Citations de Frédérick Tristan (230)
En bref : de se préparer, bien que ce ne soit justement pas dans l’impatience que cette attente puisse gagner ses pouvoirs mais dans une gravité, aussi lointaine de l’enthousiasme que de la torpeur.
On ne saurait mieux faire qu’attendre sa petite part de bonheur en se gardant de toute faute qui, le jour venu, la pourrait réduire – car ce ne sera que bref instant, mais si précieux qu’il faut se disposer à en pouvoir jouir autant que nous aurons eu la sagesse de le mériter.
Que craindre de la vie lorsqu’on sait s’armer contre elle en ne l’acceptant qu’aux rares instants de plénitude, en l’oubliant aux autres moments pour se confier au rêve ?
Que craindre du rêve lorsqu’il est mémoire des plus pures émotions et que, par lui, nous découvrons une fidélité exemplaire à ce qui fut le meilleur de nous-même ?
Ravie, je me prenais à cacher mon rire dans mes cheveux, comme une petite fille qui joue à la sotte pour masquer les bouffées de bonheur qui l’envahissent et la troublent.
Je savais que toute l’énigme du monde se trouvait là, derrière ce front, et que déchiffrer une seule lueur de ce regard suffirait à éclairer mon destin.
J’étais heureuse, doucement bercée par le feu, légèrement grisée par le doigt de vin que je buvais, en hardie par la demi-obscurité qui – je le sentais adoucissait mes traits, embellissait mon regard.
Plus le moment de son retour approche, plus mes sentiments se transforment et se mélangent.
Plutôt me taire à jamais que d’encourir une seule parole de courroux de cet homme.
Ce n’est pas aux aveugles d’ordonner la marche.
Ce n’est pas aux aveugles d’ordonner la marche.
Il n’est d’amour que dans une austérité profondément acceptée de part et d’autre.
Je sais que je pourrais exiger plus d’une chose mais, devant mon mari, je me découvre désarmée, je balbutie, je me soumets à l’avance, je me réjouis des interdits qu’il m’impose.
Il est des êtres dont la volonté vous domine à un point tel que refuser de suivre le chemin qu’ils vous offrent serait, du même coup, vous condamner a jamais à la faiblesse.
Si les doges ont mille visages, on reconnaît toujours les bergères à leur regard qui n’ose jamais s’élever assez haut pour percer celui des doges.
Il y avait bal costumé, cette nuit-là ; j’étais bergère, il était doge. Lorsqu’il s’avança vers moi pour une danse, je crus que le monde entier s’arrêtait.
Plutôt feu que femme, braise et incendie, plutôt que femme !
Si j’avais été femme en ce moment, que ne l’aurais-je promptement chassé de ce lieu qui m’appartenait, étant épouse de son maître et non point servante aux ordres du valet !
Nous devenons alors son esclave en toute volonté, pieds et mains liés au respectueux amour qu’il nous propose.
Nous devenons alors son esclave en toute volonté, pieds et mains liés au respectueux amour qu’il nous propose.