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Citations de Hubert Juin (26)


On voit par tout ceci combien se révèle complexe l'étude de cette époque où venaient se heurter des vagues contraires : ce qui achevait de naître et ce qui finissait de périr ...
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Nous sommes en 1881.
Cette année-là, un liquoriste "iriso-subversif", qui se nommait Rodolphe Salis acquis un mobilier Louis XIII et en meubla "Le Chat Noir", celui du boulevard Rochechouart, qui est le seul à avoir de l'intérêt en ce qui nous concerne : dans ce cabaret tout ce qui avait un nom, ceux qui se faisaient un nom, ceux qui cherchaient un nom parurent et s'illustrèrent, de Claude Debussy à Albert Samain.
Salis eût l'heureuse idée d'imiter Goudeau et de créer un journal : on y vit Léon Bloy, Caran d'Ache, Verlaine, Jean Lorrain ... Quoi d'autres ? ...
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Existe-t-il un seul écrivain de qualité qui n'ait pas le coeur et l'âme une province bien à lui ? ...
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Une horloge écrasée. Le temps piétine. Je suis seul, une corde autour
des reins nouée. Je naufrage.
J'ai froid de ne plus entendre marcher le temps. Je fuis l'éternité.
Océan.
tu m'investis de silence par des ha-hans d'écume !
...
Lorsque je me suis éveillé, je n'avais plus de nom.
J'étais heureux. Je m'en allais une pierre de bonheur pendue à mon
cou. Le soleil implacable me criblait d'oiseaux.
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Pour nous, il était déjà écrit qu'un certain Charles et une certaine Mary Whitcomb vivaient en Angleterre victorienne. Il était également écrit que Mary Nelson était morte avec la famille à laquelle elle avait rendu visite en 1944, et que Charles Whitcomb avait vécu célibataire pour finir par mourir en service commandé dans la patrouille. On avait pris note de cette anomalie, et comme le plus infime paradoxe constitue une faille dans la trame espace-temps, nous devions le rectifier en éliminant du cours des choses l'un ou l'autre de ces faits. Vous avez décidé de celui qu'on éliminerait.
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Où sont les appels de la lumière …


Extrait 3

Les autres brandissaient des épées Ils étaient vieux
avec des gestes ambigus Ils rampaient dans l’herbe
hurlaient tels les loups devant les portes closes Ils
baissaient les yeux Refusaient la nudité de la fille
là-haut dans son voyage solitaire à la fenêtre une
sainte un peu inclinée sur la gauche avec le ventre
bouclier ouvert sur une bouche hurlante de suint
L’odeur épaisse des chevaux sur la place du village
cela faisait une nuée rousse où s’étoilait l’appel
des lumières portées par le vent de mer chassées par
les fouets du temps
Les mots se rompaient Il ne restait rien
qu’une ébauche oubliée une peinture salie
La servant très vieille maintenant s’enfonce
dans le Sud si bas qu’on ne l’entend plus gémir
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Coucher sur la paille qu'on voit dans l'oeil de son voisin, et se chauffer avec la bûche qu'on a dans le sien ...
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Les quatre petits enfants s'allongèrent monstrueusement sous mes yeux, je les vis croître, grandir, grossir, devenir adultes, la barbe se mit à pousser au menton des garçons. Ainsi transformés, et à demi nus, car leurs vêtements d'enfants avaient craqué sous la pression de cette croissance fulgurante, ils furent pris de terreur. Ils ouvraient la bouche pour crier, mais de leur bouche ne sortait qu'une rumeur étrange, comme je n'en avais jamais entendu.
(La machine à arrêter le temps, Dino Buzzati).
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Si le genre Science-Fiction est assez difficile à délimiter il est, du moins, des plus aisés à désigner. Il suffit de dire: « Vous savez, ces récits où l’on parle de fusées interplanétaires », pour que l’interlocuteur le moins préparé comprenne immédiatement ce dont il s’agit. Ceci n’implique pas que dans tout récit de Science-Fiction intervienne un tel appareil ; on peut le remplacer par d’autres accessoires qui joueront un rôle comparable...
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Stendhal disait que le roman est un miroir promené le long d'une route. C'était fonder le réalisme, mais - à y regarder de près - un peu plus que le réalisme, un réalisme sans rivage.
C'est la route que nous contemplons en tournant les pages d'un livre, non le promeneur.
Nous y saisissons les hantises de l'homme, plutôt que l'homme lui-même.
Reste à savoir ce que l'homme cherche au terme de la route.
Je n'en veux pas douter : il cherche un Sphinx.
La bête pythienne, qui tue et mord, est vraiment nécessaire à ce perpétuel quémandeur, à ce questionneur impénitent.
La route dont parlait Stendhal, c'est le chemin pour Thèbes....
(extrait de la préface signée Hubert Juin et insérée en début du volume paru aux éditions "Marabout" en 1964)
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On oublie trop souvent que ces années-là sont également celles de l'ordre moral.
L'alliance du sabre et du goupillon s'est scellée dans le sang communard de la semaine sanglante.
L'affaire Dreyfus, de laquelle on peut affirmer qu'elle est née de l'état-major versaillais et de l'Assemblée de Thiers, menace.
Etre contre l'armée et contre les curés, c'est tout un - déjà !
Il y a, venu d'un passé récent, un spectre tenace,: celui de la Commune ...
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La lecture qui informe est ainsi nommée parce qu'elle avertit le lecteur de données exactes qu'il ignorait. On nomme lecture qui déforme, celle qui ne laisse pas le lecteur dans le même état mental ou sentimental qui était auparavant le sien. On voit que ces définitions sont abstraites, car toute lecture à la fois informe et déforme. (...)
Ce qui informe le lecteur dans les romans d'Aragon, c'est ce qu'il y a de scientifique en eux, (...), et ce qui déforme le lecteur est ce qu'il y a en eux de proprement romanesque. (...)
"Si minutieux qu'ait pu être le travail de l'auteur pour, à chaque étape, restituer l'atmosphère historique des lieux, il ne suffisait pas à y créer la vie, c'est-à-dire le roman. Il fallait ici inventer, créer c'est-à dire mentir. L'art du roman, c'est de savoir mentir. -- Question : Savoir mentir pour quoi faire ?
-- Réponse : Donner la profondeur."
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Où sont les appels de la lumière …


Extrait 2

Si nous pouvions de tout ceci nous souvenir Jeter
à la face oublieuse rien que ce sein d’ombre à la fenêtre
un matin d’août

Le chant murmurait à la margelle du jour clair
La phrase était soleil rompu brisé une proie si
candide que la servante nue la berçait l’enlaçait
ses cuisses tremblaient malgré le chaud l’éclair
enlaçaient tous ces mots égarés et voici que sa bouche
murmure C’est une photographie passée ternie
et le flou du poème
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Où sont les appels de la lumière …


Extrait 1

Où sont les appels de la lumière Où les flammes
lisses de jour d‘été dans son habit d’eau courante
Et les marchés au village le vendredi parmi les rires
les marronniers étendus à l’aise dans l’or noir du
théâtre lorsque se levait narquoise la toile peinte
c’était l’aube encore et elle la servante haussait
sa nudité à la fenêtre espérant un regard un
oiseau de chair comme l’enfant qui voit son sexe
se gonfler lorsque le lave la servante aux doigts
bleus L’orchestre n’en finissait pas de crisser de
geindre de peigner le pubis gonflé de suc hissé au ciel
de la belle journée Puis glissant la jupe navire
aux lourdes voiles emporté aux lisières du monde
reconnu
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Il y a des vues plus simples encore : beaucoup s'imaginent que les récits de "science-fiction" doivent nécessairement faire appel aux voyages interplanétaires. C'est faux. Le récit d'anticipation scientifique fait appel à un élément plus complexe : s'imaginer que nous sommes les habitants d'un atome qui, lui-même, appartient à un être gigantesque, qui lui-même, etc. alors que dans les particules qui nous composent gravitent des mondes et des êtres pensants, qui eux-mêmes, etc. Ceci n'est pas un jeu de l'imagination (jeu gratuit, subtil, amusant), c'est la mise en forme, l'utilisation littéraire de l'inquiétude, de l'incertitude qui sont au cœur de l'homme contemporain. (p.17 - Préface d'Hubert Juin)
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Les hommes d'hier vivaient au rythme des saisons. Ils y mettaient tout leur rationalisme. Les hommes d'aujourd'hui vivent déjà dans la grande pitié des machines. Nous n'en sommes pas encore à l'ère des robots, nous sommes déjà dans la dépossession. La cybernétique perd ses secrets. Entre les gestes naturels de l'homme et les objets de la natures se substituent des engins mécaniques ou électriques. L'homme, qui était l'ami de l'arbre, du feu, de la terre, n'a plus aujourd'hui de contact direct, vrai, réel avec l'arbre, le feu, la terre. (p.13 - Préface d'Hubert Juin)
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C'est vanité que prétendre définir la Science- Fiction autrement que par la Fiction. C’est du moins, à moi qui n’en suis pas un spécialiste, mon avis. J'ai surpris cependant les opinions d’éminents critiques, qui disaient ceci :
KINGSLEY AMIS :
C'est un récit en prose traitant d’une situation qui ne pourrait se présenter dans le monde que nous connaissons, mais dont l’existence se fonde sur
l'hypothèse d’une innovation quelconque, d’origine humaine ou extra-terrestre, dans le domaine de la science ou de la technologie, disons même de la pseudo-science ou de la pseudo-technologie.
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Terrae incognitae ! Choses et mots magiques! C’est Cyrano de Bergerac aux royaumes de la lune et du soleil. C’est Swift chez les Houyhnhnms et à Brobdingnag. C’est Diderot conversant d’après Bougainville. La Science-Fiction est aussi vieille que l’inconnu, donc aussi vieille que l’homme. Elle tient sa partie en politique et en morale. Ce qu’on attend de la société est dévoilé par le biais d’un voyage imaginaire. Cela reste vrai.
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Hubert Juin
Déjà tu étais bannie de toi …



Déjà tu étais bannie de toi L’oiseau fuyait Les arbres s’en allaient
avec des élégances déchues et des années promises à qui étreint
pénètre Dans les ronciers de la fourche des jambes les chevaux
de mes dents venaient boire Tu étais libre des linges un éclat
de marbre avec des ombres
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Hubert Juin
Langue liane…



Langue liane Eau jade au jadis du temps des lanternes
traversières Je hélai ta chair au long des rives, soudain
nautonier du nocturne Le geste allait se brisant dans le crin
du corps avec des guerres civiles et des bouches d’entrailles
Une meute prenait garnison parmi tes seins Un jour d’empreintes

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