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Citations de Geneviève Senger (217)


Elsa embellissait de jour en jour, telle une rose. Elle en avait la carnation fraîche et sensible. Il aurait bien voulu goûter cette fleur, la respirer de plus près, la regarder dormir, par exemple. Mais il passait ses nuits seul dans son lit, il ne pouvait pas même l’entendre respirer, un cabinet de toilette le séparant de la chambre d’Elsa ; il restait de longues heures les yeux ouverts, à l’imaginer. Il aurait été si simple de se lever et, en robe de chambre, de pousser la porte du cabinet de toilette, puis celle qui donnait sur la chambre, et avancer vers la couche de sa femme.
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Elsa avait été ravie de s’immerger dans l’univers des malades. Comme étudiante, et bien qu’elle ait effectué de nombreux stages dans les différents services, elle restait en quelque sorte extérieure. Là, elle avait pour la première fois connu la réalité du quotidien. Elle s’était occupée de femmes, comme le voulait son sexe. Dans ce service de médecine interne, elle avait vu défiler les différents maux qui pouvaient affecter l’être humain.
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Elsa, elle, n’était qu’un rêve.Et les rêves ne sont pas faits pour être vécus…
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C’est plus facile de rester chez soi et d’attendre un mari ! Mais les temps changent, nous n’avons plus envie de ressembler à nos mères. La mienne a vécu sous le joug de son mari, quelle horreur !
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Elsa n’était pas dupe, elle avait une espionne jusque chez elle, qui rapportait ses faits et gestes à sa belle-mère. Comme elle ne savait pas écrire, et donc noter au fur et à mesure les petits événements de la journée sur un cahier, et que sa mémoire, de plus en plus, lui faisait défaut, on pouvait espérer que ses comptes rendus manquaient de précision.
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La profession, bientôt, serait prestigieuse. Certains professeurs et chirurgiens hautement spécialisés attiraient une clientèle illustre dans leurs cliniques privées, et faisaient fortune, à l’instar d’un Bichat. On était loin des petits médecins de campagne qui devaient se contenter d’une poule ou d’une douzaine d’œufs en guise de paiement. Depuis que les études étaient circonscrites dans un cadre universitaire, et que la fonction d’officier de santé disparaissait peu à peu, la médecine avait acquis ses lettres de noblesse, et attirait à elle les fils de la petite-bourgeoisie mais aussi des jeunes hommes plus pauvres qui tiraient le diable par la queue pour financer leurs études.
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Gretchen, qui se savait moins séduisante qu’Elsa et avait pris la détestable manie de se comparer à elle, soupira ostensiblement. Elle éprouvait une tendre amitié pour sa camarade d’études mais ne pouvait s’empêcher de temps en temps de sentir un poinçon de jalousie percer sa poitrine. Tous les internes tournaient autour d’Elsa, parfois trop timides – pour un interne c’était un comble – pour déclarer leur flamme. D’autres lui envoyaient des déclarations passionnées, des billets où ils la demandaient en mariage, ou lui proposaient des rendez-vous galants. Elle n’y répondait jamais.
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Nous aurons besoin de tous les efforts conjugués, hommes et femmes confondus. Notre grande madame Curie nous a prouvé que les femmes ont le sens de l’observation, et sont capables de patience et de persévérance, exactement comme nous, les hommes, et peut-être même davantage, en ce qui concerne certains.
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Le cancer doit être la priorité de ce siècle nouveau. Nous avons pour devoir et pour mission de l’éradiquer. Cette maladie existe semble-t-il depuis toujours, mais nous commençons à peine à la considérer. Elle est sournoise et nous donnera du fil à retordre. Attendons-nous à une lutte sans merci, mais si nous conjuguons nos efforts, la recherche avancera et un jour nous pourrons crier victoire. Ce sera à vous, ajouta-t-il en s’adressant aux étudiants muets, de mener cette bataille. Mais je doute qu’une seule génération suffise. Toutefois, nous ne devrons jamais abandonner, messieurs et chers futurs confrères, jamais, vous entendez.
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Le corps humain est comme une machine, et c’est à nous, médecins, chirurgiens, qu’il revient de la décortiquer, afin d’en connaître les plus subtils rouages, et donc de la dresser comme nous l’entendons. La machine doit obéir au médecin… Nous en sommes les maîtres.
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L’interne dont il était question n’avait d’yeux que pour Elsa. Après l’avoir beaucoup chahutée les premiers temps, il s’approchait d’elle de plus en plus. Seulement elle était mariée… mais bon nombre de femmes mariées prenaient des amants. Gretchen ne connaissait pas le pacte qui liait Elsa à son mari. Secrètement, elle souhaitait que le ventre d’Elsa s’arrondisse enfin, ainsi elle abandonnerait ses études, quitterait Paris pour s’en aller vivre dans son château normand et élever son enfant, en famille. Mais le ventre d’Elsa restait désespérément plat. Et le regard de l’interne désespérément accroché à Elsa. Pas à sa propre personne, comme elle l’espérait.Gretchen refoula une larme.— Il est timide, oui ça arrive, même chez les internes ! la rassura Elsa. D’ailleurs, il ne participe jamais à aucun bal. Il travaille beaucoup, et ne pense à rien d’autre qu’à ses cours et aux malades.
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Les femmes sont toutes des tentatrices à l’instar d’Eve, clamait la voix dure, effrayante. Elles poussent les hommes vers le péché, en étalant leur chair impudique, en dardant leurs regards lascifs, en roucoulant comme des tourterelles. Des animaux, voilà ce que vous êtes ! Et certaines plus que d’autres !
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Le monde est laid. Les gens sont laids, parce que leur âme est laide, alors qu’ils devraient être beaux à l’image de Dieu qui les a créés. Mais au paradis terrestre, avant qu’Eve ne commette l’irréparable péché originel, Adam était d’une beauté qui égalait presque celle de son créateur. Il était pur et bon. Il était heureux et confiant. Il était l’enfant bien-aimé d’un dieu qui lui avait donné le paradis sur terre afin qu’il puisse y connaître la félicité. Cette félicité n’a pourtant pas suffi à l’homme, tonna l’abbé du haut de sa chaire.
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Ne faisons pas attendre l’abbé si nous ne voulons pas nous attirer ses foudres ! Lucile me dit qu’il est d’une humeur féroce. Pire qu’un loup qui n’a pas mangé de viande depuis un mois !
— Les loups sont sans doute moins dangereux que l’abbé Maillot. Ils n’attaquent pour se défendre, ou se nourrir, alors que l’abbé mord pour le plaisir.
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Quand je pense qu’on découpe les morts et que des êtres humains dotés d’une âme deviennent sujets d’expérience ! Tout cela est contraire à la loi divine qui envoie épreuves et maladies selon son bon vouloir. A quoi sert-il donc de les soigner ? Dieu sait ce qu’Il fait, et il est inutile de vouloir contrecarrer Ses projets.
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Nous avons le droit d’étudier, tout comme eux. Mais parmi ces trois étudiantes, je suis la seule française. Il y a une Anglaise, prénommée Edith, et une Allemande, Greta. Mais tout le monde l’appelle Gretchen. Au début, on la regardait avec encore plus de suspicion qu’Edith et moi, à cause de ses origines germaniques. L’Allemagne nous a dépossédés de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine.
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J’ai trouvé un oiseau sur le pas de ma porte, raide mort. Un corbeau. C’est de mauvais augure.
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Son fils était un bâtard. Toute sa vie, Gauthier porterait le poids de cette faute qu’elle avait commise alors qu’elle avait à peine dix-sept ans. Ils burent et mangèrent le gâteau au sucre et au beurre. Fleurine admirait le couple que formaient le jeune comte et le petit garçon assis sur ses genoux. Ils étaient si beaux !Elle serra les poings sur son ventre. Jamais la vérité ne devait éclater. Elle serait obligée, jusqu’à sa mort, de garder le secret de cette naissance. Alors qu’elle avait envie de la proclamer au monde entier, tant elle en était fière. Oui, fière, au fond, malgré tout. Malgré la honte dont on voulait l’accabler. Elle avait aimé, et ce bel enfant aux boucles blondes et à la peau claire était né de cet amour.
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Personnellement, ça me débecte. Une femme, c’est fait pour se marier et avoir des mômes, et s’occuper de son intérieur. Pas pour courir les autres gueuses ! Raison de plus pour qu’elle ne travaille plus pour moi.
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Elle ne resterait pas à la maison, à pouponner, pendant que les hommes s’évertuaient à changer la société. Elle aussi aurait sa part dans l’édification de ce monde plus juste que son père et Théo, et bien d’autres, appelaient de toutes leurs forces.
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