Gillian Flynn et ses deux précédentes moutures m'avaient favorablement accroché . C'est donc surmotivé que je me lançais dans Les Apparences , histoire de constater qu'elles n'étaient pas trompeuses, les coquinettes...
Nick et Amy sont beaux , intelligents et blindés ! De plus , après quatre ans de mariage au compteur , ils semblent s'aimer comme au premier jour ! Huuum , one point ! Harlequin champion d'l'amour a du souci à se faire...
Nick et Amy , professionnellement au point mort , merci la crise , quittent la branchouille attitude de New-York pour une petite ville paumée du Missouri histoire que le gendre idéal se relance en ouvrant conjointement un bar avec sa jumelle de frangine et puisse s'occuper de ses géniteurs à la santé vacillante . Ça commence déjà à sentir moins bon , là...
Sonnez tambourin , résonnez flutiaux , le grand jour est arrivé ! Cinq ans de servitude , enfin de mariage , ça se fête ! Cadeau surprise : la disparition tragique d'Amy , au prénom terriblement trompeur , laissant à penser que le gentil Nick , au prénom prédestiné , eût pu lui réserver un périple atypique , sorte d'aller simple pour l'enfer , de ceux dont on ne revient jamais...Ça y est , le cadre est posé , le cauchemar peut commencer !
Flynn fait du Flynn , assurément , mais le fait magistralement !
L'on est jamais dans la surenchère , ou si peu , ni dans la démonstration sanglante à base d'hectolitres d'hémoglobine groupe AB négatif , mais toujours sur le fil du rasoir . L'auteure s'attache à jouer sur le suspeeeense , la tension à couper au couteau à beurre et met dans le mille , dans le mille et un même , au diable l'avarice ! Thriller - hi , hi , merci Michael - psychologique à deux voix - oui ami schizophrène , ce palpitant récit est pour toi - , de haute volée , Flynn nous perd dans les remous scabreux d'une enquête labyrinthique qui semble prendre un malin plaisir à faire voler en éclats nos certitudes , aussi légitimes fussent-elles !
Véritable jeu du chat et de la souris alternant les rôles à l'envi , ce récit haletant n'a qu'un objectif , vous filer le tournis ! Il se pose en véritable tourne-page – je maitrise très mal la langue de Shakespeare , désolé – et , une fois n'est pas coutume , propose un épilogue qui tient la route et vous surprend , définitivement .
Fouillé psychologiquement , nerveux , retors à souhait , abouti de a à z , ce roman pourrait bien devenir un incontournable !
Les Apparences : l'amour vache , vous connaissez ?
http://www.youtube.com/watch?v=R7UvQekcf_I
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- Thriller scotchant, intrigue diabolique.
Nick et Amy sont mariés depuis quatre ans lorsqu'ils perdent leurs postes de journalistes à New-York. C'est l'occasion d'aller s'installer dans la petite ville natale de monsieur, dans le Missouri, d'autant que sa mère vit ses derniers mois, atteinte d'une maladie incurable. Un an après leur installation, le jour de leur 5e anniversaire de mariage, un drame survient dans le couple...
Deux récits en alternance : le journal intime d'Amy et les témoignages de Nick après le drame, jour après jour. Peu à peu se dessinent les vrais visages des époux, les défauts et les bassesses de chacun l'un envers l'autre (mensonges, secrets, rivalités, trahisons...) sous "les apparences". Mais ne vous y fiez pas ! On se fait ballotter entre les événements, les coups de théâtre. On peut s'installer dans une certaine passivité à la limite de l'ennui après une centaine de pages, recherchant désespérément sur la couverture si on est vraiment dans un thriller, se sentant vaguement floué... Puis l'intrigue rebondit et repart de plus belle, nous rendant cette fois véritablement accro, frénétique, très curieux de comprendre, de connaître le fin mot.
Après deux thrillers autour de trentenaires paumées, traumatisées par leur jeunesse, l'auteur change de thématique dans ce dernier ouvrage (même si...), disséquant férocement un couple, égratignant au passage la justice, les médias et l'opinion publique... Sa plume est toujours aussi acérée et jubilatoire, son humour subtil et grinçant, ses réflexions et les personnages centraux sont brillants, redoutables. Un régal de lecture avec ce roman diabolique.
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- Accusé Gruz, levez-vous et expliquez aux lecteurs ici présent votre crime !
- Une fois de plus, votre Horreur, j’ai conseillé un super roman à Belette.
- Vous connaissez son addiction aux super livres et pourtant, vous la poussez à la faute ? C'est un comportement criminel, ça,
- Que voulez-vous, votre Hobbit, elle aime ça... Résister à la tentation pour mieux y succomber !
- Bon, faudrait pas que ça devienne une habitude, tout de même !
- Je pense que je risque encore de me retrouver dans la position de l’accusé, votre Saigneur. Pour elle, je suis un dealer et ma came, c’est que de la bonne : des super livres même pas coupés, purs à sang pour sang. Trop tard pour elle, elle va devoir se shooter avec mes coups de cœur.
Oui, vous l’aurez deviné, je dois encore cette lecture à l'ami Babelien, Gruz, qui rit sous cape, le gredin. Même pas mal, on me l’avait prêté, ce livre.
Le pitch ? Amy a disparu et Nick se trouve fort dépourvu... Surtout que sa disparition coïncide avec leur 5ème anniversaire de mariage. La police débarque, l'enquête piétine et les regards se tournent vers Nick : serait-il pas un peu coupable, celui-là ?? Surtout qu'il y a des lacunes, des blancs, des contradictions dans ses explications sur son emploi du temps du matin de la disparition.
Et puis, les extraits du journal d'Amy offerts aux lecteurs ne sont pas tendres avec lui. Si jamais les flics tombaient sur le journal intime d'Amy... Oups.
Les médias en ajoutent et voilà Nick sur la sellette... Pourtant, il clame son innocence mais son comportement n'est pas en adéquation avec ce qu'il dit. Alors, coupable or not coupable ?
Sincèrement, je m’attendais à une entourloupe de la part de l’auteur, mais pas de cette manière là ! On peut dire qu'il m'a bluffé durant toute la première partie du roman avant d'abattre son jeu, révélant une main gagnante.
Il n'y a que dans mes lectures que j’aime me faire mener en bateau, que l'auteur joue avec mes pieds et de me raconte des carabistouilles : la surprise n’en est que meilleure, surtout lorsque tout le récit est cohérent et bien ficelé, comme ici.
Ma surprise, je l'ai eue durant la première partie : je m’étais faite mon idée sur Nick et Amy, et puis, bardaf, insidieusement j'ai ramassé une claque dans ma poire. Une sacrée claque !
L’avantage de ce récit, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, c’est que les chapitres sont alternés : un écrit par Nick, le mari et un autre par l’épouse disparue, Amy (des extraits de son journal intime, du moins, dans la première partie), ce qui fait que nous en apprenons un peu plus sur ce couple pour le moins étrange : la perte de leur emploi, leurs problèmes financiers, leur déménagement dans un bled paumé, ville d'enfance de Nick, leurs problèmes de couple, l'enfance d'Amy, dans l'ombre du personnage de « l'épatante Amy », une sorte de double d'elle-même, mais en mieux, créé par ses parents,...
La seconde partie fait la part belle aux circonstances qui ont fait que Amy a disparu et aux conséquences de sa disparition sur son mari : perte de crédibilité, accusation de meurtre, les médias qui le clouent au pilori, le monde entier qui le juge, la police qui le regarde de plus en plus de travers,...
C'est un véritable tour de force de l'auteur que d'alterner les personnalité de ses deux narrateurs, variant le style, comme si le récit était vraiment écrit par deux auteurs de sexe différent.
Flynn joue avec nos pieds, nos nerf, nous fait douter, on ne sait plus à quel saint se vouer ni à qui se fier. Et les chapitres s'enchainent sans que l'on ait envie de lâcher la brique de 690 pages, surtout que la seconde partie est diabolique d'ingéniosité. Là, fallait un esprit pervers pour concocter un truc pareil.
Suspense, secrets, mensonges, trahisons, manigances, critique des médias qui font ou défont toute une vie, cynisme,... Tout est bon dans ce roman et je me suis surprise plusieurs fois à insulter un certain personnage.
Et la fin ? J'aurais aimé une autre, mais celle-ci est encore plus diabolique que celle que j'aurais voulue, parce qu'elle prouve que le plus culotté est le gagnant...
Du tout grand art, ce livre ! Merci à Gruz de me l'avoir plus que conseillé.
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Eh oui les apparences sont souvent trompeuses. Surtout dans le mariage où chacun peut avec le temps se révéler très différent de l’image qu’il a voulu donner de lui. Ainsi de petites cachoteries en gros mensonges, de légères bassesses en véritables trahisons, avec le temps, une véritable histoire d’amour peut se transformer en horreur absolue.
Dénonçant les travers d’une société américaine où les médias se posent en juges dans des affaires privées, malgré quelques longueurs et invraisemblances un thriller psychologique diabolique de ceux qu’on ne lâchent pas jusqu’à connaître le fin mot de l’histoire.
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Voilà un roman qui, sur presque 500 pages, nous entraîne sur les traces de Libby Day, seule survivante du massacre de sa famille, alors qu’elle n’avait que 7 ans. Le coupable celui qu’elle désigne alors, c’est son frère âgé de 15 ans. Vingt cinq ans plus tard, contactée par une étrange association, Libby se met à contrecoeur, presque à contre-pied, à enquêter sur les événements de cette fameuse nuit du 2 janvier 1985. Peu à peu, le doute s’installe, l’enquête se transforme en quête d’elle-même. La vérité est ailleurs… et le cauchemar tout éveillé peut commencer.
Les Lieux sombres est un vibrant hommage à une époque pleine de doutes et d’incertitudes, d’angoisses, de vêtements noirs et informes, de musique dépressive, un hymne aux années 1980. C’est le portrait d’une famille, les Day, avec un père absent, une mère fatiguée et quatre enfants décrits avant, pendant et après la massacre. C’est aussi la vision, l’étude presque entomologique d’une Amérique " Redneck ", loin, très loin du rêve américain, engluée dans l’alcool et la violence. Et tout cela est d’un déterminisme qui ferait presque pâlir d’envie ou de désespoir Zola. Mais c’est aussi et surtout un thriller démoniaque, qui se lit d’une traite (plus l’intrigue avance, plus elle devient haletante) et réserve une fin qui vous laisse, un peu KO.
Après " Sur ma peau ", Gillian Flynn nous revient avec un texte dense, polyphonique, profond. Entre le roman social, psychologique, noir et policier… Elle nous hypnotise non seulement par l’action mais surtout par l’émotion. Et ceci dans un style impeccable. On ne peut rester insensible à ses personnages charnières: Libby, Ben et Patty Day. L’auteure fait une description minutieuse des êtres qui conduit à un suspens impeccable. Une vraie réussite, on s’incline, chapeau bas.
Une lecture sombre et passionnante. Un livre tout simplement excellent !!! Ne passez pas à côté !
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Un chapitre sur deux on a droit au journal d'Amy: jeune New New-new-yorkaise huppée qui nous raconte son amour pour le beau Nick et ses 5 années de mariage. Amy aime Nick et fait tout pour lui jusqu'à quitter la grande pomme pour un bled paumé du Missouri, elle fait tout pour plaire à NIck et vous savez pourquoi? Amy aime Nick : 200 pages de mièvreries écrites dans un style accablant. Mais, et c'est le seul intérêt du livre , l'auteur nous manipule, mais je me suis quand même bien ennuyé.
Alternativement , Nick nous raconte la disparition de sa femme le jour de ce dernier anniversaire marital et les soupçons qui vont très vite peser sur lui. Nick n'a vraiment pas inventer l'eau chaude et on suit sa descente aux enfers en l'attendant avec impatience à chaque étage, jusqu’à la chute psychologiquement invraisemblable .
Heureusement, le journal d'Amy s’arrête à la moitié du livre et c'est tant mieux qu' Amy cale.
L'autre bonne nouvelle et qu'il n'y aura probablement pas de suite à ce roman: pas d'Amy 6 ni d'Amy 8.
Mais ce n'est que mon humble avis.
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Bonjour ,
Voici « Les apparences » de Gillian Flynn. Un thriller redoutable à la construction machiavélique. Voici un couple en apparence parfait dont la femme disparaît subitement. A première vue, tout accuse le mari. L’ auteure nous entraîne dans une intrigue haletante aux rebondissements vertigineux. La psychologie des personnages principaux est décortiquée avec finesse et dextérité, ils apparaissent plutôt antipathiques, mystérieux, manipulateurs, calculateurs, menteurs et hypocrites. Attention de ne pas sombrer dans le chaos du couple qui s’étiole avec une intensité rare. L’atmosphère anxiogène peuplée de suspicions et d’interrogations nous submerge habilement jusqu’au dénouement explosif. La plume se veut envoûtante et nous manipule avec brio. La couverture de cette édition collector pour les 10 ans de la sortie du livre est superbe. Un excellent thriller à découvrir ou à relire au plus vite.
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Amy affiche une petite trentaine pétillante, fille d'écrivains psychologues qui ont bâti leur richesse en écrivant des livres pour enfants avec leur fille comme personnage central : la formidable Amy. Elle affiche un personnage jovial.
Elle a suivi des études de psychologue et réalise des tests de personnalité pour les magazines.
Elle rencontre Nick, un journaliste, originaire du Missouri provenant d'une famille où le père régnait en esprit négatif. Il ne veut absolument pas lui ressembler.
Il affiche donc une personnage jovial également.
Tout va bien jusqu'à ce que Nick perde son emploi, revienne dans le Missouri avec Amy pour soigner sa mère malade et avoir un oeil sur son père atteint de la maladie d'Alzheimer.
Il reprend un bar avec les deniers de sa femme et fréquente souvent sa soeur jumelle Go revenue elle aussi.
Un jour, le voisin lui téléphone au bar pour lui signaler que sa maison est ouverte et que le chat erre dans le jardin.
Quand Nick revient, la maison semble abandonnée en pleine action avec le fer à repasser allumé, les meubles sont renversés.
Amy a disparu.
La police est prévenue.
C'est à ce moment que commence une longue recherche, un long suspense où les chapitres alternent entre les impressions de Nick et celles d'Amy.
Très intéressant avec des réflexions très en profondeur et un calcul de machination inimaginable.
Trop impressionnant et bouleversant pour moi avec il faut le dire des longueurs dans la première partie et une fin bizarre.
Là, c'est très subjectif car le roman a été largement apprécié.
Le titre est vraiment en accord avec le livre.
Challenge pavés 2018
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Une jeune américaine retourne dans son enfer familial
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Un thriller psychologique assez dérangeant. La preuve: je l'ai lu il y a quelques mois déjà et je n'ai pas pû vous en écrire un seul mot :)
Ce n'est pas le gore ou le trash qui hantent ces pages mais bien la violence dans ces personnages tourmentés et la déchéance d'une famille particulièrement toxique pour tous ses membres féminins.
La cerise sur le gateau: un lieu malsain, une petite ville paumée dans le Missouri, une grande maison ténébreuse riche de secrets inavouables.
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Une intrigue lente et assez simpliste dans sa construction mais tout de même captivante dans le déroulement de cette enquête . D'abord policière et journalistique puis devenant familiale et très intimiste. La jeune héroine de par son caractère fermé et mystérieux est le pivot central de ce chaos.
La description psychologique de ce personnage est finement décrite. On sent que sa souffrance n'est pas feinte (cf la peau: dernier rempart du corps contre l'inconnu). La suite nous donnera raison. La tension est extrême et ce huis-clos nous conduira à une fin digne des plus grandes tragédies grecques.
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Où la barrière est fine entre la bienveillance et la toxicité entre membres d'une même famille. Est-ce que le schéma familial peut être rompu ou doit-il se reproduire indéfiniment? (exemple: les petites filles doivent-elles suivre le même chemin que leurs mères?).
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Un roman noir captivant, violent par les mots et les maux, d'une brutalité assourdissante. Un drame qui saisit toute cette petite ville malade en perte de repères.
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Bonus: La série TV "Sharp objects" est d'une grande fidélité et très bien interprétée. L'ambiance malsaine et délétère est bien restituée grâce au jeu des actrices.
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Elle ne serait pas un peu schizophrène et diabolique, Gillian Flynn ? Parce que son roman Les apparences l'est... et on ne va pas s'en plaindre ! Un peu comme Juste une ombre de Giebel ou Alex de Pierre Lemaitre, il nous balade complètement, de disparition en psychopathe, de psychopathe en psychopathe et demi et d'enquête en rebondissement ! Un régal...
Le récit s'articule autour de la disparition de "l'épatante Amy", pile le jour de son 5eme anniversaire de mariage avec le Pas-épatant Nick. Il alterne les points de vues au fil des chapitres et nous entraîne dans la vie de ce couple en apparence normal, dans cette enquête en apparence évidente, dans ces rencontres en apparence bienvenues. Mais, si le livre s'appelle Les Apparences, ce n'est pas par hasard, et vous vous doutez bien qu'elles sont trompeuses.
C'est d'ailleurs tout l'intérêt du roman, au départ un peu mou, puis complètement prenant au fur et à mesure qu'on découvre les dessous des situations et des gens et qu'on s'extasie devant l'astuce des péripéties imaginées, jusqu'à un final tout à fait génial. J'ai adoré le jeu de piste et le journal d'Amy, les interviews imbibées de Nick et sa jolie relation avec sa sœur Go, et surtout le suspense obtenu en mélangeant le tout.
En un mot, c'est vrai qu'elle est épatante, Amy... mais Nick aussi !
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Sombre roman à la belle construction, alternant séquences du passé et du présent.
Dans un contexte pesant, dépeignant une Amérique rurale emplie de misère physique et morale, l'auteur a construit un thriller qui mêle à la fois un excellent suspense et des personnages très fouillés.
Ces personnages au passé lourd, bien loin de l'image de la réussite "à l'américaine", sont épatants. L'héroïne est une sorte de "casse pied" immature qui se révèle au fil des pages d'une sensibilité insoupçonnée, son frère est un accidenté de la vie, totalement dépassé par les évènements.
Ce mélange de thriller à rebondissement et de chronique sociale est dense et profondément touchant.
Cette lecture est parfois d'une violence inouïe, autant dans les sentiments que dans les actes. La belle écriture de Gillian flynn achève définitivement de convaincre.
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Voilà un thriller tout en ambiance, pas de rebondissements à profusion, pas d'agent des forces de l'ordre comme personnage principal, mais une journaliste.
Comme elle l'utilisera également dans son second roman, le fond de commerce de Gillian Flynn, c'est une violence dans la description de personnages tourmentés et d'une Amérique profonde à la dérive.
Sur la base d'une enquête classique, qui est même mise en retrait lors d'une bonne partie du bouquin, l'auteur axe l'histoire (écrite à la première personne) sur une "héroïne" écorchée (en sens propre comme au figuré), étalant sa souffrance psychologique tout au long des 300 pages.
L'histoire de ce drame familial est particulièrement malsaine, d'une violence psychologique inouïe, de nombreux passages font froid dans le dos rien qu'à voir l'état de délabrement mental du personnage et de la société qui l'entoure.
Les femmes de cette petite ville sont toutes plus ou moins atteinte psychologiquement, du fait d'un désœuvrement et d'une perte des repères. Les hommes quant à eux sont relégués pour la plupart au rang de gentils demeurés.
Mais rien de simpliste dans cette description. L'analyse psychologique est du force rare, d'une brutalité peu commune, le tout particulièrement bien rendu par l'écriture sèche et précise de l'auteur.
Un magnifique roman, dérangeant, qui se lit sans temps mort. A ne pas conseiller aux âmes sensibles, la violence des mots nous atteint plus puissamment que les scènes baignant dans le sang d'autres romans.
Les prémisses de l’œuvre de Flynn, qui est devenu depuis une voix incontournable de ce genre de thrillers qui fait la part belle à la psychologie des personnages.
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Le dernier Gillian Flynn , c'est 60 petites pages dans un écrin cartonné . Vous me direz : à peine 60 , et je vous dirai , oui hélas ...
Ça commence très bien , mordant , ironique... avec une 1° phrase qui scotche le lecteur dés le début...: "Si j'ai cessé de branler des mecs, ce n'est pas parce que je n'étais pas douée pour ça. J'ai cessé de branler des mecs parce que j'étais la meilleure ."
Ça y est, vous êtes dans l'ambiance ? ;-))
La narratrice est une" jeune branleuse" donc ,et raconte avec une ironie mordante et légèrement désabusée , son parcours . Obligée dés son plus jeune âge de mendier , elle avait enfin trouvé un métier qui rapportait, mais un léger problème de santé inhérant à sa profession l'empêche de continuer . Pas grave! Elle passera de la salle du fond, à celle de devant et exercera le poétique métier de voyante . Après tout , "péripatéticienne " et "cartomancienne" , ça finit pareil .
Un jour , une femme lui demande de l'aide , dans" sa vie , sa maison" et là, à mon humble avis , ça part en c... L'histoire perd du mordant, et finit comme il est écrit sur la 4° de couverture : "Quelqu'un vous ment. On dirait que vous allez devoir choisir à quelle histoire vous accordez votre foi. Qu'est ce qui vous rassurerait le plus ?"
L'auteur au bout de 60 pages, te laisse comme une étudiante en médecine devant un QCM (questionnaire à choix multiples ) , sauf qu'elle n'a pas pris le temps de vraiment installer l'histoire . 60 pages , c'est trop court pour s'attacher aux personnages, trop court pour flipper, tachycarder etc... ce qui était un peu le but de cette phrase d'accroche ... J'aurais aimé qu'elle en fasse un roman , ça en avait le potentiel , ( et là, je pense à "celle qui en savait trop" du génial Linwood Barclay ) .
Alors voilà, ça part très bien, le personnage principal d'authentique branleuse est très original , on monte en pression, on y croit , ça va être une histoire géniale et puis flop ....
Il y a une expression pour ça , non ?!
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Attention! La zone thriller de votre cerveau n'est pas connectée. Je répète. La zone thriller de votre cerveau n'est pas connectée.
Cornedouille! Je le lirai tout de même ce bouquin. Je vais bien finir par trouver un thriller qui enchantera mes synapses rétives, qui me procurera les émotions fortes promises, qui me fera baver comme un bébé parce que j'aurai oublié de déglutir.
Bon, ce ne sera pas les lieux sombres. Je n'ai pas bavé. Ce ne sera pas les lieux sombres même si ce livre est honnête. Mes dendrites doivent commencer à frémir. Je vais persévérer dans le genre (ma pile en attente est fournie). Quoi qu'il en soit, j'ai plus d'indulgence avec Gillian Flynn qu'avec Paul Cleave et son employé modèle et creux.
Même petite, malgré quelques orteils manquants, Libby Day a du corps. La crédibilité de la peste kleptomane et traumatisée est incontestable. Elle irradie de toute sa rouquinerie familiale. La rescapée trentenaire arpente les pages et on la suit. On se laisserait dérober un doigt pendant le tournage des feuilles sans rien y trouver à redire.
Par ailleurs, la faillite agricole leste les pages de dettes sans fin, de grincements de dents, d'alcool, de tensions. La crise des années 80 laboure les terres des Day mieux que les machines. Patty trime, Patty ne saurait inverser le mécanisme de l'endettement. Patty prise dans le paradoxe de posséder des terres qui ne peuvent nourrir ses enfants.
Mais, mais, mais…
J'ai été mordue à la page 221 par un acronyme anachronique. Croyez-moi, cela est douloureux! La bête est féroce. Oui, à la page 221 m'attendaient, tapies dans le message d'une Driondra délurée, les trois fatidiques lettres: LOL! Le message est daté du 5/11/1984, bonnes gens. Or, en 1984, la toile servait aux matelas. Le web attendait dans les limbes son jour de gloire. L'adolescent était attaché à des fils et n'imaginait pas qu'il aurait des prothèses auditives, tapoterait sur des claviers informatiques et taguerait les écrans avec des LOL et des MDR.
La morsure fut rude. J'ai boité longtemps avant de guérir et reprendre une lecture sereine. L'oeil restait aux aguets. Et l'oeil regarde Caïn comme chacun sait.
Le vilain Caïn avait pris les commandes. Il a toisé le fantomatique Lyle sorti d'un club plus douteux encore que les noces du satanisme et du heavy metal. Le peu sympathique Caïn n'a pas vraiment cru en la personnalité du Ben prisonnier ni à l'enchaînement qui conduisit Libby chez plus désagréable qu'elle.
J'ai viré Caïn pour tenter d'apprécier ma lecture. Mais je ne suis que partiellement convaincue. Les séquelles de la morsure peut-être?
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Non, Les apparences ne sont pas toujours trompeuses, le thriller de Gillian Flynn offre vraiment un bon moment de lecture.
Un homme retourne chez lui pour s’apercevoir que sa femme a été enlevée. Un mystère, une tragédie ? Mais lorsqu’une épouse disparait, n’est-ce pas d’abord le mari qui doit être soupçonné ? Surtout lorsqu’on se rend compte qu’il ne dit pas toute la vérité…
Peu à peu, avec les rebondissements de l’enquête et les chapitres au « je » des différents protagonistes, on démêlera les fils des événements et on découvrira les ressorts psychologiques qui motivent les crimes.
Même si on doute parfois du réalisme de la perversité de certains personnages, on savoure avec plaisir ce suspense intrigant qui est prétexte à toutes sortes de réflexions sur l’amour et le couple, sur les apparences qu’on se donne parfois pour plaire à l’autre et sur les petits compromis du mariage qui peuvent cacher des ressentiments irrémédiables.
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Amy est blonde, belle, riche, un peu célèbre et a des parents vraiment épatants. Depuis 4 ans, elle vit à New York dans une petite bulle rose en forme de coeur avec son mari le charmant Nick. La grisaille économique et le chômage n'épargnent pas nos deux tourtereaux journalistes trentenaires dans la force de l'âge. Nick décide de profiter de cette mauvaise passe pour quitter la Grosse pomme et s'installer, en compagnie de sa femme et de sa soeur jumelle Go, près de ses parents mal en point dans sa ville natale, Carthage, un bled paumé dans le Missouri. Nick et son double féminin vont ouvrir aux frais de la princesse un bar branché pendant qu'Amy va revêtir le rôle épatant de femme au foyer dans leur nouvelle grande maison bourgeoise. Une petite vie plutôt dorée pour un couple en apparence parfait sous toutes les coutures...Sauf qu' Amy disparaît subitement le jour de leur cinquième anniversaire de mariage. Une enquête démarre sur les chapeaux de roues. Nick, la famille d'Amy, les habitants de Carthage, les médias et la nation toute entière se mobilisent pour retrouver la disparue. Des témoignages compromettants, des traces de sang et un journal très intime d'Amy désignent sans faille le profil du parfait coupable : Nick, le mari idéal...
Une affaire bien ficelée!
Et menée de main de maître par la machiavélique Gillian Flynn qui sait jouer avec nos nerfs et inventer des personnages bien fêlés.
Un thriller psychologique déroutant à deux voix, qui donne le tournis, une écriture un peu lisse qui défile au service d'une intrigue diabolique, un monde en trompe-l'oeil, des personnages trop parfaits, et une chute sortie tout droit d'un esprit schizo.
En apparence, trop beau pour être inoubliable et pourtant...
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