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Citations de Hans Fallada (323)


Chacun devrait s'intéresser à la politique. Si nous l'avions tous fait en temps opportun, nous n'en serions pas au point où nous ont menés les nazis.
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En bas, en dessous d'elle, c'est la rue, le chemin champêtre tout cabossé avec les sillons de sable, et l'herbe, et l'arroche, et le laiteron. Et puis il y a le champ de trèfle, et maintenant elle sent son parfum, rien n'est plus merveilleux que l'odeur du trèfle en fleur qui a pris le soleil toute la journée.
Et après le champ de trèfle viennent d'autres champs, des jaunes et des verts, et les quelques soles de seigle sont déjà déchaumées. Et puis ensuite, il y a une bande d'un vert très profond - des prairies -, et entre les saules et les aulnes et les peupliers coule la Strela, toute fluette ici, une petite rivière seulement.
Vers Platz, pense Bichette. Vers mon Platz, où j'ai trimé, où j'ai souffert, où j'étais toute seule, dans un appartement donnant sur la cour. Que des pierres, des murs... Ici, tout va à l'infini.
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- [...] Chacun devrait s'intéresser à la politique. Si nous l'avions tous fait en temps opportun, nous n'en serions pas au point où nous ont menés les nazis.
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Mais sa femme lui arrache le feuillet, avec une soudaine violence. Elle a changé du tout au tout. Avec fureur, elle déchire la missive en menus fragments, tout en lui criant au visage, à mots précipités :
- Pourquoi lirais-tu ces ordures, ces mensonges ignobles, qu'ils écrivent tous ?... Que [notre fils] est tombé en héros "pour son Führer et pour son peuple" ?... Qu'il a été un soldat et un camarade exemplaire ?... Voilà ce que tu te laisserais conter par ces gens, alors que nous savons si bien tous les deux que notre petit ne vivait que pour ses bricolages de radio, et qu'il a pleuré quand il a dû rejoindre l'armée !... Combien de fois ne m'a-t-il pas dit, pendant son service militaire, qu'il aurait volontiers sacrifié sa main droite pour être délivré de ces gens-là !... Et maintenant, un soldat modèle et un mort exemplaire !... Mensonges, mensonges, rien que mensonges !... Mais, tout ça, c'est vous qui l'avez préparé, avec votre misérable guerre, toi et ton Führer !
(p. 13)
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Il prit la plume et dit doucement, mais avec une certaine emphase :
- La première phrase de notre première carte sera : "Mère, le Führer m'a tué mon fils."
De nouveau, elle frissonna : il y avait quelque chose de décidé et de sinistre dans ces paroles ! Elle comprit à cet instant que, par cette première phrase, il avait déclaré la guerre, aujourd'hui et à jamais. Confusément, elle comprit ce que cela signifiait. D'un côté, eux deux, les pauvres petits travailleurs insignifiants, qui pour un mot pouvaient être anéantis pour toujours. Et de l'autre côté, le Führer et le Parti, cet appareil monstrueux, avec toute sa puissance, tout son éclat, avec derrière lui les trois quarts, oui, les quatre cinquièmes de tout le peuple allemand. Et eux deux, seuls ici, dans cette petite chambre de la rue Jablonski !...
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Plus tard, dans l'obscurité, ils ne parviennent pas à s'endormir. Ils se tournent et se retournent, et finalement commencent à se parler. Dans l'obscurité, on parle mieux.
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- Je pense parfois, maintenant, Herr Doktor, à toutes ces choses dont j'ai l'étoffe et dont je ne savais rien avant. Ce n'est que depuis que je vous connais, ce n'est que depuis que je suis arrivé ici dans cette boîte de ciment pour mourir que j'apprends tout ce que j'ai laissé passer dans ma vie.
- Il en est de même pour chacun d'entre nous. Tous ceux qui doivent mourir, et en particulier ceux qui doivent comme nous mourir trop tôt, sont forcément affligés par toutes les heures qu'ils ont perdues dans leur vie.
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Ils se réfugiaient donc de plus en plus dans leur bonheur amoureux. Ils étaient comme deux amants qui en plein raz de marée, au milieu des vagues, au milieu des maisons qui s'écroulent, au milieu du bétail qui se noie, s'accrochent l'un à l'autre et croient qu'ils peuvent survivre au désastre général par la force de leur lien commun, de leur amour. Ils n'avaient pas encore compris que , dans cette Allemagne en guerre, la vie privée n'existait plus du tout. Et le repli sur soi n'y changeait rien, tout Allemand appartenait quoiqu'il advienne à la collectivité des Allemands et devait partager le destin allemand avec les autres - de la même façon que les bombes, qui devenaient de plus en plus nombreuses , tombaient sans distinction sur les justes et les injustes .
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Ils n'avaient pas encore compris que, dans cette Allemagne de guerre, la vie privée n'existait plus du tout. Et le repli sur soi n'y changerait rien, tout Allemand appartenait quoi qu'il advienne à la collectivité des Allemands, et devait partager le destin allemand avec les autres - de la même façon que les bombes, qui devenaient de plus en plus nombreuses, tombaient sans distinction sur les justes et les injustes.
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Et que voulait-il faire ? Autant dire rien !... Quelque chose de dérisoire, d'insignifiant, tout à fait dans sa ligne ; quelque chose de calme, qui ne pourrait en rien troubler sa tranquilité. Il voulait écrire des cartes ! Des cartes postales, avec des appels contre le Führer et le Parti, contre la guerre, pour éclairer ses semblables. C'est tout... Et ces cartes, il ne comptait nullement les envoyer à des gens bien déterminés, ni les coller sur les murs comme des affiches. Non, il voulait simplement les déposer dans les escaliers des immeubles où il y avait beaucoup d'allées et venues, les abandonner là, sans savoir aucunement qui les ramasserait, ni si elles ne seraient pas aussitôt foulées aux pieds ou déchirées.
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Ce qu'un crochet au menton peut parfois vous éclaircir les idées !
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Après avoir mangé, elle écrira à Karlemann, son aîné et son préféré. Il est en Pologne. Elle n'est pas absolument d'accord avec lui, surtout depuis qu'il est entré à la S.S. On dit beaucoup de mal des S.S. depuis quelques temps ; notamment de leur comportement envers les Juifs. Mais elle ne le crois pas capable d'abattre une jeune Juive après l'avoir violée : lui, son fils, la chair de sa chair !... Karlemann ne fait certainement pas cela.
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D'un côté, eux deux, les pauvres petits travailleurs insignifiants, qui pour un mot pouvaient être anéantis pour toujours. Et de l'autre côté, le führer et le parti, cet appareil monstrueux, avec toute sa puissance, tout son éclat, avec derrière lui les trois quarts, oui , les quatre cinquièmes de tout le peuple allemand.
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Quand on a compris de quel côté se trouve la bonne cause, il faut lutter pour elle. Que le succès soit pour toi, ou pour celui qui t'a remplacé, c'est tout à fait secondaire. Je ne peux pas me croiser les bras en me contentant de dire: " Ce sont des salauds, mais ça ne me regarde pas."
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Vous osez me balancer à la figure une proposition pareille, et vous ne tremblez pas, et vous ne hurlez pas d'angoisse ? Vous êtes fait du même voix que les rouges, les bolcheviques ! Vous reconnaissez vos erreurs, mais vous semblez en plus en être fier !
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Les quelques personnes en civil se perdaient complètement dans ce foisonnement, elles étaient insignifiantes, ennuyeuses parmi tous ces uniformes, de la même façon d'ailleurs que la population civile, dehors, dans les rues et dans les usines, n'avait jamais acquis la moindre importance aux yeux du parti. Le parti était tout, et le peuple n'était rien.
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Peu importe qu'un seul combatte ou dix mille. Quand on se rend compte qu'il faut lutter, la question n'est pas de savoir si l'on trouvera quelqu'un à ses côtés.
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Il découvrait qu'Anna aussi avait été une enfant : une enfant exubérante, indocile, capable de jouer des mauvais tours, il avait connu sa femme alors que sa dure et triste condition de servante lui avait enlevé beaucoup de force et d'illusions.
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Pourquoi est-ce qu'on a vécu dans ce monde, pourquoi est-ce qu'on a donné la vie à des enfants, qu'on s'est réchauffé à leurs sourires, à leurs jeux, si c'est pour qu'ils deviennent des bêtes sauvages ?
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Après avoir mangé, elle écrira à Karlemann, son aîné et son préféré. Il est en Pologne. Elle n'est pas absolument d'accord avec lui, surtout depuis qu'il est entré à la S.S. On dit beaucoup de mal des S.S. depuis quelque temps ; notamment de leur comportement envers les Juifs. Mais elle ne le croit pas capable d'abattre une jeune Juive après l'avoir violée : lui, son fils, la chair de sa chair !... Karlemann ne fait certainement pas cela. D'où ces moeurs lui seraient-elles venues ?...
(p. 44)
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