AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Graham Swift (230)


Moins d’une heure plus tard, elle était descendue de bicyclette, il avait ouvert la porte de devant — rien de moins que la grande porte comme si elle eût été une authentique visiteuse et lui, un premier valet de pied —, ils avaient ri parce qu’elle l’avait appelé « madame ». Ils avaient ri quand elle avait répété alors qu’il la faisait entrer : « Merci, madame. » Et lui de répondre : « Tu es futée, Jay, tu sais. Vraiment futée. » C’était sa façon de la complimenter. Comme s’il lui révélait quelque chose qu’elle n’aurait sans doute jamais imaginé.
Oui, elle était futée. Assez futée pour savoir qu’elle l’était plus que lui.
Commenter  J’apprécie          20
Elle pouvait se fermer tout aussi facilement qu'elle pouvait ironiser. Un masque efficace, pour l'octogénaire qu'elle était, que ce facès de lavette essorée!
Commenter  J’apprécie          10
Les mots étaient comme une peau invisible qui enveloppait le monde, qui lui conférait une réalité. Pourtant vous ne pouviez pas dire que le monde n'existerait pas, ne serait pas réel si vous supprimiez les mots. Aux mieux, il semblait que les choses pouvaient remercier les mots qui les distinguaient les unes des autres et que les mots pouvaient remercier toute chose.
Commenter  J’apprécie          10
Toujours est-il qu'en tant qu'amis, voire amants, ou simplement en tant que jeune Mister Paul et la nouvelle bonne de Beechwood qu'il avait repérée, un jour, au bureau de poste de Titherton, ils avaient fait des tas de choses ensemble, dans des tas de lieux secrets.
Commenter  J’apprécie          10
« J’étais orpheline, révélait-elle pour énième fois. Je n’ai jamais connu ni mon père ni ma mère. Ni mon vrai nom. Si tant est que j’en aie jamais eu un. Cela m’a toujours paru la condition idéale pour devenir écrivain — surtout romancière. N’avoir aucune référence. Partir avec une feuille vierge ou, plutôt, être soi-même une feuille vierge. N’être personne. Comment peut-on devenir quelqu’un si l’on n’a pas d’abord été personne ? »
Commenter  J’apprécie          70
(...) le don de ma mère, tel que je m'en souviens, était comme une chose qui ne lui appartenait pas. Lorsqu'elle chantait, c'était comme si une autre créature était née en elle. Un spasme de la poitrine et de la gorge, un enfantement par le haut, un chant d'oiseau couvant dans son sein - et voilà que de ma mère, de cette femme si dénuée de scrupules, si paresseuse, si insensible, jaillissait un son si doux, si miraculeux, qu'il était impossible de ne pas succomber.
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes tous du combustible. Sitôt nés, nous nous consumons, et certains d'entre nous plus vite que d'autres. Il existe différentes sortes de combustion. Mais ne jamais brûler, ne jamais s'enflammer, ne serait-ce pas triste?
Commenter  J’apprécie          30
Mais qu'aurait-elle fait d'elle-même, de sa vie, si elle n'avait pas été une bonne ? Elle supposait - et son visage ridé s'épanouissait à nouveau- que c'était là une situation très fréquente chez les êtres humains. D'être dérouté, de ne pas savoir que faire de soi.
Commenter  J’apprécie          10
Les gens lisent des livres pour échapper à eux-mêmes, pour oublier leurs problèmes, n'est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          40
Elle aurait pu rester lire au jardin — par exemple Joseph Conrad, qu'elle vient de découvrir — ou parcourir à bicyclette la campagne du Berkshire, dans le sud de l’Angleterre. Au lieu de cela, c'est son amant qu'elle rejoint en secret — il s'appelle Paul Sheringham ; c'est un jeune homme de bonne famille, à la veille d'épouser une jeune fille de son milieu et de mettre fin à la relation clandestine qu'il entretient avec Jane depuis sept ans.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes tous du combustible. Sitôt nés, nous nous consumons, et certains d'entre nous plus vite que d'autres. Mais ne jamais brûler, ne jamais s'enflammer, ne serait-ce pas triste ?
Commenter  J’apprécie          60
Elle s’avança sur le palier, pénétra dans l’ombre, pieds nus sur le tapis moelleux. Des rayons et de taches de soleil tombant d’une haute fenêtre ou d’une verrière jouaient sur la trame rouge et brun du tapis, sur la partie élimée en haut de l’escalier, ou rebondissaient sur la rampe et enluminaient la poussière qui flottait.
Commenter  J’apprécie          20

Le crépuscule approchait , la lumière se moirait de reflets abricot et le monde voilé de vapeurs vert doré était d'une sublime beauté.
Commenter  J’apprécie          230
...alors Tom trouverait enfin le repos. Mais était-ce Tom, toujours avec lui, qui lui inspirait cette pensée ? Était-il ici ? Était-il parti ?
La pluie continuerait à crépiter au carreau et il tremblerait d'être de nouveau seul (mais l'était-il ?) dans la chambre où il l'avait été auparavant.
Commenter  J’apprécie          40
Et tous là-bas (hormis lui) à présent, pense-t-il, à cette minute même, sous ce vent et cette pluie. Le vent qui arrache les pétales roussis de toutes ces fleurs, qui renverse les bouquets et les couronnes entassées, la pluie qui rince les pierres tombales, nouvelles et anciennes, l'eau qui s'infiltre dans la terre.
Sentent-ils, savent-ils tout cela, ou cela leur est-il épargné ?
Commenter  J’apprécie          00
Il n'aurait pas su décrire ses sentiments à ce moment-là, mais la colère avait dû en faire partie- une très grande partie- car, bien que cela n'ait aucunement trouvé place dans sa relation ultérieure des événements, ce qu'il dit à son père mort, à voix haute et à plusieurs reprises au milieu du champ plongé dans l'obscurité, ce fut : " Espèce de salaud. Espèce de salaud."
...
Il ne se rappellerait jamais le nombre de fois où il l'avait répété, il n'avait pas compté, mais il n'avait pu s'arrêter de le dire...
Commenter  J’apprécie          00
Il avait essuyé ses larmes et les yeux d'Ellie étaient restés secs. Puis un silence s'étaient installé entre eux, un silence dans lequel l'expression du visage d'Ellie avait semblé dire : Ne rends pas les choses difficiles, Jack. C'est une nouvelle pénible, ne la rends pas plus pénible. Et il pouvait même voir que cela aurait pu être plus pénible encore.
Commenter  J’apprécie          00
Il se tenait là, fin prêt. Il ramassa son étui à cigarettes, son briquet. Seul lui manquait, peut-être, une fleur à la boutonnière. Il y avait les orchidées blanches dans le hall. On aurait pu croire qu'il partait à son mariage. Ce n'était pas aujourd'hui, mais il semblait ainsi l'annoncer, sans doute était-ce la raison pour laquelle il s'était fait beau: il la quittait - n'est-ce pas? - pour se marier.
Commenter  J’apprécie          30
Et son coeur avait bondi. C'était là une de ces phrases qu'on lit dans les livres, mais cela vous arrivait parfois pour de vrai.
Commenter  J’apprécie          00
En tout cas, elle s'apprêtait à le perdre. Et lui, s'apprêtait-il à la perdre? Elle n'avait pas le droit de s'attendre à ce qu'elle vît les choses ainsi. Et elle, avait-elle aucun droit de se dire qu'elle le perdait? Elle ne l'avait jamais vraiment possédé. Et pourtant si. Elle ignorait ce que ce serait de le perdre, elle refusait d'y penser, si inéluctable cela fût-il.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Graham Swift (1817)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
289 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}