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EAN : 9782020669573
224 pages
Seuil (18/06/2004)
3.63/5   97 notes
Résumé :
L’un, dans le jardin, ramasse des noix, cultive des patates, fauche l’herbe.
L’autre, dans l’atelier, dessine des noix, des patates, de l’herbe. Après le travail, ils parlent (ils disent « batailler »).
L’un est le patron, l’autre l’employé. Mais ils sont pays et tous deux s’interrogent sur le beau (« Ah ! une belle salade ! – Ah ! un beau tableau ! – Dis, c’est quoi, pour toi, une belle salade ? »).
Au début, ils s’apprennent : le contact est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ça se lit sans faim, ce Dialogue avec mon jardinier!
Deux hommes discutent, racontent, se racontent.
Un artiste peintre et son jardinier et la vie qui passe et les légumes qui poussent et les toiles qui naissent.
Le livre embaume le potager plus que la peinture et la térébenthine.
Il y a le son, aussi, avec la mobylette du jardinier qui vient et qui repart (la soupe n'attend pas) dans son HLM.
Rien de triste, mais comme une joyeuse routine qui s'installe entre les deux personnages. Chacun s'intéresse à l'autre, sans forcer. Il faut que cela se fasse, mûrisse.
En arrière- plan, il y a Paris pour le peintre et Nice pour les vacances du cheminot-jardinier.
Le narrateur (le peintre), par courts chapitres, retrace les chemins et diverticules de ces conversations, ces échanges sur la vie et ses choses, les bosses et les creux... jusqu'à la fin en forme de magnifique monologue.
Un de ces livres, à lire, juste comme il faut.



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L'un peint, a les doigts pleins de gouache, les mains remplies de pinceaux et des idées pleins la tête.
L'autre jardine, cultive les patates, fauche l'herbe, plonge ses doigts dans la terre, les mains remplies de pelles et râteaux.
L'un est le patron de l'autre et pourtant ils partagent ensemble d'agréables moments. Chacun parle de sa passion et essaie ainsi de lui expliquer son propre travail. Entre les salades qui montent, le potiron qui grossit à vue d'oeil, les toiles éparpillées ça et là, le peintre et le jardinier partagent bien plus qu'un simple instant de leur vie. Ils se rencontrent, se racontent, se retrouvent et nous font partager ces petits moments si précieux et si intenses.

Henri Cueco nous fait partager des moments profonds, parfois sensibles, fragiles et émouvants entre ces deux personnes qui semblent, de prime abord, n'avoir rien en commun. C'est un dialogue simple, touchant et tellement sincère. Ils nous racontent le jardin, la peinture, mais aussi la mort, la jalousie, l'amitié, les voyages avec «la femme», la maladie, le bonheur... tout ça au milieu des patates, des citrouilles ou des groseilles !
C'est frais, authentique, touchant, tendre et ancré dans la terre.

Dialogue avec mon jardinier... je me suis pris une pêche en pleine poire !
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J'ai beaucoup entendu parler de cet ouvrage lors de sa sortie dans les salles obscures sans avoir eu l'occasion ni d'aller le voir ni même de le lire jusqu'à ce jour. Maintenant, j'ai mon propre avis, du moins d'un des deux points de vue, celui qui m'intéresse le plus ; celui du côté littéraire et je dois dire que si l'adaptation est égale à celle du roman, je ne devrais pas non plus plus être déçue et les ouïes-dire que j'ai entendu à ce sujet et qui ne sont qu'éloges doivent sûrement s'avérer exactes.

Ici, on découvre deux hommes d'un certain âge. Si l'un est vit dans un monde plutôt aisé, il ne fait non seulement jamais étalage de sa fortune et ne prend pas cet air imbu de sa personne qui se rabaisserait à parler aux gens d'un niveau social inférieur au sien. Si le premier aime la peinture, l'autre aime jardiner et tout deux se rendent compte, au fur et à mesure de leurs échanges, que l'un et l'autre ne sont pas si éloignés que cela : Certes, la peinture a été officiellement reconnu comme un art mais pourquoi en serait-il moins mois celui de savoir prendre soin de son potager ? le jardinier en question a l'art et la manière de savoir prendre soin de ses légumes, d'en apprécier ou non )on ne peut pas tout aimer, même lorsque ce sont des légumes que l'on cultive soi-même) les légumes qu'il cultive pour son employeur et ceux qu'il a près de son HLM dans lequel il réside. Il possède une autre qualité : celle de vouloir comprendre ce qu'il y a à comprendre (parfois rien d'ailleurs si ce n'est un simple ressenti, une émotion forte) dans la peinture. Comment cet homme peut-il resté assis pendant des heures en essayant de capter les différentes couleur du ciel ? Mais à l'inverse, le propriétaire ne peut lui que s'étonner son employé, qui est devenu bien plus que cela au fil de leurs discussions, peut passer de longues minutes à arranger son potager, à en prendre soin, ou encore à rester immobile au bord de l'eau en attendant que le poisson tant attendu morde enfin à l'hameçon ?

Si il y avait d'infimes chances pour que ces deux hommes sympathisent, voire même deviennent amis dans la vraie vie, simplement en se croisant dans une ruelle, cette proximité et surtout, l'écriture magique d'Henri Cueco font que cela est possible ici.

Avec ses phrases courtes et simples, cet ouvrage se lit en un rien de temps mais le temps, lui, continue à passer (dans le récit comme dans la vraie vie d'ailleurs), ce qui fait que des choses agréables se produisent, tout comme d'autres, dramatiques mais inévitables, auquel il faut s'y faire car la vie, elle continue et je crois que c'est là le message que l'auteur veut nous faire passer : si l'homme n'est que de passage sur terre, la nature, elle, perdurera, toujours aussi belle pour ceux qui savent le temps de savoir regarder, tout comme l'art pour ceux qui savent l'apprécier. A découvrir !
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Un artiste peintre célèbre quitte Paris l'été pour sa maison de campagne. Là il retrouve son jardinier, un homme simple, plus âgé, qui entretenait les ballasts à la SNCF.
L'artiste s'installe dans le jardin avec son chevalet, son travail fait, le jardinier le rejoint, et tous deux discutent. le jardinier surtout. Ils parlent des toiles qui se font, du jardin, de la famille, des vacances, de pêche…. de la vie.
Le parisien n'est pas arrogant, l'homme de la campagne rappelle régulièrement qu'il n'a pas d'instruction, pourtant il a une réelle finesse, et une curiosité qui le rend ouvert à la peinture, qu'il ne veut cependant pas mettre chez lui lorsque son ami veut lui en donner, parce que cela n'irait pas avec le décor de son HLM.
On pourrait se demander si le peintre ne fait pas parler le jardinier pour s'en moquer car il contribue beaucoup moins à la conversation, se livre moins, mais non il a pour lui une réelle affection.
Non dénués d'humour et de bon sens les dialogues se succèdent.

Un livre court qui se lit avec plaisir. J'ai aimé ces réflexions émises telles quelles. Je voyais bien les deux bonhommes, la femme (l'épouse du jardinier) qui est souvent évoquée. Si l'on connaît le film de Jean Becker on ne peut s'empêcher de visualiser Jean-Pierre Darroussin et Daniel Auteuil.

Challenge ABC 2016-2017
Challenge Petits plaisirs 2015 - 2016
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Que dire de plus sur ce petit ouvrage auquel le cinéaste Jean Becker s'est référé pour les besoins de son film ?
Cette relation entre un peintre et son jardinier, par ailleurs ex-camarade de classe dans son enfance est tout simplement savoureuse. Elle repose sur une amitié, une complicité entre l'artiste bobo et le rural, chacun démontrant à l'autre son cadre de vie, ses petites habitudes et son ou ses talents !
Bien sûr, le film dépasse par le jeu d'Auteuil et de Darroussin la relation que l'on imagine dans le livre, mais elle y est en outre sublimée. Aux courts chapitres et dialogues du roman font face des moments de partage et de bonne entente.
J'ai lu Dialogues avec mon jardinier avant de voir le film qui s'en inspire. Sans être de la grande littérature, l'oeuvre est néanmoins sublime par la profondeur de ses protagonistes.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation


- Je serai un fermier comme autrefois... mais si c'est à l'État, j'en foutrais pas une rame. D'ailleurs, même en s’échinant, il faudrait être plusieurs à y travailler.
- Tu veux créer un kolkhoze, camarade !
- Il faudra que tu y mettes un peu la main, toi aussi.
- Il faudra bien des chefs dans les bureaux. - Des bureaux pour ce peu de terrain ! Et c’est moi qui nourrirai tout le monde ! Pour la moindre graine, la moindre bêche, il faudra faire une demande... Les taupes feront des ravages le temps que le papier arrive pour la Taupicine…
- l'espoir de la révolution, ça aide à vivre. - Ça en emmerde quelques-uns. C’est toujours ça. coupe le caquet. Il y en a que, si on se défendait pas, ils vous tiendraient pour des bêtes. C'est même pas du mépris : on n'existe pas pour eux. Pourtant, j'existe comme eux,pas plus, pas moins. La République, c'est que je suis citoyen pareil qu’eux. S'ils sont élus, c'est comme représentants du peuple, de moi, l'élu, c'est pas un patron, c’est un représentant au porte-à-porte, un délégué. En attendant, je vais manger la soupe... Je crois qu'il va faire orage. Je m'en vais vite, mon casque n'a pas de paratonnerre.

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- Alors où vas-tu maintenant ?
- En Algérie. La femme en a tellement envie... Elle veut retrouver sa famille, là-bas.
- Qu'est-ce que tu vas faire, toi, là-bas ? On va te prendre pour un colon…
- Bah, on verra bien pourquoi on me prend. Ils me boufferont pas. C'est pas moi qui voulais y aller, c'est la femme. C’est chez elle, tu comprends. C’est une Arabe de naissance. On le dit pas, aux HLM, ça se voit pas, pour qui le sait pas. Une grande tige comme elle, blanche, un peu blondasse, maigre, qui irait la prendre pour une bicotte? elle n'a pas d'accent. Tout juste si elle sait faire le couscous.
- Elle sait ?
- Elle a lu la recette dans son journal, elle a essayé. C'est bon, un peu bourratif pardi, mais c'est bon. Surtout les légumes : les carottes et les pois chiches.
- Alors tu pars quand ?
- La femme va chercher sa famille là-bas, dans le désert. On part demain à Paris prendre l'avion.
- Attention au caberlot ! Il te faut un couvercle, des lunettes, de quoi étrangler les lions et égorger les crocodiles…
- J'ai ma ficelle et mon couteau.
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Quand j'étais gosse, on disait que les enfants venaient dans les choux.
Maintenant on voit la photo du bébé dans le ventre de sa mère.
Autrefois, le ciel, l'orage, la neige, une fleur, un oiseau, ce qu'on mange, tout racontait des histoires. L'orage, c'était le bon Dieu qui remue les barriques ou qui se fâche; la neige, c'était le bon Dieu qui plume ses oies. Un oiseau annonçait la saison ou le temps qu'il va faire. Les choses, comme ça, avaient un sens. Maintenant, tu comprends rien de ce qui t'arrive ; tu sais plus ni quoi ni qu'est-ce. Un légume, c'est qu'un légume. Enfin, ce qui se voit quand s'est emballé. Et un homme aussi, c'est de la marchandise emballée ...
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Avec la chaleur, on l’a trouvé ; il était plein d'asticots et ça puait... Ça nettoie, ces bestioles. Si on avait attendu, elles auraient tout nettoyé. Quand on me parle du ciel, je revois le type dans le bois. Il avait pas l'air d'être au ciel avec ces bestioles qui remuaient dans le trou des yeux ; on aurait dit qu'il te regardait, ça lui faisait un regard qui bouge…
Un long silence, un soupir.
C'est peut-être mieux comme ça. on s'embêterait, à force de devenir vieux. Et puis les dents se gâtent. Celles qui me restent, elles branlent tant que, si tu me donnes une tape dans le dos, elles tombent. Des dents, j'en aurai bientôt plus à moi, j'en aurai que du commerce.
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Certains font leur jardin avec des mots. Ils les plantent et récoltent des idées. Ou l'inverse. Parfois, ils récoltent des idées nouvelles avec des mots ordinaires...
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Dialogue avec mon jardinier, Bande annonce
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