Citations de Hildegarde de Bingen (138)
Le feu inclut tous les autres éléments, et il les illumine. Il pénètre toutes les créatures auxquelles il fait don de la joie de sa lumière : symbole de la puissance de Dieu, qui est au-dessus de tout et qui à tous confère vie.
De même que chaque objet a une ombre, de même l’homme est l’ombre de Dieu, et l’ombre est une représentation de la réalité, et l’homme est une représentation de Dieu en ses merveilles ; et il n’est que son ombre, car il a un commencement, tandis que Dieu n’a ni commencement ni fin.
La révolution du monde repose dans la science d’une vertu, l’amour vrai.
L’âme, que Dieu a envoyée et qui descend dans le corps, invisible et cachée qu’elle est, permet à l’homme de connaître Dieu par la foi, de regarder le ciel et d’opérer les œuvres célestes.
L’Esprit Saint est une lumière ardente et brillante qui jamais ne s’éteindra et qui embrase avec force les vertus ardentes : et c’est pour cela que les ténèbres fuient devant lui.
L’âme, envoyée dans le corps par l’action de l’Esprit Saint, le parcourt tout entier de ses énergies.
Moi, ardente lumière de sagesse divine,
J’enflamme la beauté des plaines,
Je fais scintiller les eaux.
Je consume le soleil, la lune et les étoiles,
Je régente tout avec sagesse.
J’orne la terre.
Je suis la brise qui nourrit toute chose verte.
Je suis la pluie qui naît de la rosée
Et emplit les herbes de joie de vivre
Et les fait rire.
Je déclenche les larmes, arôme du saint labeur.
Je suis l’aspiration au bien.
L’homme est demeure de Dieu. La Pentecôte signifie la conversion à la vie spirituelle.
La crainte de Dieu est nécessaire, et elle doit même précéder l’amour.
Le début et la fin du monde sont comme enfermés dans un cercle unique qui les englobe.
L’amour accomplit la volonté de Dieu tout entière.
Dans la forme de l’homme, c’est la totalité de son œuvre que Dieu a consignée.
Défiez-vous d'eux comme d'empoisonneurs et reconnaissez, sous leurs vêtements de brebis, des loups rapaces.
Vous devriez être jour, mais vous êtes nuit ; car vous serez ou nuit ou jour ; choisissez donc de quel côté vous voulez vous tenir.
Les maîtres et les prélats dorment sans plus s'inquiéter de justice.
Je suis une pauvre petite forme qui n'ai en moi ni santé, ni force, ni courage, ni savoir.
Si une femme souffre beaucoup au cours de l'accouchement, faire cuire dans de l'eau, lentement et avec précaution, des herbes parfumées comme le fenouil et l'asaret ; rejeter l'eau et mettre les herbes encore chaudes autour de ses cuisses et sur son dos ; les entourer d'un ligne avec précaution pour que la douleur disparaisse et que son ventre s'ouvre plus facilement et de façon moins douloureuse.
Je vis […] tournée vers l'est une figure dont le visage et les pieds rayonnaient d'un tel éclat que mes yeux en étaient éblouis. Sur sa robe de soie blanche, elle portait un manteau vert, richement orné des gemmes les plus diverses. À ses oreilles un pendentif, un collier sur la poitrine, aux bras des anneaux, des bijoux d'or fin sertis de gemmes. Mais au centre de la région du Septentrion, j'aperçus une seconde figure. Étrange apparition, dressée. À la place de la tête, une splendeur qui m'éblouissait, au centre de son ventre, on voyait la tête d'un homme aux cheveux gris, barbu, ses pieds ressemblaient à des griffes de lion. Elle portait six ailes : deux partaient des épaules, remontaient, partaient vers l'arrière pour se rejoindre, et elles recouvraient pour ainsi dire cette splendeur que nous avons évoquée. Deux autres ailes fixées également à l'épaule retombaient sur la nuque. Les deux dernières descendaient de la hanche jusqu'aux talons. Ses ailes se levaient parfois comme si elles voulaient se déployer pour permettre le vol. Tout le corps de la figure était recouvert non pas de plumes mais d'écailles, comme un poisson. Quant aux ailes de la nuque, elles portaient cinq miroirs. Le miroir supérieur sur l'aile droite portait l'inscription : « Voie et vérité. » Le second miroir du milieu : « Je suis la porte de tous les arcanes de Dieu. » Le miroir du bout de l'aile droite : « Je suis la manifestation du Bien tout entier. » Le miroir supérieur de l'aile gauche : « Je suis le miroir des bonnes intentions des élus. » Au bout de l'aile, au-dessus du cinquième miroir : « Dis-nous si c'est bien toi le peuple d'Israël. » La figure tournait le dos à l'aquilon.
L'âme raisonnable profère de multiples paroles qui résonnent comme l'arbre multiplie ses rameaux, et, de la même façon que les rameaux proviennent de l'arbre, les énergies de l'homme jaillissent de l'âme. Ses œuvres, quelles qu'elles soient, réalisées de concert avec l'homme, ressemblent aux fruits d'un arbre. L'âme a quatre ailes en effet : les sens, la science, la volonté et l'intelligence.
Voilà pourquoi ce visage est d'une telle beauté, d'une telle clarté. Voilà pourquoi il te serait plus facile de contempler ce visage. La profusion de l'amour en effet rayonne, étincelle d'une brillance si sublime, si fulgurante, qu'elle dépasse d'une manière inconcevable pour nos sens tout acte de compréhension humaine qui assure d'habitude dans l'âme la connaissance des sujets les plus divers. Nous la montrons ici par un symbole, qui permet de reconnaître dans la foi ce que les yeux extérieurs ne peuvent réellement contempler.