Citations de Harry Crews (136)
« — Russell, dit calmement Shereel, tu es fou.
— Je te montrerai ce qu'est la folie avant que tout ça soit fini. Je te montrerai. »
« Quand, à quarante ans, il avait commencé à perdre ses cheveux, il s'était rasé le crâne et l'avait gardé rasé. Tout ou rien, tel était Russell Morgan. Exigeant de soi la même discipline que celle qu'il imposait à ceux qu'il entraînait »
« (…) la salle où elle s'entraînait (l'Empire des Douleurs, comme l'appelait Russell) »
« — Ça fait mal, Russell.
— Je te dirai quand ça fait mal. »
« Marcher sur le fil du rasoir, c'est vivre.
Le reste n'est qu'attente. »
(Karl Wallenda)
Quand Pete s'est garé de l'autre coté de la rue en face du Clearwater Beach Hotel, c'était que des vieux dorés-sur-tranche à perte de vue. Je les appelle dorés-sur-tranche parce que ces vieux-là ils aiment rien tant que de rester étalés au soleil à cuire dans leur graisse comme du bacon. Ils viennent prendre leur retraite ici et c'est à qui chopera son cancer de la peau le premier. Tout juste s'ils font pas des concours.
Elle n'était plus qu'à une cinquantaine de centimètres de lui, mais en moins de temps que ça prendrait ensuite au mécanicien pour le raconter, elle lui arracha à moitié l'oreille gauche d'un coup de pied retourné façon Okinawa puis frappa le poignet qui tenait le pistolet avec le tranchant de la main, d'un shuto uki. Le mécanicien était en train de se tortiller par terre avant même d'avoir eu le temps de pousser un cri. (page 191)
Dans ce monde, il y avait pénurie d'un paquet de trucs, mais les connards pleins aux as, on n'était pas prêt d'en manquer.
Quand je m'allongerai pour mourir, je n'aurai souvenir plus beau à convoquer que n'importe laquelle de ces journées où j'emmène mon golden retriever et de quoi écrire à la main au promontoire dominant la Suwannee...
-Ta petite culotte ,elle tient comment?Par succion? dit Clou
Shereel planta son regard dans le sien
-Elle tient sur le corps le plus beau du monde ,Clou, et c'est pour ça que je suis ici
J'ai laissé des instructions pour qu'on me fasse une tronche à chier quand je serai morte .Quand je serai couchée dans mon cercueil,je veux avoir une vraie gueule d'enterrement.
Il y a un dressage pour tout , dit-il doucement,le front incliné ,attentif. C'est pour ça que les pays ont des présidents , que les armées ont des généraux ,que les université ont des professeurs...
ça devait être génial d'être entouré d'une sorte de mur , comme ça .Un mur d'irrationnel impossible à pénétrer .C'est la vraie liberté au fond.
– Des bobards, des bobards ? Mais sûrement pas. Je vois bien ce que j'ai sous les yeux.
– T'es devenu miraud surtout. Ma grand-mère voit mieux que toi, et la pauvre ça fait vingt ans qu'elle est morte.
[Byron, le fils de Harry Crews, a abandonné ses études au bout de 2 ans, pour jouer de la guitare]
Finalement, je lui ai dit un truc paternel idiot :
– Byron, tu sais combien de gars dans ce pays jouent de la guitare et pensent qu'ils arriveront à gagner leur vie comme ça ?
Il s'est contenté de sourire et m'a répondu :
– Papa, quand tu avais mon âge, tu crois qu'il y en avait combien des gars qui avaient une machine à écrire et pensaient arriver à gagner leur vie en écrivant ?
Et voilà. Le père a son rêve. Le fils a le sien. Et un rêve, ça ne se discute pas. Tout ce qu'on peut faire pour un homme qui a un rêve, c'est de lui souhaiter le meilleur.
Non seumlement elle était folle et dangereuse ,mais en plus c'était une infirme.Elle n'avait pas réclamé la tête qu'elle se trimbalait sur les épaules pas plus que lui n'avait réclamé la sienne.On n'est pas obligé d'aiimer la tête qu'on a , il faut juste vivre avec.
Moi je suis du Mississipi .Un de ces jours on parlera tripes de porc ,inceste et autres contributions du Sud à la culture.
Ils parlaient de sa mère. Elle était morte depuis dix-neuf ans. (…). Sa mort avait rendu son père doucement cinglé. Très doucement. Il ne criait jamais. Ne courait jamais. Il pouvait conduire jusqu’à la ville, faire ses courses et revenir ; il pouvait faire des œufs brouillés, des toasts et du café pour le petit déjeuner. Mais il était dingue. Il descendait parfois à poil à Garden Hills. Environ une fois par mois, il tentait de se jeter dans les moulins à phosphate afin de se transformer lui-même en phosphate. Finalement il y réussit. On ne le retrouva jamais. Personne n’en pipait mot, mais on était sûr qu’il avait été vendu dans un sac. Et si c’était vrai, ce n’était que justice. Son rêve le profond s’était réalisé.
Et partout il y avait des mules, dans les écuries, courant librement dans l’enclos ou bien guidées par leur licou dans l’air lumineux chargé d’odeurs de maïs ou de foin. Il n’y avait jamais de femmes à l’écurie. C’était le repère des pères, des frères et des oncles, un monde fondamentalement masculin et, précisément pour cette raison, un endroit presque insupportablement agréable pour un jeune gars qui, sans s’en rendre compte, apprenais les us et coutumes de la virilité. Ca plaisantait, ça rigolait, ça racontait des histoires, mais le fondement de tout cela était on ne peut plus sérieux, puisqu’il s’agissait du commerce des mulets.
Le révérend Falwell a des mots très durs pour le mouvement féministe, mais il se met absolument hors de lui lorsqu'il écrit à propos des homosexuels.[...]
« La question homosexuelle n'a rien à voir avec celle de l'égalité des droits entre des groupes qui ne s'entendent pas. Notre constitution affirme que tous les hommes ont été créés égaux, mais les lois ont été conçues pour faire face à des comportements inégaux. Si l'homosexualité est jugée normale, combien de temps faudra-t-il attendre avant que le viol, l'adultère, l'alcoolisme, la drogue et l'inceste soient considérés comme normaux ? » On s'émerveille de sa manière de passer de l'homosexualité au viol. Un bel effort d'imagination, vous ne trouvez pas ?