"J'ai déjà vu pire" de Fredric Gary Comeau
- Je baise tous les jours.
- Avec le même homme ?
- Ils sont tous le même homme.
Hormis cela, c'est un homme comme tous les autres, il n'a rien de particulièrement remarquable. Un salaud souvent, mais pas avec tout le monde. Personne n'est un salaud avec tout le monde. Même Staline a dû aimer quelqu'un.
Tout le chemin parcouru depuis le jour de l'attentat, les improbables rencontres, les ivresses charnelles, l'amour presque fraternel, la crainte et l'espoir de trouver ce jeune poète, de le connaître, de le toucher, de savoir enfin si, oui ou non, la magie existe.
En ce dimanche après-midi de fin d'automne, le ciel chante pour lui une chanson qui l'aide à oublier un peu cette belle jeune femme qui l'a remis au monde en lui montrant que l'esprit se manifeste quand le corps s'oublie juste assez.
Les corps dérivent et ne s’attendent à rien. La nuit et les feuilles tombent.
Je m'engueule avec Célestine. Je veux que nous passions des tests de sang. Elle me lance des injures, me crie que jamais personne ne lui fait confiance. Ses larmes sont celles d'un enfant errant dans la plus dense forêt du monde, ayant abandonné tout espoir de trouver un seul des mille sentiers qui pourraient la mener jusqu'à la maison.
A dix-neuf ans , on ne pense qu’à trois choses : la fin du monde, le bout du monde et le sexe .
la saison s’amplifie et s’oublie
l’après-midi scintille sous le gel
une lettre n’a pas franchi la porte
de ta demeure au cœur de Minsk
le mot regard s’acharne et s’envenime
devenant mon unique tentation
la blancheur prend
mes mélodies mal apprises
tes lèvres entrouvertes
inondées d’incertitude
mais tu sais si bien
qu’il ne reste plus rien
sinon la froidure et l’amertume
À chacun de sculpter ses propres illusions.
Le français, c'est une lumière de fin d'après-midi dans une cathédrale gothique pendant un récital de clavecin.