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Critiques de Håkan Nesser (80)
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Le vingt et unième cas

Ce roman de Håkan Nesser, le premier qui a été traduit en français, se déroule dans un pays européen qui ressemble aux Pays-Bas et dans des villes que nous ne trouverons sur aucune carte. L'enquêteur est le commissaire Van Veeteren dont la manie est de sucer et mâchouiller des cure-dents et dont le péché mignon, dans lequel il entraîne un de ses adjoints, est le badminton. L'enquête qu'il doit mener n'est pas simple, le principal suspect n'a aucun souvenir, est-ce lui qui aurait tué sa femme, il l'ignore. Une enquête bien menée, par un commissaire atypique, qui réserve bien des surprises.
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Schach unter dem Vulkan

+++++++ JEU D'ÉCHECS SOUS LE VOLCAN +++++++



Mort aux écrivains et poètes !



Un lunatique suédois dangereux estime que les écrivains et poètes des deux sexes sont des êtres superflus qui ne méritent pas de vivre.



Est-ce que notre brave inspecteur principal Gunnar Barbarotti, dans sa sixième et dernière enquête, se trouve confronté à un fou comme ce Mark David Chapman qui a abattu, le 8 décembre 1980 à New York, le grand Beatle John Lennon, après lecture de "L'attrape-coeurs" de J.D. Salinger ?



L'histoire commence avec la disparition mystérieuse, le 21 novembre 2019 de Franz J. Lunde, un auteur connu sans être pour autant populaire, après avoir donné une conférence à la bibliothèque municipale de Kymlinge au nord-ouest de Stockholm.



Juste avant sa disparition, Lunde avait envoyé à son éditeur une partie d'un nouveau manuscrit dans lequel son héros, John Leander Franzén (son alter ego), avait reçu une menace de mort.



Le commissaire de la brigade criminelle de la capitale suédoise, Stig Stigman, charge notre Barbarotti d'une investigation, qui ne donne guère de résultats, sauf la découverte de la carcasse brûlée de la bagnole de l'écrivain, sans cependant la moindre trace utile.



Il est vrai que Gunnar Barbarotti est plutôt de mauvais poil à cause du départ à Sydney en Australie pour des affaires familiales de sa compagne bien-aimée et coéquipière, l'inspectrice Eva Backman.



Les choses se compliquent dramatiquement lorsque, même pas une semaine plus tard, s'éclipse la poétesse renommée, Maria Green, 49 ans et vivant seule.



Le chef Stigman décide de renforcer l'équipe de recherche de Barbarotti en y joignant l'expérimenté inspecteur Lindhagen et le jeune Kaváfis, spécialiste en technologies multimédia et internet. Vu l'ampleur que cette affaire prend dans la presse, la nouvelle équipe reçoit l'absolue priorité.



Les inspecteurs multiplient déplacements et interrogations des proches des scribes et possible témoins, sans résultats notoires. Ils passent aussi pas mal de temps à explorer toutes sortes d'hypothèses, des plus logiques aux plus saugrenues autour de la question centrale : pour quel motif quelqu'un s'en prend-il à des écrivains et poètes, et pourquoi pas par exemple à des machinistes ou sages-femmes, comme le remarque le frustré inspecteur Lindhagen ?



L'enquête se trouve d'autant plus compliquée à cause des sérieuses restrictions liées au développement inquiétant du Covid-19 en Scandinavie.



Bref, l'investigation policière est virtuellement au point mort, lorsque 5 mois plus tard, le 18 avril 2020, disparaît le redoutable critique littéraire, Jack Walde.



Barbarotti et son équipe, plus Eva Backman qui est de retour d'Australie, poussé par un chef Stigman passablement mécontent, reprennent le tout depuis le début dans l'espoir de trouver un élément spécifique commun aux 3 cas de nature à finalement résoudre ces affaires ténébreuses.



Un effort qui amène le duo Barbarotti et Backman même au Danemark, où en janvier 2017 à Copenhague, la jeune écrivaine prometteuse, Trine Bang, s'est jetée du haut de son balcon du dixième étage.



Je vous laisse découvrir ce qui est in fine arrivé aux 3 scribes, quelle est la raison et qui est l'auteur de cette triple dissipation dans l'univers littéraire suédois.



Håkan Nesser, qui a entretemps 73 ans, n'a rien perdu de son goût particulier pour les affaires criminelles complexes et j'ai l'impression que son faible pour l'ironie et l'humour s'est manifestement accru avec l'âge.



Son dernier Barbarotti relève de la même qualité que son tout premier "Homme sans chien" de 2013 et dans un autre registre son "Un été avec Kim Novak" que j'ai eu grand plaisir à commenter ici, le 29 novembre 2017.



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Un été avec Kim Novak

Même s'il faut patienter la moitié du livre avant qu'un crime ne soit commis, Håkan Nesser a, pour la neuvième fois, réussi à me séduire avec cette fois-ci son récit du jeune Erik Wassman dans "Un été avec Kim Novak". Cette séduction provient du charme qu'inspire son jeune héros, qui donne à l'ensemble du livre un air de mélancolie attachante.



En 1962, Erik a 14 ans et sa vie n'est guère folichonne : sa mère réside à l'hôpital où elle est en train de mourir d'un cancer, son père est un geôlier qui cuisine mal en remplaçant son Ellen aux fourneaux, et son frère, Henry, 8 ans plus âgé que lui et son héros, est la plupart du temps absent. À l'école ce n'est pas non plus la joie. Du moins, jusqu'à l'arrivée d'une enseignante remplaçante d'une telle beauté qu'Erik et ses potes la comparent à l'égérie d'Alfred Hitchcock, la belle blonde Kim Novak. L'actrice d'origine tchèque, née en 1933 à Chicago, restera immortelle pour sa performance dans "Sueurs froides" ("Vertigo") de sir Alfred de 1958, d'après le roman de Boileau-Narcejac, initialement paru sous le titre "D'entre les morts", et à côté du brillant James Stewart.

Quoi qu'il en soit, l'arrivée de cette Ewa Kaludis bouleverse les us et coutumes à la petite école provinciale, surtout ceux des galopins, les 2 derniers mois avant les vacances d'été. Lorsque Kim-Ewa frôle (par mégarde ?) l'épaule d'Éric avec un sein, celui-ci se croit au paradis !



Finalement les grandes vacances arrivent et pour Erik c'est le départ pour Gennesaret, près d'Åsbro à 200 km ouest de la capitale Stockholm, à bord de la Volkswagen, surnommée "Killer" (tueur) de son frère, et en compagnie d'Edmund. Ce garçon de son âge est le fils d'un maton, collègue de son père, et dont la mère est alcoolique. La situation familiale des 2 gamins les rapproche évidemment, bien qu' Edmund soit un peu étrange et s'exprime d'une façon encore plus étrange : en proverbes d'origine laponne, en phrases du cinéma noir américain et formules de sagesse digne d'un grand-père. Les échanges de vues entre les 2 garnements sont particulièrement réussis et font énormément pour le charme de ce roman.



En fait, à l'arrivée à la cabane primitive près du lac à Gennesaret (un nom biblique), il ne manque bizarrement qu'une autre beauté : la fiancée, Emmy, d'Henry.

Sur place, c'est Henry, qui a décidé d'y écrire un bouquin très sérieux, qui distribue rôle et tâches à chacun pour faire les courses, préparer la cuisine etc. Lui occupe le rez-de-chaussée, les gosses se partagent une chambre au premier. Beaucoup de courses sont effectuées au magasin Laxman, où la fille du propriétaire, Britt, de 16 ans, émerveille les 2 chenapans, malheureusement ils ne l'impressionnent point.



Au cours d'une sortie à un festival, Erik et Edmund rencontrent Kim-Ewa Novak-Kaludis en compagnie de son fiancé, le terrible champion de handball, Berra Allertsson, surnommé Canon-Berra pour sa vitesse et force dans le stade sportif. Un peu plus tard, ils observent Canon-Berra administrer une raclée mémorable à un gros rustre qui a osé le narguer pour la Novak locale.



Peu de temps après, les gosses, au lieu d'entendre Henry tapoter sur sa machine à écrire, assistent cachés aux ébats amoureux d'Henry avec....Kim-Ewa ! Edmund résume la situation inquiétante à sa façon habituelle et laconique, en remarquant à Erik que l'été sera dur !

Et il a raison, car quelques jours après le corps de Canon-Berra est trouvé sur un parking près de leur cabane. Ce meurtre violent signifie pour moi, bien entendu, la fin de mon synopsis.



Ce thriller, qui est plus qu'une simple histoire à suspense, appartient probablement aux meilleurs romans de cet écrivain suédois prolifique.

À mon avis, par son évocation superbe du monde et expériences du petit Erik, "Un été avec Kim Novak", si situe au même niveau que "Homme sans chien" et "Le vingt et unième cas" d'Håkan Nesser, sinon même au-dessus.



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Fallet G

Fallet G, soit le cas "G." (titre original en suédois), c'est la dernière enqûete du commissaire Van Veeteren. Le crime présumé a eu lieu en 1987. Le résultat de cette première enquête est loin de satisfaire la police. C'est des années plus tard, alors que le commissaire est déjà à la retraite, que s'offre à lui une opportunité pour résoudre la seule énigme de sa carrière qui lui a résisté.

C'est brillant tout en restant sobre (?). C'est le premier livre de Nesser que je lis et certainement pas le dernier, même si le hasard a voulu que je commence par la fin... Il semble que cet excellent polar (lu en allemand, avec un titre voulant dire "Sa dernière enquête") ne soit pas traduit en francais. Une nouvelle énigme?
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Un été avec Kim Novak

Un été avec Kim Novak est un livre que je voulais lire depuis plusieurs années et je suis contente de mettre lancée en ce long week-end prolongé. C’était aussi ma première rencontre avec Håkan Nesser que je suis contente d’avoir découvert.



Erik, notre narrateur, nous raconte un été qui a changé le cours de sa vie, l’été de ses quatorze ans. Sa mère mourante d’un cancer, il est envoyé avec son frère et un copain dans leur résidence secondaire pour se changer les idées. Le frère ainé à huit ans de plus, s’essaie à l’écriture d’un roman et multiplie les conquetes dont Eva Kaludis, dont tout le monde est amoureux. Seulement, la jeune femme est fiancée à Berra. Quand on retrouve le corps de Berra, la police se tourne vite sur nos trois jeunes hommes et sur Eva.



Qui a bien pu tuer Berra ? C’est seulement dans les dernières pages qu’on l’apprend et je ne m’attendais absolument pas à ce dénouement. Cette fin m’a complètement scotchée. J’avais trouvé la première partie, ou l’intrigue s’installe, un peu longue mais la seconde et la troisième partie m’ont captivé et j’ai dû finir le roman d’une traite car je ne pouvais pas lâcher le livre sans connaitre le dénouement. Erik m’a bien plu, adolescent maladroit, je m’y suis attachée. Edmund par contre avait un je ne sais quoi, qui m’a moins plu. Henry et Eva sont des personnages secondaires et j’aurais bien aimé en découvrir un peu plus sur leur compte mais après tout on découvre cet été sous les yeux d’Erik et donc il est normal qu’on n’en apprenne pas davantage. Aux lecteurs de se faire sa propre opinion. J’ai passé un très bon moment et je lirais très vite un autre de romans de l’auteur en espérant qu’ils soient tous à la hauteur de celui-ci.
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Retour à la grande ombre

Séance jogging matinal, Métal hurlant dans les écouteurs à fond pour oublier les bruits de la forêt, chouettes qui hululent loups qui gémissent et neige qui tombe et fond goutte à goutte. Ploc Ploc Plouf. Je saute, je cours, je m’enfuis. Ploc Ploc Plouf. De quoi, de qui. Séance bienfaitrice que remercie chaque jogger. Oubli du monde, abandon de soi. La course en pleine nature, je respire à plein poumon, refais le plein d’énergie, d’ondes positives non polluées. Quand, entre deux troncs arrachés par la précédente tempête, je découvre le corps de ce qui devait être un homme. Plus de tête, plus de mains, ni de pieds. Les vers ont commencé leur travail, tout comme les chiens sauvages, meutes de loups ou sangliers solitaires. De quoi gerber mon petit-déjeuner.



Que s’est-il passé ? Une affaire pour l’inspecteur Kurt Wallander ? Je cherche son numéro de téléphone dans mes contacts. Allo ? J’aimerai parler à Kurt ? Il a pris sa retraite, monsieur. Alors je sors mon second joker : demande l’aide d’un ami, le commissaire Van Veeteren. Pas un débutant de la Police Suédoise, un ancien même. Cette première rencontre doit être déterminante pour suivre au mieux ses futures enquêtes. Elle a lieu à l’hôpital, sous le signe d’une colectomie. Dégueulasse. Voilà, j’ai gerbé mon whisky matinal. Il n’y a pas de quoi être fier. Me présenter un nouvel inspecteur dans une blouse qui laisse apparaitre ses vieilles fesses flasques. Beurk ! Avec en plus un cadavre bouffé par les asticots, sans tête, sans mains, sans pieds, sans identité. L’affaire s’annonce sérieuse et pas piquée des hannetons.



Au-delà, de l’entrée en matière digne des bons polars nordiques, le reste de l’enquête suit son train-train habituel. Pas réellement de surprise, ni de coups de théâtre rocambolesque. Du réalisme, du quotidien, presque du banal à part la colectomie et l’ablation d'un testicule (le gauche ou le droit ? j’ai un doute). Pour avoir regardé les experts à Las Vegas, les experts à Miami, les experts à Manhattan et son spin-off à Ouagadougou, je croyais tout savoir de l’identification d’un corps, l’étude des mouches, les empreintes digitales, dentaires, les broches dans le pied, la pompe cardiaque, les seins siliconés. Retrouver son nom par rapport à sa partie génitale, ce fut une première !

[...]
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Le vingt et unième cas

Janek Mitter se réveille un matin et appelle la police, sa femme gît dans la baignoire, il ne se souvient de rien, normal il a beaucoup bu la veille, trop de vin fait perdre la mémoire. Celle-ci est morte qui a fait ça lui ou quelqu'un d'autre. le commissaire van Veeteren va devoir mener l'enquête avec ses collaborateurs. Pour s'aider a réfléchir notre commissaire a la passion de mâchonner des cures dent.
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Le vingt et unième cas

Oui ou non, Janek Mitter a-t-il noyé sa femme dans la baignoire ? Il ne garde aucun souvenir de cette soirée en amoureux - soirée bien arrosée de partout - mais il aurait tendance à penser qu'il est incapable de faire une chose pareille. Le commissaire Van Veeteren aurait tendance à penser que c'est bien lui l'assassin, par contre. Mais ce flic est plutôt bourrin, du genre à n'aimer ni son prochain ni son boulot. Le lecteur aurait donc tendance à penser que ce saligaud feignasse ne se foule pas pour l'enquête et que l'affaire est plus compliquée qu'il veut le faire croire.



L'idée de départ est classique (problèmes conjugaux + meurtre = embrouillamini maxi) mais on échappe finalement aux ressorts rouillés de ce genre d'intrigue. Il faut dire que le roman a été écrit au début des années 90, les recettes n'étaient pas les mêmes. Le récit est centré sur les doutes de l'accusé, les interrogatoires des témoins et les échanges entre les parties lors du procès. Pas de sang, pas d'autopsie, pas de rebondissements extravagants, pas d'action avec courses effrénées étourdissantes. Cette atmosphère paisible rend la lecture agréable... jusqu'au dernier tiers qui semble bâclé. Des raccourcis grossiers agacent, certains comportements ne sont guère crédibles et l'intrigue part dans tous les sens. On comprend que le commissaire Van Veeteren ait envie de plaquer tout ce bazar pour s'envoler vers l'Australie, on abandonnerait volontiers l'affaire aussi. L'auteur semble soudain pressé de nous fourguer les clefs de l'énigme pour partir lui aussi. Mais ouf, la fin est surprenante et sordide, on a bien fait de rester.



• Polar suédois de 1993, traduit et publié en France en 1997, à l'époque où l'on découvrait Henning Mankell, avant les débuts de la "grande distribution" des polars nordiques boostée par la série "Millenium".
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Un été avec Kim Novak

Sweet Little Sixteen, comme chantait le très regretté Chuck Berry ! Epoque bénie où, l’été venu, les « Suédoises libérées » attiraient, y compris dans la France du Grand Charles, des regards aussi étonnés que ravis suivis parfois de remarques acerbes voire furibondes. Où les cinémas mettaient à l’affiche Sueurs Froides (en anglais Vertigo) d’Alfred Hitchcock avec la sublime Kim Novak. A ce sujet, saviez-vous que Marylin Novak, son vrai nom, n’entendait pas en changer, même pour faire plaisir à Harry Cohn le patron de la Columbia. Elle bouda, il la mit en demeure et elle accepta seulement de troquer Marylin pour Kim qu’elle choisit elle-même. Il faut dire qu’il lui expliqua qu’il y avait déjà une Marylin qui faisait, elle aussi, une petite carrière. Je m’égare un peu ? Vous avez raison, mais c’est pour faire comprendre aux gamins d’aujourd’hui qui me liraient qui était Kim Novak et comment Erik, quatorze ans et toutes ses facultés, n’en croit pas ses yeux lorsque… Je lui laisse la parole, bien qu’il n’en abuse pas :

« J'étais sûr que c'était moi qui l'avait vue en premier mais Benny et Enok étaient tout aussi sûrs que c'était eux et, dans le fond, ça n'avait pas d'importance. Seule sa présence comptait.

_ Bordel de merde ! s'est exclamé Benny, la bouche grande ouverte comme s'il était chez le dentiste et qu'il attendait la fraise.

_ Oh, putain ! a dit Enok au Gros Cul. C'est Kim Novak ou quoi !?

Moi je n'ai rien dit. D'une part parce que je ne parlais jamais pour ne rien dire, d'autre part parce que j'étais abasourdi. On se serait cru au cinéma. Mais en mieux. La nana sur la mobylette qui fonçait droit dans la cour de l'école avait vraiment la tête de Kim Novak.

_ Quelle beauté, nom de Dieu ! s'est écrié Balthazar Lindblom.

_ C'est une Puch, a constaté Enok au Gros Cul. Oh, putain ! Kim Novak débarque dans notre école en Puch. Je rêve !

Sur quoi Enok au Gros Cul s'est évanoui. Il était épileptique et il lui arrivait de tourner de l'oeil. J'aurais d'ailleurs trouvé étonnant qu'il résiste à cette scène.

Kim Novak a arrêté sa Puch. Elle est restée un instant assise sur la selle, un sourire aux lèvres et les pieds dans le gravier, à regarder les cent huit personnes pétrifiées dans la cour. Puis...d'un pas rapide, elle s'est frayé un chemin à travers l'attroupement de personnages en cire.

Je l'ai regardée disparaître derrière les portes puis j'ai tourné la tête et j'ai découvert Edmund tout près de moi. Epaule contre épaule. Enfin, si on peut dire, étant donné la différence de taille.

_ Alors là, a-t-il dit d'une voix épaisse, voilà ce que j'appelle une femme mûre !

J'ai acquiescé en pensant aux pin-up des revues de son père. C'était forcément un connaisseur. »

Le ton est donné, pour un roman policier décalé qui sort vraiment de l’ordinaire, prenez le vraiment pour un compliment. On est en Suède et on se moque de savoir si l’inspecteur s’entend ou pas avec sa femme, est dépressif ou pas, aime l’opéra ou pas. Tout est centré sur les deux gamins et c’est parfait. Le narrateur a donc quatorze ans, son père est gardien de prison et passe l’essentiel de ses loisirs à l’hôpital au chevet de sa femme qui va bientôt mourir d’un cancer. On comprend que ce narrateur soit un taciturne qui a appris à se taire. De plus, son grand frère Henry dit Rick parce qu’il est aussi beau gosse que Ricky Nelson (n’oubliez surtout pas, en commençant la lecture, de vous préparer une bande son fabuleuse tirée des morceaux qui ponctuent l’été des adolescents avec Ricky donc, les Drifters, Eddie Cochran et des « standards » comme Cotton Fields, Twilight Time, Long Hot Summer, The House of the Rising Sun (les portes du pénitencier)), s’avère vite être le principal suspect. Il a un mobile et pas d’alibi. Chut !

Le ton est surprenant, les dialogues sont savoureux, les gamins livrés à eux-mêmes dans une cabane au fond des bois vont profiter au jour le jour de leur liberté : « la vie doit être pour nous comme un jour d’été pour un papillon », avec toutes les audaces : « Eva, j’ai dit. Tant pis si je n’ai que quatorze ans. Tu es la plus belle femme de la terre et je t’aime. »

Des vacances somme toute réussies : « Edmund s’est assis. Ils vont venir nous chercher, tu ne penses pas ? Si. A mon avis, ils ne vont pas tarder. Un dernier tour en bateau, a-t-il dit. C’est trop triste. Il a été vachement bien cet été. Un été du tonnerre ! »

Un auteur inconnu, un roman acheté sur une impulsion sans rien en attendre de particulier (Kim Novak, bien sûr !) et une très, très bonne surprise. Un roman du tonnerre !

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Un été avec Kim Novak

Quelle heureuse découverte que ce roman ! Je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque. Attirée par le titre, le beau chignon doré de la couverture et une quatrième qui évoquait l’histoire de deux adolescents et un «roman d’apprentissage», il n’en fallait pas plus pour que le glisse dans ma besace !



En deux soirées, son compte était réglé - à mon grand dam, car j’aurais bien passé un peu plus de temps en compagnie d’Erik et Edmund..



Hakan Nesser, que je ne connaissais pas, nous emmène le temps d’un été dans le monde si particulier de l’adolescence, ce moment charnière où l’on quitte l’enfance pour entrer dans celui des adultes : l’éveil à la sexualité, bien sûr, la délicieuse expérience de l’autonomie, la découverte aussi des relations parfois violentes entre les individus, le caractère manipulateur des uns, la vulnérabilité des autres et la sincérité qui existe également.

Au sein d’un environnement fort dépaysant, où l’on peut être renversé par un élan, où l’on déguste des harengs et où l’on se baigne au bord d’un lac, à l’orée d’une forêt, Erik et Edmund, copains de classe, vont partager d’heureux jours en compagnie d’Henry, le frère aîné d’Erik. Si les parents sont absents, c’est qu’ils sont accaparés par leurs difficultés: une mère alcoolique en cure de désintoxication pour Edmund, tandis que celle d’Erik et Henry est hospitalisée, étant atteinte d’un cancer : tout n’est pas rose pour ces jeunes garçons, loin s’en faut. En dépit des revers de l’existence dont ils ont déjà une lourde expérience et dont on découvre peu à peu la profondeur, ils conservent cependant une certaine candeur et une soif de profiter de ce que la vie peut aussi apporter d’exaltant.

Nesser excelle à traduire la coexistence entre des attitudes encore très puériles et des velléités de se conduire en adulte. Il parvient à restituer les interrogations qui sont le propre de ce moment de mue et qui provoque à plus d’une reprise un touchant sourire chez le lecteur, voire un franc éclat de rire.



Comme dans tout roman d’apprentissage qui se respecte, un événement va venir précipiter ce phénomène de mutation et projeter les jeunes gens plus rapidement que prévu dans l’âge adulte, mettant un terme à cet été de rêve, qui restera à jamais gravé en eux.



Même si j’ai pu regretter une fin peut-être un peu expéditive, j’ai vraiment apprécié la saveur subtile de ce livre et l’atmosphère que l’auteur a su créer avec brio. Un excellent moment au coeur de la touffeur de l’été que nous traversons.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Le mur du silence

L'été est très chaud et le commissaire Van Veeteren, épuisé, se réjouit de partir bientôt en Crète lorsqu'un jeune inspecteur de la ville voisine dépassé par les événements sollicite son aide. Deux appels anonymes lui ont signalé la disparition d'une adolescente séjournant dans un camp de vacances. Bientôt, un premier cadavre est retrouvé dans la forêt. En fait de camp de vacances, Van Veeteren découvre plutôt une secte rigide, "La Vie Pure", dirigée par un maître qui a tout pouvoir sur ses adeptes. Van Veeteren avance à tâtons dans un monde de silence avec pour seul guide son intuition. Le sinistre gourou de la communauté a le profil du parfait assassin, mais si la vérité était ailleurs ?

Un roman policier qui se lit très vite, le suspense est présent du début à la fin. Le style d'écriture est toutefois un peu froid et je ne me suis pas trop attachée aux personnages.
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Un été avec Kim Novak

La littérature est riche de récits initiatiques, ou d'apprentissage, qui racontent comment un événement précis, à l'adolescence, a conditionné toute une existence à travers des souvenirs indélébiles. Auteur de polars extrêmement célèbre en Scandinavie -il a écrit pas moins de 20 ouvrages, traduits en 9 langues-, Hakan Nesser se livre à son tour à cet exercice, dans Un été avec Kim Novak, y incluant un meurtre, bon sang ne saurait mentir, excusez l'expression. Vu à travers la narration d'un jeune garçon de 14 ans, revisitée 30 ans plus tard, le livre est une belle ode à la liberté et à l'insouciance avant qu'une tragédie ne vienne saturer l'atmosphère de relents délétères. Il n'empêche, le roman de Nesser est tout à fait délicieux et malicieux, émaillé de dialogues drolatiques et de savoureuses sentences philosophiques, quant au sens de la vie, de celles que l'on prend très au sérieux quand le monde de l'enfance s'éloigne et que celui des adultes n'est encore qu'une projection virtuelle. L'auteur s'amuse beaucoup, et nous avec, à reconstituer l'ambiance estivale de la Suède provinciale du début des années 60. Davantage conte intimiste que thriller, Un été avec Kim Novak s'achève par une ultime pirouette qui vaut son pesant de rollmops.
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Un été avec Kim Novak

Vous avez aimé "Un été 42" vous allez adorer "Un été avec Kim Novak ".

Au mitan des années soixante, deux jeunes adolescents et un grand frère passent leurs vacances près d'un lac au centre de la Suède. Loin d'un quotidien familial douloureux, Eric et son ami Edmund savourent un été du tonnerre. Leurs exploits se résument à piller les distributeurs de chewing-gums, à fumer des Lucky Strike et à se livrer à des dialogues à deux mots. Insouciant été mais chargé de menaces, on le sait dès la deuxième page" L'été sera dur".

En butte à leurs pulsions hormonales ils retrouvent une créature de rêve qui polarisera toute leur attention, la splendide Eva, aussi magnétique que Kim Novak.

Jusqu'au jour où la Catastrophe tant redoutée survient, le boy-friend d'Eva, un colosse bellâtre, est assassiné.

Qui est l'auteur? Enquête de police, journalistes en embuscade, voisinage méfiant, suspect incarcéré... On bascule dans un thriller et la vie ne sera plus exactement comme avant. "Cinq secondes se sont écoulées. J'ai vieilli de 10 ans". Au-delà de l'intrigue c'est un roman d'apprentissage.

À la recherche d'un sens à la vie les deux garçons se gargarisent de dictons puisés dans le monde des adultes du bref «c'est comme ça »ou «ça aurait pu être pire » aux plus complexes «Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark" » ou « Les voies du Seigneur sont impénétrables ».

On sourit souvent, l'analyse de la psychologie et les interrogations d'un adolescent trop imaginatif sont irrésistibles. On ne décroche pas une seconde. Beaucoup de non-dits, de retenue. Les ados tentent de repousser leurs angoisses omniprésentes par des phrases incantatoires, des postures d'évitement, des fanfaronnades ou un langage parfois cru.

Subtil également le regard distancié de l'adolescent devenu adulte racontant l'histoire de la Catastrophe trente ans plus tard.

Un délicieux petit thriller au goût du Pommac, pétillante boisson suédoise.



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Le vingt et unième cas

Et une nouvelle fois, j'exprime toute ma gratitude à une éminente société de transport ferroviaire qui assure à ses voyageurs un temps de lecture appréciable, à la faveur de retards inexpliqués, m'ayant ainsi permis de dévorer ce bon polar dans la journée.

Un policier expérimenté et un meurtre trop facilement expliqué: un joli point de départ, l'ombre d'un doute qui plane puis un doute qui grandit, une enquête dans un pays tout inventé, des rebondissements... C'est bien ficelé, bien écrit, prenant: un bon polar, qui donne envie de se précipiter sur les autres opus de Hakan Nesser.

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Un été avec Kim Novak

"L'été sera rude" avait promis le père d'Erik qui, à quatorze ans voit sa mère mourir doucement d'un cancer. Alors son père, friand comme son fils de formules toutes faites pour faire face aux difficultés, propose à son fils de séjourner durant les vacances dans leur maison d'été, au bord d'un lac. Il y aura le grand frère d'Erik, Henry; à 22 ans il a déjà parcouru le monde et travaille comme journaliste mais veut profiter de cet été pour écrire un livre, sa devise "la vie doit être pour nous comme un jour d'été pour un papillon". Il y aura aussi Edmund un camarade de classe qu'Erik connaît peu - leurs pères travaillent ensemble comme gardiens de prison - mais dont il vient très vite proche : les deux adolescents vivent une situation difficile, la mère d'Edmund est une alcoolique hospitalisée pour une cure, son père biologique les battait avant de disparaître… Il y a peu de paroles, peu de confidences, il y a surtout la liberté, les plongeons dans le lac, les longues soirées d'été suédois, les promenades à vélo, les bonbons volés au distributeur, les virées lors de la St-Jean… et puis Henry revient un soir accompagnée d'Eva, la plus belle de toutes les femmes, celle que les élèves appelaient Kim Novak quand ils l'ont vue arriver sur sa mobylette quelques semaines avant la fin de l'année scolaire pour faire un remplacement. Eric et Edmund sont tous les deux secrètement amoureux de leur ancienne prof mais ils savent qu'elle est la petite amie de Berra, un sportif prétentieux et violent comme le prouvent les traces de coup qu'Erik voit un jour sur le corps de la femme de leurs fantasmes. Ils sentent arriver la Catastrophe, ils savent que l'été de rêve sera bientôt celui va les marquer à jamais… effectivement le corps de Berra est retrouvé près de leur maison hors du temps.

30 ans après "cet été du tonnerre" Erik raconte comment il a vécu les évènements de 196..., il raconte que le meurtrier n'a jamais été retrouvé malgré les interrogatoires et les soupçons de la police (peut-être pas sur les bonnes personnes).

La description de l'adolescente, des sentiments qui ne se disent pas, des bonheurs tout simples est particulièrement réussie. S'agit-il d'un roman policier ? Finalement, le meurtre et l'enquête policière ne sont pas au premier plan, l'accent est mis sur la narration des semaines qui ont précédé la "Catastrophe" avec, et ceci est assez rare, un style et des mots qui pourraient vraiment être ceux d'Erik revenu à ses quatorze ans.



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Un été avec Kim Novak

Découvert lors de l’opération Masse Critique de Babelio, j’ai foncé et été retenue pour le lire et le chroniquer ! Alors j’en profite pour remercier Babelio et les éditions du Seuil.



L’histoire se déroule en Suède, pendant un été, dans les années 1960. Le protagoniste, Erik, est âgé de quatorze ans. Il va passer ses vacances dans sa maison de famille avec son grand-frère Henri et son copain Edmund. L’été est idyllique, jusqu’à ce qu’ils tombent sur leur magnifique professeur au collège, qu’ils surnomment Kim Novak. Tout le monde en rêve, et Henri est bien décidé à la courtiser. Mais il y a un hic : elle est déjà fiancée à handballeur célèbre. Et l’été devient meurtrier.



Premièrement, je ne qualifierai pas ce titre de thriller mais plutôt de roman où il y a un du suspense (mais pas trop) et une ambiance qui s’assombrit. J’ai trouvé que le climat devenait progressivement inquiétant et invitait à se poser des questions. Cela donne donc envie de savoir ce qui s’est passé et on tourne donc les pages avec rapidité.



J’ai apprécié le style d’écriture. On s’immisce dans la vie d’Erik, cet adolescent proche du passage à l’âge adulte. Il n’y a pas de tabou et j’ai trouvé que cela rendait les personnages honnêtes dans une certaine mesure.



Les personnages m’ont plu mais uniquement dans la première partie (les trois quarts du livre). On les retrouve vingt ou trente ans plus tard et je dois avouer que les révélations m’ont retournée et laissé un froid. La fin est assez dure et j’y ai repensé après ma lecture. Bien que ce ne soit pas forcément celle que je souhaitais, elle est digne d’un roman suédois.



Pour conclure, c’est un bon roman qui se lit rapidement et dont la fin est inattendue. Un bon moment de lecture bien que très sombre.
Lien : http://romansurcanape.fr/un-..
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Le vingt et unième cas

Janek Mitter se réveille un matin cuvant une gueule de bois carabinée et passant dans la salle de bains il y découvre sa femme, noyée dans la baignoire. 



Sauf qu'il n'a aucun souvenir de la soirée de la veille !



Il contacte la police, et, suspect idéal, il est placé en garde à vue par le commissaire van Veeteren ! 



Dans une enquête qui oscille entre les doutes de l'accusé, le passé assez trouble de l'épouse décédée, et des cadavres qui semblent se multiplier, le commissaire Van Veetern déroule ses méthodes à la Maigret enquêtant, interrogeant collègues, anciennes amies et famille de la victime n'hésitant pas à parcourir en tous sens le pays imaginaire de l'intrigue qui ressemble bien plus aux Pays -Bas qu'à la Suède où vit l'auteur.



Dans ce roman assez lent - mais en 1997, pas de localisation GPS, ni d'analyses ADN pour aider à la résolution des crimes, juste des entretiens et des déductions.



Un roman sur lequel j'ai traîné mais qui mérite cependant le détour.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Un été avec Kim Novak

Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour ce partenariat. Parmi tous les livres présentés lors de cette masse critique, il est vraiment celui que je voulais lire.

Il serait très réducteur de classer ce livre dans la catégorie "romans policiers". Certes, il respecte les codes du genre : nous avons un meurtre, un suspect qui avait un mobile, un enquêteur acharné, et même une femme fatale. Pourtant, Un été avec Kim Novak dépasse les codes du genre.

Roman d'initiation ? On n'en approche. Le narrateur a 14 ans au moment des faits - mais trente de plus quand il prend la plume pour se remémorer cet été-là. Il parvient à restituer la fraîcheur de ses impressions, de ses loisirs, de ses ballades avec son meilleur ami. Il se souvient de leurs échanges, au sujet de leur enfance respective, de confidences en moments secrets partagés. Ils menèrent tout deux un été assez libres - même s'il n'y avait pas les moyens de communications modernes, les menaces semblaient inconnues, les dangers connus et liés à la nature plus qu'à la violence des hommes.

Mais doit-on vraiment dire que seul cet été compte ? Ne devrait-on pas spécifier cette année-là parce que les bouleversements ont commencé bien plus tôt. Quand, exactement ? Quand son frère a abandonné ses études, déçus les espoirs de ses parents pour, finalement, après avoir bourlingué, commencé une carrière de journaliste ? Quand son père, ayant perdu son emploi, est devenu gardien de prison ? Ou quand Eva Kaludis a effectué un remplacement dans le collège du narrateur ? Est-il possible de fixer un commencement à une histoire ?

Elle possède une fin, pourtant, à la fois surprenante et glaçante. Elle nous renvoie à nouveau aux romans policiers, dans ce qui s'est écrit de mieux et invite à relire l'ensemble du livre d'un tout autre oeil. Une belle découverte.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le mur du silence

Encore un enquêteur scandinave qui vient s’ajouter à la longue liste qui a envahi la France depuis quelques années.



Contrairement aux autres qui dans l’ensemble finissaient toujours par se ressembler : toujours les mêmes problèmes familiaux, les mêmes difficultés avec les horreurs vues au cours des enquêtes, Van Veeteren apparait comme moins déprimé (moins déprimant aussi). Il a l’avantage de faire un peu plus d’humour, d’avoir moins de sang-froid donc de ruer dans les brancards un peu plus souvent face à l’absurdité du comportement de certaines personnes (les suspects notamment). Il se rend aussi compte que son métier n’est plus fait pour lui , qu’il doit faire autre chose.



Mais si Van Veeteren change par rapport au stéréotype de l’enquêteur scandinave, l’intrigue est on ne peut plus classique : une intrigue qui tourne autour d’une secte d’illuminés croyant à la pureté de l’âme et au caractère néfaste qui les entoure. Secte qui s’articule autour d’un gourou lubrique, de ses assistantes dévouées corps et âme et de jeunes filles novices. Rien de bien neuf sous le soleil.



A une intrigue squelettique, il faut ajouter un dénouement très chanceux mais aussi décevant et puis une multiplication des personnages notamment du côté des forces de l’ordre. On se retrouve avec je ne sais pas combien de policiers, ça a été assez facile de s’y perdre car aucun ne semble être plus intéressant que les autres.



Donc un roman pas désagréable à lire mais pas forcément transcendant.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Le vingt et unième cas

A son réveil, Janek Mitter ne put même se rappeler où il était. Quelques bouteilles vides sur le sol témoignaient d'une soirée arrosée. Progressivement, la mémoire lui revint : cet appartement, c'était le sien! Le parcourant, il se rendit compte que la porte de la salle de bain était fermée de l'intérieur. Personne ne répondit à ses appels, il se résolut donc à forcer l'entrée, pour finir par découvrir, allongée dans la baignoire, sa femme, assassinée. Le temps de faire un peu de ménage et de mettre une machine à laver en route, il se décida à appeler la police. C'est le commissaire Van Veeteren qui est chargé de l'enquête et, bien que tout indique que Mitter soit le coupable, le policier est prêt à le croire lorsqu'il affirme ne plus se rappeler de rien. Drôle d'oiseau, ce Mitter, qui, loin de se déclarer innocent, se contente de s'interroger : l'ai-je tuée ou pas?

Première enquête du commissaire Van Veeteren, héros récurrent du suédois Hakan Nesser, « Le vingt et unième cas » date de 1993 (première publication française en 1995) mais se voit republié en poche chez Points, alors que d'autres enquêtes (dont le formidable « Mur du silence »), chronologiquement postérieures à elle figurent depuis un moment au catalogue de cet éditeur. On comprend la démarche : lancer un héros sur base de cette première apparition de Van Veeteren n'aurait sans doute pas marqué les foules. Bourru, peu amène et peu causant, le personnage ne marque pas les esprits et ne suscite aucune sympathie. Que l'on se rassure : les autres opus révéleront sa personnalité, assez classique certes mais sauvée par un humour suffisamment pince-sans-rire pour provoquer l'adhésion. De même, les intrigues vont-elles gagner en consistance et faire appel à quelques seconds rôles qui rempliront pleinement leur tâche de faire-valoir du commissaire. Car ici, l'intrigue prend un tour très psychologique et l'on y sent (trop) l'influence des thrillers hitchokiens. Elle avance par la voix de quelques personnages ayant chacun une vision limitée des évènements et se conclut par une synthèse qui ne marque pas la mémoire. Une curiosité donc, qui ne donne pas une vision représentative de la suite de ce cycle de haute tenue.
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