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Critiques de Hervé Guibert (180)
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Une lenteur affreuse s’échappe à la lecture de ce livre, ou plutôt s’infiltre en moi, se defiltre du livre et nous plonge la tête dans la cuvette de la maladie. J’ai mis quelque temps à saisir de quoi il allait s’agir, croyant (commercialement) que l’histoire évoquait principalement Muzil, puis me perdant dans des descriptions d’amitiés et de santé, dédales de noms et de numéros pour finalement enfin voir celui qui allait se détacher, dans sa grosse bagnole. Entre des phrases jubilatoires (du type « je l’ai perdu dans le quartier des hétérosexuels », rééquilibrant le paradigme social et recentrant complètement les normes urbaines) ou saisissantes (« J’étais au bord de larmes qui me répugnaient »), les pages se mettent toutes seules à courir vers le piège de la mise en abîme, et Hervé Guibert devient génial-ement sinistré, j’ai espéré un piège à loup tendu de la part de Chandi, Guibert et la team à l’encontre de Bill, n’ait tristement rien trouvé, sinon interpréter comme je le veux le chapitre 99.



Aussi : une naturelle contextualisation splendide, par exemple évoquer très rapidement après le récit de la mort de Muzil la question de son testament, puis que l’enterrement fut « assez joyeux et léger » ou encore détailler qu’en appelant un ami après l’enterrement celui-ci ne pouvait pas trop s’attarder au téléphone car il baisait avec deux drogués. L’importance de dire ça, l’intelligence inée de Guibert - ou mise en abîme ?
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Roman autobiographique d'Hervé Guibert qui se savait condamné par le sida. Beaucoup de désespoir dans ses propos que l'on comprend bien évidemment tant il est dur de quitter la vie à 36 ans. L'écriture est très adaptée à cette chronique d'une mort annoncée. Un tel livre aurait-il autant d'impact aujourd'hui, environ trente ans plus tard?
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Livre lu pour mon cours de littérature en Master 1, je l'avais complètement oublié et pourtant il m'avait beaucoup plus à l'époque. C'est le seul livre que m'a prof m'avait donné envie de lire (vu qu'elle avait des goûts assez particuliers et limités en littérature) et de surcroit que j'ai beaucoup aimé.

Il se lit vite, il est efficace et poignant. Il s'agit d'un bon "témoignage" et d'une expérience de vie qui bouleversent le lecteur. J'ai été émue par l'écriture et sa perception de sa maladie, de la façon dont il se percevait et percevait son corps, son amant qui l'a rendu malade également.



un très bon livre, qu'il ne faut pas oublier, ne serait-ce que pour les cours de notre Dudu nationale, le seul livre qu'elle a réussi à me faire aimer.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Encore un grand livre de Guibert.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Je tenais avant tour à lire cet ouvrage car j'ai connu une personne très proche qui est décédée, à l'âge de 37 ans, de cet horrible fléau que nous appelons Sida.



Je dois dire qu'Hervé Guibert, quant à lui, décédé à l'âge de 36 ans (une des raisons qui m'a fait acheter ce livre tant la différence d'âge entre cette personne proche et l'auteur était troublante) nous livre ici un témoignage troublant. Pourquoi ai-je lu ce livre me direz-vous s'il s'agit d'un sujet sensible chez moi ? Tout simplement pour tenter de comprendre ? Mais comprendre quoi ? Les douleurs, les souffrances ? Il n'y a rien à comprendre, le lecteur ne peut que rentrer en empathie avec le témoin, rien de plus. Il ne peut pas se mettre à sa place ni même dire qu'il comprend. Il peut simplement écouter -dans le cas présent, lire- et surtout ne pas juger.



Dans cet ouvrage, l'auteur nous raconte la progression de sa maladie, les différents traitements qu'il a suivis et l'espoir d'un miracle qui ne s'set jamais accompli.



Un livre très cru à certains moments lors des descriptions des débats amoureux entre deux hommes, très dur et dont on ne ressort pas indemne. A découvrir !
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

A peine Hervé Guibert venait-il de nous quitter en cet hiver 1991 que je me précipitais chez mon libraire pour lire son œuvre littéraire.



Il a tout consigné de sa maladie et de sa vie avant de tirer sa révérence (bien trop jeune). L'écriture est Dense. Crue. Vraie : elle sort de ses tripes. Magnifique. Même si son absence d'illusions demeure parfois dure à lire.



Bientôt 30 ans qu'il est parti et pourtant il est toujours bien là.





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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Ce récit autobiographique tourne autour de la séropositivité, du regard des autres qui change, des amis qui désertent. C'est brutal et tragique, mais ce n'est qu'un des livres sur ce thème.

Une citation: "J'ai senti venir la mort dans le miroir, dans mon regard dans le miroir, bien avant qu'elle y ait pris position".

Je me rappelle, il y a environ 25 ans, j'étais invité à la première de Phèdre de Racine au Théâtre Royal du Parc à Bruxelles. J'étais assis au bout d'une rangée. Avant le lever de rideau, une fois les lumières éteintes, on a amené à ma gauche quelqu'un en chaise roulante, comme cela arrive souvent. Ce n'est qu'à la réception qui a suivi que j'ai appris, le verre à la main, que c(était le metteur en scène, dont le travail avait dû être repris par Yves Larec, le directeur du théâtre. Arrivé dans le noir, il était reparti dans le noir, au baisser du rideau.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

En 1992, à la fin de l'album "Erotica", dans la chanson "In This Life", Madonna entonnait les paroles suivantes : "Some day I pray it will end" ("Je prie pour qu'un jour cela prenne fin"). À travers ces lignes, c'est du sida et la perte de ses nombreux amis homosexuels, qui lui ont "appris à être une femme" (termes utilisés par Lady Gaga pour exprimer l'importance de la communauté gay dans sa vie), dont elle parle.

Aujourd'hui, il est difficile de dire que le sida a réellement pris fin - surtout au regard des pays au sein desquels les institutions médicales sont difficilement accessibles. Mais c'est en écoutant ce genre de chansons et en lisant des livres comme "À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" qu'on se rend compte avec émotion du pas de géant qui a été fait entre les années 80 et 2023. Combien de personnes extraordinaires ce virus a-t-il emporté avec lui ? Combien de vies aurait-on pu sauver ?...

Si "À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" est une perle littéraire en soi (l'écriture est précise et incisive ; une honnêteté qui ne cherche pas à prendre son lecteur par les émotions, ni même à produire une quelconque pitié ; un point de vue sur le devenir du corps à travers la maladie), c'est bien avec ce recul contemporain que je l'ai lu, et c'est avec cette vision rétroactive que j'ai fermé la dernière page en laissant échapper un lourd soupir. Nous avons encore du chemin à faire, mais je suis en quelque sorte soulagé qu'un écrivain hors pair comme Hervé Guibert ait décidé à l'époque de mettre sur papier ce récit de l'agonie et de la vie qui se vide mais dont le cœur n'arrête jamais de battre. Le roman d'une communauté qui a continué à vivre et à aimer malgré la menace mortelle : l'autobiographie d'un homme qui s'appelait Hervé Guibert.

J'attends avec impatience de lire "Le protocole compassionnel", si la force ne m'en éloigne pas.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Lire et relire Hervé Guibert. Relire ce livre. Redécouvrir cette élégance et cette dureté, cette beauté cachée dans l'écriture. Et être touchée par la description de cette maladie sans retour, par le mensonge de l'ami et la brutalité de la mort.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

A la première lecture, "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" m'a beaucoup touché. Le lecteur suit au jour le jour les démarches, les incertitudes et les souffrances de cet homme en danger de mort, ça ressemble à un feuilleton tragique: tenu en haleine, j'espérais toujours que l'auteur s'en sortirait. le héros est à la fois très vivant et proche de la mort. J'ajoute que sa personnalité particulière, originale et sulfureuse, attirait particulièrement mon intérêt et même de la sympathie. C'est la raison pour laquelle j'ai aussi lu ensuite "Le protocole compassionnel".



Mais, quand j'ai relu ce livre une vingtaine d'années plus tard, mon impression a été très différente. Peut-être que, pour moi, le "feuilleton" avait perdu de son intérêt, hélas, puisque je le savais mort depuis longtemps ? En tout cas, j'ai été surtout déçu - et même irrité - par son style. A travers son écriture , je devine une prétention et un sentiment de supériorité qui m'indisposent et qui m'empêchent de retrouver l'empathie que j'avais autrefois éprouvée. J'y vois de l'affectation, une mise en scène théâtrale de sa personne si "précieuse".

Il y a des livres qu'on a aimé sur un coup de coeur et qu'on ne devrait lire qu'une fois.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

C'est un livre d'une puissance extraordinaire. Malgré la situation, Hervé Guibert a construit son récit avec une dramaturgie très riche et beaucoup de suspens. Il apporte beaucoup de recul, un certain cynisme et de l'humour qui vous fait monter les larmes aux yeux et vous glace le sang en même temps. C'est un magnifique témoignage sur cette époque et ce monde intellectuel homosexuel plein de richesses et de nuances, si ouvert à la vie et à la culture, et qui assiste à sa propre décapitation. C'est bouleversant.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Quelle lecture difficile ! C’est angoissant, déprimant, triste, dur.

Hervé Guibert, atteint du sida, écrit ce livre qu’il considère comme son dernier compagnon de vie, celui à qui on dit tout.

Effectivement, il dit tout. Les premiers symptômes, les diagnostics, les explications sur la maladie, les médicaments. Et aussi les rapports avec les autres, avec les amis. Et même les relations sexuelles, avec tous les détails.

Un livre que j’ai eu envie d’interrompre en permanence sans le pouvoir.

La première partie surtout, faite de phrases longues, interminables, comme pour en dire le plus possible avant qu’il ne soit trop tard.

Ensuite les chapitres sont plus courts, plus aérés, plus clairs, mais tout aussi désespérés.

Surtout quand on sait qu’il s’est suicidé quelques temps après.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

L'auteur ne nous laisse pas le choix en nous embarquant dans sa souffrance. La lecture difficile est simplifiée par une centaine de parties de deux ou trois pages.

Néanmoins il y a une vraie profondeur que le lecteur perce en s'identifiant parfois au malade parfois aux médecins. Personnes fragiles s'abstenir...
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Un roman surprenant qui mérite qu'on s'intéresse au projet porté par l'auteur autant qu'au résultat. Magnifique.
Lien : http://madimado.com/2011/07/..
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Ce récit autobiographique, je l'ai lu il y a plusieurs années. J'ai ressenti une grande empathie pour l'auteur et ai beaucoup apprécié son écriture... mais une fois la dernière page tournée, j'ai été incapable d'écrire une critique, tant j'étais bouleversée...

Je savais que le témoignage de l'auteur s'étendait sur deux autres ouvrages : "Le protocole compassionnel" et "L'homme au chapeau rouge", je les ai achetés... car je voulais lire encore Hervé Guibert, mais quand? Cela m'aura pris des années avant que je découvre "Le protocole compassionnel", et je laisse passer encore du temps avant d'ouvrir le dernier tome, car c'est trop d'émotions à chaque fois. Une pause m'est nécessaire. Mais, je ne puis me passer de ce parler vrai, de cette authenticité, qui écrite d'une autre plume aurait frisé l'impudeur. Mais Hervé Guibert était un écrivain talentueux, avec lui chaque mot était pesé et tombait juste.

Je ne peux écrire que c'est un beau livre, le contenu est dévastateur, mais l'écriture est merveilleuse... Donc je vais poursuivre la lecture des oeuvres de l'auteur, car je sais que je ne puis être déçue. A découvrir... si on en possède la force... car on peut être rebuté par cette maladie terrible, dont on cache encore le nom parfois, le sida, et ne pas apprécier les descriptions des visites aux spécialistes des hôpitaux, mais il y a des passages qui sont touchés par la grâce...
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Un des premiers romans, à l'époque où il fut publié, à parler ouvertement de l'homosexualité et du sida.

Un témoignage touchant et réaliste écrit sur le ton de la fiction où l'auteur dévoile publiquement sa séropositivité. La mort y est décrite comme une ombre pesante, un ciel parfois éclairé par des étoiles en déclin.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Au-delà des mondanités à clé et de la pose (parfois) de l'auteur, il y a une évocation juste et nécessaire de l'épidémie à laquelle payèrent un tribut particulièrement lourd, dans les années 80 et 90, des hommes de 20 à 40 ans qui n'avaient cherché que la joie de vivre.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Récit de la vie de l'auteur dès qu'il se sait infecté du SIDA. Ce livre est très dense. On y lira, notamment, le déclin et la mort de Michel Foucault (qui aurait pu faire l'objet d'un roman) ainsi qu'une histoire avec un homme qui a des liens avec la recherche sur le SIDA. Ce récit est passionnant sur ses années SIDA et on y lit des phrases très poignantes. Le style de l'auteur rend la lecture parfois difficile (des phrases sont trop longues et difficiles à lire à cause de la ponctuation). Beaucoup mieux que le livre Mes parents du même auteur.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Ce livre est important. Il montre la réalité d’une époque, non comme un reportage, mais comme une immersion dans les connaissances que nous en avions. Avec l’histoire de sa propre vie et de celle de son entourage, Hervé Guibert nous montre comment chacun gère cette maladie que personne ne veut voir – ni les autorités ni les principales victimes.



Malgré le sujet lourd et grave, j’ai trouvé de la vivacité et même du suspense. Tout au long du récit, je me suis interrogé sur cet ami qui ne lui a pas sauvé la vie : va-t-il le sauver ? veut-il le sauver ?



En quelques pages à peine, j’ai trouvé une époque que je n’ai jamais connue et qui pourtant, en 2022, résonne énormément avec ce que nous avons pu vivre avec le Covid, puis la variole du singe. Les interrogations, les colères contre l’organisation ou la désorganisation du système de santé, les allers-retours incessants entre les services hospitaliers, laboratoires, médecins… un enfer procéduré.



Le sentiment de meurtrier qui étreint chaque personne atteinte est également prégnant partout. Et ceux qui en réchappent paraissent presque louches. Presque condescendant, à l’image de ce Bill qui se présente comme le héros, se déplace de misère en misère pour finalement se sentir mieux – dirait-on.



Un livre simple, complexe et dur à la fois. Magistral.
Lien : https://lgbtheque.fr/livre/r..
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Malgré la lecture de trois autres livres, je découvre véritablement l'écrivain avec son plus célèbre opus. Guibert, séropositif puis malade, raconte sa relation au SIDA, la transformation de son corps, sa tentation de mourir avant que plus rien ne soit possible.

L'auteur évolue dans un cercle privilégié (financier, social et médical) atténuant certainement la cruauté de la maladie à une époque où les incertitudes médicales concourraient à développer peur et rejet.
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