C'est sans doute pas le meilleur moyen de bien connaître Hildegarde que de commencer par lire ces petites chiures divisées de leur contexte mais ça permet de commencer à s'en imprégner, un peu comme les poules mouillées qui s'aspergent bien avant d'entrer dans l'eau. Ceux qui viennent les précipiter brutalement dans le bain sont leurs sauveurs.
L'anthologie semble ne suivre aucun critère de rassemblement précis. C'est l'introduction qui se chargera de nous faire comprendre ce qui peut se comprendre. C'est toujours triste une intro.
- Précurseur de la psychologie des profondeurs, Hildegarde considère que Dieu, c'est la vie dans l'âme. Ça me rappelle la définition de la libido jungienne : « C'est moi l'énergie suprême, l'énergie ignée. C'est moi qui ai enflammé chaque étincelle de vie ».
- Pas d'opposition manichéenne corps/âme : sans le corps, l'âme ne trouverait aucun lieu pour se déployer : « le corps est le vêtement de l'âme et la voix de l'âme est la vie ; il faut donc que le corps avec l'âme chante de vive voix les louanges de Dieu. »
- Insistance sur la vertu de l'amour comme saut vers la foi, ce qui n'est pas peu kierkaardien : « L'amour accomplit la volonté de Dieu tout entière. »
- Simplicité comme plus grande joie (en tant que la simplicité résulte de la connaissance juste, comme dirait Spino) : « Lorsque la science de l'âme de l'homme ne détecte en lui aucune espèce de tristesse, aucune difficulté ni aucun mal, alors le coeur de cet homme s'ouvre à la joie, comme les fleurs s'ouvrent sous l'effet de la chaleur du soleil. »
Est-ce que c'est représentatif de l'oeuvre d'Hildegarde ? Je n'en sais foutre rien, car ceci ne constitue qu'une maigre et piteuse mise en bouche.
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La parole de Dieu, c'est son éternité, là où seul il repose, et tous les êtres vivants sont comme les étincelles qui jaillissent de sa splendeur, comme les rayons du soleil.
Là où réside l'humilité,.le Christ dresse toujours une table.
Si tu décides de courir vers Dieu, c'est lui qui t'aidera
Sans origine, sans terme, je suis cette vie qui, identique, persiste, éternelle. Cette vie, c'est Dieu.
Elle est perpétuel mouvement, perpétuelle opération, et son unité se montre en une triple énergie.
L'éternité, c'est le Père. Le Verbe, c'est le Fils, le Souffle qui relie les deux, c'est l"Esprit Saint. DIeu l'a représenté dans l'homme : l'homme en effet a un corps, une âme et une intelligence.
L'homme n'est pas dominé par le mal tant qu'il refuse d'y succomber ; c'est quand il accomplit le mal qu'il en est l'esclave.
O Ignis Spiritus - Chant de sainte Hildegarde de Bingen au Saint-Esprit