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Citations de Hannelore Cayre (407)


Je n’avais jamais eu de relations simples avec ma mère. Je ne l’avais par exemple jamais représentée sur mes dessins d’enfant avec une jupe en triangle, de gros yeux rieurs et un sourire en forme de banane. Non, non..je l’ai toujours dessiné comme une grosse araignée hirsute avec des pattes plus grandes pour faire les jambes. Les mères au sourire banane c’est ce que j’appelais les mamandannes. Elles savaient tout faire les mamandannes : des fleurs en papier crépon, des costumes de théâtre, des gâteaux en glacage rose et aux formes tarabiscotées. Elles accompagnaient les enfants aux sorties scolaires et portaient sans se plaindre une montagne de manteaux dans les queues. Dès que l’on posait une question à propos d’une initiative qui avait du panache, une crèche en boîte d’oeufs, une chasse au trésor, un lustre en pots de yaourts…la réponse était invariablement la même : c’est la maman d’Anne qui l’a fait.
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Il faut savoir que beaucoup d’interprètes français d’origine maghrébine ne connaissent que l’idiome de leurs parents alors qu’il existe dix-sept dialectes arabes aussi éloignés les uns des autres que le français l’est de l’allemand. Ces dialectes, il est impossible de les connaître tous si on n’a pas sérieusement étudié l’arabe à l’université. Autrement dit, les écoutes d’un Syrien ou d’un Libyen traduites par une mannequin marocaine, l’épouse tunisienne d’un flic ou le coach sportif algérien d’un commissaire de police… comment dire… je ne critique pas… je demande juste à voir.
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C'est que je pourrais écrire une thèse sur les trafiquants tant j'en ai écouté et tellement je les connais bien. Leur petite vie est à l'image de celle de n'importe quel cadre de la Défense : totalement dépourvue d'intérêt.
Ils ont en général deux lignes de téléphone : la business qui change sans arrêt de numéro et la hallal plus pérenne consacrée à leur vie privée. Le truc est qu'ils parlent aux mêmes personnes avec les deux et que souvent ils se trompent de mobile : ouais frère, salam aleikoum, apporte moi 10 à la chicha... L'interlocuteur raccroche sans dire un mot. Deux, trois essais suivent mais l'interlocuteur ne décroche plus. Message : Eh mec, ça se fait pas de pas décrocher... Juron... euh, je te rappelle sur l'autre. Et du coup la ligne hallal est grillée. P38/39
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Ce travail faisait partie de la liste des emplois dits réservés....aux personnes diminuées. Un travail de bourrin, donc, mais qui exigeait d'être fait très consciencieusement compte tenu de ses enjeux. Il consistait concrètement à scanner feuille par feuille toutes les procédures portant sur les crimes et les délits de droit commun commis dans le ressort de la capitale. Je l'aimais bien. J'avais un statut protégé de fonctionnaire, le salaire n'était pas terrible, mais on travaillait à notre rythme. Enfin l'ambiance de freaks y était joyeuse avec un grand sens du collectif du genre Embauchez des handicapés, c'est si drôle de les voir travailler.
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Le contraire absolu de son autre fils Ferdinand. Après avoir fait sienne cette extraordinaire invention juridique qu'était la société anonyme - faire des affaires sans être responsable de ses échecs -, son aîné avait accompli le prodige, à vingt-sept ans, de quadrupler ses avoirs en nageant avec l'adresse d'un vieux poissons dans les eaux troubles de l'attribution des marchés publics.
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Thiers l’a bien dit: Un peuple instruit est un peuple ingouvernable.
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La vie m'était passée dessus à la manière de ce fer que j'ai manié tous les soirs pour que les miens, malgré le manque d'argent, aient toujours des vêtements impeccables.
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Les interrogatoires de ces gens payés 30 fois le SMIC sans même connaître l'adresse de leur travail ou ceux avantageusement logés dans des appartements de fonction avec parquet et moulures au prix d'un HLM de banlieue... Les amateurs du droit de cuissage ou simplement ceux qui profitaient et leur position pour financer leurs frais de bouche, leurs taxis, leurs travaux ou leurs campagnes électorales.
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Dans une communauté fermée il y en a toujours un par génération qui fait chier.
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[...] il m'aimait avec fougue et gentillesse. Et moi? De temps à autre, lorsque j'étais soulevée par une de ces vagues de chagrin dont j'avais le secret, ça me réconfortait de sentir la chaleur de son corps, les battements de son cœur. Comme une bête. Mais de là à penser à lui lorsqu'il n'était pas là, de là à l'attendre, de là à lui prendre la main juste comme ça, pour le plaisir de le toucher? Non!
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C'est vrai qu'elle recommençait à s'agiter, la bête immonde. Drôlement.
Entre la profanation des cimetières juifs - divertissement alsacien pour week-ends pluvieux - et les ratonnades au dénouement abscons :《On était partis casser du bougn, mais comme on n'en a pas trouvé qui marchait tout seul, on s'est fait un pédé》, l'avenir ne s'annonçait pas rose pour les boucs émissaires.

Toiles de maître
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Ce petit monde approvisionnait en shit le troupeau roots (eh, man, tu es mon ami) stagnant à partir de dix-huit heures de Bastille à Stalingrad, un verre de bière à la main, un air de Vincent Delerm à la bouche. Bref, des bobos trop respectueux des lois pour se fournir au kilo dans les cités, mais pas suffisamment pour s'abstenir de fumer.
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En pénétrant ce soir-là dans le hall d'entrée, j'avais l'impression d'avoir été invité à une fête de famille. Il n'y avait là que des hommes et des femmes branchés, au physique irréprochable, qui avaient tous l'air de se connaître. Pas une seule rombière, pas un seul amateur rubicond de tripes en sauce, bref, pas la moindre trace d'un beauf ou d'un plouc. C'est pour dire à quel point moi et mon éternel costume noir à rayures toujours un peu trop juste, nous faisions tache.
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En la couvant des yeux avec fierté, mon père [...] disait d’elle qu’elle était comme une œuvre d’art : très belle, mais d’une valeur d’usage absolument nulle.
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On dit de moi que j'ai un mauvais caractère, mais j'estime cette analyse hâtive. C'est vrai que les gens m'énervent vite parce que je les trouve lents et souvent inintéressants. Lorsque par exemple ils essayent de me raconter laborieusement un truc dont en général je me fous, j'ai tendance à les regarder avec une impatience que j'ai peine à dissimuler et ça les vexe. Du coup, ils me trouvent antipathique. Je n'ai donc pas d'amis ; seulement des connaissances.
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Pendant longtemps je n’ai pas eu les moyens financiers d’être belle et fraîche ; maintenant que je les ai, je me rattrape. Vous me verriez, là, en ce moment sur le balcon de mon joli hôtel, on dirait Heidi dans sa montagne.
On dit de moi que j’ai mauvais caractère, mais j’estime cette analyse hâtive. C’est vrai que les gens m’énervent vite parce que je les trouve lents et souvent inintéressants. Lorsque par exemple ils essayent de me raconter laborieusement un truc dont en général je me fous, j’ai tendance à les regarder avec une impatience que j’ai peine à dissimuler et ça les vexe. Du coup, ils me trouvent antipathique. Je n’ai donc pas d’amis ; seulement des connaissances.
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Toute cette veillée funèbre ne rimait à rien de toutes les façons. On y faisait semblant de porter ensemble sa peine, comme s’il s’agissait d’un panier à plusieurs anses, alors qu’on est insupportablement seul, avec sa douleur, celle de ne plus jamais pouvoir se confier à la personne qu’on aime.
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On ne se rend jamais compte sur le moment, quand on est heureux, du coup on ne pense pas à faire des réserves de bonheur pour les moments difficiles, comme on le ferait avec de la viande séchée en prévision des jours où il n’y a plus rien à manger.
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Depuis que j’ai quitté les miens, je ne me suis jamais autant sentie moi ; juste vivante et libre dans l’écoulement des jours et la succession de mes pas.
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Toute cette veillée funèbre ne rimait à rien de toutes les façons. On y faisait semblant de porter ensemble sa peine comme s'il s'agissait d'un panier à plusieurs anses alors qu'on est insupportablement seul avec sa douleur ; celle de ne plus jamais pouvoir se confier à la personne qu'on aime.
(p. 55)
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