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Citations de Geneviève Senger (217)


Ces temps étaient révolus pour elle, condamnée qu’elle était à vivre dans sa belle et grande maison au milieu des vignes. Elle s’était pliée à la volonté de son mari mais avait troqué à regret la maison de ville contre celle des champs, en l’occurrence des vignes. Si elle aimait rentrer « chez elle », comme elle disait, c’était aussi pour un motif moins noble. Elle avait pris conscience que sa situation provoquait de la jalousie, voire de l’envie.
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Nina savait ce qu’était la jalousie. Elle avait éprouvé ce sentiment à la naissance de la petite Catherine, la fille de Léonie. Elle avait senti son cœur se serrer méchamment, elle avait crispé les poings, et un goût amer avait rempli sa bouche.
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L’aventure commençait sur un mensonge. Nina raconta qu’elle avait vu un petit chat, et qu’elle l’avait suivi, et qu’elle ne s’était pas rendu compte qu’elle allait trop loin. « Et après, avoua-t-elle dans un sanglot, je n’ai pas retrouvé le chemin, alors j’ai marché, marché, et je ne savais pas où j’étais, et il n’y avait personne, pas même un chien… »
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Une fois de plus, sa colère se retourna contre sa femme. Tout était sa faute à elle ! Si elle avait été capable de lui donner un enfant plus vite, Nina aurait été prise en charge par l’État et on n’aurait plus jamais parlé d’elle.
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Nina se sentait seule, d’autant plus seule que Léonie, dont la petite fille, Catherine, souffrait de diarrhées, avait cessé de travailler pour les Gaillard. Mme Mathilde l’avait remplacée par une jeune servante du nom de Gisèle, qui n’aimait pas Nina. Elle était jalouse de sa beauté, elle qu’on surnommait Gilalaide, à cause de ses traits lourds et de ses grosses mains.
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Maître Gaillard a beau avoir de l’argent et de belles vignes, il se passe de drôles de choses dans son foyer ! Une bâtarde qu’il élève comme si elle était sa fille, la petite bonne qui accouche dans le lit conjugal, et maintenant une épouse qui tombe enceinte alors qu’elle n’attendait plus rien ! Vraiment étrange ! Sans parler de ce Russe dont il s’est entiché, et qui est presque devenu un ami de la famille…
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Les jambes doivent bouger pour que le sang circule. Et puis tu donneras le sein à ta fille dès qu’elle se réveillera. Et autant de fois qu’elle voudra. Pas de raison que tu n’aies pas de lait !
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On ne peut pas faire confiance aux femmes, toujours à aguicher les gars, à écarter les jambes, et après, elles se plaignent de se retrouver grosses ! Et je ne parle même pas de celles qui vont chez la sorcière, et de celles qui abandonnent leur nourrisson n’importe où, au petit bonheur la chance !
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Il n’avait eu d’yeux que pour elle quand il était réapparu à l’air libre, clignant des paupières sous le soleil. Et pendant que Mme Gaillard sanglotait éperdument, que maître Gaillard hésitait entre la colère et le soulagement, et que tous se félicitaient de l’heureuse issue de l’aventure, Adrien sautait dans les bras de Nina.
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Et Tatiana la connaissait mieux que personne, mieux qu’elle-même ! Elles avaient grandi ensemble, main dans la main, et elles n’avaient pas de secret l’une pour l’autre.
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Il n’avait jamais rencontré le Russe mais il avait tant entendu parler de lui qu’il lui semblait familier. En tout cas, c’était un monsieur, bien habillé, avec un chapeau et des belles chaussures cirées, un cheval et un sac de voyage. Et il était si riche !
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Il n’avait pas été question d’amour, puisque comme le disait Mme Gaillard, l’amour ne fait pas de bons mariages. Léonie n’était pas dupe. Léon ne l’aimait pas comme il avait aimé sa première épouse. S’il l’avait épousée, c’était à cause du cadeau de noces : ces arpents de terre si précieux où il ferait pousser la vigne, comme maître Gaillard. Mais s’il n’était pas passionnément amoureux, tout au moins éprouvait-il de la tendresse pour sa jeune femme et une sorte de gratitude : elle allait lui donner un nouveau foyer et l’espérance d’une famille. Pour cette famille, il était prêt à se battre, à gagner à la sueur de son front chaque arpent de terre, pour prouver qu’il n’était pas encore un vieillard et que la vie lui devait cette seconde chance.
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Elle ne trouvait pas très raisonnable cette passion folle que les hommes portaient au vin. Il y avait d’autres cultures aussi nobles, le blé, l’orge, le seigle, le tabac… mais le vin, selon eux, permettait des miracles, amenait la prospérité là où les autres cultures avaient seulement permis de survivre.
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Je ne veux pas que tu restes une servante toute ta vie, reprit Léon en fixant sa femme, tu mérites d’avoir ta propre maison, et même une petite bonne… seulement nous n’en sommes pas là. Pourtant, j’ai confiance !
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Nina a bien travaillé, elle ne s’est pas plainte une seule fois. Comme une vraie fille de vigneron !
Seulement, ce n’est pas un garçon. Elle aura beau faire, elle ne portera jamais la hotte, par exemple. Et plus tard, quand je serai vieux, comment pourrai-je confier le domaine à une femme ?
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En même temps que la colère, Mme Gaillard éprouvait une sorte de jalousie. Léonie allait être mère, elle allait donner la vie, alors qu’elle, sa maîtresse, n’avait jamais réussi qu’à expulser un fœtus mort.
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Léonie était amoureuse et en perdait la tête. À dix-neuf ans, c’était bien de son âge ! Seulement, à midi tapant, quand le clocher en contrebas égrènerait l’heure du milieu du jour, le repas devrait être prêt, les corbeilles pleines de victuailles et de bouteilles, l’ensemble recouvert par la nappe qu’on étalerait sur le bord du chemin. Les vendangeurs s’installeraient autour d’elle, soulagés de prendre un peu de repos, les yeux brillants à la vue des mets délectables ; la table de maître Gaillard était connue de toute la contrée ! Il n’était pas avare, contrairement à beaucoup d’autres fermiers, qui comptaient chaque tranche de pain et mélangeaient l’eau au vin. Maître Gaillard avait beaucoup de défauts, mais il tenait à sa réputation d’homme généreux. Cette qualité démontrait également qu’il n’avait pas peur de dépenser son argent et, donc, qu’il ne craignait pas l’avenir.
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Un bon cru, après un été serein, chaud et sec. Le raisin avait enfoui dans ses sucs cette chaleur, la puissance du soleil, le souffle du vent qui parfois venait de l’océan, rendant l’air plus respirable. Cahors se situait à ces deux confluences, méditerranéenne et océanique, et sans doute était-ce la raison pour laquelle la vigne s’y plaisait autant.
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Les vœux sont aussi importants que les promesses. Il faut que dans ta petite tête, petite mais bien faite et déjà bien pleine, tu te dises très très fort que toute ta vie, mais vraiment toute ta vie jusqu’à ton dernier souffle, tu te consacreras à la vigne. Alors la vigne t’écoutera, elle écoute les humains qui l’aiment et la protègent et elle te récompensera au centuple. La terre est toujours reconnaissante des soins qu’on lui prodigue avec amour. Nina écoutait, subjuguée par la voix de son père, si grave, si prenante. Elle en était envahie ; elle aimait sa mère, et Léonie, d’une tendresse forte, mais elle éprouvait pour maître Gaillard une passion totale, absolue. Papa était si puissant ! Il savait tout sur tout, il ne se trompait jamais, et chacun le respectait ; elle le voyait bien à l’air soumis des ouvriers, aussi bien les journaliers que Gaspard et Joseph qui dormaient dans le petit logis, au-dessus du poulailler, au fond du jardin.
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Elle est mignonne, ma petite Nina. Et a déjà un caractère bien trempé. J’en ferai un vrai vigneron et on oubliera qu’elle est femme. Et tant pis si je n’ai pas de garçon ! Ma terre, malgré tout, aura quelqu’un pour veiller sur elle !
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