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Critiques de Guillaume Pitron (60)
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L'enfer numérique

A la lecture de ce livre, on en ressort avec plusieurs sentiments :

Commençons par la fin, ou plutôt la conclusion que nous livre, optons par un "nous offre", l'auteur : "Aux démiurges que nous sommes devenus, largement inconscients des incommensurables pouvoirs dont nous avons désormais la responsabilité, le numérique nous invite, finalement, à mûrir cette puissante injonction du mahatma Gandhi : « Soyez le changement que vous désirez voir en ce monde. »"

Appelons cela l'espoir



Pourtant l'auteur nous prévient : "Cette enquête entend l’interpeller : que ferez-vous des fabuleux pouvoirs dont vous serez bientôt les dépositaires ? Saurez-vous dompter l’hubris que ces technologies excitent en vous ou serez-vous, tels des Icare, consumés par les radiations de ce soleil synthétique ?"



Et autant prévenir c'est VERTIGINEUX.



Je dois bien avouer qu'après avoir lu "Apocalypse Cognitive", "la civilisation du poisson rouge", "les ingénieurs du chaos", "Tempête dans le Bocal, La Nouvelle Civilisation du Poisson Rouge"



Et bien avec celui-ci qui vient à la suite des autres, je suis comme Dante qui aurait traversé, l'Enfer et tous ses cercles jusqu'à la profondeur extrême de cette révolution numérique où nous sommes passés de la logique du présent à celle de l’instant



Je prendrais bien entendu quelques libertés avec ce qu'a pu écrire le poète italien, pour mieux coller aux réalités de cet ouvrage.



Commençons par le vestibule ou l'on croise les indolents, neutres par lâcheté. En clair ceux qui nous promettent monts et merveilles, dans ce futur, mais eux ne font que répondre à une demande. En résumé ce n'est pas de leur faute mais celle de l'internaute : « On consomme des produits numériques parce que l’on nous propose de les consommer. »"



Premier cercle : les vertueux et dans ce cas je dirais les soi-disants vertueux qui s'achètent une conscience qu'elle soit verte ou financière.

" Vous le comprenez, être « bas carbone » ne suffit pas pour être écolo… Il faut également être « basses ressources ». Le constat peut paraître ubuesque : plus les technologies qui nous entourent seront discrètes, portables et légères, plus le legs matériel de nos existences sera considérable. Mais on ne peut se contenter d’uniquement explorer les impacts de notre monde miniaturisé ! On se doit aussi de scruter ce qui est minuscule et même imperceptible à l’œil nu… « On parle tout le temps d’Apple, mais jamais des fabricants de puces électroniques, regrette Agnès Crepet, ingénieure chez Fairphone. Or ils se trouvent au cœur d’un immense gâchis environnemental et social. » "

- Ceux qui font tourner des bétonnières "avec les lourds impacts écologiques que nous révélerons plus tard – aux seules fins d’entasser d’impalpables vidéos de chats, courriels et données de localisation ? C’est que l’humanité produit déjà un invraisemblable déluge de data : 5 exaoctets (un exaoctet correspond à un milliard de milliards d’octets) par jour, soit autant que toutes celles produites depuis les débuts de l’informatique jusqu’en 2003."

- Amsterdam



Second cercle : les moralistes qui s'achètent une belle et bonne conscience.

- quand on pense à Elon Musk envoyant dans l'espace ses "petits trains" de satellites pour "procurer" de l'internet partout ;

- ceux qui pensent qu' "Internet permettra aux enfants des régions les plus reculées du monde de s’éduquer à distance, mais il facilitera également la propagation de théories complotistes, fragilisant nos démocraties. Il soignera des maladies rares, mais laissera aussi Ryan Kaji, un enfant qui s’est fait connaître en déballant des cadeaux devant une caméra, au Texas, à continuer à être le youtubeur le mieux payé du monde… Quoi qu’il en soit, il ne faut pas confondre les répercussions économiques, sociales et psychologiques du numérique avec sa fonction écologique. Bien qu’il stimule l’éclosion de formidables initiatives destinées à protéger le climat et la biodiversité, le réseau n’a pas été pensé pour « sauver » la planète, et tout discours liant la résilience de la vie sur Terre à la performance des outils."



Troisième cercle : les avares ou luxurieux ce cercle est divisé en deux groupes. Il y a celui des personnes qui dépensent sans compter, et celui des avares qui préfèrent amasser et économiser le moindre centime. Et là, il faut bien se l'avouer, on en croise et leur imagination est sans limite.

- quand on apprends que pour son moteur de recherche Microsoft "les ingénieurs de Microsoft, emmenés par Paul Ray, responsable des expériences utilisateurs se demandent dans quelle couleur afficher les résultats des requêtes effectuées par les futurs utilisateurs. Le bleu, couleur traditionnelle des hyperliens, a leur faveur… Mais quel bleu ? Paul Ray veut trouver le meilleur des bleus, celui qui renforcera, espère-t-il, la « fidélité » des internautes à Bing et le nombre de clics. En clair, Paul Ray pense qu’il existe une couleur parfaite qui accroîtra l’emprise de l’une des multinationales les plus puissantes au monde sur l’inconscient de millions d’individus. Or la tâche est colossale, puisque le bleu se décline en… 16 777 216 nuances. C’est donc un procédé informatique – le A/B testing – qui va se charger d’évaluer l’attrait de différentes teintes auprès de de panels de consommateurs. Les tests permettent bientôt d’identifier un bleu sombre entraînant un taux d’engagement particulièrement satisfaisant… À en croire les premières estimations, assure Paul Ray, il pourrait même générer 80 à 100 millions de dollars de profits annuels supplémentaires : il s’agit du bleu Hex #0044cc."

Quand on sait que « 10 % de l’électricité d’Amsterdam et de Haarlemmermeer est captée par les datacenters. C’est un chiffre très élevé ! Où voulons-nous vivre ? Comment reprendre le contrôle de ce phénomène ? » Enfoncée, en cet hiver 2020, dans une banquette du Grand Café Restaurant de la gare centrale d’Amsterdam, seulement interrompue par les jaseries d’un perroquet perché au-dessus du bar, Mariëtte Sedee n’est pas simplement responsable de l’aménagement du territoire à la mairie de Haarlemmermeer, une commune de 150 000 habitants jouxtant la capitale néerlandaise. Elle est aussi l’un des premiers édiles du monde à s’être engagés dans un bras de fer avec les hébergeurs de données", c'est juste de la folie



Quatrième cercle : les gourmands

- Ces designers de produits électroniques, qui ont déployé des trésors de créativité pour effacer la matérialité du digital. Le premier – et souvent unique – contact d’un consommateur avec le monde numérique est le smartphone lui-même : un bel objet qui véhicule une idée de pureté. Et comment ce qui est beau pourrait-il être sale ? La perfection esthétique de ces produits est, intuitivement, incompatible avec la notion de pollution.

- Ces concepteurs/créateurs/fabricants qui s’emploient en effet, depuis plusieurs années, à refuser aux propriétaires de produits électroniques la liberté, élémentaire, de les réparer. Car en vendant un smartphone, une entreprise cède dorénavant deux droits bien distincts : la propriété effective de l’appareil et une licence d’utilisation du système d’exploitation lui permettant de fonctionner (Android, par exemple). Or, si un consommateur est propriétaire de l’objet acquis, il n’est que titulaire d’une licence d’utilisation du logiciel, auquel il n’a, en revanche, pas le droit de toucher.

- Ces



Cinquième cercle : les prophètes et autres visionnaires

- D’autant qu’un bouleversement de nos usages numériques se trame… Nous nous apprêtons en effet à embrasser le monde, vertigineux, de l’Internet des objets. De l’Internet des yeux et des oreilles. L’Internet des corps. Et même « l’Internet de tout ». Un futur intégralement connecté qui pourrait rendre tout à fait stériles les gains énergétiques engrangés auprès des pôles de la planète.

- Ceux qui prônent l'IOT (Internet of Things), en clair tout connecter, partout, tout le temps. A l'exemple de la voiture connectée qui sera un salon roulant offrant des plaisirs connectés, au lieu de celui de conduire.

- Ceux qui voient le salut de l'homme en un Internet qui modèle "un monde où l’activité humaine stricto sensu n’est plus la seule à animer l’univers numérique. « Les ordinateurs et objets communiquent entre eux sans intervention humaine. La production de données n’est plus cantonnée à une action de notre part »". Des données qui génèrent elles-mêmes leurs données : AHURISSANT





Sixième cercle : les cyniques... Et là ça se bouscule....

- Ceux pour qui : " À écouter leurs hérauts, l’univers digital ne serait en effet guère plus concret qu’un « nuage », le fameux cloud dans lequel nous stockons nos documents et photos. Tout au plus s’apparenterait-il à une espèce de « blob », cet organisme unicellulaire, composé d’un réseau de veines, informe et visqueux. Pour un peu, le monde digitalisé serait synonyme de « vide » ou de « néant ». Il nous invite à commercer en ligne, jouer virtuellement et nous étriper sur Twitter sans que cela ne mobilise, à première vue, le moindre gramme de matière, le plus infime électron, la première goutte d’eau. Bref, le numérique est le plus souvent réputé ne générer aucun impact matériel."

Ceux qui nous vendent la 5G pour aller encore plus vite mais qui oublient de nous dire qu'il ça falloir encore plus d'antennes, et tout cela pour gagner quelques secondes sur une vidéo !!!

- Cet ingénieur qui nous dit non sans vergogne :

« Le numérique, c’est très concret ! », s’excusant presque de proférer une telle évidence. Car nous le sentons bien : il est incongru de parler de « dématérialisation » de nos économies dès lors que le virtuel génère des effets colossaux dans le monde réel.



Septième cercle : les coléreux

- ceux, petits comme grands, qui vont s'agacer de l'indisponibilité, la pire des catastrophes, ou de la lenteur, au final un moindre mal, du réseau.

- le meilleur exemple la panne de l'hébergeur OVH : "L’épisode fut si épouvantable qu’on murmure qu’il hante encore les dirigeants du groupe." excusez du peu...

En relation avec cet épisode on retrouve certains qui errent au sixième cercle : "et notre source de partager son incrédulité avec ses collègues : « Deux pannes successives à deux heures d’intervalle sur deux organes aussi importants… Il faut peut-être qu’on aille jouer au loto ce soir… »". La palme du cynisme



Huitième et Dernier cercle et pas des moindres : ceux des spécialistes du paradoxe, et là il y a du monde.... Pas assez de place dans seul cercle

- imaginez il existe un magazine qui s'appelle Datacenter Magazine. En clair, un support physique qui parle de et pour ceux qui gèrent l'immatériel. Ceux qui sont censés tout dématérialiser !!! Passionnant...

- Ceux qui croient que nous vivons dans un “monde sans fil”. Mais en fin de compte, nous sommes aujourd’hui davantage reliés les uns aux autres par des fils que nous ne l’avons jamais été !

- Cette « génération climat qui sera l’un des principaux acteurs du doublement, annoncé à l’horizon 2025, de la consommation d’électricité du secteur numérique (20 % de la production mondiale) ainsi que de ses rejets de gaz à effet de serre (7,5 % des émissions globales).

- Ces acteurs de l’économie numérique sont conscients de cet effet boomerang, mais qui "entendent d’abord mettre les consommateurs face à leurs responsabilités. « Chacun est libre de ne pas participer à la surconsommation numérique », a ainsi affirmé Stéphane Richard, le patron du groupe français Orange. Or, dans le même temps, l’entreprise diffuse des publicités célébrant les nouveaux usages de la 5G."

- Une douzaine d’années ont ainsi suffi pour que le nuage, ce graal que l'on appelé le cloud, s’enracine dans le sol.





C’est désormais une évidence : nos vies numérisées sont dupliquées dans une infrastructure de métal, de béton, de verre, dont nous sommes des milliards de colocataires, distraits et indifférents. En marchant sur une plage avec un portable dans la poche, nous ne laissons pas seulement les traces de nos pas dans le sable, mais également dans des datacenters scandinaves stockant nos données de géolocalisation. Quand nous réalisons un selfie à la terrasse d’un café, nous n’y consommons pas uniquement une boisson, nous produisons des pixels qu’un ruban de verre propulsera, qui sait, jusque Virginia Beach. Cela signifie que nous nous dédoublons en permanence, littéralement ! Internet offre ce don d’ubiquité qui confère à nos actions une consistance physique ici même et à des milliers de kilomètres à la fois. Bref, sous couvert de tout dématérialiser, le numérique matérialise en fait deux fois ce que nous entreprenons.



Un vétéran de l’industrie des technologies de l’information, la simple évocation du centre de données du réseau social le plonge dans un abîme de fascination mêlée de perplexité. « Je ne parviens toujours pas à saisir la complexité du monde qui m’entoure », poursuit-il avec émotion et humour.

Et pour bien connaître ce secteur je suis en phase, comment en sommes nous arrivés là ? Vaste sujet, Vaste question, pour en fait peu de réponses.



Émotion virtuelle ou réelle

Humour réel ou noir, comme ce noir que craignent ces géants du Net, comme en atteste cet exemple : "Mais il arrive que ce flux se détraque à cause de ce que l’on appelle, dans l’industrie, un « noir complet » : une panne de datacenter. Défaut d’alimentation électrique, fuite d’eau dans le système de climatisation, bug informatique… À la simple évocation de ces avaries, un malaise, voire une franche épouvante s’empare de nos interlocuteurs. Les mots « désastre », « enfer », « catastrophe » fusent. Et pour cause ! En 2012, de fortes intempéries frappent un centre de données du groupe Amazon Web Services et coupent l’accès à Instagram et Pinterest pendant six heures2. En 2016, le trafic Internet mondial chute de 40 % pendant deux minutes à la suite d’un défaut de service de Google3. Et en 2019, la messagerie Gmail est affectée durant une demi-journée."



Alors pour terminer sur une note positive et pour reprendre les paroles de Dante au sortir de l'Enfer :



Mon guide et moi par ce chemin caché

nous entrâmes, pour revenir au monde clair ;

et sans nous soucier de prendre aucun repos,

nous montâmes, lui premier, moi second,

si bien qu’enfin je vis les choses belles

que le ciel porte, par un pertuis rond ;

Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles



Et point question de nuage ou de cloud....



Dernière chose un merci tout particulier à HordeDuContrevent, qui grâce à sa critique de la guerre des métaux rares, m'a permis de livre cet autre ouvrage de cet auteur
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La guerre des métaux rares

Que faire, surtout quand on sait que les métaux rares ne font pas que réduire la taille de nos smartphones mais sont également très présents dans les outils de la technologie verte ? C'est la question que se pose Guillaume Pitron au terme des six ans d'une enquête passionnante, approfondie et étayée de tableaux, de graphiques et de camemberts. Contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre, le journaliste, mesuré dans ses propos, se montre lucide et ne se lance pas dans l'apologie de la décroissance. En revanche, il préconise une remise en question des comportements et invite le lecteur, avant de se projeter dans le futur, à se retourner sur notre passé et à se rappeler ce qu'il s'est produit en un autre temps avec l'huile de baleine.



Touchez mon blog, Monseigneur...
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La guerre des métaux rares

La révolution verte soumise à l'extraction de ces métaux rares (et donc à cette pollution noire issue des mines terrestres ou pire des extractions maritimes).

Au mieux nous polluerons plus, au pire nous nous "foutrons" sur la gueule

Pourquoi chercher les énergies renouvelables sans se demander à quoi sert les énergies actuellement consommées ?

Pourquoi considérer comme inéluctable l'augmentation de la consommation d'énergie ?

Pourquoi se déplacer pour travailler (quand ce n'est pas nécessaire), pourquoi vouloir rencontrer physiquement (quand ce n'est pas nécessaire), pourquoi chauffer son logement quand on peut l'isoler, pourquoi vouloir avoir des "Pdt de Noirmoutiers" dans sa purée, pourquoi vouloir manger des fraises en Janvier, pourquoi vouloir le dernier I-Phone ?

Bref, au delà des ces métaux, c'est l'utilisation de l'énergie qu'il faut questionner ;-)
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La guerre des métaux rares

Un cri d’alarme géopolitique.Une contre-histoire du monde qui vient. Les métaux rares, une trentaine de matières premières aux noms mystérieux contenues dans l’écorce terrestre, un concentré d’atomes aux propriétés inouïes, sont vitaux pour les green tech : les technologies de l’information et la transition écologique.



Résultat d’une enquête de six années,le livre de Guillaume Pitron, préfacé par Hubert Vedrine, offre au citadin émerveillé par la fée électricité l’envers du décor sous tous ces aspects : industriels, capitalistiques, géopolitiques, environnementaux et dessine les futurs possibles dont celui de la France, un géant minier en sommeil.



Alors que l’UE en 2017 publie la liste des matières premières critiques, pourquoi la COP 21 ne mentionne-t-elle pas les terres rares ? La régulation de leur mode d’extraction semble pourtant vitale. Quel compromis furent acceptés dans le secret des cabinets ?
Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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La guerre des métaux rares

Je vais m'épargner (et vous épargner) un résumé de plus de ce passionnant ouvrage – reportez-vous à la 4e de couverture pour ça, ou bien à d'autres lecteurs qui ont sacrifié à cet exercice. Je vais plutôt évoquer ce que j'en ai retenu, et quelles sont d'après moi ses faiblesses résiduelles.



Le fait majeur qui doit nous interpeler tous, celui vers lequel toute cette enquête converge, est le caractère insoutenable des perspectives de développement des "nouvelles" technologies de la communication, de l'énergie et du transport, celles qui visent à ne plus dépendre des combustibles fossiles. Insoutenable est bien le mot: l'humanité extrairait dans les prochaines décennies plus de matière qu'elle n'en a extrait depuis ses débuts. Il faut également considérer la raréfaction des matériaux (pauvreté croissante des minerais) et en conséquence l'énergie toujours plus importante nécessaire à l'extraction d'une quantité donnée. Derrière ce constat se profile un désastre écologique terrifiant, sur lequel l'auteur insiste finalement assez peu, davantage captivé par les enjeux géopolitiques associés à l'acquisition des territoires miniers et du savoir-faire nécessaire à la maitrise des technologies de pointe (mais reconnaissons qu'il sait parfaitement nous captiver sur ces deux points !).



Guillaume Pitron, sans l'exprimer aussi franchement, semble croire au mythe de la mine propre: à laisser des pays aux régimes autoritaires et peu préoccupés d'environnement l'extraction des matériaux, le désastre est inéluctable; alors que s'il était confié à des pays "responsables" (nous), tout se passerait pour le mieux. Le néolibéralisme capitaliste et financier qui règne en Europe et en Amérique du Nord se singularise certes par une logique court-termiste totalitaire (qui censure toute considération stratégique à moyen ou long terme, malgré les discours contraires), logique bien perçue par l'auteur qui en démontre les conséquences en termes de dépendance croissante de nos pays à la Chine en particulier. Une autre singularité du néolibéralisme, peu mise en exergue dans l'ouvrage, est son objet exclusif: le profit. Le profit au détriment d'absolument tout le reste: des espèces animales peuvent s'éteindre, les populations humaines peuvent être empoisonnées et mourir prématurément, l'environnement peut être saccagé de manière irréversible, tout cela n'a aucune importance. A une époque où la communication devient une arme, entre les mauvaises mains (souvent) mais parfois entre les bonnes, la seule chose importante est: il ne faut pas que ça se voie. Ceci n'est pas seulement valable en Chine ou en Afrique; ça marche parfaitement en occident, de la même manière. Lire à ce sujet le remarquable Psychopathes & Cie de Joel Bakan. De fait, la seule protection contre les agissements "illimités" des multinationales réside dans les lois et autres réglementations, nationales et transnationales. Et si on examine leur évolution (notamment sous l'influence des multiples lobbies et dans un contexte d'abdication quasi universelle du personnel politique), il n'y a aucune raison d'être optimiste. Une mine propre, ça ne s'est jamais vu, et ça ne se verra probablement jamais.



Alors quelle conclusion ? Guillaume Pitron délivre en ultime recommandation l'incitation nécessaire à réorienter l'ingénierie vers des produits qui durent, à ne plus gaspiller et à limiter notre consommation d'énergie… mais "sans vouloir faire rimer sobriété avec décroissance" – il ne faudrait pas exagérer tout de même. Bref, J'attends donc qu'on m'explique comment, compte tenu de l'augmentation rapide d'une catégorie de population qui aspire à consommer comme les européens de l'ouest, on peut arriver à enrayer les désastres écologiques évoqués plus haut sans consentir à une décroissance individuelle de notre consommation de matière et d'énergie. Ah, la décroissance, quel formidable épouvantail !

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Prométhium

Flippant, c'est l'idée qui ressort de ma lecture de ce livre. Flippant et lucide, réaliste.



J'avais beaucoup aimé le livre de Guillaume Pitron. Là, c'est une projection dans 20 ans de ce que la guerre des métaux rares actuelle pourrait donner. Ca reste subjectif, une hypothèse parmi d'autres, mais j'y ai trouvé une résonance à ce que je connais et j'imagine, même un peu optimiste dans le sens où la société arriverait à conserver ce mode de vie malgré les bouleversements climatiques.



Une illustration implacable des désordres du monde, une prise de conscience, une envie de lire le livre pour savoir à quoi ressemble cette guerre et quel rôle joue la Chine, une histoire de science fiction, chacun y trouvera ce qu'il veut.



Petit bémol pour les dessins, j'ai trouvé les visages des personnages bizarres, sans savoir si c'est un parti pris artistique ou lié à la difficulté de les dessiner.
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Prométhium

Nous faisons un bon dans le temps où la société a pris en compte les alertes du GIEC. C'est fini d'utiliser le pétrole. La révolution verte est passée par là. Dorénavant, on mise sur la technologie avec les matériaux rares. On sait environ quelle quantité il en existe sur la planète. Les estimations restent approximatives. On en trouve toujours dans des zones naturelles très particulières. La valeur monétaire à plus d'importance que la protection des autochtones et de l'environnement. Il faut beaucoup détruire pour a une infime charge. Au vue de la valeur de ces biens, les acheteurs sont prêts à tout pour l'avoir quitte à tuer. Contre un bon salaire, on trouve toujours des gens pour réaliser les tâches ingrates. Et parfois, certains trouvent une éthique et abandonnent. Une dystopie pas si innocente car cette quête aux matériaux rares se fait déjà. Les nouvelles technologies dépendent de plus en plus. Bien que l'on sache les méthodes de récolte avec son flot de malades, de morts, de pollution de l'air, de l'eau, du sol... il ne se passe pas grand chose. Une fiction qui sonne vrai, peut-être trop. Cela confirme la volonté de lire l'essai "La guerre des métaux rares" de Guillaume Pitron. Le sujet reste peu abordé en littérature et encore moins dans le monde du 9e art. Le graphisme permet plus de vraisemblance et le jeu des couleurs plus de nuance.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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La guerre des métaux rares

Le XXe siècle a été celui du pétrole, le XXIe sera définitivement celui des métaux rares. Pour réaliser une transition "verte et heureuse", il faudra se pourvoir en ces métaux plus difficiles et énergivores à extraire que purement rares. Une extraction peu propre comme peu éthique, une concentration de l'approvisionnement vers un quasi monopole chinois et une perte de savoir-faire sur des marchés occidentaux obnubilés par l'impact de ses actes individuels plutôt que des vérités sur la chaîne d'impact en amont.



Un ouvrage documenté qui démystifie la formidable transition verte salvatrice. Renouer avec l'industrie après l'ère du fabless des années 90, alerte sur la perte de souveraineté actuelle et à venir, pointer du doigt l'hypocrisie des politiques verts ou consommateurs à l'indignation sélective lorsqu'il s'agit de consommer vert/électrique sans se soucier pour autant de l'origine véritable... bref, problématiques intéressantes, mais cela finit par être redondant, faisant perdre un peu de clairvoyance à l'essayiste. À lire, mais à challenger par des ouvrages complémentaires.
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L'enfer numérique

On se doutait déjà que le numérique était loin d'être écologique et l'auteur fait ici le tour de tout ce qui pollue dans ces nouvelles technologies, des data centers aux câbles dans les océans. Une bonne remise en perspective pour changer nos habitudes de consommation numérique.
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La guerre des métaux rares

Ouvrage absolument passionnant et instructif à souhait !

Pour tous ceux qui s'intéressent aux défis technologiques engendrés par le réchauffement climatique et à la géopolitique, l'enquête de Guillaume Pitron est un guide essentiel pour mieux comprendre les enjeux de la transition énergétique en cours sans langue de bois et avec un luxe de détails ou d'exemples.

J'espère que nos hommes politiques et autres décideurs ont pris la peine de le lire ou le feront car il dévoile des vérités et des enjeux absolument édifiants.
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L'enfer numérique

J'adore l'auteur Guillaume Pitron et je respecte sa volonté de sonner l'alarme sur notre consommation du numérique.

Mais cet essai me laisse sur ma faim.



Pourquoi ?

- La caricature des vidéos de chatons qui saturent le réseau est trop exagérée (même si c'est une composante non négligeable)

- La course au dernier équipement à la mode (les émeutes pour le dernier I-Phone font pitié) mais certains nouveaux équipements sont réellement utiles (IoT de type sonde à fourrage pour prévenir les incendies, détecteurs de barrières de pâture ouvertes, les fausses huitres avec GPS pour lutter contre les vols, drones pour limiter les phytosanitaires etc... ne sont pas des gadgets)

Oui, je travaille dans l'IT d'un groupe mutualiste d'assurance dont le logo est une église au centre du village (sans lien avec Bricorama, Castorama, Conforama... mais qui se termine bien par AMA - Assurances mutuelles agricoles)

- le volet "ressources IT dormantes" (pour garantir la qualité de service ou QoS) n'est pas assez détaillé.

Nous bridons nos ressources à 50% si elles sont dupliquées, 66% si elles sont tripliquées...

- Idem sur le volet "obsolescence programmée" (nous changeons nos équipements à 50 ou 75% de la vie garantie fournisseur - Changer avant la panne)

- Idem sur le volet "marché gris", ces équipements à mi-vie sont revendus dans les pays émergents.

- Idem sur le volet "fin de vie" (ces déchets électroniques, qui meurent dans ces pays émergents et finissent dans des pays "poubelle".



Autre point qui m'a dérangé (et même heurté) c'est son chapitre sur les datacenters.

Il décrit une situation qui date de plus de 20 ans (DC sur un étage d'un immeubles haussmannien, conso électrique, climatisation et d'eau...).

Ces points ont été extrêmement améliorés depuis.

Non par conscience écologique mais bien pour diminuer les coûts (coût d'installation mais aussi d'exploitation)



Je comprends et apprécie la démarche de l'auteur : alerter sur les coûts écologiques cachés et démentir l'aspect immatériel du cloud.

Car le cloud est très physique, ne serait-ce que par les datacenters, les câbles, les antennes relai et même les terminaux (par comparaison, votre smartphone est plus de puissant que le système informatique embarqué dans Apollo 11).



Sauf à être un expert IT comme moi, la lecture de ce livre vous sera très instructive.



Donc : Lisez le !
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L'enfer numérique

Dans son essai, l'auteur de La guerre des métaux rares s'interroge sur la tendance actuelle à la généralisation du numérique, mais également sur notre comportement et sur les enjeux écologiques. Ni alarmiste, ni réactionnaire, il propose une réflexion nécessaire et travaille à une prise de conscience ainsi qu'à une responsabilisation d'ordre politique et citoyenne. Son essai est passionnant, instructif, et le temps consacré à sa lecture sera d'autant mieux investi qu'il génèrera une empreinte carbone nettement inférieure à un temps équivalent consacré à surfer sur internet.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
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La guerre des métaux rares

Livre très intéressant et percutant.

C'est un travail accessible, soigné et sourcé (universitaires, spécialistes, journalistes) dans la veine de travaux sérieux comme les livres d'Arthur Grimonpont ou Jean Marc Jancovici, pas de place pour l'info bullshit ici.

L'auteur nous dresse un tableau de l'état passé/actuel/futur des ressources minières et plus spécifiquement les "terres rares" a l'échelle mondiale.

Le livre est porté sur la Chine, c'est dire le poids de l'empire du milieu dans le domaine de l'extraction minière, et pas que.... A vous de découvrir les tenants et les aboutissants des matières premières du futur et de leur importance dans la géopolitique.
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Prométhium

Merci tout d'abord aux Editions Massot et à Babelio pour l'envoi de ce livre, reçu dans le cadre de la Masse Critique Graphique d'avril 2023.



J'avais lu le très bon essai La Guerre des métaux rares de Guillaume Pitron, dont cette BD (ou roman graphique ?) est directement inspirée, et même plus qu'inspirée, puisqu'elle en reprend les principaux arguments, les illustre par le dessin et la fiction.



C'est une BD essentiellement didactique donc, ce qui fait sa force, car il s'agit ici bien de vulgariser un sujet que d'aucuns pourraient trouver aride, d'en clarifier des enjeux, en somme d'exposer la face cachée de la transition énergétique (je ne reviendrais pas dans cette critique sur le détail de ces arguments, certains l'ont déjà fait, et je ne peux que vous encourager à vous renseigner sur le sujet et à lire l'essai de Guillaume Pitron !)



C'est aussi, d'une certaine façon, sa faiblesse, car le récit se résume à une longue exposition, sans véritable tension narrative, si bien que l'on a l'impression de lire plutôt le premier tome d'une série où l'intrigue est à venir qu'un 'one-shot'.



Reste que Prométhium accomplit sa mission de vulgarisation, grâce à une galerie de personnages convaincants, un dessin noir et blanc à la fois précis et légèrement inquiétant de par son absence de nuances (il rappelle par moments les traits du mémorable Gen d'Hiroshima), et un ensemble de tableaux qui nous font voir un panorama des enjeux présents et futurs autour des métaux rares.



Mission périlleuse mais réussie, et je recommanderais volontiers Prométhium autour de moi. D'autant plus à ceux qui ne pourront lire la Guerre des métaux rares.
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La guerre des métaux rares

Livre-documentaire extrêmement intéressant qui sonne comme un cri d'alarme au exposer en détail le thème des métaux rares sur l'angle : géopolitique ; écologique ; économique ; technologique et numérique ;



La matière documentée provoque la prise de conscience et nous fait repenser nos modes de consommation actuels.



Dans un monde de plus en plus peuplé et dont la population culminera en 2030 à 8,5 milliards d'individus, la bonne gestion et le recyclage des métaux rares constitue l'un des grands enjeux des prochaines décennies.



C'est un fait : la mine durable n'existe pas et "nous sommes en train de remplacer notre dependance au pétrole par une accoutumence, celle aux métaux rares".



"Les voitures électriques et hybrides ont besoin de deux fois plus de métaux rares que les voitures à essence"



Au XXI siècle des technologies dites vertes et propres on nous montre le revers de la medaille car en Chine "il n'y a pas que l'extraction du charbon qui génère de la pollution". L'extraction des ressources minières dites Rares ont des conséquences ravageuses pour l'environnement et pour d es communautés entières : eaux pollués ; air contaminé ; pluies acides ; sol devenu infertile ; décharges toxiques ; villages du cancer ;



"Les intimidations chinoises mettent en lumière certaines faiblesses de l'arsenal militaire américain puisque les missiles intelligents sont truffés de ces métaux rares."



"Le propre du capitalisme est d'assigner une valeur a toute chose"



"En lançant une guerre commerciale contre la Chine, les États-Unis courent le risque de perdre un approvisionnement en matériaux vitaux pour leur puissance technologique".



"La culture du vin en biodynamie requiert moins de pesticides, mais davantage de cuivre afin de lutter contre le mildiou - substance interdite aux pays bas et au Danemark"



"Les briques de papier, les aerogels de sicile ultra-isolants et les plâtres purificateurs d'air sont des ressources synthétiques qui pourraient révolutionner nos façons de vivre et de consommer"



"Un mail avec une pièce jointe utilise l'électricité d'une ampoule basse consommation pendant une heure"



"Si le cloud était un pays il se classerait au cinquième rang mondial en termes de demande en électricité"



"La Chine exploite la quasi totalité des 86 métaux du tableau périodique des éléments de Mendeleïev"
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L'enfer numérique

Après La guerre des métaux rares, Guillaume Pitron nous propose une nouvelle enquête sur les nouvelles technologies et leur "matérialité" trop souvent oubliée, voire même souvent dissimulée à dessein.



L'Enfer numérique s'ouvre sur la situation cocasse des jeunes générations, sensibilisées et militantes sur tout ce qui touche à l'écologie, et leur paradoxale permanente connectivité aux réseaux sociaux, dont l'impact écologique est bien souvent minimisé. Ces jeunes générations se retrouvent donc à lutter contre un phénomène en employant des leviers qui participent justement de ce phénomène...La faute à une conception obtuse de l'écologie ou de ce que l'on conçoit comme "green", et qui se réduit bien souvent à une absence d'émission de CO2.



Guillaume Pitron s'attelle donc à déconstruire patiemment le mythe d'un monde numérique intangible et immatériel, une vision idéale amplifiée par la stratégie de communication des GAFAM, des théoriciens du web, des publicitaires et des designers, pour en révéler la face cachée bien physique, elle ! Le chapitre sur la géographie des câbles sous-marins et l'importance des routes arctiques m'a particulièrement fascinée, tout comme une possible projection d'une puissance armée dans des eaux internationales pour protéger et garantir son infrastructure numérique...



Un exposé très complet et enrichissant, qui peut servir de base à une exploration plus profonde, et qui a le mérite de balayer un grand nombre de sujets et problématiques liés aux transformations numérique et écologique souhaitées par tous, mais qui se heurtent à des systèmes établis aux objectifs bien différents. Passionnant !
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L'enfer numérique

Que voici l ouvrage de reference auquel se fier et s'édifier les bonnes essentielles questions à se poser et qui d'ailleurs à l'évidence s'imposent d'elles mêmes à la lecture de cet exposé détaillé.

Et fort édifiant

Comment en effet partant de bonnes louables intentions initialement l'on déboucherait sur des Enfers insoupçonnés remettant en cause nos notions de Paradis

Le progrès les progrès d'avancées fulgurantes en voie de dérapage non contrôlées sinon contrôlables

Ici même une mise en garde étonnamment clairvoyante des tenants et aboutissements qui en découleront en toute logique

Bien-sûr nous engageant à nous positionner et contrôler l'usage qui pourrait s'en déduire comme lignes de conduite à tenir

Mais qui s'érige en alerte

Qu'en ferons nous.

Que fera t'il le PROGRÈS de nous et notre avenir en jeu?

Question

Déjà les éléments de réponses

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La guerre des métaux rares

Je viens de boucler "La guerre des métaux rares" et je reste mitigé sur le format "livre" pour ce genre de texte. Ce livre est certes très bien documenté, mais je l'ai trouvé un peu répétitif, un peu finalement comme beaucoup de ce type d'ouvrage. Pour quelqu'un qui veut saisir tous les enjeux, c'est sûrement très bien. Pour un lecteur comme moi qui souhaite appréhender globalement le sujet, je pense que 100 pages auraient largement suffit. Le problème étant que 100 pages ne font pas un livre "vendable" en librairie. Du coup je me suis un peu fatigué en avançant. A noter aussi, les annexes sont tout simplement illisibles, trop petits, et surtout flous... (exemple : la tableau périodique des éléments", pourquoi avoir mis celui-ci alors qu'on ne peut absolument rien lire des petits caractères. Cela ne sert pas l'ouvrage. Enfin, j'ai compris au fil des pages, qu'en ce qui concerne nos pays, nous avons une vision politique très courtermiste et ne sommes pas capables de voir loin. Les exemples cités dans ce livre démontrent de nouveau ceci. Reste que se projeter loin demande aussi quelques sacrifices pour les générations actuelles, et que nous, peuples de l'occident, ne sommes probablement pas vraiment prêts à les faire ces sacrifices... trop habitués que nous sommes à notre confort. Difficile de trouver le juste équilibre pour que tout le monde vivent en harmonie : l'humain, la planète, la nature...
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La guerre des métaux rares

Le sous-titre du récit est « la face cachée de la transition énergétique et numérique ». Et cette face n’est pas très jolie quand on sait que les occidentaux ont délocalisé pour des raisons de profits et d’écologie forcée par une opinion hostile, l’extraction de ces métaux à nos amis Chinois. Belle opportunité pour ces derniers, au sacrifice d’une main d’œuvre bon marché, de s’emparer d’une activité stratégique à développer. Cette enquête démontre comment les occidentaux, sûr de leur suprématie, ont signé leur déclin ou à minima leur dépendance à plus malin qu’eux. Et la planète dans tout ça ? La transition pollue chez les autres que l’on montre du doigt pour leurs activités néfastes. Comme toute révolution, il serait étonnant que ce nouveau rapport de force, au nom d’un réchauffement climatique à freiner, se déroule dans le calme.
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L'enfer numérique

Un livre qui concerne tout le monde car il nous fait découvrir ce que nous ne savons pas, les coulisses du monde numérique, l'arrière cour de notre quotidien tant le digital a pleinement pris possession de nos vies. Qu'on le veuille ou non, l'être humain est aujourd'hui un mammifère connecté ! L'auteur fait un tour du monde en passant par une foule de sociétés diverses et nous prenons conscience au fil des pages des enjeux !



On apprend par exemple qu'un smartphone contient une cinquantaine de matières premières nécessaires pour la coque, la batterie... matières plus présentes en Chine que sous nos contrées bien entendu, de même que les matières premières sont utilisées largement dans les "data centers" ( il y en a 3 millions dans le monde ) qui sont ces entrepôts gavés d'ordinateurs par lesquelles transitent tous les "bits" qui rendent le monde digital possible.



Chaque téléphone est 100 plus puissant que le meilleur ordinateur d'il y a 30 ans. Nous apprenons aussi la gabegie de consommation électrique ! 4,7 millions de vidéos sont consultées chaque minute sur Youtube tandis que 15% du trafic Internet mondial est généré par Netflix...

Guillaume Pitron, l'auteur, nous ballade en attisant notre curiosité au fil des pages. Il le fait bien car on a envie de l'accompagner et on se laisse guider. Parfois c'est vivement intéressant parfois il y a un peu de remplissage mais au global l'ouvrage est facile à lire et est orienté grand public.
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