AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Guy Chaussinand-Nogaret (20)


Chaque salon porte sa griffe. Celui-ci plus mondain, tel autre philosophe, mais tous ont pour déesse - ou pour dragon - une femme, rarement une jeune beauté, souvent une respectable hôtesse en fin de parcours galant qui, en attendant le musée, se fait tresser des couronnes. Et pour oracle, un grand homme..., ou tout comme.
Commenter  J’apprécie          90
Le roi, Versailles, autant de soleils qui palissent alors que monte irrésistiblement l'étoile de Paris.
Commenter  J’apprécie          91
Faut-il chercher dans une enfance incomplète, privée d'affection maternelle, ce refus de la maturité, ces velléités juvéniles, ces comportements, ces renoncements, cette apathie que tous les contemporains observent ? Il porte son enfance partout. Il n'est adulte que par passade, comme pour se reposer entre deux gamineries.
Commenter  J’apprécie          80
Au sujet de Louis XV :
Tous lui reconnaissent de l'esprit et du jugement. D'Argenson, l'intelligence la plus solide de la cour, lui accorde un regard d'aigle - "ses opérations d'esprit sont plus rapides que l'éclair" -, une sensibilité extrême, de la lucidité, de la pénétration - "il se connaît en hommes parfaitement" -, le goût de l'étude et de la lecture. Il écrit aussi, beaucoup : des lettres, des mémoires, des extraits de ce qu'il lit. Pourtant, à cet esprit brillant il manque quelque chose.
Commenter  J’apprécie          70
Pour un homme du XVIIIè siècle il n’y avait aucune honte à recevoir de l’argent de son roi : c’était une faveur que l’opinion condamnait lorsqu’elle était obtenue par l’intrigue, la courtisanerie, mais qu’elle tenait à honneur lorsqu’elle était la récompense de services réels et désintéressés
Commenter  J’apprécie          60
Dans les Alpes, les petits paysans n'ont souvent qu'une seule vache et attelent ensemble leur vache et leur femme et, pour s'entraider, prêtent aussi communément à leur voisin celle-ci que celle-là .
Commenter  J’apprécie          60
Ce règne sans colère ressemble à une soirée sereine au coin du feu, après une longue journée de peine et de violence.
Commenter  J’apprécie          60
Le Bien-Aimé pour lequel toute la France pleura, devint, aux jours sombres, un Hérode. Méritait-il d'inspirer tant d'amour, de susciter tant de mépris ? Et après tant d'éloges, autant de cruautés ?
Commenter  J’apprécie          50
C’est pour avoir porté dans leur jugement une mentalité étrangère à l’époque que Michelet ou Louis Blanc ont pu parler de corruption » de même « qu’à nos yeux scrupuleux, il ne saurait y avoir de doute : il y eut bel et bien corruption. Mais nos yeux sont anachroniques
Commenter  J’apprécie          30
Lorsqu'un père veut conclure une alliance pour ses enfants, il lui suffit de se rendre dans la maison de la famille à laquelle il veut s'unir et de compter les jambons pour estimer, d'un regard, la richesse de ses hôtes.
Commenter  J’apprécie          30
Il était acquis dès 1789, et l’historiographie n’a pas manqué de le confirmer, qu’un monde nouveau était né le jour de la prise de la Bastille. Première journée révolutionnaire, ce 14 juillet mémorable effaçait d’un coup dix siècles d’histoire et ouvrait la voie à une modernité épanouie dans la négation de tout ce qui avait jusqu’alors défini l’État monarchique, la pratique politique, la condition des sujets, la hiérarchie des états et les valeurs sur lesquelles reposait tout l’édifice social. Et si tout cela n’était qu’une fiction, une catharsis destinée à chasser les démons que la conscience nationale redoute parce qu’ils imposent encore aujourd’hui leur présence et leur pouvoir ? Et si 1789 s’était borné à établir le procès-verbal, dresser l’état des lieux, prendre acte d’une situation depuis longtemps acquise ? Et s’il s’était contenté de transformer l’usage en droit ? En effet, la Constitution sanctionna, plus qu’elle n’inventa, tous les acquis des décennies antérieures et alla peu au-delà des audaces que les deux siècles bourboniens, et surtout le dernier, avaient fait entrer dans les faits tant au plan social que dans les domaines plus instables de la pensée et de l’idéologie.
Commenter  J’apprécie          20
Les pensions et les charges pleuvent sur ceux qui ont l'échine souple, qui savent louvoyer, faire au bon moment un compliment, qui se soumettent de bon gré au conformisme de la mode, vertu suprême de ceux qui veulent réussir. Ceux qui ne parviennent pas à s'adapter, à se soumettre parfaitement aux règles du jeu, les Prévost, les Crébillon, restent des bohèmes. Pour tous, les débuts sont difficiles, et lorsque, dans une famille, un rejeton manifeste le désir de suivre la carrière des lettres, le père généralement jette les hauts cris. Soyez curé, procureur, médecin, à la bonne heure. Mais écrivain ! Y pensez-vous ? Les bons bourgeois ont fait leur le cri moqueur de Voltaire : "La littérature est le premier des beaux-arts, mais le dernier des métiers."
Commenter  J’apprécie          20
EN 1788 un personnage déjà illustre, mais à la renommée fâcheuse, un homme dont on chuchote le nom à voix basse comme une impureté, un homme qui trouble les femmes et provoque chez les gens en place une moue de dédain, lance comme un défi cette devise altière mais impie, mais sacrilège aux yeux de l'establishment : « Le jour est venu où le talent aussi sera une puissance. » Il aurait pu ajouter, s'il avait connu l'avenir, cette autre affirmation, paradoxale, mais que l'histoire devait, hélas! souvent confirmer : Le jour est venu où le talent aussi sera l'objet du mépris.
Commenter  J’apprécie          20
La Révolution, à la fois politique et sociale,provoquée par la crise du 14 juillet, avait encore besoin d'une sanction officielle qui consacrât de manière solennelle les nouvelles acquisitions ; ce fut la Déclaration des Droits, adoptée le 26 août, qui proclama la liberté et l'égalité civile, et le principe de la souveraineté nationale.
Commenter  J’apprécie          10
1731 : La Peyronie crée l'Académie de chirurgie. Les médecins ulcérés aiguisent aussitôt leurs armes et, pour prouver leur supériorité, réunissent un arsenal d'arguments vigoureux marqués au coin de la plus inattaquable rigueur scientifique. Qu'on en juge. Vous prétendez, chirurgiens ambitieux, être des hommes de science : mais y a-t-il un seul représentant de votre art parmi les saints du calendrier ? Pas un. Connaissez-vous le grec ? Que non pas ! Pline loue-t-il la chirurgie ? Jamais. La cause est entendue.
Commenter  J’apprécie          10
D'ailleurs la richesse ne sépare pas les villageois que par le plus ou le moins d'aisance; elle ne diversifie pas fondamentalement les modes de vie et si elle introduit des degrés d'estime apparente, elle n'entraîne pas de mépris à l'égard du pauvre. La société paysanne respecte la richesse mais n'accable pas l'indigence. Le village constitue une solidarité fondamentale qui exclut la cascade des mépris urbains.
Commenter  J’apprécie          10
Pendant longtemps et jusqu’au règne de Louis XV, le gouvernement d’un seul ne fut pas sérieusement conteste et jusqu’à sa remise en cause par le mouvement philosophique il fut accepté sans réticence, apparaissant aux yeux des commentateurs comme la forme la plus parfaite de gouvernement.
Accoutumés à la séparation des pouvoirs et au régime représentatif, le gouvernement d’un seul, assimilé à la dictature et au totalitarisme, nous apparaît comme un régime monstrueux ; il n’en allait pas ainsi à l’époque classique de l’Ancien Régime où ce type de gouvernement était justifié par l’histoire et par la volonté divine, car Dieu avait institué les rois pour gouverner ses créatures et inspirait leurs décisions. Il en allait ainsi partout et pas seulement dans les États catholiques. La religion dans laquelle baignait toute la société était un frein puissant à la toute-puissance du roi dont les scrupules de conscience pouvaient le porter à la mansuétude ; mais tout dépendait de la personnalité du monarque qui pouvait être débonnaire, autoritaire ou indifférent. Cependant la religion était aussi un poison qui autorisait toutes les cruautés. Le jour du sacre, le roi jurait de combattre l’hérésie et d’anéantir tout ce qui bravait l’orthodoxie royale en vertu du principe : un roi, une seule foi.
Commenter  J’apprécie          00
Mangé par la vermine et vêtu de linge sale, Giacomo fut conduit à l'école de l'abbé Gozzi. Le digne prêtre, ému par l'intelligence et la détresse de son nouveau pupille, se prit pour lui d'une agissante amitié. L'élève fit de rapides progrès en grammaire et en latin, et étendit ses aptitudes à des disciplines moins respectables. Il volait saucisses et harengs pour assouvir sa faim dans la cuisine de sa logeuse et des œufs dans le poulailler. Ses petits larcins se révélaient pourtant insuffisants à calmer son appétit. Le génie des escrocs vola alors au secours du jeune blouseur surdoué. Il inventa une industrie jusqu'alors peu connue, mais promise à un bel avenir : le racket par intimidation.
Commenter  J’apprécie          00
Ces rares vertus familiales, Casanova les a recueillies et exaltées jusqu'au chef-d'œuvre. Il les a ciselées en professionnel d'un art magique, sans contrition, sans remords, avec la naïveté de ceux qui osent tout parce qu'ils ignorent les conventions et n'obéissent qu'à leurs désirs. De tels tempéraments ne peuvent avoir une vie unie, un caractère lisse, une carrière toujours heureuse.
Commenter  J’apprécie          00
Elle est la Vénus intacte que le péché n'a jamais souillée et que la faute originelle a épargnée, et elle abrite des enfants ingénus. La farce, le raffinement, le théâtre, l'amour y ont établi leurs tréteaux, pour rire, jouir, ne jamais mourir et s'abîmer sans fin dans la volupté. Le libertinage prend ici une saveur de rose, l'éternité est le moment de l'étreinte amoureuse et le temps qui passe n'est que l'écart entre deux baisers. Ici, pas de révolte, pas de défi à la statue du Commandeur, pas de défi à Dieu : seulement de la virtuosité, de la séduction.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Guy Chaussinand-Nogaret (78)Voir plus

Quiz Voir plus

Virus L.I.V.3 ou la mort des livres

L'héroïne communique sur son ordinateur avec

Mondaye
Fryday
Thursday
Sundaye

15 questions
656 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}