AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Henry David Thoreau (345)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Walden ou La vie dans les bois

"Vers la fin de mars 1845, ayant emprunté une hache je m'en allai dans les bois qui avoisinent l'étang de Walden, au plus près duquel je me proposais de construire une maison , et me mis à abattre quelques grands pins Weymouth fléchus, encore en leur jeunesse, comme bois de construction. Il est difficile de commencer sans emprunter, mais sans doute est-ce la plus généreuse façon de souffrir que vos semblables aient un intérêt dans votre entreprise."







Ce récit relate en détails les deux ans et deux mois passés dans cette cabane, mais, alors que je m'attendais à un Indian Creek au 19ème siècle, pas du tout! Sa cabane est toute proche d'un chemin de fer et de la petite ville de Concord, où il a passé quelques années déjà et il reçoit d'assez fréquentes visites, vivant très simplement de quelques cultures ou cueillettes, sachant se satisfaire de peu, sans hésiter à donner le détail de ses comptes, fort équilibrés.







"J'avais dans ma maison trois chaises: une pour la solitude, deux pour l'amitié, trois pour la société."







Il y a du Montaigne chez Thoreau, qui n'hésite pas à philosopher à la première personne et à citer des anecdotes, empruntées non à l'Antiquité grecque, mais souvent à des philosophes hindous ou à même à la vie des habitants de Concord. Simplicité est son maître mot et il n'hésite pas à expliquer comment le mettre en oeuvre dans bien des domaines. Utopie? Bon sens? Il va même jusqu'à démontrer qu'on voyage plus vite à pied qu'en train, et c'est convaincant, si l'on considère dans le temps de trajet celui nécessaire à obtenir par son travail les moyens financiers de voyager en train...







Il préfère nous inciter à voyager en nous mêmes (explorant "la mer intime") plutôt qu'au bout du monde.



Cependant il ne cherche pas à imposer son expérience à tous, préférant voir "chacun attentif à découvrir et suivre sa propre voie, et non pas à la place celle de son père ou celle de sa mère ou celle de son voisin." Lui même quitte aussi finalement les bois. "Peut-être me sembla-t-il que j'avais plusieurs vies à vivre, et ne pouvais donner plus de temps à celle-là."







Mais alors, pas de "nature inside" comme je les aime? Bien sûr que si, Thoreau sait évoquer sa vie en détail, décrit l'étang de Walden et les bois au cours des différentes saisons, les habitants, animaux ou êtres humains, anciens ou actuels, avec précision, sans jamais oublier de faire part de réflexions personnelles. Il a eu la chance d'observer un faucon pèlerin, "il répétait sa libre et superbe chute, en roulant sur lui-même tel un cerf-volant, pour se relever de son orgueilleuse culbute (..)Il semblait qu'il fut sans compagnon dans l'univers et n'en demander d'autres que le matin et l'éther avec quoi il jouait. Il n'était pas solitaire, mais faisait solitaire toute la terre au-dessous de lui."







Tout le passage est superbe, comme bien d'autres post-ités mais hélas trop longs à copier... En fait il s'agit d'un récit à lire et relire, à avoir chez soi pour en savourer un morceau tranquillement. La traduction de L. Fabulet, datant de 1922, est parfois délicieusement désuète (par exemple, emmi qui signifie au milieu de) mais coule très bien.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          50
Walden ou La vie dans les bois

Il est tout jauni, il craque, des pages risquent de s’envoler ...bref il est dans un état pitoyable, si je le feuillette mes annotations ponctuent les pages mais elles sont devenues illisibles, la traduction date de 1922 alors .....

Alors j’ai franchi le pas et j’ai profité d’une réédition qui rassemble le gratin : Jim Harrison en préfacier et Brice Matthieussent en traducteur, deux bonnes raisons de racheter Walden et de reprendre un peu de Thoreau.

Diable d’homme et diable de livre car si on a le malheur de l’ouvrir, toc on est harponné pour un bon moment

Dans sa préface Jim Harrison dit qu’il entretient de profondes affinités avec Thoreau et que cela remonte à l’enfance, lui même a possédé un chalet isolé mais que son amour pour Thoreau est lié au fait que c’est « Un étudiant assidu tant de la littérature que de la nature » et qu’il est dangereux pour l’esprit !

Il ajoute « Le XIX ème siècle nous a donné trois géants, Thoreau, Whitman et Melville »

Peut être êtes vous capables de résister à ça... moi pas du tout alors que vous invite à "sucer la moëlle de la vie"
Commenter  J’apprécie          187
Journal : 1837 - 1861

Thoreau se définissait lui-même comme un philosophe de la nature, un mystique et un transcendantaliste (dont le chef de file était Emerson). Cela suffit à faire de lui un homme résolument original, décidé à vivre pleinement sa vie. Très tôt, à sa sortie de l’université, Thoreau réalise qu’il ne peut vivre dans une ville, au voisinage des hommes. Non pas qu’il fût un misanthrope, ce qui réduirait considérablement la portée de son oeuvre, mais il se refusait à supporter le carcan imposé par la société, mélange de conventions absurdes, d’hypocrisie et d’égoïsme forcené. Il s’éleva contre les grandes villes et l’industrie naissante dont il subodorait déjà qu’elle annonçait le glas des grands espaces. Résolument apolitique, Thoreau aura à coeur, durant toute son existence, de s’ériger contre les injustices et surtout contre l’esclavage (il écrivit ainsi un traité intitulé "la désobéissance civile"). Il suit donc avec intérêt les débats houleux entre les Etats du nord et du sud. Le génocide amérindien lui laisse un goût amer, lui qui a laissé une montagne de notes représentant ses années de recherche ethnologique, qui l’occupèrent jusqu’à sa mort.





Fuyant l’univers carcéral des villes, il se réfugie dans la Nature, qui devient son foyer et sa muse. Il aurait pu ête riche, il préfère faire de petits boulots pour préserver sa liberté et son intégrité. C’est dans la solitude que sa personnalité s’épanouit et se révèle (il vivra d’ailleurs 2 ans, de 1845 à 1847, seul, dans un cabane en bois au bord de l’étang de Walden, et cette expérience relatée est devenue un grand classique de la littérature). Dans son journal, il note, consigne, décrit, commente et se confie, sans artifices, et avec honnêteté. Journal de bord évidemment, mais aussi constat sur la faune et flore et l’avenir des Indiens, avec qui il s’est toujours senti lié. Lorsqu’il mourut à l’âge de 46 ans, ses derniers mots furent "Indien... caribou".





La plupart de ses propos demeurent donc d’une étonnante modernité, et j’ai lu Thoreau, non pas parce que c’est un classique indispensable, mais plutôt comme un témoignage d’une époque révolue où l’on assiste, déjà, à la mutation de la société américaine. Et peut-être aussi parce que son récit ressemble à un long poème.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          50
Walden ou La vie dans les bois

J'ai lu la traduction de L.Fabulet de 1922.

Je ne sais si les traductions plus récentes sont différentes, mais le style que j'ai lu était très classique voire vieillot et rendait Thoreau difficile à lire, ce qui ne m'était pas apparu si net dans la "désobéissance".

Sur le fond, Thoreau dans ce livre a été à la hauteur de sa réputation de bible des alternatifs américains.

Il raconte les 2 ans passés par Thoreau à construire sa maison sur un terrain squatté et y planter pour vivre en quasi autarcie, loin de ses contemporains dont il juge sévèrement le consumérisme et le manque de culture.

Tout cela est encore largement actuel, et mérite une lecture. C'est néanmoins long. Folio en a sorti des extraits qui suffisent sans doute. Un autre critique possible est l'aspect un peu idéaliste de ce genre d'attitude. Ne pas s'occuper des autres n'est possible qu'aussi longtemps qu'il ne s'intéressent pas trop à vous.

Mais Thoreau est assez crédible car il a prouvé ailleurs qu'il n'avait pas peur de la prison. Il est aussi mort relativement jeune et n'a pas eu de famille...
Commenter  J’apprécie          52
La Désobéissance civile

Un petit livre culte qui mérite la lecture.

On peut ne pas être toujours d'accord (je le suis néanmoins en gros), et les références américaines parfois manquer pour tout comprendre, le problème est néanmoins bien posé, et reste actuel.

Peut-être même est il de plus en plus actuel.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Henry David Thoreau Voir plus

Quiz Voir plus

Antigone de Jean ANOUILH

D'où le dramaturge a-t-il tiré l'idée ?

De Sophocle
De Homère
De Sofocles
D'Erasme

30 questions
402 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *}