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Critiques de Graham Moore (85)
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Les derniers jours de l'émerveillement

New York en 1888 découvre l'électricité. Celle-ci éclaire désormais les rues les plus riches, mais dans l'ombre deux inventeurs de génie se disputent la paternité de l'ampoule. Et dans cette guerre entre Thomas Edison et George Westinghouse, Paul Cravath est un jeune avocat qui va se lancer dans le monde cruel et fascinant de la création.



Je remercie chaleureusement les éditions Cherche Midi pour leur participation à la masse critique de Babelio car cela m'a permis de découvrir cet ouvrage passionnant.

L'époque historique se déroule donc aux Etats-Unis, entre 1888 et 1896, principalement à New York. A cette époque se déroule une formidable guerre des brevets qui oppose Edison et Westinghouse pour l'électrification du pays. Le contexte, les personnages, les faits, tout est authentique et je ne peut que saluer le travail de recherche de l'auteur (bien que pour l'intérêt de l'histoire, il a pu prendre quelques libertés. Ce qu'il explique dans une petite annexe).

Mais en plus de nous faire découvrir cette époque riche en changements et en découvertes, Graham Moore nous livre une histoire intéressante aux personnages complexes et recherchés. Il a su concilier à merveille le vrai et le roman, et nous entraîner dans "les derniers jours de l'émerveillement".

Le livre est composé de chapitres plutôt courts qui commencent par des citations plus ou moins célèbres d'inventeurs. La plume est claire, simple, addictive.

L'auteur a fait attention de respecter ce que l'on sait des personnalités et de la vie des différents personnages, et malgré ça j'ai trouvé leur caractère vraiment dissemblables et fonctionnant parfaitement dans ce livre, dans cette guerre, dans cette époque de découvertes sans précédent.

J'ai beaucoup aimé les différentes visions de la découverte que nous expose l'auteur à travers ces génies bien connus : Edison, Tesla, Westinghouse, Bell. C'est formidable ce que l'esprit humain peut inventer à partir de quelques observations, même si parfois le but n'est pas le même.
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Les derniers jours de l'émerveillement

Ce que j’ai ressenti:…Et la lumière fût…

•Projecteur sur les personnages : un quatuor de personnalités et quatre façons d’appréhender l’Invention.



Tout d’abord, l’affront direct entre Edison VS Westinghouse. La guerre entre ses deux hommes, le grand Sorcier face au Géant du concept, est clairement établie, on se dispute le fameux sésame du brevet, et tous les coups sont permis.Viennent ensuite, un jeune et ambitieux avocat qui devra rentrer dans la danse et se faire un nom , et enfin, gravite autour le grand génie Nikola Tesla, inventeur à profusion, mais plutôt ingérable, question sociabilité. Chacun avec sa personnalité influence le monde moderne, et la course folle à l’électrique passion nous donne une aventure rayonnante! 4 hommes à suivre , à admirer, à soutenir. On s’attache tellement à leurs passions, chacun allant au bout de son rêve, qu’on comprend tous leurs sacrifices. J’ai eu une infime petite préférence pour Tesla, grâce à des pointes d’humour, et sa douce façon de concevoir la recherche, mais cette affection ne se joue à pas grand chose tellement, Graham Moore a su recréer ses incroyables personnalités disparues, et nous en faire un quatuor de personnages attachants.



La fiction est l’outil rassurant qui nous permet de rendre compréhensible le monde chaotique qui nous entoure.

•Projecteur sur le roman: Dynamisme d’une fiction et réalité historique.



S’il y a un gros point fort à ressortir de ses pages, c’est l’énergie virevoltante! Dès le départ, le ton est donné, c’est une lutte féroce qui est engagée entre deux puissances, et on suit avec plaisir chaque branle bas de combat juridique, politique et humain qu’ils se livrent pour s’arracher l’ultime pouvoir sur l’électricité, et personne ne recule devant rien! De la plus petite illumination, à la maîtrise des courants, chaque rencontre est une vive altercation qui fait des milliers d’étincelles. J’admire la tenue véridique des faits réels qui se mélange à la trame fictionnelle, l’auteur tient tellement à être au plus proche de la réalité qu’il nous fait une liste des détails techniques (à la fin du roman) qu’il a dû diluer pour tenir l’efficacité de cette incroyable fiction historique, et ça se joue à peu de choses…C’est presque magique, car non seulement on est happé dans ce procès de la folie des grandeurs, mais on en apprend beaucoup sur un évènement qui a bouleversé notre mode de vie significativement…C’était un intense moment de lecture!



Le pouvoir était un besoin si impérieux chez certains que rien, absolument rien, ne les empêcherait de le conquérir. Dans ses circonstances, la victoire n’était pas une question de volonté, mais de temps.



Si le monde des affaires et la course à la modernité vous branche, je vous conseille vivement d’explorer les lignes à haute voltage et de pousser la curiosité vers Les derniers jours de l’émerveillement. La tension magnétique est palpable, et vous risquerez de ne plus fermer l’œil de la nuit, tellement cette puissance est lumineuse. Votre folle envie de rêve risque de se réveiller à la lueur de ses concepteurs flamboyants…



« L’anticipation est une forme remarquable de réalité: à partir du moment où l’on croit en une chose, elle devient réelle. » Bill Gates



Petit plus: A chaque début de chapitre, on retrouve des citations des hommes les plus influents de notre monde moderne. Juste des petites perles!



Ma note Plaisir de Lecture 9/10


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Les derniers jours de l'émerveillement

La naissance de l'électricité. Ou plutôt sa domestication. Lorsque l'on parle de ces débuts, deux noms viennent à l'esprit. Thomas Edison et Nikola Tesla. Cette période de l'Histoire est fascinante, car c'est le top départ de notre monde moderne, un tournant qui façonnera l'avenir.

Ce livre est une fiction, mais basée sur des faits réels. On constate un gros travail de documentation avec un peu d'extrapolation et quelques arrangements pour coller à l'intrigue. Mais tout est transparent et expliqué. Certains chapitres font l'objet de commentaire explicatifs pour remettre en contexte ou expliquer les libertés prises.

Le lecteur peut donc suivre toutes les péripéties juridiques qui ont entourées cette grande invention qui est l'ampoule. J'ai beaucoup apprécié la partie tentant d'expliquer la manière dont peut être brevetée l'ampoule électrique, en commençant tout d'abord par tenter de lui donner une définition. Pas si simple... Comment définir une telle invention, dont on pressent qu'elle va changer la vie, mais qu'on a des difficultés à appréhender ?

Par dessus tout ça, il y a aussi les excentricités bien connues de Tesla et la cupidité d'Edison. Le génie créateur opposé au froid sens des affaires, mais l'un peut-il se passer de l'autre ?

Une bonne lecture pour moi donc, sur un sujet captivant et des personnalités fascinantes.
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Les derniers jours de l'émerveillement

Les derniers jours de l’émerveillement était le premier roman sur ma liste pour la sélection de la Masse critique de Babélio du mois de septembre (j’en profite d’ailleurs pour les remercier ainsi que les éditions du Cherche Midi pour l’envoi du livre). A cela, trois raisons :

– la première est son adaptation au cinéma sous le nom de Current War avec Benedict Cumberbatch dans le rôle d’Edison. Si une date de sortie est prévu pour novembre 2017 aux États-Unis et Janvier 2018 en Angleterre, pour le moment, aucune date n’a été fixée pour une sortie française.

– la seconde est la chronique coup de coeur du Tanuki. J’étais en train de lire justement Des éclairs de Jean Echenoz quand je l’ai vu passer. Donc autant vous dire que j’étais plus que motivée!

– enfin, l’auteur Graham Moore est le scénariste de The imitation game avec également Benedict Cumberbatch dans le rôle de Turing. J’ai adoré le film.



Les derniers jours de l’émerveillement conte la Guerre du courant qui a eu lieu aux Etats-Unis, à la toute fin du XIXème siècle. Elle a impliqué trois grands personnages : Thomas Edison, inventeur de l’ampoule électrique, du télégraphe et adepte du Courant Continu (CC) opposé à Georges Westinghouse qui a développé le concept du Courant Alternatif (CA), inventé par un scientifique de génie, d’origine serbe : Nikola Tesla. A coups de procédures judiciaires et de communications journalistiques, les deux premiers hommes se sont livrés une guerre sans merci pour l’électrification des Etats-Unis et l’imposition de leurs produits commerciaux respectifs. C’est dans ce cadre « électrique » (elle était facile celle-là!) qu’intervient Paul Cravath, jeune avocat débutant, à peine sorti de l’Université. Il est alors engagé par George Westinghouse, en 1888 pour défendre ses intérêts.



Je ne vais pas tergiverser plus longtemps mais ce roman a été un véritable coup de coeur. En effet, j’ai immédiatement été immergée grâce au style fluide de l’auteur et je suppose, de l’excellente traduction. Les chapitres sont nombreux mais courts ce qui donne une certaine dynamique. J’ai également beaucoup apprécié les citations en exergue toujours en relation avec le thème du chapitre.



Graham Moore s’est aussi beaucoup documenté (preuve en est, les nombreuses sources citées à la fin du roman dans la section « Note de l’auteur ») et possède une véritable honnêteté intellectuelle. Il n’hésite pas à dire que certains évènements rapportés dans son récit soit ne se sont pas directement passés ainsi (Par exemple, Paul Cravath n’aurait pas assisté à la mort de William Keller, le premier homme condamné à la chaise électrique, aux Etats-Unis), soit ont bien eu lieu mais pas à la date donnée dans le roman (la crise financière provoquée par la faillite du gouvernement argentin, en novembre 1890 a été avancée en septembre 1889 pour des raisons scénaristiques).



De plus, le roman s’avère être très pédagogique et vulgarise parfaitement bien des concepts un peu obscurs pour la néophyte que je suis en Histoire des Sciences et en Électricité. En effet, le personnage de Paul Cravath personnalise pour le lecteur cette porte d’entrée dans ce monde mystérieux notamment lorsqu’il participe pour la première fois avec George Westinghouse à une démonstration scientifique de Nikola Tesla. Le jeune homme se fait ainsi expliquer de manière très simple comment un courant électrique est généré mais aussi la différence entre le Courant Continu et le Courant Alternatif. Et bien, devinez quoi? J’ai tout compris!



Les personnalités complexes (voire borderline) des trois personnages principaux que sont Edison, Westinghouse et Tesla sont également très bien retranscrites. Là encore, j’ai senti le travail de recherche de l’auteur. Ce dernier a lu leurs écrits et cela se ressent car il a parfaitement su les cerner, ce qui rend le récit crédible.



En conclusion, je ne tarirai pas d’éloges sur ce roman qui a su non seulement parfaitement bien me faire voyager dans le New York de la fin du XIXème siècle, me faire rencontrer des génies complexes et m’apprendre des concepts complètement nouveaux pour moi sur l’électricité et l’Histoire des Sciences. Que demander de plus?
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221b Baker Street

Un roman policier autour de Sherlock Holmes, de son créateur Arthur Conan Doyle, et des sociétés de lecteurs - adorateurs du célèbre détective, toujours prêts à pousser plus loin leurs études (en rouge) sur le héros. Graham Moore construit son intrigue en deux époques. Les chapitres en 2009 alternent avec ceux situés en 1900.



Harold White est un juriste spécialisé en droits d'auteurs, et accessoirement un fan de Sherlock Holmes. Un documentaliste, pour qui l'aventure commence au milieu des livres. Suite à la publication d'articles spécialisés, il est accepté au sein de la société des Baker street irregulars. Lors de cette cérémonie, celui que tous attendent est Alex Cale, un prestigieux chercheur en holmesologie, qui annonce avoir retrouvé une partie du journal de Conan Doyle, couvrant la période qui l'a amené en 1901 à faire ressurgir Sherlock Holmes, en créant de nouvelles histoires, pour un personnage qu'il avait tué des années plus tôt en le précipitant dans les chutes du Reichenbach.

Mais l'intervenant n'arrive pas. Et c'est Harold qui le découvre mort par strangulation dans une chambre de l'hôtel de la conférence. Évidemment, le journal a disparu. Harold, associé à Sarah, une jeune journaliste, se lance à la recherche du tueur et du journal.



En 1900, Arthur Conan Doyle a enfin réussi à tourner la page Sherlock Holmes. le personnage était devenu encombrant. Tout le monde finissait le croire vivant et ne faisait de Doyle que son scribe relatant ses exploits. Il aspire à d'autres genres littéraires. Mais voici qu'il reçoit à son domicile un paquet qui s'avère être une bombe artisanale. L'auteur, qui entretient de bons rapports avec Scotland Yard, se lance néanmoins dans l'enquête. Enquête qui le conduit à s'intéresser au meurtre d'une jeune femme. Puis d'une autre, commis dans des circonstances identiques. le romancier se fait fouineur, aidé par son ami Bram Stocker (le créateur de Dracula). le duo va enchaîner découvertes, surveillances et moments de doute. Tout le travail d'un détective, un vrai.



La partie moderne du récit de Moore est la moins réussie. Les personnages sont caricaturaux et prévisibles. Par certains côtés, l'écriture est facile et stéréotypée.

Les chapitres consacrés à Doyle sont beaucoup plus intéressants. L'auteur mélange la biographie réelle de Conan Doyle avec une intrigue romancée, dont on apprend dans la note finale qu'elle n'est pas si éloignée des agissements du romancier anglais. le climat de l'époque, l'environnement londonien sont bien rendus. La période est celle du changement : arrivée de l'électricité, assainissement de la ville, premières suffragettes…



Ce roman policier s'avère finalement inégal. Il ne porte pas un grand suspense et ne bouleversera pas les connaissances du lecteur un peu intéressé par l'auteur des aventures de Sherlock Holmes. Par moments, la lecture se fait plaisante, à l'ancienne et so british, mais l'ensemble manque quand même de savoir faire en terme de suspense.
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Les derniers jours de l'émerveillement

Titre : Les derniers jours de l’émerveillement

Auteur : Graham Moore

Editeur : Cherche midi

Année : 2017

Résumé : 1888, ville de New-York. L’électricité domestique en est à ses balbutiements et plusieurs inventeurs sont en concurrence pour être les premiers à pouvoir alimenter l’ensemble des foyers américains. Celui qui gagnera cette course s’assurera une fortune immense et laissera une trace indélébile dans les mémoires. Deux visions s’affrontent, celle de Thomas Edison inventeur et opportuniste de génie et celle de Westinghouse qui fait le pari du courant alternatif. S’entame alors ce que les journaux de l’époque appelleront la bataille du courant.

Mon humble avis : En cette période de confinement et d’angoisse généralisée, certains bouquins peuvent être considérés comme de véritables baumes. C’est le cas des derniers jours de l’émerveillement de Graham Moore. Voilà un roman haletant, instructif et passionnant qui permet de s’évader dans une autre époque, sous d’autres cieux, loin des problèmes et des polémiques actuelles. D’une écriture nerveuse, à l’aide de chapitres courts – tous précédés de pensées d’inventeurs célèbres – Moore nous invite dans une ronde échevelée, pleine de rebondissements, une danse où le lecteur fera connaissance avec des noms aussi prestigieux que Thomas Edison, Nikola Tesla, Graham Bell ou encore JP Morgan. Ce texte est l’exemple même du roman historique parfait. Tiré de faits et d’anecdotes réelles, l’auteur dépeint parfaitement cette époque tumultueuse, les coups bas que ne manquaient pas d’échanger ces illustres inventeurs et les motivations qui poussaient ces hommes à se dépasser. Car ces motivations furent multiples et c’est là l’une des principales qualités de ce roman : dépeindre des hommes entrés depuis dans l’histoire, dépeindre leurs qualités mais aussi et surtout leurs défauts. Moore excelle dans cette galerie d’illustres personnages où l’on frémit devant l’opportunisme forcené et la roublardise d’Edison, la folie obsessionnelle de Tesla et la sagesse de Graham Bell. Enlevé, didactique, je peux vous assurer qu’il faut un savoir faire indéniable pour intéresser un lecteur tel que moi à la science. Graham Moore y arrive haut la main et je le remercie pour ces quelques heures d’évasion aux côtés d’hommes qui ont laissé une trace indélébile dans notre inconscient collectif. Allez j’éteins la lumière, ce geste anodin que nous faisons tous chaque jour sans penser une seconde aux doux dingues et à la folle épopée qui ont permis cette véritable révolution.

J’achète ? : Bien sûr que oui. Pour le rythme, l’ambiance, l’érudition, mais aussi pour la découverte d’un personnage hors-norme : Nikola Tesla. Un génie complètement barré, un homme perclus de TOCS, un fou, un personnage inoubliable qui fut l’un des plus grands inventeurs de ce siècle et mourut misérable et seul.

« En matière de science et d’industrie, tout le monde vole. J’ai moi-même beaucoup volé. Mais je sais m’y prendre. Pas les autres. » Thomas Edition (p. 309)
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Les derniers jours de l'émerveillement

Un petit roman à suspense dont l’enjeu est la petite ampoule qui doit éclairer l’Amérique en cette fin du XIXe siècle.

Enfin cette ampoule est juste un prétexte pour télescoper des ambitions démesurées qui s’avèrent bien différentes selon les personnes.



Thomas Edison réclame un milliard de dollars à son concurrent direct Westinghouse pour copie de son brevet d’ampoule. En découle une guerre qui sera aussi celle des courants entre courant alternatif et courant continu.

Le jeune avocat Paul Cravath, tout aussi ambitieux que les génies des sciences, défend ardemment les droits de son client Westinghouse. N’ayant pas du tout l’esprit scientifique, un cours de physique s’impose dont nous bénéficions également pour nous remémorer et comprendre le b.a.-ba de l’électricité. Avec quelques métaphores, ce rappel de cours est tout à fait ludique et astucieusement intégré au sein de ce roman.



Edison fut un adversaire coriace. Mensonges et calomnies servent activement pour sa propre ascension.

Des visions bien différentes de la science et de la création habitent chaque génie. Course à la renommée, conquête de marchés, empire financier, chacun se bat pour ses propres obsessions pendant que le chercheur serbe Tesla, pur inventeur, ne vit que pour concrétiser ses idées en grignotant des biscuits salés !

Au milieu de cette furie d’ingénieurs, une petite note féminine avec la lumineuse Agnès apporte une importance non négligeable dans ce combat de coqs.



La narration est passionnante et très vivante. Même le langage du singulier Tesla est retranscrit avec des constructions de phrases tout à fait surprenantes et alambiquées.

Cette petite guerre des inventeurs de génie est captivante. L’auteur s’est octroyé quelques entorses sur de rares faits et dates afin de fluidifier ce petit thriller électrique mais son intérêt historique est un atout supplémentaire pour se plonger dans cette lecture. Une réussite mêlant ambitions humaines et inventivité scientifique !

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Les derniers jours de l'émerveillement

Un roman sur les ampoules qui l’aurait cru !! Et en plus j’ai kiffé du début jusqu’à la fin. Un coup de cœur cette fiction historique !!

Imaginez un combat il y a 20 ans entre Steve Jobs et Bill Gates. Ce sont des génies de leur génération mais ils veulent être seuls sur le trône. Maintenant on part en 1880, et cette fois ci les génies se disputent pour des ampoules.

Aujourd’hui, on s’en tape de quelle ampoule acheter. Courant alternatif. Courant continu, on s’en tape tant que ça s’illumine. Mais à cette époque il y a eu une guerre froide du meilleur brevet, de la meilleure ampoule jusqu’à créer des drames et des blessés….

Le brillant Graham Moore, scénariste du merveilleux film The Imitation Game, a fait un travail de titan pour nous pondre Les derniers jours de l’émerveillement. Ses personnages ont réellement existé, les situations aussi, il les a faits coïncider pour en faire un magnifique roman historique. Je ne suis pas scientifique mais j’ai suivi comme une élève modèle les différences entre les deux ampoules. Je peux citer les 3 types de filaments proposés par Georges Edison. Soit dit en passant, je peux comprendre que le lecteur s’en fout mais on se prend au jeu.

J’ai adoré le côté manipulation, thriller, guerre froide. J’ai adoré la personnalité des Héros. Une super roman qui a titillé ma curiosité. Et puis tout le long, on voit les nouvelles créations et on regarde notre maison. Dire que ces hommes ont changé nos vies. J’ai souri face aux incompréhensions de Paul (l’utilité d’un téléphone sans fil…). J’ai été captivé par tout ce qu’a engendré cette ampoule électrique. Une toute petite chose ronde avec son espace à l’intérieur et son filament. Toute cette attaque pour avoir le plein pouvoir. Le refus de partager les gains.

Au délà du coté scientifique, Graham Moore s’attaque aux fortes personnalités de ces dirigeants, ces inventeurs, ces hommes modernes…. Il fait ressortir certaines facettes qui nous rappellent d’autres grands hommes de notre époque.

Chapeau Mr Moore. Moi j’ai été conquise. J’ai eu l’air ridicule avec mon roman sur l’ampoule mais j’en ai eu pour mon argent comme j’aime le dire. Je vais le conseiller fortement. Pour les amateurs d’histoire mais aussi les curieux.

Je vous remercie car ma culture générale en est ressortie moins légère. Un super moment dans le passé. Un moment intense avec 4 héros qui ont changé l’histoire !

Un coup de cœur bien entendu. Je ne regarderais plus mes ampoules électriques de la même façon….
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221b Baker Street

Londres, 1893.



Arthur Conan Doyle ne supporte plus le personnage de Sherlock Holmes, son célèbre détective. Désireux de s'en débarasser, il décide de lui offrir une dernière aventure au cours de laquelle Holmes sera tué. Ensuite, Conan Doyle sera libre et pourra écrire ce qu'il voudra.



New York, 2010.



Harold White vient d'être admis dans la société des Baker Street Irregulars, la plus célèbre association de fans de Sherlock Holmes. Débordant d'enthousiasme, Harold participe à la convention annuelle de ces Sherlockians lorsque l'on apprend que l'un des plus érudits d'entre eux, Alex Cale, a été assassiné. Cale avait trouvé le journal disparu de Conan Doyle et, depuis cette découverte, il se prétendait suivi et épié par de mystérieux inconnus...



Fort de son expérience d'enquêteur glanée au fil de ses lectures, Harold décide de résoudre le mystère de la mort de Cale.





The Sherlockian est en réalité bien plus qu'un polar. Quand on y réfléchit bien, Graham Moore soulève de nombreux points intéressants par le biais des réflexions de ses différents personnages. A travers la vie et les actes d'Arthur Conan Doyle, ce sont nos réflexes de lecteur/lectrices qui sont notamment mis en évidence.



Conan Doyle semble, au début du récit, jaloux du succès de Sherlock Holmes. Les gens lui envoyent des lettres adressées au célèbre détective et lui demandent (du moins le demandent-ils à Sherlock Holmes) de retrouver des chats que l'on a perdu ou de résoudre des mystères apparemment insondables. Les autographes signés Sherlock Holmes ont bien plus de succès parmi les fans que ceux mentionnant Arthur Conan Doyle. Dans l'inconscient collectif des Londoniens, Sherlock Holmes est devenu un personnage en chair et en os, Arthur Conan Doyle n'étant que le chroniqueur des aventures de ce fin limier.



On comprend, dès lors, la colère de Conan Doyle qui souhaite être reconnu pour lui-même et non passer au second plan par rapport à un personnage de fiction qu'il a fini par détester. Ce doit être dramatique, pour un auteur, d'être méprisé alors que la créature à laquelle il a donné vie est adulée.



Alors, Conan Doyle décide de tuer Sherlock Holmes. Et c'est le drame. Londres est en émoi et la population porte le deuil de Sherlock Holmes. C'est à ce moment du récit surtout que les questions sur la lecture commencent à affluer. Comment peut-on s'attacher à ce point à un personnage de fiction ? Pourquoi haïr l'auteur qui lui offre une fin honorable lors d'une dernière aventure ? Il ne me serait jamais venu à l'esprit, par exemple, d'agresser J.K. Rowling si je l'avais (par le plus grand des hasards) croisée en rue après qu'elle ait supprimé certains personnages de Harry Potter. La rancoeur mêlée de chagrin des fans de Sherlock Holmes est donc difficile à comprendre...



Et puis, Moore replace les événements dans leur contexte grâce à quelques petites phrases glissées dans des conversations variées, et l'on comprend mieux le ressenti des Londoniens. A l'époque victorienne, qui est celle de Sherlock Holmes, peu de distractions s'offrent à la population. C'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit des plus pauvres des Londoniens, comme ceux que Conan Doyle recontre dans l'East End. Les aventures de Sherlock Holmes, qui paraissaient sous forme de nouvelles dans le Strand, offraient un dérivatif à la morosité de la vie de certaines personnes et étaient, de plus, accessibles à un grand nombre de lecteurs, qui ne devaient pas débourser trop d'argent pour acheter un journal (sur ce point, j'ai particulièrement apprécié la scène finale, les deux ouvriers mettant leurs maigres ressources en commun afin d'acheter un exemplaire du Strand et de lire la nouvelle aventure de Sherlock Holmes).



Peu à peu, alors qu'il enquête avec son ami Bram Stoker sur les meurtres de jeunes filles commis à Londres, Conan Doyle se rend compte de ce que Sherlock Holmes signifiait pour la population. Ses conversations avec de nombreux admirateurs vont lui ouvrir les yeux. Et le fait d'enquêter sur une affaire de meurtres va le rapprocher de ce détective qu'il déteste : Conan Doyle se retrouve à penser comme Sherlock Holmes et à tenter d'appliquer ses méthodes à sa propre enquête.



Si la lecture occupe une place importante dans The Sherlockian, les auteurs sont également bien présents. Outre Arthur Conan Doyle, j'ai déjà mentionné la présence de Bram Stoker. Ami fidèle de Conan Doyle, Stoker va l'aider non seulement dans son enquête, mais aussi le pousser à se " réconcilier " avec Sherlock Holmes.



A l'époque évoquée par Moore, Stoker n'est pas encore le célèbre auteur de Dracula. Ce roman existe déjà en tant que brouillon (Conan Doyle évoque un manuscrit que Stoker lui a fait lire, parlant de goules et d'un sinistre comte suçant le sang de ses victimes), mais les tentatives de Stoker pour faire publier certaines de ses histoires n'ont pas encore été couronnées de succès.



Au fil du récit, ces deux amis deviennent bien sympathiques et Moore parvient à les rendre réellement attachants. Et comme si cela ne suffisait pas de réunir Conan Doyle et Stoker dans un même roman, l'auteur nous offre une surprise supplémentaire : l'ombre d'Oscar Wilde qui plâne sur le récit à deux reprises. Avec, en prime, une tirade très émouvante de Bram Stoker lorsqu'il apprend la mort de Wilde :



(Bram Stoker évoque, avec Conan Doyle, la possibilité pour ce dernier d'écrire de nouvelles aventures pour Sherlock Holmes)



" 'I don’t care whether you do or not', said Bram. 'But you will, eventually. He’s yours, till death do you part. Did you really think he was dead and gone when you wrote The Final Problem ? I don’t think you did. I think you always knew he’d be back. But whenever you take up your pen and continue, heed my advice. Don’t bring him here. Don’t bring Sherlock Holmes into the electric light. Leave him in the mysterious and romantic flicker of the gas lamp. He won’t stand next to this, do you see ? The glare would melt him away. He was more the man of our time than Oscar was. Or than we were. Leave him where he belongs, in the last days of our bygone century. Because in a hundred years, no one will care about me. Or you. Or Oscar. We stopped caring about Oscar years ago, and we were his bloody friends. No, what they’ll remember are the stories. They’ll remember Holmes. And Watson. And Dorian Gray. "



(" ' Je me fiche que tu le fasses ou pas, ' dit Bram. " Mais tu finiras par le faire. Il est à toi, jusqu'à ce que la mort vous séparent. Tu pensais réellement t'en être débarassé pour de bon lorsque tu as écrit Le Problème Final ? Je ne crois pas que tu le pensais. Je crois que tu as toujours su qu'il reviendrait. Mais le jour où tu reprendras ton stylo et continueras à composer ses aventures, tient compte de cet avis. Ne l'amène pas ici. N'amène pas Sherlock Holmes dans une pièce éclairée à l'électricité. Laisse-le dans la lueur mystérieuse et romantique des lampes à gaz. Il ne peut pas vivre ici, tu comprends ? L'éclat de la lumière l'estomperait. Il appartient plus à cette époque qu'Oscar. Ou que nous. Laisse-le là où il vit, dans les derniers jours du siècle passé. Parce que, dans un siècle, personne ne se souciera de moi. Ou de toi. Ou d'Oscar. Nous avons cessé de nous soucier d'Oscar il y a des années, alors que nous étions ses amis. Non, ce dont les gens se souviendront, ce sont des histoires. Ils se souviendront d'Holmes. Et de Watson. Et de Dorian Gray. ")



Il aurait pu ajouter " And Dracula. " Mais même lui, à ce moment-là, ne croyait plus à la publication de son roman...



Les écrivains ne sont pas les seuls héros de ce récit. Harold White est également un personnage essentiel, même s'il se rapproche plus de l'anti-héros.



Harold est un personnage très sympathique. Passionné par Sherlock Holmes depuis son plus jeune âge, il donne l'impression de n'avoir vécu sa vie que pour intégrer les Baker Street Irregulars. Et quand Alex Cale est retrouvé mort, Harold n'hésite pas une seule seconde : avec toute l'expérience qu'il a accumulée en dévorant les aventures de Sherlock Holmes et d'autres polars, il devrait être capable de résoudre le mystère. Et de retrouver, du même coup, le journal disparu de Conan Doyle, qui semble avoir été volé par le meurtrier de Cale.



Au début, ce projet semble un peu fou. Comment un fan de Sherlock Holmes pourrait-il résoudre une vraie enquête ? Mais, petit à petit, secondé par Sarah, une jeune femme qui se prétend journaliste, Harold avance et trouve des pistes auxquelles la police n'aurait même pas pensé. Il faut dire que le meurtre de Cale rappelle certains éléments des aventures de Sherlock Holmes et que la connaissance encyclopédique d'Harold sur ce sujet l'aide beaucoup.



Personnages sympathiques, ambiance d'époque. Rien que pour cela, The Sherlockian vaut la peine d'être lu. Ajoutez les éléments biographiques dont Graham Moore s'est inspiré pour reproduire les personnages de Conan Doyle et de Stoker, et vous aurez compris pourquoi ce roman est totalement passionnant. A découvrir !
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Les derniers jours de l'émerveillement

En voilà un roman intelligent et captivant , entre fiction historique, thriller et policier ! A partir de faits et de personnages réels, Graham Moore nous emmène à New York entre 1888 et 1890, dans un thriller mouvementé et haletant dont le personnage principal est... l'ampoule (!) et plus largement l'électricité (entre CA, courant alternatif et CC, courant continu - dit comme ça, cela parait rébarbatif mais c'est tout le contraire ! ) pour lesquelles Thomas Edison et George Westinghouse se livrent une guerre féroce aux fins de s'en approprier le lobbying. Paul Cravath, jeune avocat talentueux, engagé par ce dernier, va se trouver entraîné dans des aventures hors des sentiers calibrés de son cabinet, et on en redemande ! Batailles juridiques, histoire d'amour, attentat et castagnes, science, suspens, tout y est ! Un très bon roman à l'intrigue originale et, de surcroît, de très bonne qualité littéraire. Très bonne découverte !
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221b Baker Street

Décidément, les clubs holmésiens rencontrent beaucoup de soucis dans la production littéraire actuelle. Après le Mystère Sherlock, où sont décimés une bonne dizaine d’universitaires enfermés dans un hôtel en Suisse, voici 221b Baker Street qui débute par la mort violente d’un distingué holmésien, Alex Cale, qui venait de trouver le Saint-Graal : le tome perdu du journal intime d’Arthur Conan Doyle (octobre-décembre 1900), supposé expliquer le revirement d’attitude de Conan Doyle ! SACD (Sir Arthur Conan Doyle) décide en effet à cette date de reprendre son personnage favori, disparu dans les chutes du Reichenbach, en publiant Le chien des Baskerville (1902) un premier pas qui annonce la résurrection prochaine du héros dans La Maison vide (1903).

221b Baker Street aborde classiquement en alternance deux enquêtes situées dans deux époques différentes (astuce déjà vue à maintes reprises dans les récits holmésiens, dès lors que l’on a affaire aux fameux manuscrits apocryphes récupérés dans la célèbre malle en fer…) mais ici, petit changement ! Les enquêteurs sont : à ma droite, poids léger, holmésien débutant, récemment intronisé chez les Baker Street Irregulars de New-York, la plus éminente association au monde consacrée à l’étude de Sherlock Holmes, j’ai nommé Harold White (maigres applaudissements et quelques sifflets) qui va combattre le crime pour la période actuelle (2010) et à ma gauche, poids lourd de la littérature policière et créateur du grand Sherlock Holmes, voici Sir Arthur Conan Doyle himself (tonnerre d’applaudissements, cris hystériques) qui va avoir bien du fil à retordre dans son époque (1900). Donc, le manuscrit faisant le lien entre les deux récits n’est pas de Watson, pour une fois, mais de SACD lui-même, et sera à la fois le résultat du récit de 1900 et le point de départ du récit de 2010.

Le roman est construit de façon extrêmement rigoureuse avec le déroulement parallèle mais à un siècle d’intervalle des deux enquêtes qui vont rebondir et entrer en résonance. Le scénario assez plaisant intègre, comme souvent, célébrités et faits historiques. Le cortège de guest stars entourant SACD est cette fois-ci composé de : Bram Stoker, Oscar Wilde, Millicent Fawcett… Honnête, Graham Moore signale dans la postface une petite liberté concernant un décalage de date. SACD n’aurait reçu le colis piégé de la part d’une suffragette surexcitée qu’en 1911, soit onze ans plus tard, mais faute avouée est déjà à moitié pardonnée !

Le descendant de SACD en 2010 est curieusement présenté comme un personnage inquiétant et sans scrupules, étonnant parti-pris, mais ce roman-ci, il est vrai, n’est pas estampillé « Conan Doyle Estate Ltd » comme chez Anthony Horowitz (La maison de soie). J’avoue avoir été un peu déçu par la chute du roman, au regard de la virtuosité de sa construction, je m’attendais à une trouvaille de scénario plus renversante. Mais tout au long des deux récits, le style reste alerte, les dialogues savoureux, les décors et l’ambiance parfaitement reconstitués, les personnages attachants, et les enquêtes crédibles. SACD est décidément un pro, et sa participation aux enquêtes de Scotland Yard, qu’il a contribué à résoudre, est un fait avéré. Harold White s’en sort plutôt bien comme enquêteur débutant, malgré ses états d’âmes et sa grande naïveté. Que demander de plus ? 221b Baker Street est un excellent et habile premier roman qui plaira aux amateurs de polars bien construits comme aux holmésiens les plus férus. Graham Moore ? 221b Baker Street ? Une adresse à retenir !
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221b Baker Street

221b Baker Street traîne dans ma PàL depuis la nuit des temps. Je me suis décidée à l'exhumer avant la fin du confinement car j'avais envie de lire une aventure holmésienne.



À défaut de Holmes, c'est Arthur Conan Doyle qui mène l'enquête à l'époque victorienne et Harold à notre époque. Pas besoin d'être voyant pour comprendre que les deux affaires sont liées d'une manière ou d'une autre mais le début est prometteur.



La suite, beaucoup moins. Tout est prévisible et désappointant. Les solutions aux énigmes sont plan-plan et laissent un goût d'inachevé.



La partie moderne est tirée par les cheveux et les personnages sont creux.

La partie victorienne est plus sympa car on y croise Conan Doyle, Bram Stocker et le fantôme d'Oscar Wilde. Mais c'est tout : l'enquête n'est vraiment pas folichonne et puis les dialogues sont tout sauf victoriens !



En bref, beaucoup d'ennui pendant cette lecture et grosse déception.
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221b Baker Street

Nombreux sont les auteurs à avoir tenté de commettre des écrits sherlockien dits apocryphes, en prolongeant de manière plus au moins heureuse l’œuvre du Canon. 221B Baker street répond indirectement (et de très loin) à cette définition. Pourtant, les adeptes du grand détective peuvent difficilement faire l’impasse sur ce titre fort intéressant.



Pour un premier roman, Graham Moore frappe fort. Il parvient à faire bien mieux que d’autres auteurs expérimentés en proposant un approche différente de l’univers de Sherlock Holmes. Si ici le personnage n’est pas physiquement présent, il reste omniprésent dans les deux intrigues qui nous sont données : d’une part celle du jeune Harold White et d’autre part celle faisant intervenir Arthur Conan Doyle. L’approche est astucieuse et franchement bien conçue.



Les deux parties de l’intrigue sont particulièrement immersives. Alterner deux récits de manière constante est une ficelle narrative bien connue, comme la mécanique est habilement agencée le résultat ne se fait guère attendre : nous voilà accrochés sans possibilités de lâcher le récit. Un souci évident apporté à l’histoire, des rebondissements, une écriture fluide, facile à lire et un investissement personnel de l’auteur ne font que renforcer l’attractivité de ce roman.



Quelques maladresses doivent être mentionnées : ainsi le démarrage de l’histoire d’Arthur Conan Doyle est assez poussive et le dénouement de celle de Harold White plutôt convenue. Ces deux constats sont assez étonnants, mais tout le reste est de bien meilleur facture. D’ailleurs, au fil de la lecture le rôle indirect de Sherlock paraît de plus en plus évident. Du Sherlock mais sans Sherlock ni Watson et pourtant la recette réussit !



Cette lecture est ouverte à toutes et à tous et il faut d’ailleurs remarquer qu’il s’agit d’un roman à la croisée des genres entre policier et thriller. Il n’est pas très sanglant ni morbide. Le sang ne coule pas à flot, et la violence n’est pas trop omniprésente. L’équilibre est parfait, les poussées de violence étant par ailleurs bien amenées.



Les adeptes de Sherlock s’y sentiront toutefois plus à l’aise. D’ailleurs la lecture du Canon est fortement recommandée (même s’il n’y a pas de révélations intempestives). Les lecteurs de L’Horreur du West End de Nicholas Meyer ou de Le rossignol de stepney de la série de BD les quatre de Baker Street retrouveront ici leurs marques. D’un autre côtés, si ces références ne vous disent rien, vous aurez rapidement envie de les découvrir ensuite…



221B Baker street est donc une réussite, qui mérite sans aucun doute possible de la publicité. Pour peu que l’on soit un peu geek sur les bords (le lien avec un univers en particulier importe peu ici), il y a de quoi ici nous tenir en haleine. A lire et à faire tourner autour de soi… ne serait-ce que pour connaître cet auteur qui met beaucoup de lui-même dans ce premier roman.
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Les derniers jours de l'émerveillement

Une lecture captivante ! Un roman très bien documenté sur la « Guerre des courants » qui opposa Thomas Edison, Georges Westinghouse et Nikola Tesla à la fin du 19e siècle aux États-Unis.

Rassurez-vous, pas besoin d'avoir beaucoup de connaissances scientifiques pour suivre les différents rebondissements de l'intrigue et on ressort de cette lecture en ayant appris des choses intéressantes et en ayant un regard neuf sur les innovations technologiques, qui nous semblent banales dans notre quotidien.

Graham Moore a écrit une fiction historique passionnante, qui est assez fidèle aux réels événements qui se sont déroulés. J'ai beaucoup apprécié la présence d'une annexe en fin de livre dans laquelle l'auteur revient chapitre par chapitre sur les différences entre son roman et la réalité et explique ses choix narratifs.

J'ai dans ma PAL le premier roman de Graham Moore, 221B Baker Street . Suite à cette lecture, ce livre ne va pas y rester bien longtemps :-)
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Les derniers jours de l'émerveillement

L auteur qualifie son bouquin de " fiction historique " cela lui va très bien une intrigue bien ficelée , un combat à la fois violent et feutré dans des Etats Unis en pleine expansion à la fin du XIX° siècle . Quelques portraits d hommes de pouvoir et d argent , un Nikola Tesla plus fantasque et lunaire que nature , inventant sans cesse dans sa tête des merveilles techniques dont il se moque qu 'elles soient réalisées ou pas . Une lutte titanesque entre 2 génies Westinghouse et Edison pour savoir quel type de courant va éclairer le monde continu ou alternatif ( en vrai l alternatif a gagné ) Un livre donc très bien fait .Un petit bémol dans la romance , car bien sûr il y en a une .Cet inévitable Happy End Holliwoodien ou l amour mièvre et sucré triomphe de tout et tous , ces pauvres américains n ont jamais trop évolués depuis l invention de leur cinéma
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221b Baker Street

Nous suivons ici deux enquêtes policières en même temps.

Arthur Conan Doyle, l'auteur de Sherlock Holmes, est le protagoniste de l'une des enquêtes, qui se déroule en 1900 à Londres. En effet, après avoir reçu un étrange courrier, Conan Doyle se retrouve mêlé à la disparition de plusieurs jeunes filles dans les bas-fonds de la ville. Sur les traces d'un tueur en série, il demande l'assistance d'un de ses amis, l'écrivain Bram Stoker, l'auteur de "Dracula".

Dans la seconde enquête, située aux Etats-Unis en 2010, nous assistons au meurtre d'un homme qui venait de déclarer avoir retrouvé un journal intime perdu depuis près de 100 ans et ayant appartenu à Arthur Conan Doyle.



Ce polar historique et littéraire est particulièrement bien documenté sur les dernières années de la vie de Conan Doyle et s'inspire d'un certain nombre de faits réels. C 'est aussi passionnant qu'instructif.
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Les derniers jours de l'émerveillement

Captivant ! Graham Moore nous plonge dans l'aventure des premières heures de l'électricité, au milieu de la bataille que se sont livrés Edison et Westinghouse pour la conception des premières ampoules électriques et la fourniture du premier réseau national. Une bataille juridique, mais aussi une aventure humaine, entre deux fortes personnalités et leurs collaborateurs, scientifiques, avocats, commerçants, conscients d'assister à un virage décisif dans le cours de l'Histoire. A partir de documents historiques, l'auteur propose de multiples rebondissements, ménage le suspens à chaque page, et propose un roman impossible à lâcher avant le grand final.
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Tenir

Chronique de Flingueuse : Les lectures de Miss Aline pour collectif Polar :

Voilà un thriller judiciaire à rebondissements qui raconte, de façon très simple et très efficace, les grandeurs et les limites de la justice américaine, humaine trop humaine.

Tenir sa position, ses convictions.

Tenir sa place, son rôle.

Tenir pour soi, contre les autres.

Tenir sa parole.

Tenir envers et contre tous.

Tenir pour les autres, pour aujourd'hui.

Tenir pour demain, tenir pour avoir un avenir.

Lecture lente et détaillée d'un procès d'hier et ses répercussions aujourd'hui.

Huis-clos des jurés devant donner leurs verdicts à l'unanimité au delà de tout doute raisonnable face au meurtrier présumé de Jessica.

Où se situe la vérité ? de quelle vérité la justice s'accommode-t-elle ?

Où chacun place-t-il les curseurs de sa représentation de la justice ?

Etayer, discuter, batailler, analyser encore, avoir des doutes ou pas… l'auteur nous place dans la tête de chaque juré. Pour certains le procès semblera être une « étape » dans leur vie. Tandis que d'autres seront rongés par cette affaire.

L'auteur dresse des portraits psychologiques denses de ses protagonistes. D'une certaine façon il m'entraine à avoir moi aussi une ultime conviction au delà de tout doute raisonnable.

Il va placer sur mon chemin des révélations, des rebondissements qui me feront tantôt douter, tantôt être convaincue.

Hypnotisée par sa plaidoirie, je ne vois pas le twist final arriver. Et pourtant…

Merci aux Editions Calmann Lévy pour ce SP immersif.

Bonne lecture.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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221b Baker Street

221b Baker Street débute par la mort violente d'un distingué holmésien, Alex Cale, qui venait de retrouver le tome perdu du journal intime d'Arthur Conan Doyle (octobre-décembre 1900), supposé expliquer le revirement d'attitude de Conan Doyle. Créant ainsi « Le grand hiatus ».

Le roman est construit de façon extrêmement habile avec le déroulement parallèle mais à un siècle d'intervalle. Les enquêtes vont rebondir et entrer en résonance. le scénario assez plaisant intègre, comme souvent, célébrités et faits historiques. le cortège de guest stars entourant Conan Doyle est cette fois-ci composé de : Bram Stoker, Oscar Wilde, Millicent Fawcett…

Tout au long des deux récits, le style reste alerte, les dialogues savoureux, les décors et l'ambiance sont parfaitement reconstitués, agrémentés de personnages attachants.
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221b Baker Street

Étant une grande fan du célèbre détective, j'ai passé un très bon moment de lecture avec cette fiction historique qui mêle et alterne deux enquêtes sous le signe de Sherlock Holmes à deux époques différentes : l'une se déroulant en 1900 avec pour protagonistes Arthur Conan Doyle et son ami Bram Stoker, l'autre en 2010 avec un Holmésien qui tente de résoudre un meurtre et de retrouver le fameux carnet perdu de Conan Doyle.

Lors de ma lecture, j'ai eu une nette préférence pour l’enquête se déroulant en 1900, j'ai trouvé l'histoire plus passionnante et les personnages plus sympathiques.

Comme pour son deuxième roman Les derniers jours de l'émerveillement, l'auteur s'inspire de faits réels (la mort suspecte d'un collectionneur qui prétendait avoir trouvé le journal perdu de Conan Doyle) et propose sa version des faits (comme il l'explique en postface).

Un roman sympathique qui plaira aux fans de Sherlock Holmes.
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