Citations de Gillian McAllister (45)
L'habitude maternelle ultime : se sentir coupable, toujours, peu importe le choix qu'on fait.
Le temps est simplement une manière pour nous de penser que nous sommes des agents libres. Que nos actions ont une cause et un effet. Voilà ce qui nous fait croire que le temps avance dans une seule direction, comme une rivière.
Jamais de surexplication, ni de détails, même. Uniquement une absence totale de précision. Les meilleurs menteurs qui soient. Les plus intelligents.
« Comment je devrais m’habiller, à ton avis ? Lui demande-t-elle, espérant glaner des indices.
- Decontracté chic », répond Todd à la manière d’un enfant acteur.
Elle le suit en haut de l’escalier. Sa démarche est différente. Il a la dégaine pataude de l’enfant pas encore à l’aise dans son corps.
« Décontracté chic, d’accord. »
Il l’accompagne jusque dans sa chambre et se dirige vers la salle de bains parentale. Mais oui, c’est vrai, il a connu une phase où il préférait celle-ci, sans autre raison que le rythme de la vie en famille, de la même manière qu’Henri VIII change tous les trois ou quatre mois d’emplacement préféré pour dormir.
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He knows the rules. Izzy isn't surprised : Nick is the sort of person who would buy a parking ticket on a Sunday just to be sure.
Un livre bluffant … un roman policier certes mais qui emprunte à d’autres genres tels que le fantastique, le roman domestique ou le thriller.
Une citation de l’autrice illustre bien le roman : « tout crime ne trouve-t-il pas son origine dans le passé, enfoui sous la surface ? ». Le personnage principal mène donc son enquête dans ce roman policier à rebours en disséquant son passé. Chaque événement si infime soit il prend du sens et va exercer son influence sur le futur. La théorie du chaos … un seul battement d'ailes d'un papillon peut provoquer un ouragan au Texas, mais il spécifiait bien que ce même battement d'ailes pouvait aussi l'empêcher. Place à Jen donc … notre héroïne qui va remettre un peu d’ordre dans tout cela.
L’autrice orchestre un thriller magistral en termes de rythme. La première partie du roman instille beaucoup de suspense. Et puis les indices et révélations commencent à arriver à chaque fin de chapitre. Le rythme s’emballe et on ne peut plus lâcher le livre ! Des rebondissements arrivent jusqu’à la dernière page du livre.
L’intrigue policière est finement ciselée. C’est un travail de précision que nous propose ici l’autrice. Elle sème des petits détails pour mieux revenir dessus ensuite par le biais de Jen, son héroïne. A la fin du roman, aucun élément n’est laissé irrésolu. L’exercice de la temporalité inversée est mené de manière intelligente.
C’est un roman presque intimiste car on entre dans la vie de ces personnages auxquels on s’attache. Ce thriller domestique décortique la vie, le passé et les relations de cette famille. Mensonges, non-dits, gestes … Plus on progresse dans ce livre, plus on se rend compte que le meurtre n’est pas le sujet central…
Ce roman c’est aussi un portrait de mère. On retrace toute la vie de maman de Jen en replongeant dans son passé. L’autrice aborde la dépression post-partum, la culpabilité, sa vie de femme active, sa relation à son fils… jusqu’à la fin du roman autour de la force hystérique ! L’intrigue s’y prête bien puisqu’on suit cette femme qui se sent responsable du crime que commet son fils. C’est émouvant de lire ses ressentis face à son rôle de mère. C’est un roman très sensible derrière le rythme effréné du thriller.
J’ai donc beaucoup aimé ce livre aux multiples visages. Extrêmement addictif et surprenant !
Ça s'est terminé par une accusation que je n'aurais jamais cru proférer, balancée à travers la pièce comme une grenade. (...) Pourtant, au début, il y avait de l'amour. C'était la partie facile.
C’est à ce moment-là que les larmes viennent. Brûlantes, rapides, abondantes. Elle pleure pour l’avenir. Elle pleure pour le passé, et ce qu’elle n’a pas vu venir.
Ils sont, mère et fils, les deux parties d'une fermeture Éclair qui se séparent lentement au fil des ans.
Mais connaître l'avenir est pire que de ne pas le connaître. N'est-ce pas ?
-Folle?
-Oui, je deviens soupçonneuse. Comme avec Ben.
- Je sais. (Je l'entendais à peine, le vent emportait ses paroles). Tu dois tenir de Maman.
- Sans doute. Tout est emmêlé. J'imagine des trucs.
- Sur Jack?
- Oui.
- comment va Wally ? On ne connaitra pas son sexe, la semaine prochaine, j'espère. Je préfère avoir la surprise.
- je sais lire une échographie.
- ah bon ?
- oui, ça ressemble soit à une tortue soit à un hamburger.
- et c'est lequel, pour un garçon ?
- la tortue, ai je fait avec un grand sourire.
- oh .
C'est étrange, le chagrin. De loin, ça paraît énorme ; mais, de près, c'est juste un truc qui s'estompe, jour après jour.
Jack m'a souri, il s'est levé et a quitté la chambre. J'ai regardé son corps fuselé s'éloigner dans le couloir. Sa peau olivâtre reflétait le clair de lune qui filtrait à travers la fenêtre. Il marchait en canard et ça m'a réjoui le coeur. Un frémissement m'a chatouillee à la vue de ses fesses ; voilà, j'étais prête à refaire l'amour, même si on s'était aimés quelques heures plus tôt. Les jeunes amants sont insatiables.
Elle doit sortir de là. Mais sortir d'où ? D'hier?
Comme c'est sinistre de revivre sa vie à reculons. De voir des choses qu'on n'avait pas vues sur le moment. De mesurer toute la portée atroce d'événements dont on n'avait même pas connaissance.
He is staring at her iPad which lies discarded - she watches recipes on YouTube as she tries them out. 'An iPad,' he says. 'We had those in the open prison. No internet, though. Just games.'
She goes to speak, then pauses. Eighteen years in prison. No internet. The things he won't know about. It must be like being an alien. Smartphones. Digital SLR cameras. LED light bulbs. Airbnb. Alexa. Uber. Netflix. Broadband. Deliveroo. The demise odf landlines, CDs. She shakes her head. She can't imagine.
Un jour, aux urgences, j'avais soigné une femme battue par son compagnon. Elle m'avait regardée avec son oeil au beurre noir et m'avait dit: " les hommes ne savent pas ce que ça veut dire que de vivre entourée de gens qui vous font peur."
Les cris, ça peut être de la maltraitance. Surtout s'il n'y en a qu'un qui crie, sans écouter l'autre.
- Vous n'avez qu' à me couper la jambe. Comme ça, au moins, ce sera fini.
- Après l'opération, ce sera différent, tu sais. Tu ne pourras plus revenir en arrière.
- "Celui qui a une raison de vivre arrive à presque tout supporter."
Il ne lui a jamais dit. La vie de Jen est un mensonge.