Citations de Frank Le Gall (83)
La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Ceux d'en haut les appellent "occasionnelles", ces femmes de chambre, ouvrières, couturières ou blanchisseuses, qui se vendent pour s'acheter, le plus souvent, l'expédient qui leur donne le courage de se vendre. Cercle vicieux, infernal. Cercle. Clos. Dont on ne s'échappe qu'en se remettant à une charité qui tue plus sûrement que la pauvreté la plus noire.
La différence entre un homme à soi et les autres, c'est que le sien croit ne pas payer.
Les rêves sont des histoires que nous murmure notre esprit la nuit. Nous les inventons nous-mêmes et pourtant, nous ne les connaissons pas.
Les rêves sont des histoires que nous murmure notre esprit la nuit. Nous les inventons nous-même, et pourtant, nous ne les connaissons pas.
Comprendre, quand la vie vous est expliquée à coups de pied, à coups de poing ! La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Des usines, des crassiers, des taudis et de la suie partout... Les faubourgs de Londres. Londres... Londres ? Le centre du monde, la puissante, l'abondante cité... façonnée par le génie de l'homme ? Est-ce possible qu'un tel joyau s'accommode d'un écrin pareil, un écrin de crasse et de misère ? Faut-il avancer encore quand tout, ici, paraît n'être qu'un avant-goût de l'enfer ?
Et d'où on vient, peu importe. On vient de la misère, on vient de l'injustice et des coups de bâton.
-Est-ce si important de savoir où vont les fourmis?
-Bien sur puisqu'elles vont ailleurs!
-Ailleurs... et c'est là que tu voudrais être, ailleurs, n'est ce pas?
-N'importe où sauf ici!
-Pourquoi? Que crois-tu qu'il y ait de plus ailleurs?
-Mais tout! TOUT! Il le faut bien puisqu'ici il n'y a rien.
Comprendre, quand la vie vous est expliquée à coups de pied, à coups de poing! La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Dakar, Buenos Aires, Shangaï... Autant de noms magiques qui font naître dans l'esprit du jeune sédentaire un curiosité, un désir de connaître fort légitimes... Et quand ces noms et beaucoup d'autres se présentent journellement à ses yeux, quand il les écrit à répétition sur des connaissements et des manifestes, parce que le hasard l'a placé dans le bureau de fret d'une grande compagnie de navigation, alors ce désir devient irrésistible !
- L'autre soir, à Port-Saïd, le commandant m'a parlé du capitaine Steene... J'ignorais qu'il l'avait connu...
- Nous l'avons tous connu.... Une nuit, il y avait un orage effroyable, nous naviguions à la cape. Steene s'est mis à déclamer du Baudelaire ou je ne sais quoi... Nous nous souviendrons toujours de ça...
- "Amer savoir, celui qu'on tire du voyage"....
- Vous connaissez Baudelaire?
- Pas personnellement...
- Là, Pacôme ! Des champignons ! Des quantités de champignons !
- Peuh ! De vulgaires agarics ! Des champignons de Paris ! Il y a davantage d'énergie dans une nouille trop cuite. [...] Cela dit, le champignon de Paris est excellent en salade !
- Qu'est-ce que vous voulez que ça me fiche ?!
Quelqu'un peut m'expliquer ce que ce cornichon de Zorglub est allé fabriquer en 1865 ?
Je voudrais simplement vous citer ces vers magnifiques entre tous, de Charles Baudelaire.
"Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours nous fait voir notre image,
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui."
Et vous suivre à Londres ? Qu’est-ce que j’irais y faire ?
Et d’où on vient, peu importe. On vient de la misère, on vient de l’injustice et des coups de bâton. Les beaux messieurs qui font les lois nous appellent des nécessiteux. Et les paysans nous disent brigands. On est des miséreux. Tu veux voir un brigand ? Tu vois Ian Rooney ? Il est irlandais, lui, et les Llewelyn sont gallois, comme toi, comme la plupart d’entre nous ici. Walker était un ouvrier carrier dans les ardoisières. La roche lui est tombée sur le dos. Walker ne pouvait plus travailler, alors le propriétaire a voulu l’envoyer à l’asile des pauvres. À l’Union, les familles y sont séparées et les enfants meurent à coups de fouet, ou violés par les portiers. On y mange debout dans le froid. Les hommes travaillent à casser de la pierre, ou à faire de la filasse, comme les bagnards. Tu les vois les romanis, tes rôdeurs ? Ce sont d’honnêtes gens. Tout ce qu’ils veulent, c’est garder leur famille et avoir un travail.
Nous rêvions à la tasse de chocolat qui nous attendrait à la maison.Elle nous était, à la vérité, bien plus précieuse que tous les ânes égarés du monde, fussent-ils apparentés à des saints...
- Mon bon Alex, vous êtes-vous déjà endormi enfant et réveillé adulte?
- Je n'en ai point souvenir, monsieur. J'ai dû commencer à affronter la vie quand sonnèrent mes huit ans. Ce passage est devenu assez flou pour moi.
La différence entre un homme à soi et les autres, c'est que le sien croit ne pas payer.