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Citations de Hugo Lindenberg (135)


Le tintement des couverts et des bracelets, des verres et des rires emportera les craintes du soir tandis que de l'autre côté de la fenêtre, sous l'ombre du jeune hêtre, un scarabée s'abritera pour la nuit.
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Son odeur à elle, au début je ne voulais surtout pas la sentir. Éviter les foulards. Éviter de retourner mettre son nez dans les foulards. Ça m’emmène trop loin, trop profond dans l’absence. Vertige sans fin que je renifle des jours entiers. Des nuits entières. Qui ne sont plus des nuits d’enfant. Aujourd’hui j’ai oublié l’odeur. Comme le ruisseau des rires, les foulards ont tourné dans la poussière. Le bruit du manque a recouvert tous les autres bruits. C’est un bourdonnement qui me coupe du monde. 
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Je sais que si je parle, si j'essaye de dire quelque chose, ce sont les larmes qui vont sortir.
Et avec elles, ce chagrin immense qui dort en moi et que je ne sais pas arrêter quand il se réveille.
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Après quelques brasses, il se laissa porter sur le dos, sa casquette toujours vissée sur le crâne jusqu'à ce que les vagues indifférentes le déposent sur le sable en même temps qu'un morceau de polystyrène. Répétant à l'inverse l'enchaînement de son immersion, il se releva plus facilement qu'il ne s'était allongé. Bientôt il fut debout, la peau grêlée par la chair de poule, des rougeurs en chevrotine, l'air vaincu. Sa mère le frotta si énergiquement que j'eus peur qu'elle lui arrache des lambeaux de peau entiers. Puis, lui s'appuyant sur elle et elle s'appuyant sur sa canne, il reprirent le chemin du retour, sans avoir échangé un mot.
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J’imagine son espace mental comme une très grande maison aérée, avec plafonds de trois mètres de hauteur et parquet ciré, un piano à queue et de grandes fenêtres ouvertes sur un jardin luxuriant. Quelque chose de bien plus confortable que le taudis aux persiennes duquel j’observe le monde.
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Alors je ne fais rien d’autre qu’attendre que ma grand-mère se réveille de sa sieste et que reprenne la valse des tâches ménagères qui rythment nos journées. Petit-déjeuner, se laver, s’habiller, déjeuner, dîner, se baigner, se déshabiller, se coucher. Notre vie est une symphonie de robinets qui coulent, de chasses tirées, de bains vidés, de vaisselle lavée, de linge essoré. Et pour se divertir de ce déluge : la mer. Un milliard de milliards de mètres cubes d’apathie liquide devant lesquels s’ébrouent des familles ordinaires.
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Mais moi, je ne veux surtout pas qu'on me retrouve, seulement que quelqu'un me cherche.
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Mais moi, je ne veux surtout pas qu'on me retrouve, seulement que quelqu'un me cherche.
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je volais à grandes brasses sentencieuses au-dessus des forêts d’algues
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J'imagine son espace mental comme une très grande maison aérée, avec plafonds de trois mètres de hauteur et parquet ciré, un piano à queue et de grandes fenêtres ouvertes sur un jardin luxuriant. Quelque chose de bien plus confortable que le taudis aux persiennes duquel j'observe le monde.
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Ca sent la chambre. On sent maintenant l'odeur de la chambre depuis l'escalier. Trois jours qu'elle est arrivée et la pièce a contaminé tout l'appartement. Je sors de plus en plus tôt, de plus en plus loin. Je dois marcher une heure, parfois plus pour me débarrasser de cette puanteur de cigare froid et de chair moisie qui est partout en moi, jusque dans l' univers infini de mon corps.
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" Petit déjeûner , se laver , s'habiller , déjeûner , dîner , se baigner , se déshabiller , se coucher .Notre vie est une symphonie de robinets qui coulent , de chasses tirés , de bains vidés , de linges essorés .Et pour se divertir de ce déluge : la mer . Un milliard de milliards de mètres cubes d'apathie liquide , devant lesquels s'ébrouent des familles ordinaires . D'un geste , je congédie la mouche dont l'acharnement a fini par m'irriter . La pendule sonne 15 heures tandis que mon unique distraction s'envole par la fenêtre ."
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Au moins ça nous évite un repas à l'entendre aspirer son potage avec des bruits e cochon. Voilà ce que je me dis en mettant la table, avec quand même un couvert pour elle, parce que ma grand-mère va bientôt me demander d'aller la voir, de lui demander gentiment si elle ne veut pas se joindre à nous finalement. Mais je choisis pour elle le verre dépareillé, le couteau qui a du noir sur la lame et l'assiette à l'émail le plus fatigué. Je pratique l'art de la nuisance invisible, de la minipunition. C'est le Grum. La science occulte que j'ai mise au point pour séparer son monde du mien et qui demande une attention de tous le sinstants Toujours choisir le meilleur pour moi et ma grand-mère et pour elle, le Grum.
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Le voilà donc, le monde englouti qui suinte entre les lames disjointes du parquet de chez ma grand-mère.
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Les photos de ma grand-mère font honte. Elles n'ont rien à voir avec celles des autres, on les dirait prises avant, ailleurs, toujours au crépuscule de novembre.
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Les voisines de notre grand-mère sont immortelles. Celle de Paris est tellement âgée qu'elle a un accent qui vient non pas de l'étranger, mais du passé.
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Ce corps m'enveloppe mais ne me contient pas,
Dedans, l'espace est sans limites: je devine des galaxies aux années-lumière de silence là où se niche un coeur sans doute pas plus grand qu'un poing fermé.
Il y a des plaines sous mon nombril que trois jours de vol ne suffiraient pas à parcourir.
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Les méduses sont les cerveaux des naufragés, les méduses communiquent entre elles et j’en ai tué tant que les entends désormais hurler dans l’écume. J’ai libéré leurs âmes en trifouillant leurs méninges de la pointe de mon bâton. [...] je voudrais me purifier dans la mer pour tout oublier, mais tout seul je ne sais pas. Je n’ai pas cette légèreté qui permet aux autres enfants de se défaire de leur vêtements d’un geste et de courir dans les vagues tendant les bras comme pour des retrouvailles.
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J'imagine son espace mental comme une très grande maison aérée, avec plafonds de trois mètres de hauteur et parquet ciré, un piano à queue et de grandes fenêtres ouvertes sur un jardin luxuriant. Quelque chose de bien plus confortable que le taudis aux persiennes duquel j'observe le monde.
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En me dissipant dans les escaliers,je goûte cette sensation nouvelle d’avoir fait l’amour sans nécessité et de quitter l’autre sans angoisse.
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