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Citations de Giosuè Calaciura (106)


Et c'est à cet instant là que Tot'o reconnut celui qui l'avait trahi, lui donna un nom et un prénom, et cet homme lui était si proche, si frère, qu'il sentit la bléssure lui brûler l'estomac et monter jusqu'à la bouche pour se liberer à travers ses lèvres qui laissèrent échapper un siflement: Judas.
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Et quand la Patronne vit le monde, elle sembla se figer, car elle était clairvoyance.
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La disparition des pleurs vesperaux de Cristofaro sous les coups de son père avait poussé le Borgo Vecchio à l'extérieur, les gens avaient reconquis les rues et les ruelles qui, depuis de nombreuses années, étaient glacées dès le crépuscule par les gémissements du garçon, car personne n'était capable de supporter le déchirement contenu dans cette douleur sonore. Ils préféraient rester chez eux, avec le volume de la télé au maximum pour ne pas entendre les pleurs.
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Par le biais du confessionnal, il avait rassemblé des fragments de vérité, de haine, d'amour et de la jalousie, dès noms entiers, dès surnoms, les protagonistes étaient tous là, et tout allait se croiser le jour de la Sainte Patronne et du mariage.
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C'était un marché qui chaque dimanche, dès l'aube, se pressait par instinct de pauvreté devant le portail de l'église.
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En recevant cette caresse, Mimmo éprouva encore fortement le désir d' être son fils, et il dilata ce rêve jusqu'à y inclure aussi Cristofaro, parce que c'était lui, son ami, qui avait ce besoin urgent.
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C'était une chance que le Quartier soit si près du port. Camélia n'avait pas le temps de rouvrir ses volets, le signal pour de nouveaux clients, parce que les marins faisaient la queue dans l' escalier, se pressait derrière la porte et ne la laissaient même pas se refermer entre la sortie de l'un et l'entrée de l'autre.
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Les marins qui s’en reviennent de l’amour payant préfèrent la promenade solitaire pour se remettre en mémoire chaque caresse, pour sentir encore le frisson de la peau, et ils réfléchissent silencieusement au mystère de l’excitation, ils répètent chaque geste, ils s’accrochent à l’odeur des draps, avec la salive leur revient à la bouche la douceur des seins, et c’est seulement à la fin qu’ils font le compte, combien de gagné, combien de perdu dans la comptabilité du désir, si le prix était correct, et ils cherchent en eux-mêmes la réponse à leur sensation d’épuisement semblable, par son rythme, à celui de la mer contre les môles du port.
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Mais Céleste se courba pour offrir le moins de surface possible à la meurtrissure du vent, et elle continua à lire dans son manuel scolaire de fâcheux chapitres concernant les us et coutumes simples des religions païennes qui irritèrent encore plus le Seigneur. Pour la frapper, il fit en sorte que la lumière électrique cesse et il précipita le Quartier tout entier dans l’obscurité des premiers temps.
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Au Borgo Vecchio, tout le monde savait que Cristofaro pleurait chaque soir la bière de son père. Après le dîner, assis devant la télévision, les voisins entendaient les hurlements qui couvraient tous les bruits du Quartier. Ils baissaient le volume et écoutaient. Selon les cris, ils pouvaient deviner où il le frappait, à coups de poing secs, précis. A coup de pied aussi, jamais au visage. Le père de Cristofaro tenait à l’honneur de son fils : personne ne devait voie l’outrage des bleus.
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Les gens restent dans la solitude de leur véhicule et y contemplent la merveille du jour déclinant. Chacun découvre dans cette extase combien vingt-quatre heures sont longues, et sent s'enfuir dans le décompte seconde par seconde toutes les beautés de la vie.
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L’odeur du pain traversa la place anéantissant les efforts vespéraux des agrumes captifs sur les étals du marché, désireux de laisser une dernière trace olfactive dans la nuit, elle effaça l’illusion de printemps contenue dans le mystère odorant du pomélia, prit possession des carrefours et resta en garnison dans les ruelles et les tavernes afin que personne n’échappe à son étreinte. Elle atteignit le moribond du troisième étage qui, à travers ses râles, prenait congé de sa famille en larmes, et éclaira son agonie d’une involontaire perfidie en lui faisant sentir, à l’instant des derniers spasmes, combien il était atrocement douloureux de se séparer du parfum du pain et de la vie.
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Elle savait que les villes de mer ont pour ceux qui débarquent des destins malheureux de misère, parce que l'on éprouve plus fortement la nostalgie du retour avec l'urgence du départ.
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Dans le quartier on ne meurt pas par amour, mais seulement par haine.
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C'était là le seul plaisir de la journée de labeur , sachant de manière certaine que même leur âme avait disparu , liquéfiée dans l'acide et jetée avec tout le reste dans le trou des waters. Et Dieu avait beau se donner du mal pour la chercher ,il n'arrivait pas à la trouver ,si bien qu'il dut instituer par son autorité divine , in nouveau cercle de l'enfer pour les traîtres morts par dissolution dans l'acide.
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Nous nous demandions s'il n'était pas plus facile de déchiffrer la calligraphie des dessins rupestres que de découvrir la signification des mots dans ces vocalises d'oiseau égorgé.
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C'était précisément la question que se posait Mimmo quand il se baladait sous le balcon de Céleste prisonnière. Il guettait son profil qui n'était pas de ces parages parce qu'il semblait lustré par le plus fin des polissages, il guettait son menton prononcé, partagé au milieu par un sillon parfait, ses sourcils épais dessinés selon la forme enfantine de la tristesse, ses lèvres fines toujours entrouvertes sur la grâce d'un sourire naturel.
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«  Dans le quartier on ne meurt pas par amour , mais seulement par haine. »
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"Il souriait, une nuance de férocité dans les yeux, au moment où Totò annonça qu'il allait épouser Carmela, devenir le père de Celeste, et puis maintenant ça suffit, il faut qu'on change de vie, à commencer par celle de Cristofaro, il allait parler, lui, à son ivrogne de père, parce qu'il n'aurait pas dû toucher son fils, ne serait-ce que du petit doigt, et qu'aucun enfant n'aura plus à supporter le désespoir des pères, et il allait changer le monde, parce que se marier avec une prostituée, c'était déjà commencer à le secouer."
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Mais Celeste était la seule à connaître la géographie politique apprise dans son manuel scolaire durant ses après-midi sur le balcon, et elle savait que les villes de mer ont pour ceux qui débarquent des destins malheureux de misère, parce que l'on éprouve plus fortement la nostalgie du retour avec l'urgence du départ, et elle savait qu'il leur faudrait prendre encore un train pour s'enfoncer vers l'intérieur et conjurer l'appel du large.
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