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Citations de Isabelle Marrier (47)


La beauté relève de l'éternité [...]. En 2004, la JAMA Pediatrics s'interroge sur la légitimité à réduire la croissance des enfants polyhandicapés afin qu'ils deviennent de petits adultes plus faciles à manipuler, soigner, laver, déplacer. Tout le monde veut que tout le monde soit beau et heureux.
Et la Terre tourne.
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Au commencement de l'homme - situé dans l'ordre cosmique au premier chapitre du Book : sous espèce de la famille des Hominés, de la famille des Hominidés, de la super-famille des Hominoïdes, du sous-ordre des Simiens ou des Anthropoïdes, de l'ordre des Primates, de l'infra-classe des Euthériens, de la sous-classe des Thériens, de la classe des Mammifères, de l'embranchement des Cordés, du sous-règne des Métazoaires du règne animal, donc à la racine de l'humain, il n'y aura plus la parole - ni Dieu -, mais la mesure et la comparaison. Il n'y aura plus l'angoisse et l'approche tremblante de la beauté et de l'horreur, mais une admiration graduelle dont l'intensité est objective. Plus c'est fort, plus il y a de vie et de vérité. Voilà pourquoi le Puy de Dôme existe moins que l'Annapurna.
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Tout simplement, les nouveaux monstres sont les aberrations et ratés de la Nature. Leur existence ne révèle que l'existence du hasard sous forme d'un grain de sable se glissant dans la mécanique du vivant, ces êtres sont au sens propre des ratés, ils ne signifient rien mais incarnent à rebours la puissance absolue des règles. Le hasard s'unit à l'absurde, la science exposée accouche des freaks.
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Ah, combien les supplications nous dégoûtent; l'appel à la pitié nous révulse; la pornographie du handicap nous soulève le coeur ! Quelle immonde exploitation de la misère humaine ! Il faut à ces gens-là de l'éducation, des soins, une remise à niveau humaine. Mais eux, avec obstination, chamans et cassandres, répètent la vieille pièce tragique, psalmodient et miment l'épopée, où il est question des monstres maudits et d'hommes tordus et d'infirmes innocents, tels des miroirs brisés. [...]
Pourtant, les mendiants mutilés sont réels, réels, uniquement réels. La vie les vit, comme ma vie me vit. Et nous use.. Réels, comme Sandy. Réels comme la rue, et chaque fenêtre, et chaque existence derrière sa vitre. Réel le nain stropiat au feu rouge, à Denfert-Rochereau, de sept heures du matin à neuf heures du soir, comme le marronnier, le bus et le feu rouge, et la bouche de métro 1900. Réels. Inexorablement réels et souffrants.
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J'écris pour toucher le réel. J'écris pour atteindre l'homme boiteux à travers cette fumée de compassion et de dégoût. [...]Ils ne mendient pas. Ils tendent un miroir à notre intime infirmité, ils nous vendent un retour sur notre pauvreté fondamentale. Autant dire que leurs affaires vont mal.
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On l'aime beaucoup. (Aimer est un verbe qu'un adverbe tue plus sûrement qu'une balle.)
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Le cœur serré, je comprends que le nom véritable est inutile. Norma Jean absorbée en Marilyn Monroe. Sandy Allen, La Plus Grande Femme du Monde. Pseudonyme et périphrase. Du pareil au même ! La vierge monstre, la playmate sexy. Idem.
Ces deux petites filles de pères inconnus, de mères absentes ou folles sont devenues de la chair dont on fait les rêves ... Saisies dans leur corps, sa perfection ou sa difformité, prisonnières de leur peau.
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Un borgne à l’oeil de verre, un obèse boiteux participent autant à la magnificence du monde. Non par principe, posture ou compassion, mais en vérité par le juste exercice du regard. Il reste à l’apprendre en voyageant à la recherche de soi. On a si peu de temps pour apprendre à voir avant de fermer les yeux !
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On a si peu de temps pour apprendre à voir avant de fermer les yeux.
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Elle grandit. Ça ne s'arrête pas. Est-ce que ça va s'arrêter ? Qui a déjà entendu une histoire pareille ? A la fin du livre Alice se réveille, Sandy n'habite pas dans un livre. Personne ne peut l'aider. Ni dans sa peur de mourir bientôt ni dans l'angoisse de cette vie à gagner, seule de son engeance.
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Sans amour, on est invisible à soi-même.
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Après tout, elle avait eu des hommes, puis un mari et son lot d'étreintes aux souvenirs imprécis. A quoi bon tenter une fois encore de vivre dans un autre regard? Et de souffrir quand il se détourne parce qu'on a attribué une valeur démesurée à ce regard-là pour se sentir amoureux, vivre au-dessus, juste un peu au-dessus de ses moyens? A son âge, en plus ! "Le vrai, est que je n'ai jamais assez aimé personne. J'ai essayé l'amour, oui. Comme tout le monde. Pour planer. J'ai aimé, mais pas quelqu'un. L'amour et son chagrin seulement."
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Cette femme-là, elle avait de l'arrogance comme on a les yeux noirs, sans le savoir, avec douceur.
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Je sais les reconnaître ces gens-là, j'ai travaillé chez eux. Pas beaucoup parce qu'ils sont près de leurs sous. Alors ils trichent, ils rognent sur les heures de ménage, ils coupent les tablettes pour le lave-vaisselle et au SoGood raflent tous les yaourts à moitié prix le jour d'avant d'être périmés. Y a pas de honte à être rat puisque c'est pour la bonne cause: conserver leur façon de vivre, les maisons trop grandes, la bague de fiançailles. Le tralala, ils en ont besoin pour respirer.
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Elle oublierait le vie intense et pure, l'être amoureux, la lumière juste. Ferait comme si cela n'existait pas. Peut-être que cela n'existe pas. Elle dirait oui au quotidien.Elle serait gentille. Elle donnerait ce qu'elle n'a pas : "celui qui donne ne veut pas encore mourir". La douleur du vide, elle la supporterait, parce qu'elle aimerait, voilà le mot qui dirait tout-rien. Son mariage serait un désert où elle avancerait toute seule. Au bout, elle le retrouverait lui, miroir où viendrait se refléter son entêtement. Elle le sauverait à la fin, non tant pour lui que pour un salut obscur, le règne d'un ordre de paix et de patience.
A peu près content, il se montrerait tranquille, les jours passeraient, elle serait flétrie, pourrie, crevée, mais la vie obstinée continuerait, vaille que vaille.
Les enfants seraient là pour tout justifier. Au bout du compte, la durée se suffirait à elle-même, saupoudrant d'or poussiéreux et nostalgique le triste temps écoulé.
Mais une bille dure et sombre luit dans les yeux de Jérôme quand il va lui faire mal. Elle la distingue, la réfute.
Elle cille, elle plie. Il regarde. Intense est sa curiosité pour la douleur de cette femme. Sans doute pour la seule souffrance. de la même façon, il penche la tête pour ne rien perdre des supplices et des agonies de cinéma. Il toucherait la blessure infligée et goûterait le sang au bout du doigt.
Elle nie la violence crue, crachée, qu'il réclame pour se sentir exister, tout empêtré dans l'inertie de sa douceur. sans un mot elle proteste, s'arc-boute. Il faut que l'amour gagne, que la lumière croisse, il le faut. sinon tout est inutile, le mal justifié. Elle tient comme la petite chèvre, à force de feintes, d'esquives, parfois un coup de corne, pétarade de sabots.
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Elle chuchote des récits, car les mots vernissent les choses en petits moments parfaits. Le bonheur naît entre ses mains, elle l'invente, le dispense, elle peut y croire.
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Peu d'amour, peu de choses sont nécessaires à ceux qui connaissent l'éternité dans un brin d'herbe.
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Il y a peu de bruits après la fin du monde. Cette terre est comme une aube traînante de novembre, la cendre soie et brume. Elle étouffe et veloute la plaine, s'effiloche en traînées noires là où furent les champs d'oyats, se perd dans le scintillement clair du sable. Au-dessus naviguent sous le vent les nuages du bel été. [...]
Il fait si beau ! Tant de gaieté ne sied pas à ce déploiement de gris, pense-t-on vaguement, presque à regret. Le regard va entre le souvenir ondoyant de la forêt et cette désolation lunaire. maintenant, le paysage est dans le ciel. Il va falloir s'habituer.
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Il n'y a qu'un seul maître qui puisse embaucher. Chacun d'entre nous a un désir unique. Une attente essentielle. Mais nous n’avons pas toujours le courage de la patience. Ou nous ne croyons pas à la onzième heure [...]
- L'attente est interminable. Assoiffée, solitaire, incertaine. Elle peut prendre toute une vie. Quand le maître fait signe, dans les ombres de l'avant-soir, je crains que tous les hommes ne soient pas venus à lui. Certains sont déjà partis, d'autres n'y croient plus. D'autres encore sont en colère, ils ne veulent pas d'un salaire dérisoire, d'une aumône. Les heures vides leur ont brisé les reins plus surement que le labeur dans les vignes. Les hommes s'imaginent toujours qu'il est trop tard. Et même au moment ultime, à la onzième heure, rien n'est joué. On peut dire non au dernier instant.
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Et dans mon cœur, se dit Alice, il n'y avait presque rien. Un nœud d'agacements, de contrariétés, de choses à faire et, dans le noir, cet amour aveugle que je ne connaissais pas avant que mon petit ne vienne à manquer.
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