dehors novembre avance
ici l’aveu tarde à venir
ma bouche connait des courbes
dont le tracé ne cessera jamais
d’enivrer ma langue réticente
la femme qui dort dans la pièce si proche
sillonne dans ses rêves
des géométries fluides
j’écouterai jusqu’au jour
les échos émanant
de son sommeil caverneux
j’écouterai jusq1u’au jour
en lui cherchant une autre chanson
digne de sa beauté
pleine de pulsions prenantes
des vers séchés au soleil
ne pourront jamais cerner
cet amour humide
talisman invincible
appel impossible
à ignorer
un autre poème en émersion
cette saison faisant naître
une autre lumière mal apprivoisée
au centre du corps
toujours ce refus de se perdre
de s’arracher au quotidien trop médité
une gestuelle intime
un pinceau entre les dents
oublions les roses de l’horizon
il y a dans cet espace bigarré
l’effusion de nos instincts endogènes
il y a dans cette musique en mutation
une si belle dérive
corps nubiles et piano languissant
voix aériennes au milieu d’une plage
peinte par la main de Derain
des barques à Collioure
parées d’âme en partance
je ne trouve plus la lumière juste
pour faire couler ces merveilles
un gris massif avale le bleu
l’avalanche de ciel nocturne
je t’attends sur le trottoir
les images s’agglutinent sur ma rétine
tu veux capter quelque chose
de fondamentalement flou
"J'ai déjà vu pire" de Fredric Gary Comeau