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Citations de Isabelle Marrier (47)


Il faudrait, pour composer un récit équitable, déplier tant de papiers, scruter tant d’images, questionner tant de faits, gratter les apparences, chercher ce qui est dissimulé, sans savoir où ni si cette dissimulation existe, déployer toutes les nuances des mots, repérer les marques, interroger les traces et mes souvenirs, démêler l’intime, l’unique, le familial, le social, le collectif.
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Il avait lu quelque part qu'être adulte, c'est être seul. Contresens. Son enfance, sa jeunesse n'avaient été que solitude. Non, être adulte, c'est n'avoir plus peur.
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Rien ne sépare son vide intérieur du silence.
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L'avenir, c'est épuisant.
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Je ne trouve même pas effrayant que l'on puisse se rappeler de choses que l'on n'a pas vécues.
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La vie était gris clair, une calme tristesse. La routine leur était douce, comme à tous ceux qui ont connu des tribulations.
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Tu ne peux pas avoir oublié, même si tu fais semblant, même si tu as poursuivi ta route sans plus en parler à personne, comme si cela n'avait pas existé. Je ne t'en veux pas. Ce n'était pas ta faute, je le sais bien. Je suis la seule au monde à le savoir. Mais tu portais un fantôme. Des fantômes. Leur histoire d'avant toi, celle de tes origines.
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Le soin minutieux de l'homme révèle la nature comme l'amour véritable fait naître en l'aimée une autre femme et la même.
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II avait lu quelque part qu'être adulte, c'est être seul. Contresens. Son enfance, sa jeunesse n'avaient été que solitude. Non, être adulte, c'est n'avoir plus peur.
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J’ai refermé la porte de la chambre de ma mère et me suis avancée dans le couloir désert. Il est midi ; les pensionnaires ont été descendus dans la salle à manger. Les murs blancs, joyeux, reflètent la clarté de juin. Seuls mes pas résonnent. Je m’éloigne, je m’arrête. Ai-je vraiment fermé la porte derrière moi ? Ne devrais-je pas le vérifier ? Je me retiens de courir puis je cours quelques mètres. Je remonte un autre couloir, tout aussi lumineux, et sans une âme. Où est le poste des soignants ? J’ai dû le manquer. Je fais demi-tour, plus lentement. Des portes s’entrebâillent sur les chambres vides, le lit chromé, de petits meubles laids, des cadres, des photos, des crucifix souvent, des plantes vertes ornées de gros nœuds en bolduc. Sur chaque porte, un petit carton. Madame Jeannine Montrat. Madame Geneviève Guichard. Sur la sienne, Madame Alice d’Amberville. Tout est comme d’habitude. Le couloir bifurque. Des portes peintes en jaune. J’ai dû me tromper de côté en sortant de sa chambre.
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- Son évasion prouvait que si on ne pense quà une seule chose, même la plus difficile, la plus impossible, elle se présente à sa portée...
- ... parce qu'on est prêt.
- Oui, mais vouloir s'évader d'une prison, cela ne va-t-il pas de soi ? Que veut-on avec une telle évidence quand on est libre ?
-Je ne sais pas. Je n'ai jamais su. Et toi ?
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Ses vingt ans, la guerre ne les aura pas puisqu'elle les danse.
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Elle danse parce qu'elle ne veut pas avoir peur. Elle danse parce qu'elle a peur.
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Le temps avait passé sans qu'on ait eu le temps de le voir.
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Dans l'étouffement des midis, il y a ce garçon du voisinage, d'un an plus vieux, un type tout en os, demi-orphelin dessalé par la pension, le dernier d'une fratrie interminable, un fils de mère épuisée, qui sonne à la grille à l'heure de la sieste.
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Je ne comprends rien mais je ne suis plus perdue puisque j'ai dit ce qui est.
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Mais est-ce que toute la vie humaine se déroule dans cet espace flou entre le rêve et le réel, entre ce qui s'impose et ce que nous racontons ? Bah. Le savoir, l'oublier, recommencer...
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Peu de gens constituent le monde d'un individu : le monde, au-delà de sa famille, d'une poignée d'amis, ce sont ces gens, collègues, voisins, relations vagues dont l'influence est à proportion de leur indifférence. Qui n' a jamais parlé ou agi pour se faire remarquer d'un quidam jette la première pierre. Obtenir une approbation du voisin de palier, c'est polir la surface de l'indifférence du monde pour le contraindre à vous refléter.
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1955. États-Unis. Einstein et Jams Dean meurent : en noir et blanc, les images du vieillard à la peau râpeuse tirant la langue, du jeune homme en blouson de cuir sont estampées dans la mémoire collective, proclamées immortelles - enfin, pour un bon bout de temps. Idem celle de Marilyn au-dessus de la bouche d'aération. Idem celle de Rosa Parks, le regard pétillant et courageux, derrière des lunettes de cercle métallique. Ou bien, in fine, s'il n'y en avait qu'une à retenir, je me détermine pour l'insoutenable photo du visage mort, l'oeil hors de l'orbite, les chairs noyées, ravagées, étrillées, hachis et marmelade, la figure impossible, sans âge, sans sexe, où ne subsiste que la forme du nez, le souvenir du front, la frange bouclée des cheveux d'Emmett Till, gamin de Chicago lynché pour une ébauche de flirt avec une femme blanche dans un patelin du Mississippi.
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À l'intérieur de ce lieu construit pour l'illusion, Federico Fellini marche de long en large. Ses chaussures en cuir très soigneusement cirées ne grincent pas. Son corps se meut avec une grâce déroutante. Les mains dessinent ses pensées. Il tient autant du tyran que du sculpteur. À cause de ces mains justement, qui palpent et modèlent l'air, ordonnent, rasent et construisent. Les paumes caressent et suggèrent avec une profonde subtilité. Le poing martèle. Les doigts effilochent des Iliade, conjuguent des paradoxes. Cet homme a tout compris. Cet homme voit et donne à voir, tout l'effort de sa vie est tourné vers cela, faire advenir les rêves.
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