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Citations de Hans Fallada (326)


Je dois dire ici qu'au moins pendant les premiers temps, et avec les détenus à peu près sociables, je m'en suis strictement tenu au vouvoiement.
Tout en moi refusait de sombrer dans la marmite répugnante du nivellement.
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" L'un après l'autre " se dit le juge à la retraite, Herr Fromm. " l'un après l'autre. Les Rosenthal, les Persicke, les Barkhausen, les Quangel - J'habite presque tout seul ici. Une moitié du peuple enferme l'autre, cela ne pourra pas durer très longtemps. mais quoi qu’il en soit, moi je vais rester habiter ici, personne ne viendra m'enfermer..." ( p 559)
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– Et vous êtes conscient de ce qui vous attend? Une forte peine de prison, peut-être la mort?
– Oui, parfaitement, je sais ce que j'ai fait. Et j'espère que vous aussi, vous savez ce que vous faites, monsieur l'inspecteur?
– Mais qu'est-ce que je fais?
– Vous travaillez pour un assassin, et vous livrez à cet assassin toujours de nouvelles proies. Vous le faites pour de l'argent, peut-être bien que vous ne croyez même pas en cet homme. Non, vous ne croyez certainement pas en lui. Juste pour de l’argent.
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C'est ainsi que Quangel se mit aux échecs. Il fut surpris de ne pas y trouver de difficultés. Une fois de plus, il s'aperçut qu'une de ses anciennes idées était totalement fausse. Il avait toujours estimé que cette façon de tuer le temps était puérile, et il découvrait maintenant que pousser ces pièces de bois pouvait procurer une sorte de bonheur, une légèreté de l'esprit, la joie honnête et profonde qu'apporte, au perdant comme au gagnant, une partie bien menée
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Persicke est fonctionnaire ou dirigeant politique ou Dieu sait quoi dans le Parti. Eva Kluge s'embrouille encore toujours dans tous ces titres. La seule chose dont elle soit certaine, c'est qu'il faut donner du "Heil Hitler" aux Persicke et prendre bien garde à tout ce qu'on dit devant eux. Comme partout, au fond ; car il n'y a personne à qui Eva Kluge puisse dire ce qu'elle pense réellement. La politique ne l'intéresse pas le moins du monde ; elle est tout simplement une femme, et elle estime donc qu'on n'a pas mis des enfants au monde pour les faire tuer à la guerre. [ p. 7]
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Otto Quangel dit, en retenant son pantalon : "Je n'ai rien à dire pour ma défense : mais j'aimerais sincèrement remercier mon avocat pour sa plaidoirie. J'ai enfin compris ce qu'était un avocat non pas du droit mais du tordu."
(...)
Ce fut le moment où Quangel se mit à rire pour la première fois depuis son arrestation, non, depuis des temps immémoriaux, d'un grand rire joyeux et insouciant. Il était soudain submergé par la puissance comique de cette situation : cette bande de canailles, de criminels voulait l'étiqueter, lui, comme un criminel, avec le plus grand sérieux du monde.
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Vous avez résistez au mal , vous et tous ceux qui sont dans cette prison. Et les autres détenus , et les dizaines de milliers de camps de concentration. ..Tous résistent encore aujourd'hui et ils résisteront demain.
- Oui et ensuite , on nous fera disparaître . Et à quoi servira notre résistance?
- A nous, elle aura beaucoup servi car nous pourrons nous sentir purs jusqu'à notre mort (...)
Quangel il aurait naturellement été cent fois préférable que nous ayons eu quelqu un pour nous dire: voilà comment vous devez agir. Voilà quel est notre plan.
Mais s il avait existé en Allemagne un homme capable de dire celà, nous n aurions jamais connu 1933. Il a donc fallu que nous agissions isolement. Mais cela ne suffit pas que nous sommes seuls et notre mort sera vaine. Rien n est inutile en ce monde . Et nous finirons par être les vainqueurs, car nous luttons pour le droit contre la force brutale.
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Le seul mot de " Gestapo"ouvrait tout grand à Kluge son coeur maternel: un homme traqué par la Gestapo était assuré d'emblée de pouvoir compter sur sa compassion et sur son aide.
C'est que son premier mari, un petit militant communiste, avait été envoyé dans un camp de concentration dès 1934, et elle n'avait plus jamais eu de ses nouvelles. Sauf un colis, contenant quelques-uns de ses effets personnels, souillés et déchirés. Là-dessus, était venu un acte de décès
, délivré par le deuxième Bureau de l'état civil d'Oranienburg. Cause du décès: pneumonie. Plus tard, par d'autres détenus qui avaient été libérés, Hete avait appris ce qu'il fallait entendre par "pneumonie" à Oranienburg et dans le camps voisinde Sachsenhausen.
Et voilà qu'elle tenait de nouveau entre ses bras un homme pour lequel elle avait déjà conçu une certaine sympathie , et lui aussi était traqué par la Gestapo!
"Calme-toi, Hanschen! le consolait-elle. Raconte-moi tout...Celui qui est persécuté par la Gestapo peut tout obtenir de moi"
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Mais voilà, c'était comme ça, on craignait la Gestapo et on vivait constamment en tremblant de peur devant elle, mais c'était encore autre chose de lui servir d'homme de main. Non, on ne pousserait pas non plus trop loin dans l'autre sens, au point de prévenir Enno, mais en tout cas il ne fut pas trahi.
D'ailleurs, l'inspecteur Escherich n'oublia pas cette négligence. Il transmit cette information à un certain service, suite à quoi on établit une fiche sur le cafetier, sur laquelle on indiqua :" Pas fiable". Un jour, tôt ou tard, le cafetier finirait bien par apprendre ce que ça signifiait, quand la Gestapo considérait que vous n'étiez pas fiable.
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Et il s'aperçoit que Trudel a le front appuyé contre cette affiche dont il venait de l'éloigner. Au-dessus de sa tête se lit en caractère gras :
AU NOM DU PEUPLE ALLEMAND
Son front cache les noms des trois pendus...
Et voilà qu'il se dit qu'un jour on pourrait fort bien placarder une affiche du même genre avec les noms d'Anna, de Trudel, de lui-même... Il secoue la tête, fâché... N'est-il pas un simple travailleur manuel, qui ne demande que sa tranquillité et ne veut rien savoir de la politique ? Anna ne s'intéresse qu'à leur ménage. Et cette jolie fille de Trudel aura bientôt trouvé un nouveau fiancé...
Mais ce qu'il vient d'évoquer l'obsède :
« Notre nom affiché au mur ? pense-t-il, tout déconcerté. Et pourquoi pas ? Être pendu n'est pas plus terrible qu'être déchiqueté par un obus ou que mourir d'une appendicite... Tout ça n'a pas d'importance... Une seule chose est importante : combattre ce qui est avec Hitler... Tout à coup, je ne vois plus qu'oppression, haine, contrainte et souffrance!... Tant de souffrance!... " Quelques milliers ", a dit Borkhausen, ce mouchard et ce lâche... Si seulement il pouvait être du nombre!... Qu'un seul être souffre injustement, et que, pouvant y changer quelque chose, je ne le fasse pas, parce que je suis lâche et que j'aime trop ma tranquillité... »
Il n'ose pas aller plus avant dans ses pensées. Il a peur, réellement peur, qu'elles ne le poussent implacablement à changer sa vie, de fond en comble.
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Plus ça va mal, mieux ça vaut. La fin viendra plus vite. p420
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p.614 "Vous savez, Herr Doktor, je crois que parfois, vous êtes vraiment trop mou. Si vous m'aviez permis tout de suite de lui remonter les bretelles à cette crapule, une chose pareille ne serait jamais arrivée ! - alors le chef d'orchestre répondit, avec un sourire triste : Est-ce que nous voulons devenir comme les autres, Quangel ? Qui croient qu'ils vont nous convertir à leurs idées avec des coups ! Nous ne croyons pas au pouvoir de la violence. Nous croyons à la bonté, à l'amour, à la justice."
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p.564 "Je pourrai très bien l'apprendre de Trudel, mais justement, je veux que ce soit vous qui me le disiez maintenant. Je n'arrêterai pas avant ! Il faut que vous appreniez que vous n'êtes que de la merde pour moi. Il faut que vous sachiez que toutes vos résolutions de ne rien dire, je les piétine. Il faut que vous sachiez que vous ne valez rien, vous avec tous vos serments de fidélité et vos promesses de ne trahir personne. Rien, vous n'êtes rien ! Eh bien, Frau Quangel, vous pariez que d'ici une heure, j'apprendrai de votre bouche comment Trudel était liée à vos cartes postales ? Vous pariez ?
Non ! Non ! Jamais !
Mais évidemment, l'inspecteur Laub sut tout, et il n'eut pas besoin d'une heure pour ça."
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p.389 "Il avait demandé au concierge de rester dans l'appartement et de le surveiller. ça avait l'air d'être un gars tout à fait digne de confiance, d'ailleurs il était aussi membre du parti ; il faudrait voir qu'il obtienne un petit poste bien payé. ça encourageait les gens comme lui et ça aiguisait leurs yeux et leurs oreilles. Récompenser et punir, voilà qui était la meilleure façon de gouverner."
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p.219 "Il n'arrivait pas à croire que le ministre, qui avait été son meilleur ami pendant un an et demi, était désormais devenu un ennemi méchant et sans scrupule, qui utilisait jusqu'au pouvoir de ses fonctions pour ôter, à cause d'une contradiction, toute joie de vivre à un de ses semblables. (Il n'avait pas compris, en 1940, que les nazis étaient capables d'ôter au premier Allemand venu qui aurait exprimé une opinion divergente, non seulement la joie de vivre, mais aussi la vie tout court."
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p.105 " Tout doucement la vieille juive angoissée retrouva un peu d'assurance. Depuis des mois, elle n'avait plus vécu que dans l'angoisse et le désordre, au milieu de valises et de malles, s'attendant constamment à la plus brutale des agressions. Depuis des mois, elle ne connaissait plus ni foyer, ni tranquillité, ni paix, ni plaisir. Et voilà qu'elle était maintenant assise ici près d'un vieux monsieur qu'elle avait auparavant à peine croisé dans l'escalier...
C'était comme si, grâce à une formule magique, tout ce monde de boue, de sang et de larmes avait été englouti et qu'elle vivait de nouveau l'époque où ils étaient encore des personnes estimées et respectées, et non pas de la vermine traquée dont il fallait se débarrasser. "
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p.26 et 27 "Même le pire des membres du parti avait plus de valeur à leurs yeux que le meilleur des citoyens. Si on était au parti, en réalité, on pouvait tout se permettre : il se passait du temps, avant qu'il vous arrive quelque chose. C'est ce qu'ils appelaient fidélité pour fidélité.
Mais le contremaître Otto Quangel, lui, était pour la justice. Chaque être humain était pour lui un être humain, et le fait qu'il soit au parti n'y changeait rien. Lorsqu'il voyait à l'atelier, et cela arrivait sans arrêt, quelqu'un se faire sévèrement asticoter pour un petit défaut sur une pièce, et un autre livrer travail bâclé sur travail bâclé sans récolter la moindre remarque, cela avait le don de l'indigner encore et encore. Ses dents pinçaient sa lèvre inférieure et la rognaient avec rage - s'il avait pu, il aurait depuis longtemps démissionné aussi de ce petit poste à l'Arbeitsfront !"
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Anna se décida. Elle dit en hésitant:
— Ce que tu veux faire, Otto, n'est-ce pas un peu vain? Il arrêta ses recherches et tourna la tête vers sa femme : — Que ce soit vain ou non, Anna, dit-il, s'ils nous attrapent, ça nous coûtera la tête.
Il y avait quelque chose de si terriblement convaincant dans ces paroles, dans le sombre regard impénétrable avec lequel il la regardait à cette minute, qu'elle frissonna de la tête aux pieds. L'espace d'un moment, elle vit distinctement devant elle la cour en pierres grises de la prison, la guillotine dressée; dans l'aube blême, l'acier du couperet ne brillait pas; c'était comme une menace muette.
Anna Quangel tremblait. Elle regarda de nouveau Otto. Il avait peut-être raison : que ce fût peu ou beaucoup, personne ne pouvait faire plus que risquer sa vie. Chacun selon ses forces et ses aptitudes : le principal était de résister.
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Je portai le verre à mes lèvres et je bus posément, gorgée après gorgée, sans le reposer une seule fois, jusqu'au bout. La bière était fraîche, pétillante et légèrement amère, et en passant par ma bouche, elle semblait y avoir laissé quelque chose d'une clarté et d'une légèreté qui ne s'y trouvait pas auparavant. donnez-moi la même chose, voulais-je dire, mais je changeai d'avis. J'avais vu, posé devant le jeune homme, un verre bas et trapu, de couleur claire, qu'on appelle un "godet" chez nous, et dans lequel on sert généralement de l'alcool de grain. "Je voudrais bien aussi un godet comme celui-ci", dis-je soudainement. Comment l'idée m'est venue, à moi qui de toute ma vie n'avais jamais bu un seul schnaps, qui avais toujours eu un profond dégoût pour l'odeur du schnaps, je suis incapable de le dire. Pendant ces quelques jours, toutes les habitudes de ma vie changèrent, je fus soumis à de mystérieuses influences, et j'ai manqué de force pour y résister.
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Il avait peut-être raison : que ce fut peu ou beaucoup, personne ne pouvait faire plus que risquer sa vie. Chacun selon ses forces et ses aptitudes : le principal était de résister.
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