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3.92/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Française de Normandie, Ida Daussy a épousé un Coréen qu'elle a suivi en Corée, où elle est devenue journaliste à la télévision où elle fait connaître la France. Elle est l'auteur de deux livres sur ce pays.

Source : Editeur
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Dans cette dernière vidéo, Ida Daussy nous parle de la Corée du Nord. À l'heure ou le rapprochement entre les deux Corées, est plus que jamais d'actualité, il est important d'apprendre à trouver les bonnes sources journalistiques pour être bien informé. Découvrez en plus sur le dernier livre d'Ida Daussy, "Corée à coeur" : https://coreeacoeur.weebly.com


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
À l'époque de la dynastie Yi, la période du Joseon, le pays fut profondément marqué par cette interprétation officielle de la pensée de Confucius du XIVe au XXe siècle : cette philosophie et idéologie confucéennes venue de Chine au XIIe siècle était alors à son apogée au pays du Matin calme. Afin de régir la société et la famille, Confucius avait ainsi défini, à travers sa philosophie, cinq grandes relations de base (oryun) sur lesquelles reposent les grandes règles morales et les relations sociales de certaines sociétés asiatiques : justice, vertu et fidélité entre le roi et ses sujets ; affection (soin et respect) entre le père et le fils ; étiquette, respect et justice entre le mari et la femme avec une claire séparation des positions et des devoirs ; soumission des plus jeunes aux plus vieux ; confiance entre amis. La version coréenne plaçait clairement les femmes au bas de toute hiérarchie sociale. Ces principes influencèrent alors profondément la société coréenne et ce, jusqu'à aujourd'hui. Le code civil de l'époque du Joseon autorisait ainsi les hommes à répudier leur femme pour cause de "défauts" ou de "manque", à savoir : ne pas donner naissance à un fils, négliger ses beaux-parents, être impure (en cas d'adultère), jalouse, voleuse ou simplement bavarde ! A contrario, il est à noter que rien n'était alors expressément stipulé pour sanctionner d'éventuels manquements du côté des hommes.

p.40
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Aujourd'hui, l'étranger de passage en Corée considérant les coréennes, leur sophistication, leur apparence et leur comportement pensera au premier abord forcément que ce dont je viens de parler appartient résolument au passé. Les Coréennes du XXIe siècle semblent être partout dans la société, elles paraissent si belles, dynamiques et sûres d'elles-mêmes, du moins à Séoul ! Pour une première approche de cette société, l'illusion est parfaite. Il n'empêche, sept siècles de confucianisme auront laissé des traces au pays du Matin calme et quoi que l'on puisse dire, nombreux sont encore les Coréens d'aujourd'hui à penser que l'homme est le Ciel et la femme la Terre, donc son inférieure, son faire-valoir, qui n'a pour seul devoir et raison d'être que de faire des enfants et veiller à la réussite et au bonheur de son mari et de sa famille. Comme je l'expliquais dans mon précédent ouvrage (Ida au pays du Matin calme) le Livre des mutations, l'un des grands classiques du confucianisme, spécifiait clairement : "malheur à qui épouse une femme audacieuse et forte". La mentalité populaire a bien intégré le concept et nombreux sont le proverbes populaires qui reprennent ces principes : "Une femme, c'est comme la vaisselle, il est souhaitable qu'elle ne quitte pas la maison" ; ou encore : "L'avenir de la femme dépend de l'homme qu'elle rencontre".

p.122
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Aujourd'hui disponible sur YouTube, cette vidéo a remporté à l'unanimité cette compétition organisée par l'association universitaire Frankomédia avec, pour 2017, ce sujet imposé par les Instituts français de par le monde : "Et en plus je parle français".
Intitulée "Soi même", elle cristallise et formule en deux minutes le mal-être et l'envie de renouveau de certains étudiants coréens. Le message est simple, fort et magnifique".

https://www.youtube.com/watch?v=kqfGKVxDcfw
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Pourquoi tant de haine ?

Au-delà de ça, pourquoi donc tant de haine et de ressentiment face à "l'étranger" vivant en Corée ? Les spécialistes s'entendent pour justifier cela tout d'abord par l'histoire contemporaine, mais aussi en constatant "le manque d'éducation du peuple coréen à ce sujet" (Kim Ji-Yoon, dans un article du Figaro daté du 29 septembre 2014).
Le peuple coréen a vu son pays passer du statut de pays laminé et sous-développé après la guerre de Corée en 1953 à un statut de pays développé caracolant en un peu plus de soixante ans à la onzième place des grandes puissances économiques de la planète. tout est allé trop vite et les mentalités n'ont pas toujours suivi le développement et l'ouverture du pays à l'international. Le pays avance au pays technologique, et pourtant résolument à la traîne en matière de développement social sur certains sujets. Kim Ji-Yoon, chercheur à l'Institut ASAN d'étude politiques de Séoul, l'explique ainsi dans l'article cité plus haut : "Je crois que ce genre de chose s'explique largement par l'ignorance. Cela émane de gens qui ne savent pas vraiment ce qu'est le racisme, ce qu'on doit ou ne pas dire. Nous n'avons pas encore reçu ce type d'éducation". Une récente enquête "World values" classait ainsi la Corée cinquante et unième sur cinquante-neuf pays en matière de sensibilisation raciale.

p.62
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Si jeunes, si performants et pourtant si tristes...

Cette angoisse mortifère touche aussi les plus jeunes d'entre eux. En mars 2015, un fait divers, symptomatique de la situation, épouvanta et souleva le cœur de tous les parents du pays : suite à de nombreuses plaintes de parents d'élèves, l'éditeur Chulgani se trouvait contraint de rappeler d'urgence en magasin son recueil de poèmes d'enfants intitulé "Simple Dog". La raison ? Une fillette de dix ans y suggérait tout en poésie une méthode pour ne pas aller en classe... Titré "Le jour où tu ne veux pas aller au hak-won *", le fillette énonçait comme une recette de cuisine comment dévorer sa mère pour ne pas aller étudier :

"Quand tu n'as pas envie d'aller au hak-won, fais ainsi :
Mâche et mange ta mère
Fais-la bouillir et mange-la, fais-la cuire et mange-la
Retire ses globes oculaires et mange-les
Enlève et jette toutes ses dents
Arrache ses cheveux
Débite-la en morceaux et mange-la en soupe
Si elle verse des larmes, lèche-les toutes
Et mange son cœur en dernier.

C'est là le plus douloureux"

*hak-won : instituts privés où se rendent tous les élèves du pays pour y étudier en plus de leur cursus scolaire de base.
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Tous les commerçants du quartier connaissent donc mes enfants et la dame de la supérette, nous voyant sans lui (l'aîné), vient tout naturellement et gentiment aux nouvelles :
- Alors ? Il est où le grand finalement ? Il n'est plus avec vous ?
Je lui réponds tout de go :
- Et bien, ça y est, il a eu son bac scientifique en juin dernier, il est parti en France pour la suite de ses études.
Et là, il faut comprendre que pour dire cela en coréen, j'utilise naturellement le terme yuhak gatda, littéralement, "il est parti (à l'étranger) pour ses études... (je rappelle que mon fils est né d'un papa coréen en Corée où il a vécu toute sa vie jusqu'à ses dix-huit ans !)
- À l'étranger ? s'étonne-t-elle en éclatant de rire... Il n'est pas "à l'étranger" ! Il est en fait rentrer chez lui ! Ha, ha, ha !
- Rentré chez lui ? Mais il est aussi Coréen que vous, mon fils !
- Mais, vous voyez ce que je veux dire... il est français, pas vraiment Coréen... il est en fait rentré chez lui..., ajoute-t-elle, à peine gênée. Et ça se passe bien ? Il est content ?
- Bien sûr... tout va bien... Il est content... Merci ! Au revoir ! J'écourte bien vite la conversation.
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Ce concept de « race pure », cette idée d’une « homogénéité ethnique » seraient en réalité apparus au début du XXe siècle. La Corée était alors colonisée par le Japon ; l’historien nationaliste et activiste Sin Chae-ho (1885-1936) aurait défini le concept en réaction à l’envahisseur japonais et surtout pour rallier son peuple sous une même idéologie, une force face au colonisateur. La « pensée minjok » était née : un peuple, une race pure, vivant selon les mêmes coutumes, parlant la même langue, un groupe uni, plus fort face à l’envahisseur. Ce concept a traversé le temps avec plus ou moins de virulence suivant les périodes ; il a pendant longtemps été enseigné à l’école et, même si cette historiographie a perdu du terrain, il a profondément marqué les esprits jusqu’à aujourd’hui. À ce titre, il est important de souligner que l’ONU a assez récemment, en 2007, intimé à la Corée de supprimer ce terme des livres scolaires qui expliquaient donc aux enfants, jusqu’à cette mesure, « que le peuple coréen était pur et homogène ».

p.65
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Le dernier drame notoire du genre concerne le milieu scintillant de la K-pop. Le 18 décembre 2017, le leader du groupe SHINee, Lim Jong-hyun, vingt-sept ans, se suicidait, épuisé par un rythme de travail trop intense et la nécessité du secteur de produire toujours plus, tout en semblant beau, lisse, parfait. Le jeune homme s'avouait épuisé, rongé par la dépression, où psychothérapie rime avec folie, il ne fait pas bon avouer ses faiblesses, ou pire, consulter en cas de mal-être. Ce jeune homme, comme beaucoup d'autres, s'est donc hélas lentement consumé. Kim jong-hyun s'est finalement brûlé les ailes et, malgré son talent, est parti bien trop tôt, au grand dam de ses fans.
La société coréenne est toujours, à ce titre, sans pitié.
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Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il faut en général cent ans pour qu’un pays s’affirme en tant que puissance économique au niveau mondial. Seuls deux pays ont jusqu’à présent dérogé à cette « règle » ; Israël et la Corée du Sud, qui se sont réalisés plus vite.
« Le dragon est sorti du ruisseau », comme le dit le proverbe local.
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À ce titre , je souhaite citer la tirade de l'une de mes étudiantes de l'université de Sookmyung, lauréate cette année de la compétition de vidéos en français Frankomédia sur le sujet 2018 : "Connaissez-vous mon pays ?"
Mademoiselle Han Bu-yeong et son amie, Min Yu-jeong, tentent dans leur présentation intitulée "Notre histoire", de manière un peu naïve mais si touchante, de nous résumer la genèse du "Miracle du fleuve Han" en nous relatant une partie de l'histoire de leur pays via les vies et actions de leur propre famille.
Disponible sur Facebook et YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=l0S88EN2Suo&feature=youtu.be
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