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Critiques de Héctor Abad Faciolince (56)
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Angosta

Angosta est un roman dystopique qui met en scène la capitale de la Colombie soumise à une séparation nette de ses habitants selon leurs différentes classes sociales et origines.

Angosta, ville imaginaire, vit sous le régime de l’Apartamiento. La cité est divisée en trois « sektors » par des check-point depuis une vague d’attentats, d’enlèvements et des massacres massifs.

Jacobo Lince est libraire dans le « secteur T ». Andreas Zuleta, lui, vient d’obtenir un poste à la Fondation Humaine au sein de la même zone. Leur point commun : vivre à l’hôtel La Comédie.

L’intrigue est un peu poussive, c’est plus une suite de portraits baroques de personnages maltraités par le système de castes. L’arrière-plan dystopique et les réflexions qu’il entraîne dans son sillage sont beaucoup plus intéressants. Comment ne pas y voir le reflet de nos sociétés reléguant les pauvres dans des quartiers aux portes des grands centres urbains, ces populations classées et discriminées selon leurs origines sociales ou géographiques. Rien de nouveau sous le soleil, comme dit le proverbe.

Je suis sortie de ce récit triste et un peu amère. Mais l’espoir fait vivre.
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Angosta

Le livre est riche mais je lui reproche de nombreux passages lents et ennuyeux. Je pense que l’auteur aurait pu faire plus court. Il y a trop de mots, trop de répétitions. Cela pourrait être plus dense et plus concis.

D’autres passages sont intérressants, on y trouve de la profondeur, une vraie réflexion et des émotions. Et beaucoup de justesse dans les sentiments.
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L'oubli que nous serons

Vingt ans, c'est le temps écoulé entre l'assassinat du père de l'auteur le 25 août 1987 et l'écriture du livre en sa mémoire.



L' ouvrage décrit un homme exceptionnel tant dans sa vie privée : homme chaleureux et aimant, bon époux et bon père de famille (cinq fille et un garçon) que dans sa vie publique, homme engagé, généreux, médecin spécialiste de santé publique.

L'histoire se passe à Medellin en Colombie. Le catholicisme s'impose dans la vie quotidienne puis sera débordé par la violence politique, maffieuse, et les assassinats.



Cet ouvrage comporte des pages intéressantes sur les activités de son père, plaisantes quant il évoque le quotidien de la famille, et les très nombreux grand-parents, oncles, tantes, cousins (souvent membre du clergé ou religieux), d'autres sensibles quant il raconte la mort de sa sœur Martha, et l'assassinat de son père, enfin atterrantes quand il décrit les tortures subies par les détenus politiques, syndicaux et corporatifs.



Bel hommage à un père aimé et aimant.
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L'oubli que nous serons

Je ne sais comment je vais faire la critique de ce livre sublime, tellement j'ai adoré ! Coup de cœur, cinq étoiles....rien ne suffirait à exprimer le plaisir que j'ai pris à lire ce livre et les émotions que j'en ai ressenti.Un livre qui restera gravé dans ma mémoire et dans mon cœur,à jamais ( dans la dernière phrase du livre,l'auteur exprime l'objectif de ses sentiments en écrivant ce livre,par rapport à son pére ,mais aussi par rapport au lecteur; sur ce dernier point avec moi ,c'est réussi).

Ce livre est un hommage à la mémoire et à la vie d'un pére exemplaire,celui de l'auteur.

Un livre qui raconte l'histoire d'une famille avec ses bonheurs et ses tragédies ,et une magnifique relation pére-fils, basée sur l'amour et le respect,dans le contexte d'une Colombie ravagée par l'injustice et La Violence des années 60 à 90.

Le profond humanisme de ce pére,pédagogue-né, et l'intelligence,la pudeur et l'humour de la prose du narrateur,son fils qui le raconte, m'a profondément touchée et éblouie. Résumer ce livre, est lui faire injustice.

La remarquable préface du livre écrit par Mario Vargas Llosa résume tout mes sentiments.Je ne peux que recommander fortement sa lecture!
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L'oubli que nous serons

La douceur d'un père disparu trop tôt. Un livre qui vous remplit d'amour et de courage
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L'oubli que nous serons

Ce livre est "plein de choses à la fois", comme l'a dit Llosa dans la préface. C'est un texte remplit d'humanisme, un éloge de l'amour filial entre, notamment, un père et son fils et, surtout, un magnifique plaidoyer contre la Violence sanglante et assassine qui (a) fait rage en Colombie. Une très belle lecture, sans aucune difficulté liée à l'écriture, qui permet de ne jamais oublier.
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L'oubli que nous serons

Il est toujours difficile de donner son avis pour le récit d’une tragédie personnelle. Pourtant, je dois avouer que j’ai été déçue par cette lecture. Probablement en partie du fait de ce que j’avais imaginé, à tort, sur ce livre. Je pensais en effet qu’il s’agissait d’un témoignage sur l’assassinat d’un anonyme, victime de la Colombie sanglante des années 80. En réalité, Hector Abad évolue dans les cercles privilégiés de la société colombienne, héritier d’une tradition familiale de nantis, et son père est une personnalité en vue de Medellín, d’abord par ses combats pour la mise en place d’une politique de santé publique dans sa ville et dans le pays, puis comme défenseur des droits de l’homme alors que ceux-ci étaient bafoués quotidiennement dans le pays. Dans ce cadre, moi qui pensais découvrir la vie d’un homme simple, peut-être d’un héros anonyme, je découvre l’hommage d’un fils à un père à l’action éminemment politique, et ma position en tant que lectrice me parait alors bien plus inconfortable.

Le fils justifie les actions du père, même celles qui peuvent paraître les plus étranges, mais je n’ai pas les éléments pour comprendre et me positionner par rapport à la vie publique de cet homme. De ce point de vue, le témoignage perd de sa force. Certes, la captation du pouvoir par la violence et l’assassinat est condamnable, que la personne soit anonyme ou candidat à la mairie de Medellin ; certes, même au plus profond des territoires des cartels de la drogue, aucune zone ne devrait être marquée par l’impunité. Mais je n’avais pas besoin de ce livre pour le savoir, et je dois bien avouer que je n’ai pas pu toucher du doigt la particularité de cette situation.

A côté de ce plaidoyer qui ne m’a pas convaincue, je n’ai pas été sensible à la relation entre le père et son fils. Le fils écrivain se décrit lâche, faible de caractère, et j’espère pour lui qu’il force le trait, alors que son père apparait comme le père idéal, mais vue la personnalité de son fils, son éducation ne semble pas avoir réussi.



En définitive, entre un propos politique qui ne m’apprend rien et sur lequel je ne peux porter de regard critique et une relation père-fils qui me semble caricaturale, le tout servi par un style que j’ai trouvé plat pour ne pas dire inexistant, je suis passée complètement à côté de ce livre, dont j’espérais pourtant beaucoup.

Un coup d’épée dans l’eau, donc, et je retournerai à d’autres écrits pour mieux comprendre la situation inextricable dans laquelle s’est trouvée la Colombie il y a quelques décennies, et dont les échos douloureux se font toujours sentir aujourd’hui.
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L'oubli que nous serons

Ecrire serait-ce lutter simplement contre l’oubli inévitable auquel nous sommes condamnés, après que les derniers témoins de notre existence ont disparu ? Héctor Abad, témoigne, à travers une écriture dense et subtile, poétique souvent, de la vie et des engagements de son père qui fut lâchement assassiné, victime non seulement de la violence politique de son pays, la Colombie, mais aussi de ses idéaux et de son acharnement à combattre les inégalités et les injustices sociales. Il raconte aussi son expérience profonde et intime de l’amour filial, qui l’a façonné de l’intérieur, lui insufflant la force et l’énergie nécessaires à la poursuite de sa vocation.



Il dresse un portrait de ce père tout en demi-teintes où l’ombre le dispute à la lumière, où l’affection n’empêche pas la lucidité sur ce père tant aimé.



Cet amour filial, lui a prodigué l’estime de soi et l’amour de soi grâce auxquels il a pu se construire et se reconstruire après les événements douloureux de sa vie. Il n’a empêché ni le doute ni la souffrance mais a servi d’antidote au désespoir. Il le décrit en de très belles pages. Ce père rétablissait ainsi « l’ordre dans le chaos de mes pensées », confie-t-il, car « je disposais d’un abri nocturne et éclairé ».



Y a-t-il plus bel hommage ?



(cliquer sur le lien pour lire la suite)
Lien : http://www.litterama.fr/arti..
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L'oubli que nous serons

J'ai énormément apprécié le dévoilement juste, pudique, sans position de victimisation mais empli de la vigueur des sentiments de l'auteur. Au delà de l'histoire personnelle, familiale et nationale qui est narrée, le cri du fils, et l'élaboration de l'intolérable mort du père qui alimente son écriture m'ont été droit au coeur. Merci à l'auteur.
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L'oubli que nous serons

Ce roman-témoignage est un message de sagesse et d'amour, l'histoire d'amour entre un fils et son père pourrait à elle seule justifier la lecture de ce roman ...

Pourtant "L'oubli que nous serons", c'est beaucoup plus que cela ...


Lien : http://www.3bouquins.com
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L'oubli que nous serons

Héctor Abad Gómez fut assassiné le 25 août 1987 à Medellín, en Colombie. Âgé de soixante-cinq ans, il était médecin, universitaire, militant pour les droits de l'homme. Dénonciateur des crimes qui ravageaient impunément son pays. Père de six enfants, cinq filles et un garçon, sa bonté n'avait d'égal que son dévouement aveugle pour autrui.



"Souviens-toi, âme endormie" ; c'est à cet appel que répond l'auteur, en rendant hommage à ce père tant aimé et admiré, ainsi qu'aux combats qu'il mena toute sa vie. Afin que l'oubli n'engloutisse pas tout, que la figure mémorable de cet homme puisse perdurer encore. Tout au long du récit, sont évoqués à la fois la personnalité du médecin, la relation à ses enfants et les causes sociales, politiques et universitaires qu'il défendit avec acharnement. On découvre un homme jovial, bon, idéaliste, sensible et généreux. Cultivé, amateur de la beauté sous toutes ses formes, qu'elle se trouve dans la poésie ou dans les roses de son jardin. Mais aussi, parfois, d'une naïveté surprenante - qui le conduisit certainement à sa perte - et complexe par ses contradictions, notamment politiques et partisanes. "Idéologiquement hybride : chrétien en religion, pour la figure aimable de Jésus et son inclination évidente vers les plus faibles ; marxiste en économie, parce qu'il détestait l'exploitation économique et les abus infâmes des capitalistes ; et libéral en politique, parce qu'il ne supportait pas le manque de liberté non plus que les dictatures, pas même celles du prolétariat, car les pauvres, en accédant au pouvoir et en cessant d'êtres pauvres, n'étaient pas moins despotes et impitoyables que les riches au pouvoir".



Antithèse du "macho" colombien traditionnel, Héctor Abad Gómez était capable de pleurer sans honte, d'exprimer à sa femme et ses enfants tout son amour, tant par les gestes que par les mots. C'est une des choses qui m'a le plus frappée dans ce livre, car elle me parait essentielle dans ce que l'on lègue à ses enfants : cet énorme "bagage" d'amour, cette tendresse qui vous permet de vous lancer avec espoir et courage dans l'existence. Une éducation qui se révèle être un pilier dans une vie d'enfant, puis d'adulte. Ce portrait intime n'omet pas de rappeler les causes défendues par le médecin. Ses campagnes de santé publique visaient à sensibiliser à la fois la population et les institutions aux notions premières d'hygiène, garanties d'une meilleure santé. Il défendit, encore étudiant, l'indispensable accessibilité à l'eau potable. Plus tard, il mena des campagnes de vaccination et de traitement des parasites intestinaux, montra aux habitants comment construire des citernes d'eau ou installer les canalisations.



Les plus belles pages du livre sont, à mon sens, celles qui évoquent la personnalité de cet homme. L'autre "partie", qui aborde des questions politiques propres à la Colombie, m'a semblé plus obscure. Si l'on ne connait pas particulièrement l'histoire du pays, on passe à côté de certaines pages. Je n'ai pas eu le sentiment de lire un "chef d’œuvre", comme nous le vante la quatrième de couverture. Parfois répétitive, la structure du récit m'a dérangé à certains moments. Les passages énumérant différents membres de la famille m'ont paru aussi nuire à l'intensité du propos. Mais ma lecture fut dans l'ensemble plaisante et je salue l'hommage sincère d'un fils pour son père. Il fait partie des livres à lire si l'on s'intéresse à la thématique des relations parents-enfants.



Cela renforce également ma conviction que la seule éducation indispensable est celle qui donne aux enfants le sentiment d'avoir été profondément aimés par leurs parents...



http://manouselivre.com/loubli-que-nous-serons/
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L'oubli que nous serons

Véritable plaidoyer contre la terreur politique, comme l'écrit Vargas Llosa dans la préface, le livre autobiographique de Victor Abad est un travail de mémoire familiale pour cet écrivain distrait qui dit tout oublier, mais aussi un travail de mémoire collective pour les colombiens.

C'est donc le destin d'un peuple et d'une nation livrée à une violence institutionnalisée, gravé dans celui d'une famille, l'assassinat jamais élucidé d'un père par des sicaires, parce qu'être un humaniste dans la tradition des Lumières en 1987, en Colombie, relève du scandale : un homme debout est un homme dangereux. C'est enfin un hommage rendu à l'écriture, cette expression qui, ici, invite la mémoire pour construire une œuvre et placer les ombres absentes et aimées côté soleil.
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L'oubli que nous serons

Colombe en Colombie.



D'abord, c'est bien écrit et plaisant à lire. L'auteur raconte son enfance et sa jeunesse marquées par un père qu'il montre formidable. Ce médecin humaniste est aussi attentif à sa famille qu'à l'évolution de sa ville (Medellin). Les impressions d'un fils ne suffisent pas, selon moi, à faire un très bon livre.
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L'oubli que nous serons

Je me suis laissé happé par ce récit qui est une biographie, un hymne à l'amour paternel, la tendresse, la liberté et l'engagement social, une réflexion sur la vie et la mort. Tout cela dans la Colombie des années 70-90 alors que sévit une sanglante répression contre ceux qui refusent la corruption de l'oligarchie des riches propriétaires.

Livre envoutant avec des pages magnifiques. Ce père joyeux auquel son fils voue une véritable adoration, cette famille de filles qui vit heureuse jusqu'à ce que le malheur et la démence fasciste s'abattent sur eux. Histoire vraie que celle de ce médecin qui a œuvré toute sa vie pour la santé publique de son pays et à l'OMS et lutté contre la violence avec des mots et de la détermination. Un livre marquant qui bouleverse, car on a tous un père et le mien ressemblait à celui d'Hector. Je l'aimais beaucoup, il m'aimait et nous étions complices sur de nombreux plans, la musique, la beauté, la liberté, la vie, les fleurs, la montagne, le silence, la fraternité, la justice, l'engagement, le goût du bonheur, le calme. Il était né la même année que le Dr Abad. Et oui, la mort génère «l'oubli que nous serons» (Borges). Ce n'est qu'une question de temps...

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L'oubli que nous serons

La Colombie, Medellin... Des mots qui font venir des images bien diverses : de Pablo Escobar et les cartels de drogues, en passant par Ingrid Betancur et les Farcs, les sicarios ou bien Shakira. Il y a des images de gloire ou d'effroi pour tout le monde.

Pour Héctor Abad , c'est autre chose encore. Loin des images glacées ou sensationnelles des médias, l'auteur a vécu de très près et dans toutes ses dimensions les maux dont souffre la Colombie à travers l'itinéraire de son père médecin bourgeois et militant pour les plus défavorisés qui sera assassiné.



L'Oubli que nous serons (vers empruntés à Borges et retrouvé dans les poches du Docteur Abad) est un livre tout simplement magistral, comme une symphonie où chaque mot tombe juste et résonne chez le lecteur. C'est aussi bien une histoire familiale, que l'histoire d'une transgression, d'un engagement, qu'un portrait de la Colombie et des tournants qu'elle a pris au XXème siècle. D'abord au moment des révolutions du contient, pris entre l'étau des traditions politiques de la vieille Europe et la religion catholique, t plus "récemment" quand les élites conservatrices en col blanc ont chargé l'armée de l'Etat et les guérilleros d'enlever, torturer et tuer toute personne gênante - qu'on aurait pu soupçonner, même très vaguement de penser différemment et donc d'être, potentiellement, un dangereux opposants. Avec ou sans preuve, tant que le soupçon même de menace est éradiqué qu'importe.

Et grâce à ce roman, ces faits historiques ou faits divers deviennent palpables, à travers les destins des voisins du quartier, des collègues ou de la famille Abad. Certaines pages, certains chapitres même, sont tout simplement à couper le souffle et devraient être lu dans les établissements scolaires pour remplacer les blablas bien pensants sur les grandes idées à la mode comme "la violence", "la tolérance", "les inégalités", etc etc



La grande force de cet ouvrage est double : en dehors de sa qualité d'écriture et "informative" disons, l'autre prouve qu'écrire, dénoncer et sensibilser par l'écriture est un acte de résistance, et qu'en faisant revivre des souvenirs d'une personne sur le papier, la littérature a le pouvoir incroyable de pouvoir suspendre le temps.



Une lecture très forte, aussi poignante que touchante.





Challenge multi-défis 2019

Challenge Globe-trotteurs
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L'oubli que nous serons

J'ai lû ce livre pour me plonger dans l'univers passé de Medellin alors que j'y étais de passage pour un mois! C'est réussi, c'est impressionnant de voir l'évolution de la ville et du quartier de Laureles et de comprendre à quel point les clivages politiques étaient importants et impactaient la vie quotidienne.

L'auteur nous partage l'amour réciproque intense entre un père et son fils. Père que l'on finis aussi par aimé de par son humanisme, son modèle éducatif et ses très beaux écris (la dernière lettre citée dans le livre à son fils alors qu'il étudiait en Italie est magnifique!). On ressent énormément que ce livre est un hommage d'abord à son père mais aussi aux personnes bienveillantes de son entourage qui ont été à un moment donné bons avec lui, sa famille (et souvent aussi pour la société) et qui sont toujours nommées. Un certains nombre ont d'ailleurs aussi été assinés. J'y trouve aussi un réglement de compte avec les personnes malveillantes qui sont également nommées. Quand on ne connaît pas cet univers, ce n'est pas toujours très agréable cet enchaînement de nom propre inconnus bien qu'on comprenne que c'est une envie de l'auteur pour écrire ce qu'il s'est réellement passé.
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L'oubli que nous serons

C'est le livre qui m'a fait connaitre cet auteur colombien, un livre autobiographique qui m'avait enchanté, tellement il débordait d'amour filial.

Il narre l'assassinat par des paramilitaires en 1988, de son père médecin à Medellin, ville gangrenée par la guerrilla, les paramilitaires, les assassinats politiques, et surtout le narcotrafic.

L'écrivain raconte aussi l'histoire de sa famille et la sienne propre puisqu'il a dû fuir la Colombie suite à l'assassinat et se réfugier en Italie.
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L'oubli que nous serons

Ce médecin fut assassiné à Medellín, en 1987. Fernando Trueba retrace sa vie dans un beau film, faussement léger. Le récit ensoleillé d’une tragédie colombienne.
Lien : https://www.nouvelobs.com/l-..
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L'oubli que nous serons

Il a fallu à Hector Abad Faciolince une vingtaine d’années pour réussir à libérer ses souvenirs personnels de leur gangue de douleur insoutenable et pouvoir s’atteler à la rédaction de ce livre-témoignage époustouflant.

Comment trouver alors tout de suite des mots susceptibles de retranscrire avec exactitude ce qui fait à mes yeux de L'OUBLI QUE NOUS SERONS une œuvre aussi extraordinaire, rare et unique, et tout particulièrement la grâce, la pudeur et la délicatesse qui y sont convoquées en sublime contrepoids à la dimension tragique, au sentiment d’injustice et à la violence des événements présents à l’origine de sa rédaction?

Si ce livre était un arcane du Tarot de Marseille, ce serait à mon avis, sans aucun doute, le numéro 11, «La Force», cette planche où l’on voit l’image d’une frêle jeune femme en train d’ouvrir, à mains nues et sans le moindre effort apparent, la gueule d’un lion : symbole du courage moral et spirituel triomphant en toute sérénité sur la brutalité et la bestialité.

Au risque de paraître mièvre, peu importe, je dirai tout simplement que L'OUBLI QUE NOUS SERONS est de ces livres souverains, écrits avec le cœur, et qui en tout premier lieu touchent les lecteurs aussi, droit au cœur. Sans une once de sentimentalisme justement, sans aucune mièvrerie lénifiante. Merveilleusement bien écrit. Adroit, entier, sans autre artifice que l’immense talent de l’auteur à pétrir une langue littéraire qui, de prime abord directe et spontanée, se révèle en vérité d’une grande subtilité et pénétrante. Émotionnelle et sensorielle, mais aussi capable de retenue, de prendre de la distance par rapport aux événements traumatiques qu’elle décrit. De la belle littérature, en somme, située à des années-lumière de celle qui se fait habituellement dans le genre avec de braves intentions et autres poncifs édifiants.

L'OUBLI QUE NOUS SERONS est avant tout la chronique biographique d’un homme, fascinant et libre-penseur, médecin spécialiste en santé publique, personnage public consacré en son pays en tant que défenseur intrépide et «apôtre des droits humains», le père de l’écrivain, Héctor Abad Gomez, brutalement assassiné en 1987 par des milices paramilitaires associées à l’État colombien, ce dernier ayant été très probablement commanditaire du meurtre ; en même temps, c’est la chronique personnelle d’un amour fusionnel en version masculine, entre Héctor-père et Héctor-fils, sorte d’Œdipe «inversé» assez inouï, rarement abordé (à ma connaissance, en tout cas) en littérature; une chronique familiale également, riche en faits et couleurs -allant du plus exubérant et cocasse au plus douloureusement impensable et inacceptable-, d’une famille latino-américaine dont certains aspects évoqués au travers des souvenirs d’enfance de l’auteur seraient par ailleurs dignes de figurer dans une des fictions de son plus célèbre confrère, «Gabo» (les passages, entre autres, narrant les séances de prières collectives organisées chez la grand-mère en sont de véritables morceaux d’anthologie !) ; c’est enfin la chronique glaçante et l’autopsie sinistre d’une ville, Medellin, devenue mondialement emblématique durant le dernier quart du vingtième siècle comme l’une des agglomérations urbaines les plus violentes de la planète (l’on disait qu’il y avait alors, par jour, davantage de morts par balles à Medellin qu’au Liban, pourtant en pleine guerre civile à la même époque!).

Évitant scrupuleusement tout piège hagiographique autour du personnage central qui l’inspire, père ô combien vénéré et en même temps, donc, véritable martyr de la barbarie de l’une des périodes les plus funestes de l’histoire récente de son pays, Héctor Abad résistera également à toute tentation facile d’idéaliser un bonheur familial et mythique d’avant les épisodes tragiques survenus dans la famille. Il ne cessera, au passage, non seulement de désacraliser ces années, (« Ce furent des années de bonheur, dis-je, mais la félicité est faite d'une substance si légère qu'elle se fond facilement dans le souvenir, et si elle remonte à la mémoire, c'est avec ce sentiment écœurant que j'ai toujours rejeté comme inutile, mièvre et finalement nuisible à la vie au présent: la nostalgie. »), mais aussi la personnalité de uns et des autres avec leurs contradictions et zones d’ombre, à commencer par celle de son fantasque de père et la sienne propre...

Selon les propos dithyrambiques de son prestigieux préfacier, Mario Vargas LLosa, L'OUBLI QUE NOUS SERONS serait un «chef d’œuvre», difficile à synthétiser «parce qu’il est plusieurs choses à la fois». En ce qui me concerne, ce livre figure en tout cas désormais parmi les plus belles chroniques autobiographiques et familiales qu’il m’ait été donné de lire à ce jour.

En miroir à l’esprit qui aura présidé son écriture, il s’agit bien d’une expérience possible de lecture pleine, «entière». Être complètement suspendu et étreint par ce qu’on lit, éprouver un instant ce fragile sentiment continental qui nous manque parfois si cruellement, voilà ce que l’on cherche au fond en ouvrant un livre. «Si les mots tracent une carte approximative de notre esprit, une bonne partie de ma mémoire a été transportée dans ce livre, et comme nous les hommes sommes tous frères, dans un certain sens, parce que ce que nous pensons et disons se ressemble, parce que notre façon de sentir est presque identique, j’espère avoir en vous , lecteurs, des alliés, des complices, capables de jouer sur les mêmes cordes dans cette caisse obscure de l’âme. ». C’est fait.

«Souviens-toi, âme endormie»! Souviens-toi de cet inexorable oubli auquel nous serons tous voué, dont ce livre, paradoxalement, nous console. Ce magnifique titre est extrait d’un poème attribué à Borges, recopié à la main par Héctor Abad Gomez et trouvé par son fils dans la poche du costume que son père portait au moment où l’on l’assassina sur le trottoir d’une rue de Medellin.



Post-scriptum

Le dossier d’instruction criminelle ouvert après l’homicide du père de l’auteur en 1987, «exercice de camouflage et de complicité avec les assassins pour favoriser l’impunité » sera classé sans suite quelques années après, sans aucune arrestation ou élucidation.

Héctor Abad Facolince a écrit et publié son livre en 2006.

En 2014, le Ministère Public colombien requalifierait les assassinats systématiques commis à l’époque par les différentes factions paramilitaires colombiennes, en «crimes contre l’humanité», les rendant désormais imprescriptibles.

En cette même année, pour la première fois, un homme, suspecté d’avoir abattu à sang froid Héctor Abad Gomez sous les ordres du « clan Castaño » (et d’avoir par ailleurs participé dans les années 90 au massacre de 40 autres personnes à Antioquia – département colombien dont Medellin est la capitale), Manuel Salvador Ospina Cifuentes, est arrêté et mis en accusation.

Sur Internet, j’ai vu une photo prise quelques instants après le meurtre de Héctor Abad Gomez qui nous montre, accroupi sur le trottoir à côté du cadavre de son père, hagard, un jeune Héctor Abad Faciolince dont le regard semblait s’être momentanément détourné de la scène du crime. Dans ce curieux regard, me suis-je dit, sans pouvoir tout à fait me l’expliquer pourquoi, se retrouvait condensé, rétrospectivement, en une sorte d’étrange «flashforward», le long processus qui devait aboutir vingt ans après à la rédaction de ce livre. Il n’y pas de légende à cette photo, mais je reste malgré tout convaincu qu’il s’agissait bien de lui.

….

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L'oubli que nous serons

"L'oubli que nous serons" : c'est un titre magnifique pour un roman remarquable. Cette phrase, tirée d'un poème de Borges a été retrouvée par l'auteur sur le corps sans vie de son père. Assassiné.

L'auteur raconte avec tendresse et finesse son enfance et son adolescence en Colombie, plus précisément à Medellin dans la seconde moitié du 20ème siècle où les inégalités sociales conduisent à une grande violence réprimée dans le sang. Des hommes et des femmes sont assassinés pour leurs opinions, leurs engagements sociales et/ou politiques.

L'Eglise chrétienne imprègne la société par sa morale rigoureuse.

Dans ce roman, on entre dans l'intimité d'une famille cultivée. le père et médecin et enseignant. Son engagement auprès de la population la plus pauvre le condamnera à une mort violente.

Ce père admiré, aimé est dépeint avec pudeur.

Hector Abad retrace chaque geste, chaque paroles et pensées de son père. Il témoigne de la vie simple et douce d'une famille nombreuse. Ses joies dans la ferme familiales ; ses drames. La mort d'une de ses soeurs bouleverse le clan.

La mort sauvage, féroce s'invite dans les familles.

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