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Citations de Giosuè Calaciura (105)


La mort elle-même n’est pas égale pour tous : les riches agonisent dans la ouate de la morphine.
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Mais Céleste se courba pour offrir le moins de surface possible à la meurtrissure du vent, et elle continua à lire dans son manuel scolaire de fâcheux chapitres concernant les us et coutumes simples des religions païennes qui irritèrent encore plus le Seigneur. Pour la frapper, il fit en sorte que la lumière électrique cesse et il précipita le Quartier tout entier dans l’obscurité des premiers temps.
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L’odeur du pain traversa la place anéantissant les efforts vespéraux des agrumes captifs sur les étals du marché, désireux de laisser une dernière trace olfactive dans la nuit, elle effaça l’illusion de printemps contenue dans le mystère odorant du pomélia, prit possession des carrefours et resta en garnison dans les ruelles et les tavernes afin que personne n’échappe à son étreinte. Elle atteignit le moribond du troisième étage qui, à travers ses râles, prenait congé de sa famille en larmes, et éclaira son agonie d’une involontaire perfidie en lui faisant sentir, à l’instant des derniers spasmes, combien il était atrocement douloureux de se séparer du parfum du pain et de la vie.
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Quand le boucher s’approchait avec le couteau, ce n’était pas l’agneau qui hurlait, mais le cousin Nicola. L’oncle et la tante riaient, ils disaient qu’au fond il n’était pas si débile que ça, il avait bien compris qu’on était en train de lui enlever la distraction de l’agneau. Et tandis que Nicola pleurait et bêlait de désespoir, le boucher tranchait la carotide de l’agneau et le sang s’écoulait rapidement dans la bouche d’égout.
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Elle savait que les villes de mer ont pour ceux qui débarquent des destins malheureux de misère, parce que l'on éprouve plus fortement la nostalgie du retour avec l'urgence du départ.
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Carmela se déshabillait à la vue de tous, balcon ouvert, certaine que personne n’allait la déranger vu que le mariage, proche à présent, était du domaine public, et elle n’avait pas honte de se montrer en petite culotte et soutien-gorge en un défilé de mode sauvage, pieds nus en attendant que Totò vole aussi les chaussures.
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Et l’urgence de ce besoin leur faisait oublier la privation de tout le reste, eux qui n’arrivaient pas à payer leur loyer et, insolvables se retrouvaient sans électricité. Alors quand ils remontaient dans l’autobus avec le trésor de leur achat dans un sachet en plastique, ils avaient l’impression que la roue de la vie avait commencé à tourner. Mais dès le deuxième arrêt, leur satisfaction s’était gâtée en un bruit pénible dans la tête, au troisième elle avait cédé la place à la peur. Ils venaient de s’apercevoir qu’ils avaient dépensé leur dernière petite monnaie, il ne le restait plus rien, pas de quoi payer payer le billet de retour.
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Les gens restent dans la solitude de leur véhicule et y contemplent la merveille du jour déclinant. Chacun découvre dans cette extase combien vingt-quatre heures sont longues, et sent s'enfuir dans le décompte seconde par seconde toutes les beautés de la vie.
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Quand le père de Mimmo ammena Nana au borgio vecchio tout le monde était aux fenêtres.
Giovanni avait téléphoné en donnant l ordre qu on l attende sur les balcons.et qu on le dise aussi au voisins : Giovanni arrive avec une surprise !
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Les marins qui s’en reviennent de l’amour payant préfèrent la promenade solitaire pour se remettre en mémoire chaque caresse, pour sentir encore le frisson de la peau, et ils réfléchissent silencieusement au mystère de l’excitation, ils répètent chaque geste, ils s’accrochent à l’odeur des draps, avec la salive leur revient à la bouche la douceur des seins, et c’est seulement à la fin qu’ils font le compte, combien de gagné, combien de perdu dans la comptabilité du désir, si le prix était correct, et ils cherchent en eux-mêmes la réponse à leur sensation d’épuisement semblable, par son rythme, à celui de la mer contre les môles du port.
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Delia représentait le premier accroc à la dureté du chemin, la première légèreté. Comme elle sait être délicate et charnelle, la vie !
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La sirène mêlait en un unique son les appels désespérés de la ville, la voix naturelle des rues, les bruits des industries nocturnes, les paroles murmurées des dernières négociations sur les marchés.
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Il m'expliquait comment tenir la planche entre mes petites mains, et j'y mettais toutes mes forces sans m'apercevoir que le bois était déjà coincé par l'étau. Mon père rabotait avec le verre, et des corolles de bois, des boucles, de la sciure fleurissaient du néant, couvraient le sol jusqu'au moment où nous avions l'air nous aussi d'arbres sortis du terreau des copeaux.Quand la journée était finie et que la lumière manquait pour éclairer le travail, il prenait un moment pour jouer avec moi. Écartant outils et colles, il choisissait les copeaux les plus beaux et les mettait dans mes cheveux, boucles supplémentaires de tendresse.
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Elle chuchotait ses paroles dans ce tourment de vent et de pluie d'une horrible nuit égyptienne qui semblait ne jamais prendre fin. Le démon de la peur était apparu, il rugissait d'obscurité, tonnait de menaces , montrait les éclairs de ses dents. Je m'agrippais au tissu de la robe de ma mère, je le serrais dans mes poings. À chaque coup de tonnerre, je plongeais la tête dans le parfumde son aisselle. Et plus le noir se faisait impénétrable, plus elle remplissait d'étoiles, de comètes et de présages ma nuit natale.
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Au Borgo Vecchio, tout le monde savait que Cristofaro pleurait chaque soir la bière de son père. Après le dîner, assis devant la télévision, les voisins entendaient les hurlements qui couvraient tous les bruits du Quartier. Ils baissaient le volume et écoutaient. Selon les cris, ils pouvaient deviner où il le frappait, à coups de poing secs, précis. A coup de pied aussi, jamais au visage. Le père de Cristofaro tenait à l’honneur de son fils : personne ne devait voie l’outrage des bleus.
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"[...] dans le Quartier on ne meurt pas par amour, mais seulement par haine."
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L'odeur du pain traversa la place, anéantissant les efforts vespéraux des agrumes captifs sur les étals du marché et désireux de laisser une dernière trace olfactive dans la nuit, elle effaça l'illusion de printemps contenue dans le mystère odorant du pomélia, pris possession des carrefours et resta en garnison dans les ruelles et les tavernes afin que personne n'échappe à son étreinte.
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"Il souriait, une nuance de férocité dans les yeux, au moment où Totò annonça qu'il allait épouser Carmela, devenir le père de Celeste, et puis maintenant ça suffit, il faut qu'on change de vie, à commencer par celle de Cristofaro, il allait parler, lui, à son ivrogne de père, parce qu'il n'aurait pas dû toucher son fils, ne serait-ce que du petit doigt, et qu'aucun enfant n'aura plus à supporter le désespoir des pères, et il allait changer le monde, parce que se marier avec une prostituée, c'était déjà commencer à le secouer."
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Ils passèrent devant les cageots de fruits surveillés par des centenaires en train de déguster l'annonce d'un crépuscule, qui, voyant Céleste en selle sur le dos de Nanà, se dirent qu'ils n'en avaient plus pour longtemps, parce que la mort arrive toujours à cheval.
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Ceux-ci ne voulaient pas nous tuer. De leurs bâtons, ils frappaient les jambes et les bras, comme s'ils connaissaient l'anatomie la plus secrte des hommes, celle de l'âme : ils ne brisaient pas les membres, mais pliaient jusqu'à la résignation la force du désespoir de tous ceux qui voyaient s'évaporer dans le ciel nocturne l'intimité de leur maison, la peine d'en avoir posé chaque pierre, les poutres du toit, les tables où ils avaient consommé la frugalité de leur repas du midi et du soir, les couches de leur repos où ils avaient conçu leurs enfants.
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