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Citations de Gila Lustiger (13)


Des questions, des questions, toujours des questions. Et une seule conclusion : il vieillissait, il perdait peu à peu de son mordant, comme Pierre, dont la mine était si pincée, maintenant, que Marc n’avait aucun doute sur la suite. Le rédacteur en chef allait céder. Allez, d’accord, dirait-il, je te donne une semaine pour tes recherches, une semaine, pas plus. Et bien sûr, à peine sorti du restaurant, il regretterait sa décision et confierait à son ami la fastidieuse page locale pour une période d’expiation d’au moins dix jours. Ce qu’il regretterait aussi. Si bien qu’un soir, il sonnerait chez Marc avec une bouteille de pomerol et un petit sourire en coin.
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La ville était placée sous l’égide du centre commercial et de la cathédrale de la Résurrection, un bâtiment massif en brique rouge, l’œuvre de l’architecte suisse Mario Botta. (…) Evry n’avait ni centre historique, ni charmant marché hebdomadaire, ni paysages pittoresques à offrir, d’accord, mais si la hausse de la délinquance juvénile lui faisait régulièrement mauvaise presse – à l’image de ce qui se passait dans toutes les banlieues parisiennes –, elle n’était pas non plus un lieu de désespoir. Pourtant, en s’avançant vers l’immeuble où habitait Sébastien Ferrer, Marc ne voyait dans cette ville et ses grands complexes immobiliers ceinturant le centre commercial que l’annonce de toute la misère banlieusarde : la disparition de la nature et de la réalité, englouties dans le factice. Evry n’était pour lui ni plus ni moins que l’agonie du réel.
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Il reposait là, les mains croisées sur la poitrine, inerte et, malgré tout, une certaine puissance continuait d'émaner de lui. Sa vie durant, il avait essayé de les préserver de toutes les menaces, réelles et imaginaires, et souvent il avait cru devoir les protéger aussi de leurs propres désirs.
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- Oui, c'est ça leur méthode. L'agence d'Helsinki ne se préoccupe pas de savoir si la substance met en danger les clients, et tout le monde se fiche de savoir si elle met en danger quelques ouvriers.
- Donc, les groupes n'ont pour seule obligation que de faire analyser le produit fini?
- Ils doivent aussi enregistrer la substance qu'ils décident de commercialiser. Or vous, ce que vous cherchez c'est un produit intermédiaire cancérogène. Qui, bien évidemment, n'a jamais été enregistré. Au niveau administratif, cette substance n'existe même pas. Elle ne figure nulle part. Et comme elle n'existe pas, son degré de dangerosité ne peut pas non plus être analysé.
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Pendant trois semaines, dans la cave d'un immeuble HLM, le "gang des barbares" s'en était donné à cœur joie avec Ilan Halimi. Des voisins et des connaissances étaient passés voir. Et aucun d'eux n'avait songé à informer la police (…) Où était l'instance suprême de leur conscience ? Construisait-on une société sans conscience, dans laquelle l'impulsion archaïque de tuer n'était plus neutralisée par l'impulsion contraire de la conscience qui l'interdisait ?
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Et soudain, une fatigue ineffable s'empara de lui, et il se résigna, et accepta cette pensée - elle allait mourir, c'était un fait indiscutable, elle allait mourir. Et cette pensée abjecte, nauséabonde, qui l'horripilait, le traversait comme une douleur physique et le submergeait d'un amour et d'une tristesse immenses.
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Priver l'homme de son humanité au moment de sa mort, c'est le pire triomphe du pouvoir.
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Ils étaient tous au chômage, tous enfants d'immigrés venus de pays africains, tous citoyens français, tous sans repères et frustrés, tous acculés, tous endoctrinés et pervertis par une littérature islamiste radicale, tous braqués contre les juifs devenus leur obsession. Et tous, à l'aide de cet Islam de bric et de broc qui n'avait plus rien de commun avec la religion de leurs pères, dont ils méprisaient la volonté d'intégration et la faiblesse, s'étaient construit une identité de remplacement qui leur faisait miroiter une grandeur réalisable seulement dans la violence. La violence impitoyable.
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La génération qui est en train de devenir adulte n'en a rien à faire de l'assimilation. Ces jeunes n'ont aucune envie d'être exhibés comme modèles d'intégration. Ce qu'on pense d'eux, ils n'en ont rien à cirer. Ils ramassent en un mois bien plus que leurs pères qui triment sagement à l'usine, et même plus que toi et moi réunis. Et sûrement bien plus que le lèche-cul de première à qui tout le monde à prédit un brillant avenir parce qu'il est allé jusqu'au bac et qui se retrouve quand même chez Burger King pour sept euros quarante-sept de l'heure par ce qu'il n'y a pas de travail pour les jeunes.
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Gila Lustiger
En Israël, on oublie volontiers que le pays n'a pas été fondé seulement par des sionistes et des idéologues. Et on oublie avec autant d'application que la plupart des Israéliens sont les enfants et les petits-enfants des survivants. Les conséquences sociales et politiques de cet oubli sont fatales. Il fait de tout Israélien quelqu'un qui a honte de son père et de sa mère. Il fait de tout Israélien quelqu'un qui a continuellement à se prouver qu'il n'est pas une victime. Tous les jours, les Israéliens se prouvent qu'ils ne sont pas des victimes. De ce point de vue, les Israéliens ont des affinités avec les Allemands. Ce qui les lie, c'est l'oubli, la honte et le désir de se débarrasser d'un passé qui leur coll
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Comme il était amoureux, il ne comprenait que rarement ce qu'il lisait.
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En Israël, on oublie volontiers que le pays n'a pas été fondé seulement par des sionistes et des idéologues. Et on oublie avec autant d'application que la plupart des Israéliens sont les enfants et les petits-enfants des survivants. Les conséquences sociales et politiques de cet oubli sont fatales. Il fait de tout Israélien quelqu'un qui a honte de son père et de sa mère. Il fait de tout Israélien quelqu'un qui a continuellement à se prouver qu'il n'est pas une victime. Tous les jours, les Israéliens se prouvent qu'ils ne sont pas des victimes. De ce point de vue, les Israéliens ont des affinités avec les Allemands. Ce qui les lie, c'est l'oubli, la honte et le désir de se débarrasser d'un passé qui leur c
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« Tous des débiles, ces religieux ! » pestait mon grand-père maternel.
Pour lui, cet amour était plus que dangereux. Il ne menait à rien. Il coupait les Juifs du monde physique, social et politique. Pour mon grand-père, un peuple qui se laisse guider par un Dieu sous prétexte d'être le Peuple élu perd forcément à tous les coups. Que représente-t-on quand on adore au lieu d'agir ? Rien du tout, rien que des "schnorrer", avec barbe et papillotes.
Pour mon grand-père, les Juifs étaient les perdants de l'histoire, parce qu'ils L'aiment Lui, et non le pouvoir physique, Lui et non la culture, Lui et non les usines et les machines, Lui et non les filles aux cuisses galbées, Lui et non les champs de blé, la lune, le schnaps et la pluie.
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