« La France est un pays de race blanche, dans lequel on accueille aussi des personnes étrangères ». Ainsi s?exprime l?eurodéputée Nadine Morano le 26 septembre 2015, sur le plateau d?On n?est pas couché, l?émission de
Laurent Ruquier.
Passés le scandale et l?indignation, que penser de cette affirmation ? Relève-t-elle du « racisme ordinaire » alimenté par les difficultés économiques et les incertitudes identitaires ? de la bêtise et de l?ignorance (il n?y a qu?une race humaine) ? de quels réflexes, de quels stéréotypes, de tels propos est-elle l?expression ?
Gaston Kelman se refuse à appartenir à une « communauté noire ». Non, il se dit français, bourguignon, mais ne verrouillera certainement pas son discours en intégrant ce préjugé diffamant.
Stop à une fragmentation de la société en une dimension colorielle ! Il est nécessaire de repenser notre société comme une véritable entité de valeurs et non de couleurs."
Né à Douala (Cameroun) en 1953,
Gaston Kelman obtient une maîtrise de littérature en Angleterre où il est brièvement membre des Black Panthers, avant de venir en France. Il s?est fait connaître avec Je suis noir et je n?aime pas le manioc (
Max Milo, 2003), essai où il dénonçait les préjugés des Blancs sur les Noirs, mais aussi des Noirs sur eux-mêmes ! Il est un invité régulier des Grandes Gueules sur RMC. Parmi ses livres :
Au-delà du noir et du blanc (
Max Milo, 2005),
Les Blancs m'ont refilé un dieu moribond (DDB, 2007),
Les hirondelles du printemps africain (Lattès, 2008),
La bible de l'humour noir (Michel Lafon, 2012).
Sortie avril 2016