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Citations de Grégoire Polet (134)


L'argent n'a plus d'essence. Plus de raison d'être profonde. La communication se développe énormément, se dérègle, s'affole et commence à être violemment et ridiculement contre-productif. La communication est l'élément tellement essentiel dans l'évolution, que ça a donné Internet. Et supprimez Internet, une autre forme de communication globale le remplacera. C'est trop tard, c'est arrivé. Les gens du monde entier n'ont plus besoin d'autre chose que de communication pour se savoir en relation. L'argent n'a plus rien à apporter. Que du mauvais. Car le désir profond de l'humanité, toute l'évolution le prouve, c'est de vivre ensemble. On n'arrête pas des mouvements pareils.

p434
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L'argent a été le dénominateur commun des différences. La première loi internationale, si vous voulez. Et il faut bien comprendre l'importance de l'argent, pour comprendre pourquoi aujourd'hui il a fini d'être utile. Et que tous les maux qu'il a toujours entraînés, aujourd'hui, n'en valent plus la peine. Aujourd'hui, ce que l'argent permet est inférieur à ce qu'il empêche. C'est donc devenu une chose inutile et nuisible.
Pourquoi ?

p433
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Le troc, c'est toi et moi, maintenant, on échange ça parce que ça nous arrange. L'argent, c'est merveilleux, puisque c'est dire, je te passe contre ceci ou cela une poignée de coquillages, parce que toi et moi nous savons qu'ailleurs, et plus tard, quelqu'un d'autre acceptera ces coquillages contre une autre marchandise. Cela va peut-être vous étonner que moi, qui suis tellement contre l'argent, j'en fasse l'éloge. Mais rendez-vous compte que l'argent, ce fut l'introduction du temps et de la distance dans les échanges entre les gens.

p432
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Ma génération fut la dernière où des éléments brillants pouvaient encore être séduits par une carrière dans les lettres. De nos jours, qu'espérez-vous ici ? Un poste plus qu'hypothétique dans l'enseignement. Doté d'un salaire de caporal. Que vois-je dans les rangs depuis des années ? Surtout des filles. Qui se disent que c'est une jolie matière, un métier pas trop difficile et beaucoup de congés pour s'occuper des enfants. Des garçons ? Très peu. Quelques rêveurs, sans ambition. Tous ceux qui ont conscience de leur valeur ou de leur supériorité choisissent des carrières valorisantes. En lettres, il n'y a plus que des éléments de second rang.

p412
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Sur le rebut de la société il y a largement de quoi faire vivre une autre société. Les seules choses à acheter véritablement, c'étaient les vivres, farine, lait, riz, sucre. Et le papier hygiénique. Tout le reste déborde à foison des maisons et des magasins, se répand sur les trottoirs, et, dès qu'on s'est ôté les menottes de la honte, on peut se servir.

p404
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il songe qu'il suffit, le soir, qu'il n'y ait plus de passants pour que les gens cessent de poser ce petit geste civique de ramasser la crotte de leur clébard. Sous la douche, il pense que ce n'était certes pas à lui de retirer cette crotte de devant la porte de l'immeuble, mais que tout de même, si quelqu'un rentre après lui et n'a pas la chance de jeter sa cigarette au bon moment, il marchera dedans, et que la merde, transportée par la chaussure, étendra sa nuisance au vestibule, à l'escalier ou même, pis, à l'ascenseur.

p384
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La vie est un poker, il faut savoir faire merveille avec ce qu'on a. Ce ne sont pas les meilleures cartes qui gagnent, c'est le meilleur joueur. Avec une paire et de l'idée, ou du bluff, on peut battre un brelan d'as. Etre sûr qu'on peut gagner, quelles que soient les cartes. Enthousiasme, toujours. Ne rien donner pour perdu, ne rien dénigrer.

p383
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C'est une étrange conviction, mais c'est la sienne, de se sentir encore inférieur et de se savoir supérieur. Un colonel dans un uniforme de sergent. Un jour. Un jour viendra. Rester à l'affût. Et, comme dit Frederico, se lever chaque matin comme si le monde venait de naître, qu'on n'avait pas de passé, que la partie commençait, avec un jeu tout neuf.

p382
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qu'est-ce que vous faites, quand vous priez ?
- Eh bien, dans l'Eglise, nous célébrons les grands mystères, ça, vous l'avez bien vu.
- Oui, mais quand vous priez, toute seule.
La mère rit de nouveau :
- Mais c'est très indiscret ce que vous me demandez là ...
- Alors ...
- Eh bien, quand je prie toute seule, je dis le nom du Seigneur.
- Tout le temps ?
- Oui. Le nom de Jésus, c'est comme son icône, mais en mots. Verbale. Enfin, il y a une formule. On dit : Seigneur Jésus-Christ fils de Dieu aie pitié de moi. Ou : aie pitié de nous et de ton monde.
- Vous dites ça tout le temps ?
- Oui. Pas moi seulement. Tous les moines. Tous les moines orthodoxes et même beaucoup de laïcs pieux, depuis deux mille ans. Sans discontinuer. C'est assez monumental, dit comme ça, cette phrase priée sans discontinuer par des milliers de personnes depuis deux mille ans.

p376
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Ce que Marx n'avait pas compris, c'est que ce n'est pas seulement les travailleurs qui sont esclavagisés par le capital. C'est tout le monde, les capitalistes aussi, tout le monde, riches ou pauvres, confortablement ou inconfortablement, qui est esclave de l'argent et d'une idée de la productivité qui n'apporte ni la paix, ni la liberté, ni le bonheur, ni la dignité, ni rien.

p358
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On peut pas s'en foutre. On n'a qu'une vie, et moi, j'ai la faiblesse de croire qu'une vie, c'est important. On ne peut pas se contenter, enfin moi en tout cas, d'une vie de travailleur-consommateur, riche ou pauvre ça revient au même, travailleur-consommateur, sans autre horizon que ta qualité de vie, bien égoïste, ton pouvoir d'achat, ta capacité plus ou moins grande de jouir de tout ce qui se paie dans une vie. C'est notre monde, ça. C'est tout le monde ! Et ce n'est pas vivre; c'est survivre.

p358
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Et Albert se met à chanter : ne me qui...tte pas, il faut ou... blier tout ... peut s'oublier... qui s'enfuit déjà...

p342
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J'ai toujours pensé que c'étaient les Belges, les maîtres du monde. Ils n'ont l'air de rien, un tout petit pays, ils rigolent, leur Manneken-Pis, les frites, tout ça, leur gouvernement qui tombe tout le temps, mais après, hop, où qu'elles sont, les institutions européennes ? A Bruxelles. Ils cachent bien leur jeu. Ils sont marrants. Tu sais ce qu'avait dit Jules César, des Belges ? [... ]
Fortissimi sunt Belgae.
Les Belges sont les plus terribles.

P341
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La postérité ! Il s'en parle à peine à lui même, de la postérité, par peur du ridicule. Il n'empêche qu'un livre, même aussi confidentiel dans son tirage, est fait pour durer, et qu'il est lancé inévitablement dans un voyage imprévisible vers le futur, où il peut trouver le lecteur décisif, celui qui voit la qualité, celui qui prend l'oeuf d'or déposé par l'esprit dans ces pages. Et c'est pour ce lecteur-là qu'il écrit.

p333
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Il y a parfois des clameurs et des exultations, pour Pepe le pasteur, dans le temple, quand le prêche est inspiré. Alors on sent que tous les morts sont présents et que ce sont eux qui poussent à crier et à applaudir. Et il y en a qui pleurent. Parce que les Gitans, comme Dieu sur le mont des Oliviers, savent encore pleurer.

p300
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Et puis une théorie dit que, n'importe où dans le monde, on n'est jamais qu'à six poignées de main d'une personne connue.

p292
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Mais pas moyen d'avoir du champagne, dans ce pays. Toujours leur cava. Très bon, très bon, mais putain, mon royaume pour un Mumm ou du Moët et Chandon.

P277
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Non, quand même, dans Camus, j'ai admiré ça, quoi, qu'il cherche tellement à ce que la vie soit en accord avec la pensée. Que la pensée n'a pas de sens si elle n'est pas suivie d'une attitude. J'ai bien aimé comme il se fout de la gueule des philosophes du suicide qui ne se suicident pas, mais sinon, il me touche assez peu.

p253
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L'argent de l'héritage, qui fond, mais qui est là pour fondre, et le portefeuille boursier consolidé, fluctuant sans doute mais sûr, actions Caja Madrid et Telefonica, le placement le plus conservateur possible. Sur la banquise de son patrimoine Raquel fait peut-être un peu l'effet d'un réchauffement climatique; mais ce n'est pas Raquel, c'est l'amour, les délices, la vie, la joie d'être généreux.

p237
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[...], hormis la fermeture des rideaux, ce ne sont plus que des ouvertures, de portes, de frigo, de zips, de draps, de choses vert pomme et d'autres couleurs, de chevelures et de toutes les bouches rondes, ovales ou en amande, comme les yeux, par où l'on se mange.

p235
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