AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Worms (28)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La philosophie du soin

Cet ouvrage est issu du colloque « La Philosophie du soin. Ethique, médecine et société », qui a eu lieu les 10, 11 et 12 juin 2009. « La diversité du soin » propose une diversité d'approches et de positions sur les problèmes éthiques, médicaux et sociaux. La question du soin est devenue, surtout depuis le début de ce siècle, un problème philosophique central pour de nombreux philosophes (Frédéric Worms, Éric Fiat, Frédéric Gros…) ou médecins (Lazare Benaroyo, Jean-Christophe Mino...).



Le soin ne désigne pas seulement un domaine particulier de l'activité médicale, au sens où l'on parle par exemple des soins infirmiers ou des soins palliatifs. Il ne correspond pas non plus à un « supplément d'âme » de la médecine, mais il en constitue une, sinon la finalité essentielle. Car le soin est aujourd'hui le point où s'articulent la médecine, l'éthique et la société dans leur ensemble, à la fois dans les expériences, les pratiques et les institutions. Partout, le soin est une référence, un souci et une valeur, parfois un prétexte et un leurre.



La première partie de cet ouvrage propose une réflexion interdisciplinaire sur les différentes approches éthiques du soin. Si la relation de soin peut être considérée comme l'unité normative de toute relation humaine, et dans cet esprit peut recéler une puissance pour penser le monde actuel, elle n'en est pas moins divisée en plusieurs dimensions : technique et médicale, relationnelle et morale, institutionnelle et sociale. Il ressort de cette première partie que cette éthique de responsabilité devrait être au coeur d'une éthique de l'attention et de l'hospitalité, répondant à l'injonction morale qui se dégage des figures concrètes de l'homme et du monde vulnérables.



La deuxième partie est plus particulièrement consacrée à la relation de soin en médecine : relation patient/médecin, notamment dans la maladie chronique, dans la relation « endeuillée », mais aussi relation patient/famille/infirmier-ères en service de réanimation. Les auteurs (médecin, sociologue et philosophes) montrent que non seulement le soin se déploie dans des relations mais qu'il se définit comme relation.



La troisième partie replace la question du soin dans son contexte social. Ici aussi les approches des auteurs sont plurielles même si la perspective des sciences sociales domine. Les analyses proposées concernent de nombreux objets : les pratiques d'information en médecine générale, les perceptions et le sens donné par les malades à la maladie et à l'activité médicale, l'influence du style organisationnel sur les soins délivrés aux personnes, la naissance de la médecine de réadaptation à l'intersection du champ médical et du monde du travail, les nouvelles formes du soin sous l'influence des politiques pénales concernant les violences sexuelles.



L'objectif de cet ouvrage est de décrire et d'interroger le soin sous tous ses aspects et à partir de disciplines et d'approches différentes dans les champs de la médecine, de la philosophie et des sciences sociales. Son approche claire, théorique et pratique, le rend accessible à tout public intéressé par les enjeux de la maladie et du soin.

Commenter  J’apprécie          340
Penser à quelqu'un

Qu'est-ce que penser, penser quelque chose ou penser à quelque chose ? De nombreux philosophes ont essayé de répondre à cette question. Frédéric Worms, lui, pose cette autre question : qu'est-ce que penser à quelqu'un ?

Le but du livre est simple : il consiste à expliquer pourquoi « penser à quelqu'un », ce n'est pas comme « penser à quelque chose ».

Il est impossible de définir la pensée autrement que par une relation à quelque chose ou quelqu'un qui n'est pas là, aucun philosophe n'y échappera. Toute pensée se caractérise par une absence.

Frédéric Worms est parti de l'impression produite par l'attitude de celui qui pense à la personne aimée. Une attitude forte de concentration et d'absence à la fois. « Toi, tu es amoureux ! ». Qui ne s'est jamais senti dérangé par cette exclamation intrusive, qui vient soudain l'arracher à l'objet de ses rêveries ? Bien sur, penser à quelqu'un peut souvent paraître banal mais nous savons tous qu'il ne s'agit pas là d'une pensée comme les autres. Comment distinguer la pensée à quelqu'un de la pensée à quelque chose ou de la pensée en général ? De fil en aiguille Frédéric Worms en vient à faire de cet exercice la source de toute pensée en précisant que « nous ne choisissons pas toujours ceux à qui nous pensons le plus ».

Comme le rappelle Frédéric Worms, Roland Barthes estimait que « l'intelligence, c'est en définitive l'art de penser aux autres ». Mais qu'est-ce donc que penser à quelqu'un ? Frédéric Worms n'apporte pas de solution unique et définitive car il n'y en a pas. Il amorce toutefois une proposition de réponse qui nous amène à réfléchir et à essayer de s'approcher de la complexité d'une situation de « penser à l'autre ».

La pensée à quelqu'un ne nous révèle-t-elle pas non seulement « la structure de notre pensée mais la structure de notre être en général, le sens même, l'essence même de notre vie » ?

Commenter  J’apprécie          211
Les maladies chroniques de la démocratie

Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio Masse critique et les éditions Desclée de Brouwer de m'avoir permis de découvrir l'essai de Frédéric Worms, professeur à l’École normale supérieure, Les Maladies chroniques de la démocratie.

Le sujet me paraissait déjà en soi intéressant. Tout au fil des pages de ce livre, il l'est devenu plus encore.



Si chacun peut convenir d'une définition de la démocratie, il est plus difficile de saisir les principes qui la sous-tendent, de décrire ce qui la fragilise, la remet en cause et surtout de ce qui peut aujourd'hui lui redonner sens.



Face à une société ambivalente, rivée au déni, au soupçon, à une vision (via internet) essentialiste des choses, Frédéric Worms défend l'idée que la démocratie est et reste aujourd'hui le seul moyen capable de contenir, d'absorber toutes ces dérives.

La démocratie n'est, selon lui, pas un principe figé, une idée abstraite qui se suffit à elle-même. Elle est bien plus un corps en mouvement qui porte en elle des «maladies chroniques» (racisme, terrorisme, ultralibéralisme, cynisme, etc.) dont il faut, tels le médecin et le personnel soignant auprès du malade, avoir pleine conscience pour pouvoir en contenir l'aggravation. Ces soins n'auront d'effets qu'avec une vraie connaissance des maux de notre démocratie et aussi une réelle confiance dans ses institutions aujourd'hui fragilisées. Seul préalable, selon l'auteur, pour faire naître une nécessaire et meilleure interdépendance, une plus grande solidarité entre les individus.



Difficile de ramasser en quelques lignes tout le propos de Les maladies chroniques de la démocratie, ce fut en tout cas pour moi un vrai plaisir de lire Frédéric Worms. Son propos est très structuré, accessible, plein de références (La Boétie, Kant, Tocqueville, Pascal, Rousseau, Bergson, Koyré, etc.) et surtout très éclairant.

Je recommande vivement la lecture de ce livre passionnant. Une réflexion nécessaire en ces temps d'incertitude et de méfiance ambiants.
Commenter  J’apprécie          110
Revivre : Eprouver nos blessures et nos res..

Première réaction : impossible d'écrire sur ce livre.

Pas les mots, pas le bagage et les études de philosophie, pas la connaissance suffisante de tous les concepts qui y sont évoqués, pas l'habitude de lire, de manier, des phrases aussi sinueuses, des réflexions aussi complexes.

Et pourtant, cet ouvrage m'intriguait. Je me sentais illégitime pour en faire un compte rendu exhaustif, pour me mettre totalement à son niveau mais, en même temps, je ressentais une proximité, il me semblait que ce livre parlait de moi, que ce livre m'était frère.

Alors, quand même, s'autoriser à être en ces lieux. Alors quand même, envie du défi de se confronter à ce texte ou, plus modestement, disons, de s'y frotter. Pour voir la trace qu'il aura laissé sur moi. Pas pour en parler de façon savante et maîtrisée mais juste pour dire tout ce qu'il m'inspire.

Esprit en mouvement perpétuel, abordant une multitude de sujets et thématiques (linguistiques, historiques, philosophiques, politiques, psychologiques…), Frédéric Worms s'inscrit dans l'histoire de la philosophie et des idées et il nous en partage des bribes toujours ciselées et signifiantes, en un plaisir gourmand.

C'est une grande richesse de ce texte, pour moi, cet horizon à dévoiler, tout ce qu'il me reste à découvrir, tous ces penseurs et penseuses magnifiques, promesses de tant de trésors encore à lire : Dante, Jean Amaury (des pages particulièrement touchantes dans leur évocation bouleversante de la lutte désespérée de l'intelligence humaine face à la torture et à la barbarie), Ricoeur, Proust, Bergson, Aragon, Bergman, Kertésy, Camus, Bachelard, Simone Weil…

Worms se fait passeur de penseurs, il ouvre un cheminement stimulant parmi ces auteurs et autrices.

Et sa profonde sensibilité à l'être humain me touche.

Il est un regard lucide sur la vie : dans toutes ses dimensions, dans toutes ses forces contraires, dans tous ses équilibres à comprendre puis à préserver ou à retrouver.

L'importance de savoir déceler et combattre la tentation de l'absolu, si humaine et si illusoire.

L'importance que la vie, que l'amour, demeurent une aventure. Soif de toujours rester curieux de l'autre. De la curiosité de l'autre comme une définition de l'amour.

L'idée, majeure, universelle, que l'être humain, fondamentalement, est un être relationnel et que la relation à l'autre est essentielle dans le processus de guérison qui est au coeur du livre.

Tel est aussi ce texte qu'il est un travail des mots, merveilleusement écrit. Oui, c'est cela, on reste souvent émerveillé devant ce texte, sa puissance.

C'est un véritable champ linguistique qu'il explore inlassablement : revivre, renaître, reconnaissance, résilience, relation, lien, ouverture, renouveler, vie nouvelle, altérité, soin, recréer, se découvrir, se parler.

Une réflexion qui avance et se creuse à mesure qu'elle se pose et qu'elle extrait, de proche en proche, du sens, dans la richesse même des mots, par une sorte « d'art linguistique ».

Par le plaisir, aussi, de la parole qui se déroule et qui, soudain, s'éclaire d'elle-même, trouve son sens alors qu'elle chemine, trouve son sens dans son mouvement même et se découvre savante à mesure qu'elle s'écrit.

Enfin, de façon plus personnelle, après un parcours de vie un temps trop loin des livres, avec tout ce temps à rattraper, une fois de plus, la conjonction rassurante d'une extrême intelligence avec une extrême sensibilité. Cette preuve, si souvent désirée, cette démonstration, qui m'est d'un grand secours.

Comme le cours d'eau de ma vie, qui retrouverait son lit. Intelligence étouffée, si longtemps, par le manque d'amour. Sens oubliés, réflexion atrophiée, tout cela allait de pair.

L'esprit. le corps. L'équilibre nécessaire. Ou, comme le dit Frédéric Worms : « le soin du corps et le soin de l'âme (qui) sont indissociables ».

Ce livre-là, aussi ardu soit-il, je suis content finalement qu'il soit dans ma bibliothèque.

Un texte à lire et à relire, je ne sais pas si je l'épuiserai un jour.

Je veux dire : à lire et à relire probablement plusieurs fois sans en épuiser le sens.

Reflet de la vie qui gardera toujours une part de mystère. Et heureusement. Sans cela, quel goût aurait la vie ? Si une lumière divine nous l'éclairait si parfaitement qu'aucune zone d'ombre ne lui subsistait plus, s'il n'était plus rien à en découvrir, plus rien à en conquérir, quelle valeur garderait-elle à nos yeux ?

Un texte à lire et à relire donc, pour que toutes les idées, tous les thèmes qu'il brasse, diffusent en nous, nous agrandissent en quelque sorte, nous portent vers toute notre dimension d'Homme, vers tout ce que nous pouvons être. Quelle aventure !

Commenter  J’apprécie          82
Les maladies chroniques de la démocratie

Je remercie Masse Critique et l'édition Desclée de Brouwer pour ce livre. Je voudrais commencer par dire que je ne suis pas une grande lectrice d'essai mais je me rends compte que même si ces lectures sont exigeantes, elles nous sont profitables. Avant de lire ce livre, je n'aurais jamais imaginé une seule seconde toutes les exigences nécessaires pour maintenir une démocratie, c'est au final une vraie gageure. Comme le dit l'auteur lui même, la démocratie , n'est jamais réalisée ou achevée, n'est jamais finie.
Commenter  J’apprécie          80
Annales bergsoniennes, tome 3 : Bergson et ..

Je n'ai lu que l'article "Le boulet d'Einstein et les boulettes de Bergson". Selon l'auteur, Lévy-Leblond, l'effort de Bergson pour assimiler la théorie de la relativité allait beaucoup plus loin non seulement que les philosophes de son époque mais aussi que de nombreux physiciens.



Sur la notion de simultanéité, on ne peut rien lui reprocher, il a seulement voulu marquer que si la simultanéité physique est une histoire de synchronisation d'horloges, pour le philosophe (et l'être humain), c'est un choix de la conscience entre la perception de deux phénomènes et l'expérience unique d'un double évènement.



Au sujet du paradoxe du boulet (Paul quitte la terre dans un boulet et revient après 2 années ; Pierre l'attend 200 ans sur la terre), Bergson fait la même erreur que presque tous les physiciens de l'époque à considérer que seule la théorie de la relativité générale peut traiter le problème, alors que la théorie de la relativité restreinte le peut tout autant, comme la géométrie euclidienne est capable de traiter non seulement les droites, mais aussi les courbes. Si bien que la conclusion de Bergson est fausse : on ne peut dire que le temps de Paul est "fictif", "attribué" par Pierre depuis son référentiel : Paul passe vraiment deux années quand Pierre en passe deux cents. le tout est lié à l'accélération : Paul décélère et ré-accélère au moment de l'aller-retour, et c'est ce qui n'est pas relatif.



Sur la distinction entre le temps physique, "réel", et le temps "vécu", la physique ne s'en préoccupe pas, et Einstein encore moins. Il faut donner tort aux physiciens qui parlent d'un "ralentissement" ou d'une "dilatation", ou d'une accélaration du temps car le temps passe de la même manière pour Pierre et Paul. S'ils étaient enfermés dans des boîtes, ils ne se rendraient compte de rien (si ce n'est que Paul sentirait la décélération et l'accélération de son aller-retour, mais il aurait la même impression de passage du temps que s'il était resté sur Terre). Si bien que Bergson a raison bien avant plein de physiciens qui parlent de temps multiples.



Finalement, un point partout pour Einstein et Bergson, l'un fait de la physique et conceptualise, l'autre de la philosophie et "perceptivise" (j'invente des mots). le premier refuse de sentir le temps comme un humain et l'autre se trompe à penser que la théorie de la relativité l'est en effet en oubliant de prendre en compte l'accélération.
Commenter  J’apprécie          70
Les maladies chroniques de la démocratie

Je n'ai pas réussi à aller au-delà de la page 35 de cet ouvrage qui m'a remis en tête la maxime de La Rochefoucauld : "Comme c'est le caractère des grands esprits de faire entendre en peu de paroles beaucoup de choses, les petits esprits au contraire ont le don de beaucoup parler, et de ne rien dire".



Sur les maladies chroniques de la démocratie, lisez plutôt De la Démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville.
Commenter  J’apprécie          52
Les maladies chroniques de la démocratie

Didactique et intelligemment structuré, « Les maladies chroniques de la démocratie » correspondait exactement à ce que je souhaitais lire : un essai accessible, à l’écriture fluide et abordant de multiples problématiques. Dans cet ouvrage, Frédéric Worms soulève les multiples enjeux d’un système complexe, et construit ainsi une réflexion ancrée dans l’actualité. En traitant la question de la démocratie avec un angle d’attaque décalé – le décryptage des « maladies chroniques » qui la touchent –, l’auteur nous plonge au cœur de ses questionnements et parvient à tisser un propos passionnant et instructif. Un grand merci à Babelio et aux éditions Desclée de Brouwer pour cette lecture qui donne à penser.
Commenter  J’apprécie          50
Penser à quelqu'un

Avec beaucoup de «douceur» et de patience, comme s’il exposait sa pensée à un ami, Frédéric Worms aboutit ainsi à montrer que «pour être quelqu’un, et qui pense, il aura fallu être quelqu’un à qui l’on pense, et à qui quelqu’un ait pensé» [...].
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          40
Sidération et résistance

Non.



Il faut arrêter l'analyse hors sol. Cette tradition typiquement française de parler longuement pour ne jamais s'approcher de la réalité. Si les philosophes ont eu un rôle à jouer c'est qui sont descendus dans la rue pas qu'ils ont fait des circonvolutions autour de concepts choisis pour leur force émotive.

L'époque exige mieux que celà et continuer ce vacarme de pirouettes c'est insulté le peuple qui n'a pas le temps ni les moyens d'être "sidéré".
Commenter  J’apprécie          31
Les maladies chroniques de la démocratie

Un bavardage inutile et pesant pendant environ 250 pages. Des redites, un style lourd et confus. On ne sait pas bien où veut en venir l'auteur ni ce qu'il veut prouver. La démocratie, c'est difficile, bon d'accord; mais je crois qu'on le savait...A part ça y a-t-il quelque chose à retenir de ce livre? Je n'en suis pas sûr. (Pour ma part, j'ai réussi à tenir jusqu'à la page 90...mais quand c'est creux, c'est creux...). J'avais acheté le livre après avoir entendu un entretien avec F. Worms sur France Inter et je regrette son achat. Marketing, quand tu nous tiens!
Commenter  J’apprécie          30
Penser à quelqu'un

Un très beau livre qui intéresse autant les philosophes que les psychologues.
Commenter  J’apprécie          30
Vivre en temps réel

Platon avait fait graver au fronton de l’Académie “Nul n’entre ici s’il n’est géomètre”. Visiblement au vu de son abyssale ignorance de toute culture scientifique, l’auteur est passé par le vasistas des chiottes. Il confond temps et durée, cite Bergson (respectable philosophe) mais totalement à côté du débat, il ignore Einstein qui a dit des trucs sur le temps, mais visiblement ça dépasse les capacités de compréhension de notre “philosophe”. Il parle du “réel” mais ignore de toute évidence les débats sur le sujet, relancés par la mécanique quantique, dont il doit ignorer même l’existence. S’il avait demandé à un informaticien ce qu’est le “temps réel” il aurait évité des tonneaux d’âneries. Le reste n’est qu’un gloubi-boulga de fadaises, de niaiseries, de lieux communs. Consternant. Une lecture à éviter et le “temps” ainsi épargné à consacrer à des gens compétents. Et ce type est numéro 2 de l’ENS….
Commenter  J’apprécie          20
Penser à quelqu'un

Oui. Un ouvrage qui résonnera évidemment pour tous ses étudiants. Un beau témoignage pour un philosophe engagé. Comme quoi l'engagement peut se faire comme la petite musique des arguments .

Hâte de lire d'autres livres de ce genre quand mon postdoc sera terminé
Commenter  J’apprécie          20
Penser à quelqu'un

Un essai intéressant sur notre façon d'appréhender les autres comme objets de pensée. Une lecture exigeante mais relativement claire qui nous permet de repenser notre rapport aux autres et la manière dont ils nous apparaissent.

Finalement, ce texte nous propose plus globalement une réflexion sur la pensée en général et sur ses mécanismes.

Commenter  J’apprécie          20
Revivre : Eprouver nos blessures et nos res..

Du nouveau sous le soleil. Les arbres refleurissent, annonçant la perspective d'une renaissance : « Chaque année, sans se lasser, le merveilleux printemps raconte à nouveau l'histoire de cette résurrection », notait Vladimir Jankélévitch dans son Traité des vertus. Loin d'être convenue, fleur bleue, cette éclosion printanière doit être prise au sérieux, elle qui se donne comme « la figure cosmique, annuelle, saisonnière, de notre propre destin ». Nous sommes tour à tour glacés et réchauffés. Pleins de joie ou de mélancolie. Tous maniaco-dépressifs ? Revivre. Eprouver nos blessures et nos ressources, magnifique livre du philosophe Frédéric Worms, tombe à pic en ces premiers jours d'avril. Inaugurant une nouvelle collection des éditions Flammarion, Sens propre — aux côtés d'un autre volume, Chanter. Reprendre la parole, de Vincent Delecroix —, l'essai parvient à saisir avec une certaine majesté l'oscillation constitutive de la vie et de l'époque. Le sentiment d'être tantôt assailli par la nostalgie, convaincu que tout est déjà passé, dépassé, et tantôt gonflé d'oxygène, débordant d'énergie, comme si tout était encore à venir.



Un simple mot étrange, ambigu, exprime ces secrets revirements de l'existence : le verbe « revivre », ici érigé en titre. Revivre au sens de la répétition obsédante, du ressassement — revivre un traumatisme, par exemple —, mais aussi au sens de nouveau départ, de la disparition de la souffrance, du sou­lagement — je revis, ouf ! La blessure et la ressource. Le passé et l'avenir. L'un et l'autre se télescopent dans notre présent, dont le propre est de nous tirer, toujours en même temps, vers l'avant et vers l'arrière : « Revivre nous apprend ce que vivre signifie », écrit l'auteur sans ambages. « Comme si la vie avait un sens, d'en avoir deux, et, dans sa tension entre les deux, de pouvoir perdre ou retrouver ce sens », résume-t-il.



C'est la mobilité fondamentale de l'existence qui intéresse le philosophe. Spécialiste d'Henri Bergson, Frédéric Worms sait que le temps est invention, et la durée, créatrice. Rien n'est jamais figé pour l'homme, doué d'une capacité de résilience et de transformation exceptionnelle : « Des images mobiles et motrices affluent de nouveau dans l'esprit comme le sang sur le visage qui avait blêmi » ; « la poitrine se libère et le cœur respire [...]. Nous revoyons des amis, nous recommençons à rêver, à jouer, à créer, à contempler, à aimer »... En mouvement lui aussi, comme amoureux de son sujet, à la fois précis et ému, l'auteur papillonne dans la philosophie, la littérature, la poésie, l'histoire et le cinéma. Il recueille ainsi le sucre des Fraises sauvages, de Bergman. Et fait son miel de la Vita nova, de Dante, du phénomène de la reprise chez Kierkegaard, de l'éternel retour de Nietzsche, ou encore de l'image du phénix chez Bachelard, cet oiseau magique qui renaît de ses cen­dres, déployant les ailes d'un mythe du renouvellement de soi.



En définitive, Frédéric Worms en appelle dans Revivre à une philosophie entendue comme une pratique, une manière de vivre, dans la lignée de Pierre Hadot. Directeur du Centre international d'étude de la philosophie française contemporaine à l'Ecole normale supérieure, à Paris, Worms est aussi très sensible à la question du soin, du Care. De même que le sujet, en revivant, entre en relation avec les autres après avoir été isolé, séparé de lui-même, de même la philosophie commence vraiment « quand la vie devient relation à la vie ». Il y a là une profonde exigence sociale, morale, politique. N'oublions donc pas de revivre.



Le 14/04/2012

Juliette Cerf - Telerama n° 3248
Commenter  J’apprécie          20
Revivre : Eprouver nos blessures et nos res..

Worms, régulier de France Culture et France inter semblait promettre beaucoup avec un livre au sujet difficile. Cet, relativement court, se révèle opaque et verbeux. C'est dommage.
Commenter  J’apprécie          10
Naître et renaître

Recueil de textes de différé auteurs sur un même sujet étudié sous des prismes différents d’intérêt et de compréhension différents. Un grand respect à Claire Marin dont la pensée est lumineuse.
Commenter  J’apprécie          10
Les maladies chroniques de la démocratie

L'attribut de la maladie démocratique est d'être chronique et génétique. C'est ce que démontre Frédéric Worms, dans son brillant essai.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          10
L'homme neuronal, trente ans après

J'ai fait cet exercice de relecture à 20 ans d'intervalle -> curieuse de comparer mes annotations avec cette actualisation
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Frédéric Worms (130)Voir plus

Quiz Voir plus

On entend les noms d'écrivaines et d'écrivains

Elle correspondit sans discontinuer avec Madame Bovary à partir de 1863.

George
Louise
Mathilde
Pauline

12 questions
125 lecteurs ont répondu
Thèmes : Écrivains français , 19ème siècle , 20ème siècle , 21ème siècleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}