin à jour dans la lecture de mes 13 à table, le prochain ne devrait pas tarder à rejoindre mes étagères.



J'aime toujours autant lire ces nouvelles mais ici tous les auteurs n'ont pas vraiment écrit à mon sens sur le thème de la fête, beaucoup de nouvelles sont même plutôt glauques.



Mais j'aime toujours autant picorer ces nouvelles par 3 ou 4 en parallèle d'une autre lecture comme d'habitude et sans grande surprises mes auteurs préférés restent Karine Giebel, Giacometti et Ravenne, j'ai beaucoup aimé aussi le monde terrifiant décrit par François d'Epenoux maix qui ressemble beaucoup au notre, j'ai aimé le petit grain de folie de la nouvelle de Romain Puertolas.



Une bonne action à s'offrir et à mettre sous le sapin lors des fêtes de fin d'année.
Commenter  J’apprécie          280
13 à table ! 2018

Je découvre avec plaisir le cru 2018, et salue encore cette belle initiative...



Le thème est cette fois l'amitié :" Existe-t-il plus grand bonheur que de trouver des amis avec qui on partage le souffle comme le destin?" Au début de sa nouvelle ,Christian Jacq évoque ainsi une citation de Carl Spitteler, un poète suisse. Jolie définition ,en effet.



Chaque auteur développe ce thème si consensuel, à sa façon. Et comme d'habitude, l'ensemble se révèle très varié ...et inégal!



Pas d'inventaire, non. J'irai à l'essentiel, quant à mon ressenti.



Deux nouvelles m'ont particulièrement plu. Gros coup de coeur d'abord pour " L'escalier" de Karin Giebel. Une émotion très forte m'a saisie à la lecture de ce beau et improbable lien d'amitié qui se tisse entre Madhi, petit métis de huit ans, en manque d'affection ,et sa vieille voisine, Madeleine, minée par la perte et le chagrin. Tout sonne juste dans cette histoire, magnifique d'humanité et de tendresse.



J'ai beaucoup apprécié aussi le texte de Romain Puertolas " L'incroyable stylo bic quatre couleurs". L'amitié se révèle ici exister entre un écrivain...et son stylo! La perte de celui-ci entraînera le lecteur dans une série d'aventures très drôles, où le stylo si précieux passe de mains en mains ...mais je vous laisse découvrir ces péripéties où Donald Trump finit par " décoiffer sa houppette blonde" Eh oui!



Certaines nouvelles ont également des chutes inattendues, comme " Tant d'amitié" de Françoise Bourdin ou " Best-seller" de Giacometti et Ravenne.



Deux histoires sont d'une émotion poignante et vibrante:" Je suis Li Wei" de Michel Bussi et " Zinna" de Leïla Slimani.



Pour les autres, j'ai un peu moins accroché, et n'ai pas aimé du tout ( c'était prévisible, le seul livre que j'ai lu d'elle est du même genre) la nouvelle mièvre et convenue d'Agnès Martin-Lugand.



Mais qu'importe! Ce qui compte, c'est bien que l'écriture s'associe à un collectif de solidarité ! L'écriture au coeur de la vie et de ses difficultés, au coeur de la société et du désir d'entraide!



Commenter  J’apprécie          282
13 à table ! 2018

13 à table! Ou comment concilier le plaisir des livres et une bonne action. Pour quatre repas distribués par les Restos du Coeur, on a la joie de découvrir réunis Michel Bussi, Leïla Slimani, le duo Ravenne-Giacometti, Françoise Bourdin et bien d'autres.



Le recueil 2018 porte comme thème l'amitié. Elle est mitonnée à diverses sauces dont certaines se révèlent piquantes, aigres-douces voire totalement amères. J'ai rencontré quelques plumes pour la première fois avec ce collectif. Notamment Françoise Bourdin ou encore Adélaïde de Clermont-Tonnerre, dont j'ai infiniment apprécié son récit sur deux rivales en amour ex grandes amies réunies autour du cercueil de l'homme aimé. Une écriture fine où l'ironie se taille une jolie part. Et une chute très sensible.



Mais ma plus grande - et belle - surprise fut avec L'Escalier de Karine Giébel. Une histoire tres différente et à contre-emploi de son genre habituel. Mais le même brio pour se fondre dans la peau du jeune Mahdi, huit ans, de mère malienne et de père français. Le même talent pour raconter l'improbable amitié avec Madeleine, quatre-vingt-cinq ans. C'est beau, raconté avec beaucoup de finesse et de véracité. Et, surtout, quelle émotion est véhiculée par son texte! C'est vraiment mon coup de coeur en plus d'un coup au coeur.



Comme dans nombre de recueils collectifs, on en trouve pour tous les goûts. J'ai adhéré à certains récits. Moins à d'autres (la bluette sentimentale de Agnès Martin-Lugand surtout). C'est également un bon moyen de sortir de ma zone de confort littéraire, aussi large soit-elle, pour m'essayer à des auteurs vers lesquels je ne serais pas forcément allée. Notamment Mme de Clermont-Tonnerre, que je compte bien découvrir un peu plus. Ou Marcus Malte dont le récit sous forme de court poème m'a joliment marquée.



En résumé : cinq euros, une petite bonne action, quelques heures d'agréable lecture et des découvertes. Comment résister?
Commenter  J’apprécie          284
Le réveil du coeur

Un grand-père totalement convaincu à ne pas se laisser contaminé par la modernité. Pour lui, n'ont de charme que les vieux films en noir et blanc, il n'a pas besoin de réfrigérateur quand le vieux "frigidaire" fonctionne toujours, encore moins utile une voiture de plastique et d'électronique quand la Peugeot 203 de 1955, surnommée "la lionne", roule encore très bien.

Il se réjouit de garder son petit-fils de 6 ans pendant ce mois d'été. Il va lui faire découvrir plein de choses... tout ce qui faisait son bonheur lorsqu'il était enfant, sans télé, ni jeux vidéo.



Alors bien sûr, on sait un peu à quoi s'attendre avec cette lecture... il n'empêche que l'on se laisse prendre. Un peu de nostalgie, beaucoup de sourires et de tendresse... ça fait toujours du bien.
Commenter  J’apprécie          282
13 à table ! 2016

2ème édition de l’opération 13 à table, lancée l’année dernière au profit des Restos du Coeur. J’avais déjà acheté le livre l’année dernière (bien que j’avoue avoir complètement oublié de le lire..) et c’est donc naturellement que j’ai acheté celui de cette année. Sauf que cette fois-ci, je l’ai lu immédiatement.



Nous retrouvons donc le même principe que l’an passé avec 13 nouvelles, de 13 auteurs différents, réunis autour d’une même thématique : les liens entre frères et soeurs.



Pour la plupart des auteurs, je n’avais rien lu d’eux, et cela m’a permis de découvrir un peu leur style, même si une nouvelle c’est un peu court, cela permet malgré tout de se faire une idée.



Sans surprise, les auteurs que j’aime ont constitué les meilleures nouvelles. Douglas Kennedy, Maxime Chattam, Bernard Werber et Karine Giebel sont vraiment au top.



J’ai également découvert Françoise Bourdin dont la nouvelle est vraiment sympathique. Michel Bussi est pas mal aussi, même si je trouve la fin un peu particulière.



Les autres auteurs ne m’ont pas trop marqués, car même s’ils se laissaient lire sans soucis, leurs nouvelles ne m’ont pas laissées un souvenir impérissable. Par contre, je n’ai pas trop apprécié Romain Puértolas et sa nouvelle sur un Rom. J’ai trouvé ça trop facile, trop porté sur la critique, trop moralisateur. Et bien évidemment j’ai détesté la nouvelle de Stéphane de Groodt, qui est la plus courte du livre, et qui est bardée de jeux de mots d’une banalité hallucinante. Ce n’est ni drôle, ni intéressant, c’est juste gênant. Je n’apprécie pas le personnage lorsque je le vois à la tv, dans les journaux ou l’entends à la radio mais je n’avais rien lu de lui et je comprends pourquoi.



Le livre est donc très inégal et cible plusieurs publics. Mais dans l’ensemble il est agréable à lire et il sert la bonne cause. À acheter si la cause vous touche.
Commenter  J’apprécie          281
13 à table ! 2021

13 à table édition 2020 est un rendez-vous annuel immanquable et surtout l’occasion de lire au profit d’une bonne action. Et puis quand, en plus, on lit ce recueil dans le cadre d’une lecture commune, le plaisir est forcément décuplé. Alors encore une fois, merci Stellade d’avoir lancé cette discussion sur Livraddict, c’était vraiment chouette de venir chaque jour discuter des nouvelles que l’on avait lu.



Comme chaque année, je dirais que toutes les nouvelles ne se valent pas : il y a du très bon, des nouvelles qui laissent un sentiment d’inachevé, des nouvelles qui déçoivent et puis d’autres qui tombent comme un cheveu sur la soupe sans vraiment savoir ce qu’elles font ici (mis à part la notoriété de l’auteur qui en jette sur la couverture).



Le thème de cette année était super prometteur : « le premier amour », romantique comme je suis, j’imaginais des nouvelles toutes rose bonbon, pleines de bons sentiments bien dégoulinants et qu’elle ne fout pas ma surprise de voir des nouvelles plutôt sombres pour certaines. Ce n’est pas ma première idée à l’évocation du thème, mais après tout avec un tel panel d’écrivains, il faut s’attendre à tout.



Passons au contenu, j’ai eu plusieurs coup de cœur pour :



Le correspondant autrichien d’Alexandra Lapierre. J’ai beaucoup aimé cette histoire et je ne m’attendais pas du tout à cette fin. La chute est vraiment bien amenée. J’ai aimé ce garçon secret, et tout comme l’héroïne, j’étais impatiente de faire sa connaissance. J’ai adoré la relation mère-fille décrite ici, leur complicité m’a rappelé ma propre relation avec ma mère (sauf la fin bien sûr). Je ne connaissais pas Alexandra Lapierre mais j’ai bien envie de découvrir ses romans.



Des lettres oubliées d’Agnès Martin-Lugand, une nouvelle pleine d’émotions et très bien écrite. J’ai beaucoup aimé la construction : cet homme secret qui nous révèle les éléments de son histoire passée par petites touches, sa compagne actuelle qui s’inquiète et qui est jalouse face au premier amour qui revient. La fin est sublime et c’est une très belle déclaration d’amour.



L’amour volé de Romain Puértolas sans doute l’une des meilleures nouvelles du recueil. Elle se deroule au Louvre ce musée qui fait rêver, le héros est son amour tellement magnifique, cette Lisa si mystérieuse même si le prénom nous laisse soupçonner quelque chose et cette fin pleine de suspense. Il y avait longtemps que je n’avais pas lu cet auteur et ça me donne envie de me plonger dans un de ses romans prochainement.



Un train d’avance de Franck Thilliez, j’ai adoré cette nouvelle qui est pour moi très réussie. J’aimerais beaucoup monter dans ce genre de train: connaître le futur, revenir dans le passé pour essayer de changer les choses.... J’ai été touché par ce jeune homme, et son histoire avec sa mère que moi aussi j’aimerais revoir de cette manière. L’histoire est belle et j’ai trouvé que c’était bien écrit, ça me donne envie de découvrir davantage Franck Thilliez.



J’ai aimé :



Hier, à la même heure de Tonino Benacquista, l’histoire d’un homme dont le premier amour est une actrice qu’il a vue sur grand ecran. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur l’actrice elle-même, sa carrière et sa disparition soudaine du monde du cinéma. Je n’ai pas bien compris par contre, pourquoi notre narrateur faisait tant de secret à sa compagne actuelle, pourquoi ne pas partager avec elle cet amour.



Un film de Douglas Sirk de Philippe Besson, qui est un auteur que j’apprécie beaucoup. C’est très bien écrit, j’ai aimé me retrouver dans la région bordelaise et les deux personnages sont attachants. Par contre, la relation prof-élève me dérange toujours autant. C’est une relation que je ne cautionne pas. Pour moi, un prof à un rôle éducatif, un devoir moral de devoir transmettre un savoir et surtout une certaine autorité. Je trouve donc toujours malsain quand la barrière est franchie. Le clin d’œil final m’a fait sourire comme la plupart des lecteurs je suppose.



1973, 7e B de François d’Epenoux, un auteur complètement inconnu pour moi mais au final c’est une bonne surprise. On pourrait penser à une autre amourette sur les bancs de l’école mais c’est au final bien plus que ça. J’ai aimé la construction ou la fin de la nouvelle est un rappel des premières lignes. Je me suis attachée au narrateur mais j’ai eu plus de mal avec Nathalie que j’ai trouvée hautaine.



J’ai aimé mais j'ai été déçu par la fin :



Le premier sera le dernier de Giacometti & Ravenne. J’ai beaucoup aimé l’artiste, le héros de cette histoire, qui enchaîne les interviews et surtout sa rencontre avec Lucille autour d’un livre, leur histoire était belle malgré les années de différence et puis cette fin.... La manipulation, les influenceurs, je trouve que tout le côté romantique s’est évaporé d’un coup, tout ce qui m’avait plu au départ n’est que tromperie, dommage.



Une si jolie nuit d’Olivia Ruiz, là encore j’ai aimé me retrouver avec Anita qui aime Pierre comme on aime un premier amour. Comme une ado elle aime prendre des risques, vivre dangereusement et repousser ses limites. En tant que maman, j’ai frissonné en lisant ces lignes et en imaginant mes garçons dans ce genre de soirée. Mais j’aimais beaucoup ma lecture malgré tout jusqu’à cette fin qui m’a fait froid dans le dos. L’accident, la mort, les effets néfastes des drogues ingurgitées. Ce n’est pas forcément ce que j’imagine en pensant au thème « premier amour ».



Je n’ai pas aimé :



N’a qu’un œil de Françoise Bourdin, c’est certes mignon mais j’ai trouvé cette nouvelle sans plus. Sitôt lu, sitôt oublié et surtout il m’a été difficile de cerner l’héroïne.



Heureux au jeu... de Leila Slimani. Je n’ai pas aimé cette nouvelle car elle m’a semblé complètement improbable : surtout gagné au loto. Et puis cette fille rencontré sur catalogue... bref non, je passe à la suite très vite



Enfin là où j’ai eu envie de crier « au secours » :



Big crush ou le sens de la vie de Maxime Chattam, auteur que je n’ai jamais lu et que j’étais curieuse de découvrir. Mauvaise pioche avec cette nouvelle que j’ai eue beaucoup de mal à comprendre. Je me suis perdue dans le temps, dans les souvenirs d’Adam. C’est confus, la construction est bancale et il manque des détails pour guider le lecteur.



Une belle vie avec Charlie de Jean-Paul Dubois, ça aurait pu être une chouette nouvelle mais, pour moi, elle est complétement hors-sujet. Le narrateur a 55 ans au début de l’intrigue ou il tombe amoureux d’un labrador. C’est ça son premier amour ?!!? Le pauvre….



Mon premier amour de Véronique Ovaldé, que dire là-dessus. Nouvelle ridiculeusement courte, sans intérêt ou il n’y a rien à comprendre, bref je ne sais pas ce que ce texte vient faire ici….



En conclusion, je dirais que ce recueil m’a encore une fois plus, j’aime les nouvelles, c’est un exercice difficile pour un auteur de devoir condensé une intrigue dans un texte court et surtout amené une chute qui valent l’attente. Au final, la plupart s’en sont plutôt bien sorti. J’ai découvert ou redécouvert certains écrivains et j’en suis très contente.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          270




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de François d` Epenoux Voir plus

Quiz Voir plus

La famille

Dans « Orgueil et préjugés » de Jane Austen, les époux Bennett n’ont eu que des filles. Mais combien sont-elles ?

Quatre
Cinq
Six

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thèmes : familleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}