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Citations de Henri Meschonnic (153)


l'obscur
travaille ma lumière
des formes que je ne comprends pas
me traversent
et je me mets à lire
des lettres que je ne comprends pas
alors je commence
à voir clair.
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Mon départ mon retour …
  
  
  
  
Mon départ mon retour sont fragiles
nous échangeons nos places
de chaque côté des questions que nous ne posons pas
puis de l’heure sort une année
quand les yeux se ferment d’autres s’ouvrent dans la peau
alors je te vois tu me recommences.
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quand on est séparés
chacun est seul pour deux
ce n'est pas deux solitudes
c'est deux solitudes doubles
à ne pas pouvoir porter
mais quand on est réunis
on n'est pas deux
on est doublement un
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Henri Meschonnic
je ne sais plus qui parle…


je ne sais plus qui parle
qui couche se lève dans ma bouche
se taire n’est pas assez
parler est de trop
je me cherche entre les deux
comme pour voir les yeux se ferment
mais je te trouve
je n’ai plus besoin de dire
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extrait 1


c’était quoi
comprendre
une
fois
cet arbre me comprend
et moi quand je prends des yeux
j’ai mal aux autres
loin n’est plus loin
moins je sais
mieux je comprends
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Les yeux étaient au matin mais la tête était de nuit
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Comme nulle part ailleurs dans la communication, un texte oriente dans une direction. Y voir un langage « en fête », n’est que confronter la pauvreté de la communication ordinaire à sa densité. Il importe plus, peut-être, de se rappeler combien cette densité est un ordre-organisation impérative.
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les enfants crient en images
je vois ces cris sur les murs
leur silence m’emplit les yeux
je ne les connais pas
mais je les tiens serrés sur moi
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Ma lampe n’a pas deux maisons …
  
  
  
  
Ma lampe n’a pas deux maisons
je n’enveloppe pas mes rêves dans des livres
autant garder du feu dans du papier
je n’ai pas entendu ce que tu n’as pas dit
nous en perdons la trace
quand je me réveille de mes moments sourds
le pont enlève ses planches avant que je passe
à deux pas je suis déjà loin
je ne connais pas ma main.
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Ce que nous savons …
  
  
  
  
Ce que nous savons parle toutes les langues
nous communiquons par la chaleur avant de penser
tu me montres mes souvenirs je te donne des oublis.
Je marchais en pleurant
puis j’ai couru nu dans les rues
pour te chercher.
J’avance en me heurtant à mon avance
depuis mes années de toi.
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Henri Meschonnic
et toutes les vies
que je vois
en chemin forment
des parts de
ce qui marche en moi
en toi
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Henri Meschonnic
L’hébreu biblique pose énormément de difficultés, avec des mots qu’on ne rencontre qu’une fois. On ne sait pas toujours ce qu’ils veulent dire. Ces problèmes de lexique m’ont plongé dans une spécificité du langage biblique. J’ai pu comprendre très concrètement qu’il y avait un langage poétique très fort dans la Bible et, à mesure que j’en découvrais les beautés, je découvrais aussi combien elle étaient effacées par toutes les traductions françaises et étrangères.

Il n’y a dans le texte biblique ni vers ni prose.
L’idée reçue de toute notre tradition culturelle grecque et chrétienne, c’est qu’il y a des vers et il y a de la prose, et la poésie s’écrirait en vers. Or la Bible est irréductible à l’opposition entre vers et prose. Les livres d’anthropologie biblique montrent que l’hébreu biblique n’a pas de mot pour dire la poésie, il y a le mot chir qui veut dire « chant », et c’est en hébreu médiéval que ce mot a pris, sous l’influence de la poésie arabe, le sens de « poésie ». [...]

C’est la Bible qui a fait l’hébreu, pas l’hébreu qui a fait la Bible.
[...]

Il y a une christianisation généralisée depuis que la Septante (la traduction en grec au IIIème siècle avant notre ère, de l’Ancien Testament) est devenue le texte du début du christianisme. Cette christianisation se retrouve dans toutes les langues. Prenons un petit exemple qui n’a l’air de rien. La cour, au sens de la cour d’une ferme, se dit en hébreu haster. Eh bien, toutes les traductions françaises traduisent par le « parvis ». Le parvis, c’est l’espace devant une église. On ne se rend pas compte de la christianisation ambiante qui a pénétré le texte. [...]

Je ne traduis pas la Bible. Dès qu’on dit le mot Bible, tout est perdu. Le mot Bible est entièrement un mot grec, donc chrétien, propre aux langues européennes.
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je marche mon exode
il n’y a plus de chants
je ne demande plus rien
je suis la plaie où les mensonges brûlent
c’est sous ma peau que remue le monde
la peur tremble embourbée
on avance
je marche derrière ma vie
comme un esclave
je ne supporte pas
le spectacle de mon visage
je vis pour démentir les oracles
on sait de quoi on parle
quand on peut se taire ensemble
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Henri Meschonnic
 
 
pas tout entier visage…


pas tout entier visage
non
tout entier tous les visages
je n’arrête pas de changer
comme un instant met au monde
son autre instant
et j’ai du mal
à vivre tant d’infini…
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Henri Meschonnic
 
 
La vie est la passante en nous
[…]

la vie est « l’enfant dans nos yeux
le sentir femme de l’homme en nous
le sens de ce qui ne sait pas.
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Henri Meschonnic
Puisque je suis ce buisson


Extrait 2

aujourd’hui ce sont les mots
qui se retirent et je reste
au bord des mots je ramasse
des cassures du temps roulées
dans la mémoire
lisses
comme nous
je les garde dans ma main
pour me souvenir
et nous
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Henri Meschonnic
Puisque je suis ce buisson


Extrait 1

je ne suis pas où je suis
les choses en savent
plus que moi
je continue un passé
je continue un futur
le présent
contraire à toutes
les promesses tous les savoirs
le présent s’est absenté
il doit être à portée
de souffle
à toucher du doigt
mais je n’y suis pas encore
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Henri Meschonnic
laisser faire…


laisser faire
ne fait pas de bruit
se taire
ne fait pas de bruit
mais tout ce silence
de tous ceux qui se taisent
fait un bruit à ne plus vivre
mentir ne fait pas de bruit
mais mentir mentir sur mentir
finit par faire un bruit à ne plus
s’entendre
un bruit de fin du monde
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Henri Meschonnic
Et la terre coule


Extrait 1

et nous avons mis le temps sous nos pieds
et nous avons
marché marché plus d’une vie
une vie une vie plusieurs vies
pas assez des yeux pour voir
pas assez des mains pour prendre
pas assez de nous pour vivre
et nous avons trouvé des
naissances sur des naissances
c’était il y a un instant
demain
c’est là que nous sommes
les visages se transforment
si vite
que les yeux mangent les lèvres
je me rendors le visage
mais je veille de toute ma peau
et je sens dessus des mondes
c’est la foule que nous faisons
le chemin que nous devenons
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extrait 2


la vie envoie de la vie
à chaque regard chaque nouveau
visage est le visage de
notre vie les yeux partout
des démesures du plaisir
le monde
s’endort
dans mes yeux
pas moi
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