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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco
- L'enterrement a lieu demain. J'irai pas. J'aime pas les enterrements. Ca sert pas à grand-chose. - Et de mourir, ça sert ? |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco
- L'enterrement a lieu demain. J'irai pas. J'aime pas les enterrements. Ca sert pas à grand-chose. - Et de mourir, ça sert ? |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco
Quand j'étais gosse, on disait que les enfants venaient dans les choux. Maintenant on voit la photo du bébé dans le ventre de sa mère. Autrefois, le ciel, l'orage, la neige, une fleur, un oiseau, ce qu'on mange, tout racontait des histoires. L'orage, c'était le bon Dieu qui remue les barriques ou qui se fâche; la neige, c'était le bon Dieu qui plume ses oies. Un oiseau annonçait la saison ou le temps qu'il va faire. Les choses, comme ça, avaient un sens. Maintenant, tu comprends rien de ce qui t'arrive ; tu sais plus ni quoi ni qu'est-ce. Un légume, c'est qu'un légume. Enfin, ce qui se voit quand s'est emballé. Et un homme aussi, c'est de la marchandise emballée ... |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco
Quand les gens mouraient, on n'appelait pas toujours le médecin. Comme ça, les gens mouraient en bonne santé.
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco
"Mais une peinture, c'est pas pareil que ce qui est en vrai. C'est comment c'est fait qui compte."
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco Remarque que c'est comme le reste : quand on est né quelque part, on trouve que c'est bien. Tu crois que les esquimaux qui vivent dans la glace toute l'année et dans le noir, ils devraient pas foutre le camp... s’ils étaient pas nés chez eux ?... Les voyages ça fait voir du pays et on est content de revenir. On apprécie mieux son chez-soi après. Dans le fond, on est aussi bien chez soi et ça coûte moins. |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco Tu te souviens de la Lulu ? Son mari faisait la surveillance dans un supermarché. Eh bien, il est au chômage : le supermarché à fermé. Bien sûr, il va toucher un peu, mais quand même, je ne sais pas où on va. Cette manière de foutre dehors ceux qui travaillent… Quand il n'y aura plus personne dans les usines ou les ateliers, qui achètera ? C'est bien de fabriquer plus, mais qu'est-ce qu'on sera de tout ça si on peut pas le vendre ? |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco
"_C'est quoi pour toi une oeuvre d'art ? _Je sais pas. Il faut que les autres soient d'accord. Moi tout seul, ça n'a pas de sens. L'oeuvre d'art, c'est une vedette. Comme ce tableau que tout le monde connaît. La Joconde, ça c'est une vedette." |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco - Alors où vas-tu maintenant ? - En Algérie. La femme en a tellement envie... Elle veut retrouver sa famille, là-bas. - Qu'est-ce que tu vas faire, toi, là-bas ? On va te prendre pour un colon… - Bah, on verra bien pourquoi on me prend. Ils me boufferont pas. C'est pas moi qui voulais y aller, c'est la femme. C’est chez elle, tu comprends. C’est une Arabe de naissance. On le dit pas, aux HLM, ça se voit pas, pour qui le sait pas. Une grande tige comme elle, blanche, un peu blondasse, maigre, qui irait la prendre pour une bicotte? elle n'a pas d'accent. Tout juste si elle sait faire le couscous. - Elle sait ? - Elle a lu la recette dans son journal, elle a essayé. C'est bon, un peu bourratif pardi, mais c'est bon. Surtout les légumes : les carottes et les pois chiches. - Alors tu pars quand ? - La femme va chercher sa famille là-bas, dans le désert. On part demain à Paris prendre l'avion. - Attention au caberlot ! Il te faut un couvercle, des lunettes, de quoi étrangler les lions et égorger les crocodiles… - J'ai ma ficelle et mon couteau. + Lire la suite |
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Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco - Je serai un fermier comme autrefois... mais si c'est à l'État, j'en foutrais pas une rame. D'ailleurs, même en s’échinant, il faudrait être plusieurs à y travailler. - Tu veux créer un kolkhoze, camarade ! - Il faudra que tu y mettes un peu la main, toi aussi. - Il faudra bien des chefs dans les bureaux. - Des bureaux pour ce peu de terrain ! Et c’est moi qui nourrirai tout le monde ! Pour la moindre graine, la moindre bêche, il faudra faire une demande... Les taupes feront des ravages le temps que le papier arrive pour la Taupicine… - l'espoir de la révolution, ça aide à vivre. - Ça en emmerde quelques-uns. C’est toujours ça. coupe le caquet. Il y en a que, si on se défendait pas, ils vous tiendraient pour des bêtes. C'est même pas du mépris : on n'existe pas pour eux. Pourtant, j'existe comme eux,pas plus, pas moins. La République, c'est que je suis citoyen pareil qu’eux. S'ils sont élus, c'est comme représentants du peuple, de moi, l'élu, c'est pas un patron, c’est un représentant au porte-à-porte, un délégué. En attendant, je vais manger la soupe... Je crois qu'il va faire orage. Je m'en vais vite, mon casque n'a pas de paratonnerre. + Lire la suite |
Costals