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Critiques de Iain Reid (53)
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Je sens grandir ma peur

Je suis assez dubitatif sur un roman qui , il faut bien le reconnaître, à partagé avis favorables , voire très favorables et avis mitigés voire plutôt " frais " .

C'est un roman dans lequel on s'installe sans " grand enthousiasme " une histoire plutôt banale où un couple " en devenir " se rend chez les parents du mari potentiel , Jake. Le trajet est long , lent , plein de silences , de doutes , de réflexions sur la vie à deux , en général , un couple qu'on n'envie pas , terne au point de douter de la vie à deux .....c'est désespérant.....sans vie , sans ...rien. Un couple dont l'un des deux est plutôt " tiède " , autant dire que.... . La visite chez les parents est ... peut - être serait il bon de vous laisser vous faire votre propre idée en les rencontrant et de vous faire aussi vivre le retour ....un retour...spécial.

Jake, c'est Jake, enfin , si l'on veut , et elle , c'est "je " , celle qui parle , qui raconte , qui vit ...mal.

C'est un roman noir . Un roman où tout semble si banal que le doute , puis l'inquiétude s'installent sans vraiment grande surprise , presque avec soulagement ....sauf pour la narratrice car , en tant que lecteur , j'avoue humblement ne pas avoir vraiment " vibré " , tout au plus avoir été surpris .mais n'avoir jamais vraiment ressenti ce sentiment profond qui vous étreint lorsque " l'art est là " .Qu'on me pardonne si je dis que j'ai trouvé tout ça un peu fade , convenu sans grande originalité. J'ai tenu à aller au bout , j'y suis parvenu sans souffrance , sans jubilation , sans grand plaisir non plus et c'est un roman que , à n'en point douter , je vais vite oublier .Voilà , ce n'est que mon avis , d'autant plus modeste que certains et certaines d'entre nous ont adoré au point de recommencer la lecture , une très belle reconnaissance , mais pour moi , recommencer , c'est juste sans intérêt.

La couverture , le titre , voire la quatrième m'avaient séduit. Comme Jake avait séduit sa " belle inconnue " ... Une union ratée. Dommage , même si je m'en tire sans trop de ressentiment envers un auteur qui a un certain talent , un talent certain même, mais qui n'a pas su me séduire. Une prochaine fois , peut - être. Attention , hein , si je dis que je n'ai pas trop aimé, c'est très personnel et , comme je le dis et le répète, " ce n'est que mon humble avis " .La première fois où j mon épouse m'a présenté à sa famille , rien ne s'est passé comme ca ...OUF ....c'était il y a 46 ans ....Pour le mariage de Jake ....ça devrait aller " plus vite " et durer un peu " moins longtemps " .
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Je sens grandir ma peur

Jack et elle sont en route.

Ce soir, elle rencontre ses beaux-parents.

Le temps est glacial. Tout autant que l'ambiance...

Elle a décidé d'en finir.

Bientôt. Après. Très vite.

La route est longue, déserte.

Son téléphone sonne à plusieurs reprises.

Mais elle ne répond pas...

Des appels provenant de son propre numéro.

Des messages, un harcèlement, qui durent depuis quelque temps.

Jack s'interroge, mais elle ne lui a jamais rien dit...

Une erreur ? L'avenir nous le dira peut-être... mais pour l'instant, la priorité, c'est le dîner, cette rencontre, dans cette ferme reculée...



Un thriller psychologique tout comme je les aime !

Avec des personnages singuliers, énigmatiques, curieux, barrés, suspects...

Une ambiance étrange, lugubre, limite glauque.

Une atmosphère angoissante, dérangeante, inquiétante...

Des questionnements permanents. Le cerveau n'a pas fini de cogiter !



L'intrigue se dévoile lentement. C'est oppressant, tendu...

Chaque page tournée, nous rapproche du drame qui se joue. On le sent, on le sait, on appréhende. C'est flippant. C'est très anxiogène.

J'ai vraiment adoré ce bouquin du début jusqu'à la fin.

Une histoire follement hallucinante...



Je remercie Netgalley et les éditions Presses de la cité.

Wendy !... J'ai tripé !!! (Un merci tout particulier à vous, pour votre attention qui m'a touchée)

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Je sens grandir ma peur

Le résumé de ce thriller m'a donné envie de découvrir cette histoire.

Un jeune couple part en road-trip vers la campagne pour rencontrer les parents de Jake.

Lors de ce voyage, on nous promet un malaise qui s'installe, notamment du point de vue de la fille et une angoisse qui ne cesse de monter…



Alors je dois dire que toute la première partie du livre m'a ennuyée. Plus précisément, le voyage de l'aller m'a paru interminable. J'étais totalement hermétique au suspense qui était censé monter. Les conversations pseudo-philosophiques de Jake étaient soporifiques. Ce qui m'a fait tenir dans ma lecture était mon envie de découvrir l'ambiance (que j'espérais glauque) chez les parents de celui-ci. Puisque bien évidemment j'imaginais une maison funeste et des parents plus qu'inquiétants…



Le passage chez les parents est étonnamment court. L'histoire prend un peu plus d'ampleur mais selon moi ce n'était pas encore suffisant pour me faire aimer ce thriller.

J'imaginais que le couple allait rester au moins une nuit dans cette maison de campagne un peu sordide et qu'il allait se passer des choses… que nenni !

Après le repas, Jake et sa copine reprennent la route pour le retour.



Et à ma grande surprise, c'est là que j'ai commencé à apprécier réellement l'histoire. Il se passe quelque chose d'imprévu qui tient vraiment le lecteur en haleine. C'est haletant. On se demande où l'auteur veut nous entraîner.

Dans ce dernier tier du roman le suspense est bien présent.

La fin est inattendue et remet en question toute l'histoire.



C'est un roman court de 228 pages.

Je suis donc assez mitigée sur cette lecture puisque vous l'aurez compris, je n'ai vraiment aimé que le dernier tier du livre.

Je pense quand même me souvenir longtemps de cette histoire grâce à ce dénouement assez déconcertant.
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Je sens grandir ma peur

Elle « songe à en finir », on le sait d'emblée.

En finir avec quoi ? Avec eux deux, là, parce que ça ne rime à rien, leur truc. Elle n'est pas mal, avec lui, mais elle aime bien la solitude, aussi. Ou elle se dit que c'est peut-être préférable.

Elle y pense, tandis qu'ils roulent vers la ferme de ses parents, à lui. C'est la première fois qu'elle va là-bas, elle ne les connaît pas, ils sont attendus pour le dîner.

Pendant ce long trajet, en cette soirée d'hiver glaciale, ils discutent, et elle se répète qu'elle doit mettre un terme à 'ça'. Leurs échanges sont passionnants, et intellectuellement stimulants, pour le grand plaisir du lecteur.



Ultra flippant, ce livre, ambiance de film d'horreur - je dis ça, mais je n'en regarde pas. Par contre, je connais bien Hitchcock, hé hé !

On est de plus en plus mal à l'aise entre ce type aussi cultivé que chelou, le harcèlement téléphonique et le voyeurisme, la volonté de fuite de la fille, ce trajet dans une voiture isolée sur une route de campagne, la tempête de neige... On se demande d'où va débouler le forcené, yeux exorbités, bave aux lèvres et hache à la main. Surtout qu'on sait que l'histoire finit mal, puisqu'on a rapidement des indices : de temps en temps, un drame est évoqué via des dialogues (assez amusants, d'ailleurs, façon 'Brèves de comptoir'), les circonstances se dessinent, on fait peu à peu le lien.



J'ai adoré cette lecture, jusqu'au changement de ton, vertigineux, troublant, dérangeant.

Quand j'ai compris...

je me suis revue .

Alors après cette lecture, je sens grandir ma peur : est-ce que je ne suis pas zinzin ?...

Quoi qu'il en soit, je me sens toujours un peu flouée par ce genre de dénouement (moins qu'avec du fantastique, mais à peine).
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Je sens grandir ma peur

Ensemble depuis seulement quelques semaines, un couple est dans une voiture qui roule à travers la campagne enneigée. La fille veut quitter le garçon mais l’accompagne quand même pour un dîner chez ses parents. Après, c’est sûr, elle le quittera.



Il fait froid, c’est l’hiver, les voitures sont rares, la campagne s’étend dans toute sa majesté hivernale et la nuit tombe.



Tout premier roman du canadien Iain Reid couronné par plusieurs prix, qui s’était jusqu’à alors fait remarquer pour deux ouvrages de non fiction salués par une bonne partie de la critique internationale, “Je sens grandir ma peur” est un suspense psychologique rondement mené, aussi court (200 pages) qu'intense et plein de tension jubilatoire pour le lecteur.

On aime la façon dont Reid construit minutieusement, avec une précision d'horloger, ce récit d'angoisse psychologique particulièrement bien mystérieux, qui ne délivrera son secret dans un twist final particulièrement retors et bienvenu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Remplaçant

Il se cache toujours de l’imaginaire ailleurs que dans le rayon imaginaire.

le roman Le Remplaçant du canadien Iain Reid en est un excellent exemple puisqu’il se dissimule dans la collection noir/polar des Presses de la Cité…et pourtant…

Pourtant, l’auteur de Je sens grandir ma peur (magistralement adapté par Netflix et Charlie Kaufman sous le titre Je veux seulement en finir) nous entraîne clairement dans le monde de demain puisqu’il est ici question de voyage vers une colonie spatiale et d’une réplique artificielle d’un être humain que rien ne permet de discerner à l’œil nu de l’original…Vous avez dit science-fiction ?



La chance de votre vie

Le Remplaçant est un livre extrêmement étrange. Pas qu’il soit très complexe à aborder mais son atmosphère constamment inquiétante et toujours sur le fil concourt à maintenir le lecteur dans un état de tension permanente en attendant la rupture. Une rupture qui ne viendra pas…et pour cause.

On sait peu de choses du cadre de cette histoire si ce n’est que nous sommes dans un futur plus ou moins proche, assez avancé en tout cas pour qu’une multinationale du nom d’OuterMore se soit lancée dans la colonisation spatiale et produise des androïdes capables de remplacer un être humain dans les moindres détails. Le lieu lui reste flou, quelque part à la campagne, très loin de la ville, dans une petite ferme où le temps semble presque figé.

Iain Reid commence son récit de façon très sobre : Junior voit arriver par sa fenêtre une voiture qu’il ne connaît pas. Cette voiture, c’est celle de Terrance, un des représentants de la société OuterMore, qui vient lui annoncer une excellente nouvelle : il a été sélectionné pour partir dans l’Espace et participer à l’Installation. Junior en est bouleversé…surtout qu’il n’a strictement rien demandé ! La sélection a eu lieu, et puis voilà, c’est comme ça.

Sa femme, Henrietta, semble moins surprise, presque résignée. Malgré tout, Junior sait bien que la nouvelle de son futur départ chamboule Hen puisque son comportement envers lui a changé du tout au tout depuis la visite de Terrance et elle refuse désormais qu’ils dorment dans la même chambre.

Deux ans s’écoule bientôt et Terrance revient !

Junior est bien l’heureux élu du programme et il part très bientôt. Mais qu’il ne s’inquiète pas pour sa femme, en son absence, un « remplaçant » sera fourni par OuterMore pour éviter la solitude à Hen. Pour parfaire la conception de ce « remplaçant », Terrance doit juste s’installer chez le jeune couple quelques temps…

Le Remplaçant est une sorte d’home invasion très particulière et insidieuse. Il rappelle, de loin, Bedfellow de Jeremy C. Shipp à ceci près que l’horreur reste en sourdine mais le sentiment d’être le seul à se rendre compte que quelque chose cloche ne cesse de nous questionner. Car malgré l’irruption de Terrance dans la vie du couple et son aveu d’espionnage (la sélection s’est faites sur l’écoute de mots-clés prononcés par Junior durant certaines discussions du quotidien, GAFAM bonjour !), ni Junior ni Hen ne se révolte, comme résignés à leur sort et, surtout, à l’impossibilité de contrôler leur vie.

Le contrôle sera d’ailleurs l’un des thèmes centraux du roman avec celui du libre-arbitre et du double.



Que sommes-nous devenus, mon amour ?

Petit à petit, Iain Reid mène de front deux fils narratifs : celui qui expose la relation amoureuse en lambeaux entre Hen et Junior (et qui confronte ce dernier à ses souvenirs pour le moins parcellaire) et celui qui impose Terrance de façon insidieuse dans la vie du couple et notamment de Junior.

Le Remplaçant n’est donc pas véritablement un récit de l’horreur, c’est un récit du glissement vers l’anormal avec une présence toujours plus gênante et surréaliste d’un parfait inconnu qui finit par être familier, et cela même pour le lecteur. En définitive, pourtant, on sait peu de choses sur Terrance si ce n’est que son extrême affabilité cache forcément quelque chose. D’une certaine façon, Terrance incarne toutes ces multinationales qui envahissent notre quotidien, prélèvent des données et veulent nous faire croire que c’est pour notre bien, que c’est une chance. Ce qui effraie cependant le plus, c’est la passivité du couple et notamment de Junior qui accepte tout sans rechigner ou presque et ne se révolte que dans sa tête. Pire encore pour Hen qui reste longtemps totalement extérieure à la problématique du nouvel arrivant et du départ prochain de son mari.

Mais ce qui va finir par tenir le récit, c’est définitivement la relation de couple entre Hen et Junior qui semble curieusement asphyxiante pour la jeune femme. C’est en discutant ensemble que les deux « amoureux » vont finir par comprendre que quelque chose va très mal pour eux, que Junior est en train de détruire sa femme et qu’il ne semble même pas s’en apercevoir. Très vite, avec l’arrivée de Terrance dans la maison et la place de plus en plus importante prise par l’homme d’OuterMore, Junior se remet en question et devient de plus en plus paranoïaque au point même de douter de lui-même.

La fin du roman, à la fois attendue et particulièrement brillante, pose la question de l’identité et de l’empathie de la machine. Sans en dévoiler le fin mot, disons simplement que Iain Reid montre que l’on peut se fabriquer une réplique mentale d’une personne et ne pas voir l’évident changement en face de nous…parce qu’on ne souhaite tout simplement pas le voir pour son propre confort.

Le Remplaçant s’avère aussi dénué de grandiloquence et d’esbroufe de la première à la dernière ligne pour un résultat dérangeant et obsédant pour le lecteur.



Étrange et paisiblement inquiétant, Le Remplaçant emploie des procédés presque Dickiens pour disséquer une relation de couple déjà en cendres et une invasion tranquille qui viendrait sauver l’enfer du quotidien. Iain Reid écrit une histoire aussi fascinante que malaisante où le lecteur semble être le seul à comprendre que quelque chose va très mal dans cette petite vie (trop) ordinaire.

Une réussite glacée et glaçante.
Lien : https://justaword.fr/le-remp..
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Le Remplaçant



Cette histoire se déroule dans un futur proche.



Elle était en train d'installer son petit garçon, John, dans son lit lorsqu'elle aperçut en contrebas une berline de type gouvernemental.

Un homme, lunettes noires et mallette à la main, en descendit et se dirigea vers son immeuble. Elle et son fils vivaient seuls au dernier étage de cette tour désertée.

Que pouvait-on lui vouloir ? Sans doute une erreur d'adresse.

Quelques minutes plus tard l'homme frappa à sa porte.

Elle entrouvre sa porte, méfiante, mais déjà l'agent du gouvernement insère son pied pour éviter qu'elle ne la lui referme au nez.

- Sarah Connor ? demande-t-il d'une voix inquiétante

C'est bien moi. Mais parlez moins fort, mon petit garçon est en train de s'endormir.

- Veuillez me pardonner, dit-il plus doucement. Je m'appelle Terrence ajoute-t-il en poussant la porte pour s'introduire chez elle sans lui laisser d'autre choix.

Aussitôt elle imagina le pire en le voyant ouvrir sa mallette dont il ressortit ( une bazooka mitraillette 1300 ogives par seconde ) un gros catalogue.

Je n'ai besoin de rien, merci de me laisser maintenant exigea Sarah qui haïssait tous les représentants qui étaient prêts à vous tenir la grappe pendant deux heures pour vous vendre le dernier fer à repasser automatisée 400 € alors que le même est vendu à 50 € dans le commerce.

- Je crois qu'il y a confusion madame Connor. Je ne suis pas là pour vous vendre quoi que ce soit mais pour vous annoncer en personne que vous avez gagné.

Gagné ? Elle n'a participé à aucun jeu ni concours, à part vingt ans plus tôt, en envoyant 2 par SMS à une question bien débile de Samuel Etienne. Qu'est-ce qui était rouge et jaune à petit pois dans la valise de Dorothée. Un voyage au Maroc pour deux personnes dans un hôtel de luxe était à gagner.

Et quel est ce prix que venez m'annoncer ?

- Permettez-moi d'abord de vous présenter le grand groupe d'aérospatial et de robotique pour lequel je travaille. Vous avez déjà entendu parler de Skynet ?

Ce nom ne me dit rien.

- Nono, le petit robot, l'ami d'Ulysse, c'est nous ! le premier pas de l'homme sur mars à bord de la flash-fusée, encore nous ! décrit-il avec enthousiasme. Mais nous avons décidé de mettre la barre plus haut encore et de coloniser les planètes habitables. Et tout dans votre profil semble indiquer que vous êtes la candidate idéale pour l'Installation.

"Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous étendre, de nous répandre, de conquérir."

Mais je n'ai rien demandé. Je ne me suis jamais proposée.

- Ah non, mais cependant nous le savons grâce à tous les logiciels espions qui sont installés dans les ordinateurs et les téléphones de chaque individu, grâce à un système complexe d'algorythme, que vous pourriez être la personne la plus chanceuse au monde en étant la pionnière de futures expéditions qui, celles-ci, seront définitives. Votre nom entrera dans l'histoire.

"Vous êtes la dernière ligne droite pour aller dans l'espace."

Et pour mon petit garçon, John, tout est prévu à bord ?

- On s'est mal compris madame Connor. Vous seule avez le profil recherché. Votre fils ne viendra pas avec vous durant les trois années estimées pour ce périple intergalactique.

Mais qui s'en occupera alors ?

- Mais vous bien sûr ! Notre principale préoccupation est de ne surtout pas perturber le bien-être et le développement de votre enfant. Alors nous allons vous remplacer par une autre version de vous-même.

"Ce n'est pas une personne, pas un être humain. C'est un substitut biomécanique."

"Je n'aurai pas le choix, n'est-ce pas ?"

- Si vous êtes effectivement sélectionnée, vous aurez encore du temps pour vous préparer. Rien n'est encore sûr pour l'instant. Mais si ça le devenait alors je reviendrai souvent vous voir jusqu'à vous connaître par coeur et pouvoir implanter vos souvenirs et votre personnalité aimante de mère au sein de l'amalgame de vie et de science qui vous ressemblera trait pour trait. John ne se rendra même pas compte de votre absence.



Finalement tout le projet partit en cacahuète, la faute à James Cameron et à Scharzenegger qui n'ont rien compris à l'histoire.



* * *



Je n'avais jamais lu de roman tel que "Le remplaçant".

Qualifié par les éditions presses de la cité de thriller mâtiné d'anticipation, c'est aussi une pièce de théâtre ne mettant que trois personnages en scène, en trois actes. Presque une nouvelle par son unité de lieu et de protagonistes.

C'est un roman perturbant, dont l'absurdité non dénuée de logique rappelle un peu celle d'un Franz Kafka. En résumé, vous l'aurez compris, c'est inclassable, dans la forme comme dans le fond.

Junior, le narrateur dont on partage les pensées, parle sans mettre de tiret à l'inverse de son épouse, Henrietta, peu bavarde cela dit. Disons-le, ils sont tous les deux taiseux. Et la personne qui va inonder le roman de questions, d'affirmations, de monologues, c'est principalement Terrence, ce jeune cadre venu annoncer au couple sa bonne fortune. Monopolisant tellement la conversation avec d'imparables arguments que le couple isolé semble ne même pas avoir voix au chapitre. C'est comme ça. Ils s'aiment mais seront séparés pendant plusieurs années et Hen ( diminutif d'Henrietta ) a déjà baissé les bras, n'a aucune envie de se battre. Dans ce contexte Junior comprend qu'il ne peut pas dire non, et en dépit de l'amour qu'il éprouve pour sa femme, une part de lui aimerait être sélectionné. Individu quelconque, isolé, manuel, à la vie répétitive, il voit une possibilité de s'accomplir en tant que personne. C'est peut-être son destin, une forme d'accomplissement.

"Et nous devons être soudés, surmonter cette épreuve ensemble, pas séparément."



On ne connaît pas grand chose de ce futur monde, qui ressemble au notre si ce n'est que les voitures ne se conduisent plus manuellement, que des prothèses de nouvelle génération peuvent remplacer n'importe quel membre, que la colonisation de l'espace a commencé et qu'on peut reproduire des êtres humains à la perfection avec une imprimante 3D ultra perfectionnée.

Mais ce n'est pas un roman de science-fiction à proprement parler. Celle-ci n'est qu'un prétexte.



Même s'il est diffus, un léger malaise sera présent dès les premières pages où Junior et Hen se voient dépossédés de leur libre-arbitre, impression qui ne fera que se confirmer.

"Juste accepter tout ce qui arrive, tâcher d'être passif et conciliant ? Ou opposer plus de résistance contre tout le processus ?"

L'amour de Junior pour Hen ne fait pourtant aucun doute, sans elle il ne serait rien, sa vie n'aurait aucun sens. Mais la réciproque est-elle vraie ?

"C'est Hen qui compte. Elle est ma priorité, mon tout."

Difficile à dire puisqu'on ne sait pas ce qu'elle pense et que ses réactions sont contradictoires.



Parfois, on a l'impression de mettre le doigt sur quelque chose, une explication rationnelle qu'on a sur le bout de la langue, mais sans la rattraper à temps.

La tension chez Junior, pourtant si choyé par Terrence lorsqu'il sera enfin officiellement désigné comme participant à l'Installation, ne va faire que croître.

"Il y a de l'hypocrisie en lui, du secret."

"Je n'aime pas qu'il soit ici; chez moi, à envahir mon espace vital."

"Je ne le crois pas honnête avec moi, avec nous."

Mais sa présence envahissante et étouffante sert une noble cause : le bonheur de Hen en son absence. Elle ne doit pas être déboussolée et retrouver son quotidien. Lui fabriquer un mari de substitution est donc primordial. Mais pour ce faire Terrence devient un véritable parasite venant abîmer leurs derniers jours ensemble, à l'instar de ces scarabées-rhinocéros parfois présents dans la maison.

Pire qu'envahissant : invasif. Avec ses multiples questions trop indiscrètes, avec ses cachets, ses capteurs, ses messes basses avec son épouse.



C'est très difficile de se prononcer sur ce genre d'ovni littéraire qui peut aussi bien plaire que déplaire. Je ne peux faire aucune comparaison.

C'est un roman malgré tout exigeant pour le lecteur et les pensées de Junior sont parfois très difficiles à suivre. En outre, j'avoue ne pas être sûr à cent pour cent d'avoir compris l'analogie et le rôle des scarabées même si j'ai ma petite hypothèse, de même que je pense avoir compris la fin mais comme elle n'est que suggérée j'ai toujours un doute. Alors si un lecteur plus éclairé que je n'ai su l'être peut me donner sa version, je suis preneur.

Mais à part ça, j'ai aimé sortir de ma zone de confort tout en lisant un roman distillant autrement son poison au fur et à mesure, cette escalade paranoïaque ( justifiée ou non ! ) auquel Junior invite le lecteur , j'ai apprécié ce trio improbable obligé de vivre sous le même toit même si ça n'a pas été du goût de tous, j'ai réfléchi pendant ma lecture à ce qui se passait réellement ou allait se passer, j'ai réfléchi après ma lecture aux limites que la science ne devrait peut-être jamais franchir, et à bien d'autres choses encore.

Mais il faut vraiment le lire pour se faire sa propre opinion. Ce second roman de Ian Reid traduit en français est unique en son genre.

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Je sens grandir ma peur

Contrairement à l'autocollant qui est apposé sur la couverture de ce livre, je n'ai rien trouvé de polar à l'intérieur. Je ne vois donc pas pourquoi il postulerait à un quelconque prix du genre.

Bref, nous avons ici un pur thriller.

Un thriller psychologique du meilleur cru pour les amateurs.

Reid, dans ce "Je sens grandir ma peur", embarque son lecteur dans un labyrinthe de questionnement de la première à la dernière page.

Une histoire simple au départ.

La narratrice est sur la route avec Jake, le jeune homme qu'elle fréquente depuis quelques mois.

Leur destination ?

La maison des parents du garçon. C'est le grand jour, il va la présenter à sa famille.

Dans ce roman tout est mystère.

Les personnages. Les lieux. L'atmosphère.

Les questions ?

Qui sont-ils ?

Où vont-ils?

Et ce téléphone qui n'en finit pas de sonner, qui ? Pourquoi ?

C'est oppressant.

La nuit, la neige, une chanson, une voiture..... et au bout d'un chemin, la réponse a l'énigme qui vous a tenu en haleine tout au long de votre lecture.

C'est assez bien construit, suffisamment, en tout cas pour me déstabiliser et m'interroger.

Si je n'ai pas connu les grandes sueurs froides que je pouvais attendre avec ce genre d'ouvrage, sa lecture en fut néanmoins captivante.







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Je sens grandir ma peur

Un thriller lu d'une traite tant le suspens, la tension m'ont captivée!!! L'auteur sait faire monter une sensation d'oppression terrible au fur et à mesure de l'avancée du récit.

Nous sommes aux côtés d'un couple de jeunes. La narratrice, dont nous ignorons le prénom, va rencontrer pour la première fois les parents de son petit-ami, Jake. Ceux-ci vivent à deux heures de route de la ville où résident les amoureux, et la neige qui tombe cette nuit-là ne va pas rendre leur périple très agréable.

La narratrice se pose plein de questions existentielles. Elle est mal dans sa peau et n'envisage pas une relation au long cours avec Jake. Ceci-dit, elle a tout de même accepté l'invitation par politesse, mais aussi avec une pointe de curiosité. Il est vrai que son compagnon est étrange: grand escogriffe, il possède un charme physique particulier auquel s'ajoute une intelligence hors norme. Ainsi des questions métaphysiques ponctuent régulièrement le texte et Jung, ainsi que Homère parviennent à trouver une place dans cette histoire!

Jake digresse donc tout en conduisant dans cette atmosphère glaciale alors que la narratrice s'inquiète de recevoir des appels anonymes à longueur de jour et de nuit. Qui la harcèle donc?

Iain Reid lance plusieurs trames qui font douter le lecteur sur l'objectif de l'intrigue et donc, sur les axes possibles du dénouement. Le tout est rondement mené… sauf la fin, qui me laisse, je l'avoue, sceptique.
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Le Remplaçant

UN THRILLER FUTURISTE ... 🛸



Dans un futur proche, Junior et Henrietta, vivent simplement, en autarcie, dans une ferme isolée. Leur vie va basculer le jour où un homme en costume débarque chez eux. Il leur annonce que Junior a été sélectionné par la société OuterMore pour participer à un séjour expérimental dans une station spatiale. Et en son absence, Henrietta ne sera pas seule puisqu'un avatar hyper réaliste prendra la place de Junior au sein du foyer. L'homme missionné par OuterMore s'installe alors chez le couple afin de les observer pour créer ce remplaçant...



En ouvrant ce (très) court roman, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et quelle belle suprise ! 😍 Entre thriller et roman d'anticipation, l'intrigue très originale m'a séduite. Avec Le remplaçant, toutes vos certitudes vont vaciller, vous allez vous interroger sur vos propres vies, sur votre couple, sur votre libre arbitre...



L'atmosphère est pesante, et en tant que lecteur, on se pose beaucoup de questions. Cet inconnu est si intrusif et le comportement de ce couple si déroutant...



La plume de l'auteur est simple et contribue parfaitement à l'ambiance étrange dans laquelle on est plongés. Et cette fin on en parle? Percutante, réussie, surprenante! Je l'ai adorée... Soyez attentifs à tous les détails, vous n'êtes pas au bout de vos surprises !



Une intrigue qui nous questionne qui nous fait entre apercevoir à quoi pourrait ressembler notre futur avec ce "progrès" sans limites... Ces nouvelles formes de vie autonomes, amalgame de vivant et de science pourraient bientôt voir le jour... et c'est flippant ! 🤯



En bref, futuriste, énigmatique, étonnant... Une vraie réussite. J'ai adoré et je recommande vivement !



Alors... ça vous dit? 😇







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Je sens grandir ma peur

J’ai ouvert Je sens grandir ma peur, sans en avoir entendu parlé, sans connaitre l’histoire (et d’ailleurs ne lisez pas la 4ème de couverture, il y a un élément que je considère comme un indice et c’est bien dommage). En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire j’étais dans une voiture sur une route de campagne américaine enneigée. La main posée sur le volant (qui apparait sur la couverture) c’était celle de Jack, le petit ami de celle, assise côté conducteur et qui était la narratrice.



Ce jeune couple se parlait de temps en temps mais le tableau m’a vite semblé peu idyllique : d’abord elle avait en tête de le quitter et cherchait le bon moment, la bonne façon de lui annoncer et puis elle n’était pas franchement dans son assiette, harcelée par d’incessants appels provenant de son propre numéro.



Entre deux souvenirs liés à leur couple (la rencontre, les premières fois, les petites habitudes de l’autre…), la peur grandit chez la jeune femme (cette peur ne cessera d’être alimentée par la suite des événements) et si vous êtes un lecteur./une lectrice qui se laisse embarquer par les histoires qu’on lui raconte du moment qu’il n’y ait pas d’incohérences ou qu’elles ne soient pas trop visibles, et du moment surtout que le style fasse mouche, alors cette peur vous la sentez aussi grandir en vous.



Pas d’avalanche de meurtres, pas de description morbides, pas de scènes sanglantes mais un malaise diffus s’installe et s’intensifie jusqu’à la scène finale.





En bref, 3 raisons de lire Je sens grandir ma peur :



Les dialogues entre ce couple et les monologues intérieurs de la narratrice nourrissent une réflexion riche sur le couple.

Ian Reid m’a manipulé avec habilité. J’ai émis plein d’hypothèses au fur et à mesure de ma lecture jusqu’au twist final qui éclaire tout depuis le début de l’histoire (je n’ai pas pu m’empêcher de relire certains passages à la lumière de cette révélation et alors tout s’explique !)

Je sens grandir ma peur n’est pas « vendu » comme un page turner, pourtant une fois que j’ai commencé à le lire, je voulais absolument connaitre la suite, je voulais avoir la réponse à la liste de questions qui grandissait. Résultat je ne l’ai plus lâché !


Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Je sens grandir ma peur

Un roman qui met en scène des personnages mystérieux, dans des lieux improbables, avec des réflexions existentielles… Il est court, on est pris, on est dans cette voiture, dans cette maison, on entend les gens parler… Tout cela existe, ou pas… Chose rare, je me suis mise dans la peau de la narratrice, comme si j'écrivais le bouquin au fur et à mesure. D'ailleurs à mon avis il y a autant de manières de le lire que de lecteurs. Il ne se raconte pas, il se découvre. Beaucoup aimé.
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Je sens grandir ma peur

Je sens grandir ma peur est un thriller court que j’ai dévoré d’une bouchée. L’auteur, en quelques pages, parvient à embarquer son lecteur dans une histoire étrange, bizarre où on ne sait plus vraiment qui dit vrai et qui dit faux.



Le récit est racontée du point de vue d’une jeune femme. On ne connaîtra jamais son nom. Elle est en route avec son petit ami Jake pour rendre visite aux parents de celui-ci. Ils habitent dans un bled, complètement perdu. En outre, il neige de plus en plus. Dès le départ, l’ambiance est pesante avec toute cette neige qui tombe et ces paysages de campagne sans âme qui vive d’autant plus que la narratrice dit vouloir en finir. Ses premières paroles sont troublantes: veut-elle mettre fin à sa vie ou mettre fin à sa relation avec Jake?



Le lecteur est de plus en plus troublé au fur et à mesure du voyage. Les échanges entre Jake et la narratrice sont parfois banals mais parfois ils s’avèrent étranges comme « à côté de la plaque ». Et puis, le doute s’installe. Je sens grandir la peur est le genre de thriller où le lecteur soupçonne tout le monde à commencer par Jake et la narratrice elle-même parce qu’on sent bien qu’il se trame quelque chose de louche, de pas bien net. C’est difficile à définir mais ça s’insinue doucement pendant la lecture et ce truc qui cloche, je ne suis jamais arrivé à m’en débarrasser avant la fin du livre. En outre, l’auteur a inséré entre ses chapitres des dialogues en italique dans lesquels les personnages racontent à demi-mot un drame. Les pièces du puzzle s’assemblent alors doucement jusqu’à la dernière page qui intime au lecteur de tout relire depuis le début.



Plus l’intrigue avance plus l’étau semble se resserrer. La narratrice semble traîner un lourd passé. Qui fait sonner son téléphone sans jamais décrocher? Quant à Jake, pourquoi n’a-t-il jamais parlé de son frère à sa petite amie? Est-il le garçon si intelligent qu’il semble être? Ses parents semblent aussi étranges: sa mère entend-elle vraiment des voix et quel est ce lieu bizarre dans leur sous-sol? J’ai soupçonné tout le monde dans ce roman et j’ai échafaudé les plus folles hypothèses mais j’étais loin de me douter du dénouement.



Avec Je sens grandir ma peur, Iain Reid signe un roman brillant qui sème le doute dans l’esprit du lecteur. L’auteur instille l’angoisse dès les premières pages jusqu’à la révélation finale qui laisse le lecteur sur le carreau. Glaçant…
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Je sens grandir ma peur

Jake et la narratrice se connaissent depuis peu, pourtant le jeune homme désire lui faire rencontrer ses parents. Durant le trajet le couple échange parcimonieusement, car la narratrice refuse de parler de ces appels anonymes qu'elle reçoit depuis son propre numéro et qui, sans être menaçants, sont troublants.

De même elle passe sous silence son projet d'en finir.pou

Les parents de Jake se montrent accueillants mais une atmosphère d'inquiétante étrangeté émane de leur ferme. .

Au retour, pris dans une tempête de neige, le couple s'arrête près d'une école, et pénètre dès lors dans une autre dimension, celle de l'intériorité fondamentale, là où la solitude est la plus désespérante et la plus désirée ; là où le secours de l'autre est appelé dans l'effroi de son absence et la menace de sa présence ; là où peut prendre place tout autre interprétation que notre douleur et notre terreur d'enfance y versera

Interrompant cette narration, deux personnages discutent d'un homme qui s'est donné la mort.



Un livre fort bien écrit et très étrange parce qu'usant principalement du symbolique et de la pensée imagée. Un livre que je ne qualifierais pas de thriller psychologique, même s'il y a une montée d'angoisse évidente, mais de roman métaphysique parce que les personnages incarnent des idées en mouvance et n'ont dès lors ni consistance ni chaleur humaine.
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Le Remplaçant

Le Remplaçant, court roman du canadien Iain Reid, est paru aux Presses de la Cité dans la collection Sang d'Encre. Ne vous y trompez pas, il s'agit bien d'un roman de Science-Fiction. Une fois encore, nous avons là une dystopie cachée dans une collection polar et thriller. Mais rendons grâce à l'éditeur qui ose sur la quatrième de couverture parler de roman d'anticipation (le mot science-fiction est toujours banni de la littérature non genrée !) et de Philip K.Dick. Tout espoir n'est pas perdu !



Dans un futur plus ou moins proche, où le réchauffement climatique a encore pris de l'ampleur, l'Etat et des compagnies privées étudient la possibilité de déplacer une partie de la population sur un satellite artificiel, en espérant pouvoir un jour aller plus loin... En attendant, le gouvernement permet à certaines personnes de "gagner" un premier voyage test. Et il est impossible de refuser cette chance. C'est dans ce contexte que Junior et Henrietta, vivant reclus et en autosuffisance, voient débarquer chez eux un émissaire pour leur annoncer la bonne nouvelle : Junior a été sélectionné. Au fur et à mesure de la discussion, ils apprennent que pendant l'absence de Junior, celui-ci sera remplacé par quelqu'un qui lui sera parfaitement identique. Henrietta pourra ainsi continuer à vivre "normalement".

Ce pitch s'avère surréaliste, l'histoire l'est tout autant et la construction du roman, elle, est assez déroutante. Dès le début, rien ne semble coller, tout parait vraiment étrange, improbable voire caricatural, et j'ai failli à plusieurs reprises abandonner ma lecture. Mais j'ai tenu bon, en partie parce que le roman ne fait que deux cent cinquante pages mais aussi par curiosité, je voulais savoir comment cela allait se terminer, où Iain Reid allait m'emmener. J'ai donc été happé par cette bizarrerie plutôt classique au final : les différents rebondissements sont très prévisibles et il n'y a rien de très surprenant.



Sur fond dystopique, Le Remplaçant est avant tout un thriller psychologique au suspense lent mais accrocheur, une histoire aussi étrange que surréaliste qui nous interroge sur l'humanité et l'identité. Une fois le livre terminé l'histoire m'a paru bien fade, sans grand intérêt et aujourd'hui (une quinzaine de jours plus tard) en écrivant ces quelques lignes, mon opinion a beaucoup changé, je n'avais pas pris toute la mesure du questionnement que nous apporte l'auteur. Cela n'en est pas pour autant un chef d'œuvre, mais une originalité et une curiosité qu'il serait peut-être intéressant de découvrir.




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Le Remplaçant

Quand je vous disais que la collection Sang d’encre de chez Presses de la cité me réservait chaque fois de belles surprises, j’avais raison ! Une fois de plus, je suis sortie de ma zone de confort. Après un polar israélien, un thriller futuriste sur la domotique, me voilà en plein cœur d’une histoire oscillant entre le thriller et le roman d’anticipation. Le remplaçant de Iain Reid est un livre court (un peu moins de 250 pages) qui rentre directement dans le vif du sujet. Imaginez un peu la scène : On se situe à une époque qui n’est pas clairement définie mais pour sûr est dans un futur plus ou moins proche, vous êtes tranquillement installé chez vous, dans une vieille maison au milieu de rien avec votre moitié, quand un homme débarque de nulle part en fin de soirée pour vous dire que vous êtes l’Élu. Celui qui aura la chance de partir vivre dans l’espace le temps d’une expérience inédite. Vous n’avez rien demandé à personne, vous n’aspirez qu’à une vie sans remous et loin de tout vacarme citadin et tout ça ne vaut enchante pas vraiment. C’est bon, vous voyez un peu l’intrigue?



Et bien non, ce n’est pas juste ça, heureusement, sinon vous auriez l’impression de lire du réchauffé n’est-ce pas? Non, non, Le remplaçant c’est autre chose. C’est avant tout un thriller atmosphérique, pesant, intrigant et dérangeant. Mais que diable cet homme vient-il vraiment faire ici? Pourquoi Junior ne met-il pas un terme à tout ça? Ce sont les questions que je me suis posée durant toute ma lecture. J’ai rapidement été prise dans l’intrigue, notamment grâce à la plume de l’auteur qui utilise son personnage comme narrateur. Finalement, cette histoire est tellement dingue pour le commun des mortels que c’est ce qui en fait son charme. J’ai apprécié toute l’approche psychologique qui est faite autour du couple, que ce soit en tant que tel ou en qu’individu face à ce changement radical dans une vie. Les réactions de chacun sont analysées et la tension monte crescendo. De nombreuses questions sont abordées sur la vie de couple, la perception de l’autre, l’avenir… Junior tente de comprendre le comportement de sa femme, ses sentiments. Pour cela, régulièrement il tente de se replonger dans les réminiscences d’un passé qu’il voit comme un eldorado. On comprend rapidement qu’il idéalise sa vision du couple sans forcément prendre en considération les sentiments d’Henrietta.



Ce livre est vraiment un ovni dans son genre, perturbant, il capte notre attention pour ne plus la lâcher. La pression est omniprésente, on avance sur le fil, craignant qu’il se casse à tout moment. Bon sang, qui est ce mystérieux Terrance qui s’immisce comme ça dans la vie de Junior et Henrietta ? On ne sait rien de lui, ou si peu. Sous ce sourire toujours bienveillant et figé, il ne nous dit pas tout, c’est certain. C’est véritablement là, la force de cette intrigue. Impossible d’arrêter de lire sans avoir de réponse même si cette situation nous semble complétement ahurissante. Métaphoriquement, cet homme en costume-cravate renvoie l’image de toutes ces multinationales qui, à notre insu s’infiltrent dans nos vies en collectant une multitude de données personnelles notamment via le web. Parce que c’est bien ça qu’il fait en entrant dans la vie du couple…



« – J’ai encore quelques capteurs à implanter sur vous.



Pourquoi?



– Plus nous aurons de données… […] »



Une réussite alors?



Oui, j’ai passé un excellent moment de lecture. J’ai apprécié cette tension et ce côté un peu futuriste qui habituellement me rebute. Probablement parce qu’ici, il est suggéré plutôt que complétement exposé. Je n’avais aucune idée de ce que pouvait être la fin d’une telle histoire et je n’ai pas été déçu, loin de là. Nous lecteurs, sommes spectateurs d’une situation que nous semblons les seuls à voir. C’est glaçant.



Une très belle découverte, une fois de plus, qui a su me ravir pendant mes quelques heures de lecture. Un livre différent qui j’en suis sûre, a toute sa place sous le sapin cette année.



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Je sens grandir ma peur

Quel bouquin, quelle fin, quel retourne-cerveau !

Un roman éminemment noir, littéraire et psychologique, maîtrisé de bout en bout, servi par une écriture au scalpel, infiniment précise.

Ce n'est pas un simple "divertissement" comme peuvent l'être tant d'autres polars ou thrillers. Sa lecture est hypnotique, suscite le malaise autant que nos neurones et, au final, se révèle terriblement perturbante.

Une dissection de la psyché humaine qui vous glace les os, par son réalisme comme par sa lucidité et les questions existentielles qu'elle remue et dissèque.

Unique et dérangeant, un suspense psychologique sournoisement anxiogène dont la tension monte crescendo pour culminer dans un final vertigineux. Un auteur à découvrir et à suivre !



PS : Son adaptation à l'écran par Charlie Kaufman pour Netflix, sous le titre VF « Je veux juste en finir » (en VO : I'm Thinking of Ending Things), doit sortir prochainement.
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Le Remplaçant

Non mais à quel moment est-on censé croire à ce qui se passe dans ce roman ?

Il n'est jamais assez subtil pour qu'on ne devine pas systématiquement à l'avance ce qui va se produire - y compris à la fin - et certainement pas assez creusé psychologiquement pour qu'on y trouve de quoi alimenter une vraie réflexion sur des thématiques pourtant porteuses.

Ni récit à suspense, ni sujet de débat "philosophique", je me demande encore où sont cachées ses qualités.
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Je sens grandir ma peur

Quelle claque ! Un suspense angoissant. Un rythme soutenu crescendo. Un dénouement imprévisible.

Que réclamer de plus d’un thriller psychologique ?

Difficile de donner un avis détaillé sans spoiler un tant soit peu le récit. Je vous conseille de vous imprégner de la quatrième de couverture et de vous laisser embarquer par le voyage.

Pour rester dans les généralités, je saluerai la performance de cet auteur canadien que je découvre. Mettre autant d’intensité et d’angoisse dans un roman aussi court (228 pages) souligne le talent naissant de l’écrivain. Un signal envoyé à tous ces auteurs de polar qui ne savent pas produire un livre de moins de 500 pages dont la majeure partie du temps, une bonne centaine d’entre elles est superflue.

Je regrette seulement le titre, trop banal à mon goût, quelques imperfections propres à un premier ouvrage et la sensation parfois d’un exercice de style un peu brouillon. Un tout petit bémol apporté à cette histoire singulière.
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Je sens grandir ma peur

Un homme et une femme en voiture. On ne sait rien d'eux si ce n'est qu'ils se rendent chez les parents de l'homme, et que la femme pense à mettre un terme à leur relation, même si on ne comprend pas bien pourquoi.

Dans ce roman, je pensais que l'angoisse aller venir crescendo, que l'ambiance serait insoutenable.

Finalement, les dialogues dans la voiture sont plutôt banals, voire ennuyants, c'est assez plat jusqu'à ce qu'ils arrivent chez les parents.

Mais finalement, même si la tension augmente, c'est un peu tard. La fin m'a laissée perplexe, je ne saurais dire si j'ai aimé, mais je l'ai trouvé plutôt facile..
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