Il ne lui a jamais dit. La vie de Jen est un mensonge.
Postface :
[...] un roman policier où l’on doit empêcher la fin, et raconté à reculons.
Elle a fait de son mieux. Et même quand elle n’y est pas arrivée, son sentiment de culpabilité est une preuve comme une autre : elle a voulu faire de son mieux pour lui, pour son petit garçon.
Sauf erreur de sa part, demain sera mercredi. Puis ce sera mardi. Et ensuite ? Un retour en arrière perpétuel ? Elle vomit encore , cette fois dans l’évier de la cuisine, le café noir sucré, toute la panique et l’incompréhension.
Je passe une drôle de journée, c’est tout.
Ce n’est pas comme ça que se passe dans les films ? Les protagonistes interviennent dans l’histoire. Ils ne peuvent pas y résister, ils deviennent gourmands, ils jouent à la loterie, ils assassinent Hitler.
– J’étais obligé », répète Todd, plus insistant.
Le temps est simplement une manière pour nous de penser que nous sommes des agents libres. Que nos actions ont une cause et un effet. Voilà ce qui nous fait croire que le temps avance dans une seule direction, comme une rivière.
L'habitude maternelle ultime : se sentir coupable, toujours, peu importe le choix qu'on fait.
« Comment je devrais m’habiller, à ton avis ? Lui demande-t-elle, espérant glaner des indices.
- Decontracté chic », répond Todd à la manière d’un enfant acteur.
Elle le suit en haut de l’escalier. Sa démarche est différente. Il a la dégaine pataude de l’enfant pas encore à l’aise dans son corps.
« Décontracté chic, d’accord. »
Il l’accompagne jusque dans sa chambre et se dirige vers la salle de bains parentale. Mais oui, c’est vrai, il a connu une phase où il préférait celle-ci, sans autre raison que le rythme de la vie en famille, de la même manière qu’Henri VIII change tous les trois ou quatre mois d’emplacement préféré pour dormir.
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