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Critiques de Gabrielle Piquet (66)
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Les enfants de l'envie

De 1951 à 1967, la France a vécu à l'heure américaine.



Des dizaines de milliers de militaires venus dans le cadre des accords de l'OTAN vont s'installer dans de nombreuses bases sur le territoire français, changeant considérablement le tissu social local.

Cet afflux de troupes apporte dans ses cantines, un niveau de vie confortable, des musiques joyeuses, une décontraction d'hommes jeunes et attirants dans des voitures à chromes rutilants. Une quinzaine d'années de cohabitation qui profite donc à l'économie des français de proximité, et aux taux de mariage et de natalité.

Quand le Général de Gaulle décide de retirer la France de l'OTAN, le départ américain conduit au chômage des dizaines d'emplois et provoque bien des larmes et des regrets dans le cœur des françaises.



En revenant sur l'impact de cette présence étrangère et le vide laissé par son départ, Gabrielle Piquet illustre avec une extrême finesse de trait la vie de Basile, enfant né d'une étreinte d'un soir. Habité par cette paternité inconnue, il rêve de ses origines en peignant des toiles de l'Amérique urbaine, de façon obsessionnelle et sa petite vie de trentenaire solitaire traverse le quotidien des habitants de Laon, bourgade orpheline de la mythique base US.

Une journée de commémoration des vétérans lui permettra peut être de mettre un terme à tant d'interrogations.



De la densité dans les détails, un vrai ton narratif, très personnel pour une page d'Histoire, de l'humour, de la tendresse, de la tristesse... La fragilité du trait graphique donne de la poésie au dessin et cette lecture est un plaisir.
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Trois fois un : La Volière ; La Pétition ; Q.I.

Curieuse un peu de tout et étant donné que le sujet avait dérivé sur le roman graphique lors de mon dernier club-lecture, j'ai décidée de m'y intéresser d'un peu plus près. Pourquoi ai-je choisi celui-ci en particulier ? Aucune idée, peut-être parce que c'est le premier qui me venait sous la main à la médiathèque...Bref, toujours est-il que le hasard fait parfois bien les choses car j'ai beaucoup apprécié la lecture et le regard (qui est parfois plus important dans ce genre de lecture) de ce livre.

Entre la bande-dessinée et le roman (ou pour être exacte ici, le recueil de nouvelles), le roman graphique est vraiment un genre à part.



"Trois fois UN", le livre en question est composé de trois courtes histoires. Dans la première intitulée "La volière", le lecteur fait la connaissance de Jean qui se rend au chevet de son oncle mourant. Il va ainsi recueillir les dernières volontés de ce dernier, à savoir celle d'être enterrer à côté d'une volière. Les pensées d'un mourant étant sacrées, Jean va alors tout faire pour dénicher le dit endroit auquel son oncle faisait référence...Mais les mots, tout comme les apparences sont parfois trompeuses...



Dans la seconde nouvelle, "La pétition", la plus longue de l'ouvrage, Alain Le Guirrec est un simple journaliste pour une petite radio qui n'a d'ailleurs pas exactement de nom et que tout le monde appelle "99.1". Ce jour-là, cependant, Alain que sa chance va peut-être enfin tourner : il a l'occasion d'interviewer une grande star - et donc, par la même occasion, mettre un grand coup d'accélérateur à sa carrière - et retrouver son amour perdu pour enfin avoir une vie familiale heureuse et épanouie. Vous vous dîtes que des jours comme celui-là, on ne les rencontre que dans les contes de fées ? Et vous n'avez peut-être pas tord...Eh oui, il y a des jours comme ça...



Enfin la troisième et dernière nouvelle "Q.I" est celle qui m'a le plus déçue (ce qui explique la note globale que j'attribue à cet ouvrage) est l'histoire d'un garçon de neuf ans, surdoué mais dans laquelle il ne se passe quasiment rien ! Ou du moins, n'y ai-je pas trouvé le message que l'auteure voulait faire passer.



Pour conclure, je dirais que j'ai passé un bon moment grâce à cette lecture. Les dessins sont très épurés mais bien travaillés avec un graphisme en noir en blanc (j'adore !). A découvrir !



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Les enfants de l'envie

Basile Sinniger est un homme tout ce qu'il y a d'ordinaire. La trentaine, célibataire, il est en recherche de l'âme sœur via une agence matrimoniale qu'il fréquente assidument depuis deux ans. Il faut dire que la vie chez maman n'est pas ce qu'il espérait à son âge. Après des études aux beaux-arts à Paris, il est effectivement retourné vivre chez sa maman à Laon. Mais celle-ci l'agace toujours autant à vouloir le voir jouer de son instrument favori: le piano. Employé à l'état civil de la mairie, il voue une passion à la peinture depuis tout petit. Mais sa seule distraction est de peindre New-York, sa rue et ses gratte-ciel. Depuis que sa maman lui a raconté qu'il était né d'une liaison d'un soir entre elle et un soldat américain des années 50, il s'est imaginé un papa idéal. Or, 30 ans plus tard, la mairie a décidé d'organiser une réunion des anciens vétérans dans sa petite ville... Henry sera-t-il du voyage?



Gabrielle Piquet nous offre ici un album tout en poésie et légèreté. Elle prend le temps de mettre en place chacun des personnages, en introduisant des flash-back sur l'enfance de Basile et la vie en France lorsque les soldats américains avaient pris leur quartier et installé leurs bases en Europe. Avec des personnages très attachants, que ce soit la grand-mère qui ne mâche pas ses mots, la maman avec sa passion pour le pianiste Raoul Duboc et son copain Rémi, phobique des lieux publics, cet album est finalement plus profond qu'il n'y paraît. En effet, ici sont abordés des thèmes tels que les enfants sans père et l'impact des soldats américains laissé après leur départ.

Affranchi de tout cadre, aux traits épurés et tout en finesse et délicatesse, cet album se démarque par son originalité tant au niveau scénaristique que graphique.

Un récit d'une grande sensibilité...



Les enfants de l'envie...Objectif pleinement atteint!
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De l'air

🌬️Chronique🌬️



« Du coup, sans schéma préalable, tout est envisageable. »



Est-ce qu’une petite envolée ne vous tenterez aujourd’hui? Est-ce si je vous emmenais dans une jolie histoire ou l’esprit et les bêtes s’aimaient, le morne de la vie vous serez moins insupportable? Allons prendre l’air, et peut-être que vous verrez Giuseppe, voler dans le ciel.

Qui aurait-il de si étonnant à voir un homme ainsi voler, au-dessus des hommes, des bâtiments, des mesquineries? Tu vois, Giuseppe, il ne faisait rien de mal, et c’est peut-être pour cela que les dieux l’ont choisi pour ce super pouvoir. Il ne faisait rien de mal, mais les autres, oui, avec leurs mots bizarres, leurs esprits étriqués, leurs méchancetés sous-jacentes, mais lui, lui pouvait léviter. A l’envi, à volonté, à contrario. Et plus les autres s’acharnaient, plus, lui, montait haut…Ils l’ont traité de sot, d’âne, de bête, mais lui, lui, volait comme un oiseau…Se détachant de leurs vilains mots, il se recrée ailleurs…



« Je suis si triste de n’être qu’à demi aujourd’hui. »



Comment être entier? Comment être libre dans une société toujours plus contraignante? Avec cette bd on voyage entre art et amour tout en redéfinissant les limites de notre être. Toutes ces pensées limitantes, ces amours à demi, ces gestes barrière, que sont-ils quand on est choisi par la grâce?…Pouvoir voler, est un rêve commun aux humains, mais si jamais, ce pouvoir leur été attribué quand ferait-il vraiment? Du beau, du bon? Je reste dubitative sur la réponse, mais en tout cas, pour Giuseppe, il est certain qu’il influence positivement son entourage et j’ai aimé sa trajectoire de vol, et ce qu’il arrive à libérer tout autour de lui, avec ses envols!



Où file mon énergie psychique?



En l’air! Je lis très peu de bd, mais celle-ci m’a attirée comme une évidence. Signe de l’air ou pas, toujours est-il que ce qu’il se dégage de ses pages, c’est une énergie libératrice. L’art est au centre, évidement, mais j’ai aimé l’amour qui vole en périphérie, le cœur de la passion qui explore d’autres chemins…À tous ceux qui ne craignent pas les vertiges de notre temps, cette douce histoire pourrait vous réconcilier avec vos grands tourments et les bassesses de ce monde. Allez filez lire De l’air, en reprendre encore et encore, tout simplement! L’élévation est bel et bien une joie sans pareille!
Lien : https://fairystelphique.word..
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De l'air

Un couple d'artistes vit en se suffisant à lui-même.

La rencontre d'un individu un peu simple mais possédant un pouvoir magique va changer leur vie.

La pandémie se met de la partie.

la recherche d'un bonheur perpétuel sans aspérités est le but de leur vie.

J'avoue humblement n'avoir pas tout compris.

Je n'ai pas saisi le degré de cette BD, sans doute n'ai-je pas réussi à prendre assez de recul.

De plus, les dessins ne m'ont pas spécialement aidée.

Assez brouillons, tout en verticalité ou en hauteur, je ne les ai pas trouvé très clairs.

Il est vrai que je ne suis pas unes spécialiste des BD, je n'ai donc pas su en saisir toutes les subtilités.

Il séduira certainement des gens plus experts que moi.
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Égaux sans ego

Dés le départ, ce qui m'a attiré c'est le thème de cette bande-dessinée consacré au sexisme et aux relations filles-garçons. J'ai trouvé l'idée de mettre en scène les propres mots que des ados pouvaient avoir sur le sujet, très bonne. le résultat ? cinq histoires très différentes tant sur le plan de l'illustration que des scénari : du port de la jupe à la photo compromettante diffusée sur les réseaux sociaux, en passant par les questions de sexualité ou d'orientation scolaire.

Cette hétérogénéité des dessins et des histoires fait la richesse d'Egaux sans égo. Une bande-dessinée qui tout en étant très agréable à lire est porteur d'un message fort auprès des adolescents : les filles ne sont pas inférieurs aux garçons, on doit les respecter, ne pas les insulter ou critiquer quand elles ne correspondent pas à l'image qu'on s'en fait.

Pour des professeurs, cette bande-dessinée représente un véritable atout pédagogique, notamment en vie de classe ou en histoire.
Lien : http://www.lirado.fr/egaux-s..
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La mécanique du sage

C'est un OVNI cette BD. En fait, cela raconte les états d'âme de Charles HAMILTON, ses questionnements, sa quête, oui, mais de quoi ? du bonheur ? Lui qui n'a jamais eu besoin de travailler. Il est entouré Charles, il a des conquêtes à n'en plus finir. Tous les soirs, c'est bombance, orgies. Pour autant, Charles n'est pas heureux. Une fois ses ami(e)s partis, la déprime et le désenchantement prennent le dessus.



Il s'interroge, il pense à son grand-père, grand voyageur, et qui, à la fin de sa vie, est rentré chez lui, s'est assis dans un fauteuil et n'a plus bougé, ni dit un mot.



En cherchant dans les livres un remède contre son désenchantement, Charles HAMILTON découvre un article sur les ermites. Et c'est là qu'il décide d'en « embaucher » un. Si, si, cela se faisait à l'époque. Voici l'annonce qu'il a fait paraître :



« L'homme politique britannique Charles Hamilton publie d'ailleurs une annonce très détaillée au sujet du profil qu'il recherche :

« L'ermite viendra habiter sur les terres boisées de la propriété de Painshill dans le Surrey. Il lui sera fourni une bible, des lunettes, un matelas, un oreiller, un sablier, de l'eau et de la nourriture. Il devra porter une robe de camelot et ne jamais se couper les cheveux, la barbe ou les ongles. Il ne devra pas non plus s'éloigner des limites de la propriété de M. Hamilton ou adresser la parole aux domestiques. »



700 GUINÉES POUR UN CONTRAT DE SEPT ANS



Hamilton offre 700 guinées (environ 500 000 euros) pour le « poste », mais précise que l'ermite ne recevra rien s'il ne respecte pas scrupuleusement les termes du contrat de sept ans. L'homme qu'il embauche finalement ne tient pas trois semaines : il est congédié après avoir été surpris en train de boire une pinte de bière au pub du coin. »



Source : https://dailygeekshow.com/ermite-ermitage-romantisme-angleterre-mode/





Même sa fille ne le sortira pas de cette déprime qu'il traîne comme un poids. Elle-même ne sera pas heureuse auprès d'un père qui ne comprend pas ses colères. Petit à petit, ces deux-là s'apprivoiseront. Mais que deviendra Sophia ? Ca, j'aurais bien aimé le savoir !



Les dessins sont simples, expressifs, un peu comme ceux de Sempé.



BD intéressante, surtout après avoir lu l'article du Dailygeekshow. Il prend une toute autre mesure.
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Les enfants de l'envie

--- PEPITE !

A partir de 1950, une base américaine importante s'installe à Laon, en Picardie. Ses soldats seront invités par de Gaulle à rentrer dans leur patrie d'origine en 1966 : "US go home ! La France est désormais en mesure d'assurer seule sa défense" . (p.70)

L'auteur évoque dans cet album cette cohabitation et ses conséquences sur la population locale. Certes, l'arrivée en grand nombre de ces Américains a dopé l'économie, amélioré l'hygiène de vie des Laonnais, et été l'occasion de mariages mixtes... Mais elle a aussi eu des conséquences moins heureuses pendant la présence de ces soldats (sentiment d'infériorité de la part des Français, principalement les hommes) et à leur départ : beaucoup de mères célibataires d'enfants franco-américains laissées 'sur le carreau', un chômage massif à la fermeture de la base.

Cette histoire nous est contée à travers le regard d'un artiste peintre, Basile, dont la jeunesse se déroula pendant cette cohabitation. Fils abandonné par son père américain, il nourrit une passion/obsession pour les Etats-Unis - pays au coeur de ses oeuvres.

Encore un pan de l'Histoire de France dont j'ignorais tout. La BD est décidément un excellent support documentaire, "indolore" et même extrêmement plaisant quand l'auteur a du génie - ce qui est le cas de Gabrielle Piquet. Son texte est superbe, son trait fin, ses dessins sont géniaux, les visages et les silhouettes vraiment expressifs, a fortiori dans les représentations symboliques. Les deux garçons dont l'on suit la destinée, de l'enfance à l'âge adulte, sont en outre particulièrement attachants.

Bref, beaucoup d'émotion. Une réussite totale !

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Égaux sans ego

Les cinq histoires sur le thème de l'égalité homme-femme et de la lutte contre les stéréotypes du genre sont bien différentes. En effet, les thèmes abordés sont variés: le port de la jupe, le danger des réseaux sociaux, la violence physique et psychologique, l'orientation scolaire etc...



C'est un album qui est d'abord destiné aux élèves pour leur faire prendre conscience de la relation fille/garçon qui doit se faire dans l'égalité. Je sais que c'est un thème qui ne plaît pas forcément à tout le monde et à toutes les religions. Mais bon, c'est le propre de notre nation et de notre civilisation. Attention, cela va au-delà du thème de la parité.



Les scénarios sont divertissants et mettent bien les idées à véhiculer en valeur. Les intrigues sont contemporaines. Bref, un ouvrage à glisser dans tous les cartables afin d'ouvrir la réflexion.
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Quelques jours en France

Quelle agréable surprise ! Je découvre à peine le monde de la BD et je pensais que ce livre Collectif me procurerait la même frustration qu'un recueil de nouvelles.

En fait, le dessin change tout. Non seulement on plonge dans l'univers propre à chaque auteur mais on marque un temps après chaque histoire pour pouvoir en ressortir. C'est captivant, poétique, très original. Le présentation promettait une vision inédite de la France sous le crayon de dessinateurs français et coréens. C'est vraiment très surprenant, j'en redemande !
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La nuit du Misothrope

La nuit du misothrope ne m’a absolument pas convaincu. Je sais ce qu’est un misanthrope mais je ne connais pas la signification de ce mot-là. Je suppose qu’il ne s’agit pas d’une erreur d’orthographe mais une figure de style assez subtile.



A vrai dire, je ne suis pas entré dans ce récit qui aurait pu être captivant s’agissant de la disparition de personnes à une date anniversaire précise dans le cadre d’un quartier de ville. Il faut dire que la narration est omniprésente et qu’elle est plutôt assez bavarde. C’est écrit en bon français avec une maîtrise absolue de notre langue. Cependant, que c’est ennuyeux à mourir !



Je pense sincèrement que ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé une œuvre qu’elle est forcément sujette à caution. A mon stade, soit j’aime, soit j’aime pas mais il y a également les bds qui se laissent lire. Par contre, en l’occurrence on a envie de fermer la page dès les trois premières pages de lecture. Après, c’est une lente agonie pour s’obliger à aller jusqu’au bout. J’ai l’impression qu’il manque l’essentiel à savoir les trucs pour captiver son public comme savait par exemple le faire un réalisateur comme Hitchcock au cinéma ou encore Christophe Bec ou Van Hamme pour rester dans la bande dessinée.



Le dessin est très dénué mais il passe encore pour un style socio- intimiste. Cela ressemble d'ailleurs un peu à du Will Eisner: autant dire que j'aime bien ce graphisme. C'est juste un peu dommage pour le reste...
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Quelques jours en France

Dix auteurs coréens et français signent ensemble en image l'exploration d'un monde surprenant: la France ! Pour une fois que nous sommes à l'honneur ! Les mêmes auteurs avaient publié trois ans auparavant un ouvrage collectif intitulé Corée. C'est comme un match retour où l'on donne son regard sur notre pays.



Parmi les auteurs, il y a quand même Bastien Vivès. La plupart des autres sont coréens et leurs noms me sont inconnus. J'ai bien aimé certaines nouvelles comme dialogue ou encore duels à Montmartre. A la rencontre de Millet et Van Gogh et la cigarette sont plutôt axés sur les peintres qui ont magnifié notre pays.



Par contre, d'autres nouvelles sont assez malvenues comme celle du procès d'Outreau. Il est clair que la Justice de notre pays n'a pas brillé dans cette affaire et que les Coréens n'ont retenu que cela. Party in Paris est sans doute la nouvelle la plus joyeuse et celle qui donne le plus d'espoir.



Au final, la perception de notre pays sera assez différenciée selon les auteurs. C'est une approche tout de même assez intéressante et qui mérite lecture. Graphiquement, on aura même quelques bonnes surprises dans cette diversité de style.
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Les enfants de l'envie

La première illustration est un paysage de Laon avec une foule de passants au premier plan. Le dessin est épuré : un simple trait qui nous laisse deviner une vraie sensibilité par les contours un peu tremblants qu'il prend parfois. Dans tout l'album seul le costume et les cheveux noirs du héros sont remplis de couleur noire. Le coup de crayon de Gabrielle piquet est tout en élégance et son scénario très original.



C'est l'histoire de Basile, qui habite à Laon où il travaillle à la mairie et vit encore avec sa mère, une retraitée folle de piano. Mais lui, sa passion c'est la peinture. Il s'intéresse à un seul sujet qu'il travaille encore et toujours : les vues de New York. Pourquoi une telle lubie? Parce que comme des centaines d'enfants de sa génération, il est le fruit de l'installation d'une base militaire américaine dans la ville. Son père Henry était un militaire, installé à Laon après la libération, lorsqu'il fallait reconstruire le pays. Puis le général de Gaulle les a renvoyé. Une aventure sans lendemain et Basile était né. Or voilà que le maire organise une réunion de vétérans et invite tous les militaires pour l'occasion. Est-ce l'occasion de retrouver Henry?



Gabrielle Piquet retrace avec délicatesse et humour une période d'après-guerre un peu oubliée, celle de la reconstruction du pays et l'influence de la présence américaine dans certaines régions. Des classes de petits franco-américains, des banlieues à l'américaine qui émergent et la modernisation des foyers sur le modèle de l'american way of life. Elle évoque aussi les conséquences parfois terribles du départ de ces casernes qui faisaient tourner l'économie de communes entières. L'auteur nous plonge dans ces souvenirs et trace la quête d'identité d'un personnage tendre et attachant.
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Les idées fixes

En critique de bd, c'est comme pour les vins: on peut reconnaître le talent et ne pas aimer. C'est très fort graphiquement mais avec une intrigue non accrocheuse. Je me suis littéralement ennuyé par les divagations de cet homme névrosé marqué par un drame familial et qui préfère se complaire dans une vie en décalage.



L'auteure n'a pas réussit l'accroche avec des dialogues qui sonnent faux. Certes, il y aura de la poésie à la Hugo, mais on sera littéralement assommé. Dommage car j'ai senti une certaine sensibilité et une délicatesse de l'âme.
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Arnold et rose

Quelque part en montagne, à une époque où les femmes de la campagne portaient encore de longues robes, et où les châtiments corporels et la menace de l'Enfer aidaient à élever les enfants... Arnold, un petit garçon "différent" suite à une maladie (la polio ?) mais d'une docilité exemplaire. Rose, une fillette à l'écart des autres, rêveuse, indomptable.

Ils se rapprochent et deviennent amis. Arnold est amoureux des mots, il écrit, surtout des poèmes. Rose le pousse à aller au bout de sa passion, à devenir un artiste reconnu, à partir "pour la ville". Mais le temps est au chaos, à la révolte, après cette guerre perdue, au milieu de ces quartiers détruits.



Très enthousiaste après la découverte du roman graphique 'Les enfants de l'envie', je me suis précipitée sur ce dernier ouvrage de l'auteur sitôt sa sortie. J'ai été déroutée - après une première partie très belle - tant le récit lui-même m'a semblé dilué. J'attendais probablement une histoire plus consistante, à l'image du précédent album lu. En revanche, je savoure toujours les phrases magnifiques, et le graphisme en noir et blanc, superbe, au trait fin, expressif et souvent imagé, riche de symboles. Hélas, ces qualités n'ont pas suffi pour que l'ensemble m'enchante.



- - - Première impression confirmée après une seconde lecture, deux jours plus tard.

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Trois fois un : La Volière ; La Pétition ; Q.I.

Première nouvelle : La volière. Un homme doit rentrer en France car le décès de son vieil oncle est imminent. Ce dernier émet le souhait d'être enterré près d'une volière. sans plus d'explication, il faudra se mettre à la recherche de cette fameuse volière, et prendre ainsi le risque de découvrir un passé insoupçonné pour cet oncle. Seconde nouvelle : La pétition. Le héros se fait une joie à l'idée d'interviewer très bientôt l'immense star de cinéma Harry Walsh. Mais d'anciens copains qui viennent le voir vont changer ses projets, changer son destin. Troisième nouvelle : Q. I. Un jeune garçon surdoué est en décalage avec le monde qui l'entoure, comme si sa puissance était une faiblesse. Sauf à se prendre pour Dieu...



Je retrouve avec Trois fois Un le dessin au trait léger, noir et vif, sempesque, où les protagonistes se reconnaissent au milieu d'une foule par le remplissage de leur chevelure ou de leur silhouette, que maîtrise Gabrielle Piquet. Il s'agit ici de son premier album.



Les nouvelles ne m'ont pas emballée par contre, hormis la première, très jolie, pleine de tendresse et d'humanité, et qui permet d'apprendre un des sens du mot "volière". La seconde nouvelle m'a paru trop embrouillée, complexe, sans véritable unité. Et la dernière nouvelle ne m'a pas permis de m'identifier et de compatir avec le personnage. La lecture de l'album reste cependant agréable.




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Les enfants de l'envie

Un graphisme si léger, si épuré, si peu rempli hormis la chevelure noire de Basile : impossible de ne pas penser à Sempé. Mais si le trait nous rappelle comme un air de famille, le dessin lui est bien différent, les courbes sont plus nombreuses chez la dessinatrice - une femme, elles ne sont pas encore si nombreuses dans le milieu !





Par ce personnage de Basile, on découvre un homme solitaire, un homme effacé, un homme tourné vers son passé et son père inconnu, donc idéalisé. On découvre également une réalité historique peu relayée : celle des années de cohabitation des soldats américains après la Libération dans certaines villes de France, l'animation qu'ils apportèrent, les rêves d'ailleurs, et l'amour aussi pour certaines femmes.





Et puis, grâce à Gabrielle Piquet, on découvre aussi que la vérité du passé n'est pas forcément telle qu'on l'imaginait, on découvre le secret que la mère de Basile lui a toujours caché, et ses raisons.

C'est un roman graphique sensible qui traite de la réalité des enfants nés de père américain inconnu, tout comme des conséquences sur une ville et la mentalité de ses habitants, de la présence d'une base américaine. Le tout avec délicatesse.


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La mécanique du sage

"La Mécanique du Sage" est une lecture déroutante. On se laisse avoir grâce au graphisme très aérien et arrondi de Gabrielle Piquet. C'est tellement jolie ce trait à main levée fluide et marron. Il n'est nullement nécessaire d'avoir plus de couleurs et de charger avec des détails. Parfois, pour raconter une histoire, il faut changer de point de vue. Par contre, Gabrielle Piquet nous perd parfois dans des circonvolutions infinis et étranges. On ne doute pas que cela soit une prise de partie. Mais cela rend la lecture un peu fatigante. Il ne se passe pas grand chose et cela semble n'avoir ni queue ni tête. Tout semble absurde sans que cela soit l'objectif. Au final, c'est à chacun de voir quel chemin pourrait nous rendre heureux. Y a t'il une méthode? Est-elle vraiment simple? Dépend t'elle de notre budget? de nos rencontres? A chacun de tirer sa conclusion.
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La mécanique du sage

« Charles Hamilton a tout pour être heureux. Seulement voilà : il n’y arrive pas. » Ainsi commence ce récit qui conte la recherche du bonheur d’un jeune aristocrate cyclotomique. Passant ses journées entre fêtes orgiaques et abattements mélancoliques, Charles Hamilton trouve néanmoins le temps de tomber amoureux et de devenir papa d’une petite fille. Mais cela aussi s’avère finalement bien décevant. Il se lance alors dans les tentatives les plus farfelues pour remédier à son mal. Recherchant dans l’ascèse un remède définitif, il se met en quête de livres et de modèles, jusqu’à louer les services d’un « ermite ornemental » ! Sa fille, délaissée par ce père trop changeant, cherche de son côté à être heureuse… Ce récit, tout en nuances, ironise doucement sur la quête du bonheur qui, à force de devenir obsédante, nous mène d’impasse en impasse. L’histoire est servie par un style graphique rétro, dans lequel Gabrielle Piquet excelle. Dessinant personnages et décors avec un grand souci du détail, elle révèle toute la richesse d’un univers foisonnant et amusant… qui laisse paradoxalement son anti-héros indifférent.
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De l'air

De l’air ! Une bande dessinée atypique qui parle d’amour. Vous me direz : atypique et qui parle d’amour, ce n’est surement pas possible tant le sujet a déjà fait couler d’encre ! Et bien Gabrielle Piquet l’a fait.

Cette Bande dessinée est tout d’abord un bel objet : couverture cartonnée rigide, papier épais. Le dessin n’est pas sans rappeler le trait de Sempé : un trait fin presque sans ombrage, de petits personnages d’un trait faussement enfantin et des décors foisonnant de détails. Gabrielle Piquet y parsème quelques couleurs pastel qui donne du rythme à la page. Dans cette bande dessinée, pas de cases, ce qui rend la lecture fluide. Je reviens avec plaisir sur chaque double page pour balayer les illustrations à la recherche de détails.

L’écriture se rapproche des illustrations par son langage poétique, élégant, bercé d’aphorismes. L’auteur prend plaisir à parsemer des graines de citations comme un clin d’œil au lecteur qui saura ou non retrouver la référence. Tel « Le talent c’est du génie de temps en temps, le génie du talent tout le temps ».

Il est question d’amour : de soi et des autres. Au départ chacun est seul car unique. Puis, Janis et Jonas se trouvent, et comme une évidence ils deviennent particuliers à deux. Le soleil semble au beau fixe quand la survenue d’un « mauvais virus » et d’un confinement entraîne un repli sur soi. C’est alors qu’apparait Giuseppe. Giuseppe aussi est unique, mais sa particularité n’est pas intellectuelle ni artistique, lui lévite. Quel sera l’impact de ce nouveau venu dans leur union ?

Au fil des pages, le temps s’égrène et, à la passion de l’autre, succède l’ennui, à la recherche d’un équilibre à deux s’ensuit la recherche de son épanouissement personnel. Dans cette bande dessinée sont abordés des thèmes riches tel que la différence, l’épanouissement personnel au sein de la société, la vie de couple… Sans être moralisateur ni apporter de réponses toutes faites, l’auteur parsème des graines de questionnement, laissant le lecteur à ses propres réflexions.

Un très bel ouvrage qui mérite d’être échangé, partagé !

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