AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Hans Fallada (323)


Otto Quangel même se sentait reporté aux jours de son enfance, époque ces chants avaient encore un sens pour lui. Alors la vie était simple. Il croyait non seulement en Dieu, mais en l'homme. Il s'imaginait que des préceptes comme « Aimez vos ennemis » et « Bienheureux les pacifiques » avaient une valeur sur terre. Les choses avaient bien changé depuis, et certainement pas dans le bon sens! Plus personne ne pouvait croire en Dieu. Il était impossible qu'un Dieu de bonté tolérât la honte qui était répandue sur le monde. Et pour ce qui était des hommes, ces porcs!
Commenter  J’apprécie          41
Nous pouvons faire énormément. Nous pouvons saboter les machines, nous pouvons faire notre travail trop lentement et en dépit du bon sens, nous pouvons déchirer des affiches du genre de celle-ci et ne placarder d'autres par lesquelles nous dirons aux gens comment on les trompe (...) Mais l'essentiel, c'est que nous soyons autres que ceux-là , que nous n'en arrivions jamais à être et à penser comme eux. Nous ne serons jamais des nazis, même si les nazis conquièrent le monde entier.
Commenter  J’apprécie          40
Hans Fallada
http://www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-rudolf-ditzen-alias-hans-fallada-1893-1947-2013-01-26
Commenter  J’apprécie          40
Elle comprit à cet instant que, par cette première phrase, il avait déclaré la guerre, aujourd'hui et à jamais. Confusément, elle comprit ce que cela signifiait. D'un côté, eux deux, les pauvres petits travailleurs insignifiants, qui pour un mot pouvaient être anéantis pour toujours. Et de l'autre côté, le Führer et le Parti, cet appareil monstrueux, avec toute sa puissance, tout son éclat, avec derrière lui les trois quarts, oui, les quatre cinquièmes de tout le peuple allemand. Et eux deux, seuls ici, dans cette petite chambre de la rue Jablonski !...
Commenter  J’apprécie          40
« La première phrase de notre première carte sera: ''Mère! Le Führer a assassiné mon fils...»
Commenter  J’apprécie          30
"Plus ça va mal, mieux ça vaut. La fin viendra plus vite."
Commenter  J’apprécie          31
Qu'étaient-ils il y a encore un instant ? Ils avaient mené des existences inconnues, dans un grand fourmillement sombre. Et à présent les voilà tout seuls, tous les deux unis, élevés sur le pavois. Il fait un froid glacial autour d'eux, tant ils sont seuls.
Commenter  J’apprécie          30
Il en va de même pour chacun de nous. Tous ceux qui vont mourir, et surtout ceux qui doivent comme nous mourir avant l'heure, regrettent toutes les heures qu'ils ont gâchées.
Commenter  J’apprécie          30
Dr. Reichhardt avoua que, souvent, il ne tournait les pages de son livre que machinalement : il ne voyait pas sous ses yeux les caractères noirs imprimés, mais une cour de prison en ciment gris, une potence avec une corde qui se balançait doucement dans le vent, et qui transformait en trois à cinq minutes un homme solide et plein de santé en un répugnant morceau de cadavre crevé.
Commenter  J’apprécie          30
Plus personne ne pouvait croire en Dieu. Il était impossible qu'un Dieu de bonté tolérât la honte qui était répandue sur le monde. Et pour ce qui était des hommes, ces porcs !
Commenter  J’apprécie          30
Je vous demande, continua-t-il d'un ton plus léger, de ne jamais quitter, en journée, la chambre que je vais vous montrer tout de suite, et de ne pas non plus vous y tenir à la fenêtre.
Commenter  J’apprécie          30
Ils se réfugiaient donc de plus en plus dans leur bonheur amoureux. Ils étaient comme deux amants qui en plein raz de-marée, au milieu des vagues, au milieu des maisons qui écroulent, au milieu du bétail qui se noie, s'accrochent l'un a l'autre et croient qu'ils peuvent survivre au désastre général par la force de leur lien commun, de leur amour. Ils n'avaient pas encore compris que, dans cette Allemagne de guerre, la vie privée n'existait plus du tout. Et le repli sur soi n'y changeait rien, tout Allemand appartenait quoi qu'il advienne à la collectivité des Allemands, et devait partager le destin allemand avec les autres de la même façon que les bombes, qui devenaient de plus en plus nombreuses, tombaient sans distinction sur les justes et les injustes.
Commenter  J’apprécie          30
“Chaque dimanche est talonné de près par un lundi, quoi qu’on y fasse.”
Commenter  J’apprécie          30
Il n’arrivait pas à croire que le ministre, qui avait été son meilleur ami pendant un an et demi, était désormais devenu un ennemi méchant et sans scrupule, qui utilisait jusqu’au pouvoir de ses fonctions pour ôter, à cause d’une contradiction, toute joie de vivre à un de ses semblables. (Il n’avait toujours pas compris, en 1940, que les nazis étaient capables d’ôter au premier Allemand venu qui aurait exprimé une opinion divergente, non seulement la joie de vivre, mais aussi la vie tout court.)
Commenter  J’apprécie          30
Le ciel bleu n’est pas pour toi, prisonnier, si bleu pourtant ; le soleil, prisonnier, ne brille pas pour toi, si chaud pourtant sur ta peau. Il te manque l’étendue du paysage, tu es seulement de passage, un hôte du ciel, de l’air frais et du soleil, tes minutes sont comptées, prisonnier. Ton monde se cantonne à cette maison triste et à l’écho sinistre, cette maison morte, où jamais aucun rire n’éclate librement, tu es devenu étranger au soleil, prisonnier.
Commenter  J’apprécie          30
J’avais toujours considéré cette période de boisson comme une période passagère, j’avais été convaincu que je pourrais arrêter à n’importe quel moment, sans dommage pour moi – et maintenant ce serait donc déjà la fin ? Non, ce n’était pas possible ! Je ne voulais pas, j’allais guérir, bientôt, bientôt, demain peut-être déjà ; ces vomissements de bile devaient avoir une autre cause ! C’était certainement dû au repas !
Commenter  J’apprécie          30
C’était précisément en sa compagnie, en la présence de ma femme si sobre, si propre et si compétente que je voulais boire comme un trou, que je voulais mettre les pieds sur la table et chanter des airs grossiers, faire des rimes grivoises et proférer des obscénités – quelle volupté de la traîner elle aussi dans la boue, et de lui montrer : celui-là, tu l’as un jour aimé, et voilà ce que ton amour en a fait…
Commenter  J’apprécie          30
J’ai pourtant été, autrefois, quelqu’un de plutôt énergique et entreprenant. J’ai certes toujours été un peu faible, mais j’ai toujours très bien su le dissimuler, à tel point que même Madga ne s’en est jamais rendu compte jusqu’à aujourd’hui. D’où vient donc cette mollesse qui s’est emparée progressivement de moi depuis un an, qui paralyse mes membres et mon cerveau, qui fait de moi, alors que j’ai toujours été convenable, un homme qui trompe sa femme, qui lorgne sur la poitrine de la bonne avec une lubricité satisfaite ! Cela ne peut pas être l’alcool, car je ne bois que depuis aujourd’hui, et cette mollesse dure depuis si longtemps déjà. De quoi s’agit-il alors ?
Commenter  J’apprécie          30
La journée de printemps m’accueillit avec un soleil chaud et un vent doux et fin comme de la soie, mais c’est métamorphosé que je retournai vers elle. De la chaleur de mon ventre était montée une clarté jusque dans ma tête, et mon cœur battait, fort et libre. Maintenant je voyais le vert émeraude des jeunes pousses, maintenant j’entendais les trilles des alouettes dans le grand bleu. Mes soucis m’étaient sortis de la tête. Tout va bien se régler un jour, me dis-je gaiement, et je pris le chemin du retour. Pourquoi se torturer maintenant ? Avant d’arriver en ville, je m’arrêtai dans deux autres cafés et je bus dans chacun d’eux encore un petit godet, pour renouveler et renforcer leur effet vite envolé. Avec un sentiment de légère hébétude, mais pas du tout désagréable, j’arrivai à la maison juste à temps pour déjeuner.
Commenter  J’apprécie          30
Le voici aux toilettes. Il a les cartes en main et il s'apprête à les déchirer pour les faire disparaître, mais son regard tombe sur ce qu'il a eu tant de peine à écrire et qui lui paraît promis à un grand retentissement. Ce serait dommage, de détruire une arme pareille ! Son esprit d'économie, sa sordide avarice, le retiennent, mais également son respect du travail, dont on ne doit pas détruire inconsidérément le fruit.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hans Fallada (3184)Voir plus


{* *}